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LA COSMOLOGIE HELLÉNIQUE

I

quels suffit l’existence de petites parties de ces sphères ». Dans le cas des étoiles fixes, l’invariabilité qu’on observe en leurs positions relatives rend obligatoire la supposition d’une sphère complète qui les porte toutes ; mais pour les autres corps célestes, rien n’établit la nécessité d’une semblable hypothèse. En outre, l’hypothèse des sphères complètes nécessite un plus grand nombre de corps mobiles que l’hypothèse des anneaux et des disques. Selon la première hypothèse, en effet, il faut, nous l’avons vu, que l’ensemble des orbes d’un astre errant soit entouré d’une sphère qui lui communique le mouvement diurne. Les sept astres errants exigeront ainsi sept sphères animées de ce même mouvement diurne. Au contraire, « autour de tous ces corps sphériques1 2 constitués par les morceaux anneaux et disques que nous avons dit, il y a un mouvement de rotation identique à celui de l’éther qui tourne par la rotation primitive, car rien ne s’oppose à la transmission de ce mouvement ; en sorte que ces corps sc trouvent mis en rotation d’une part par cette rotation ambiante, et, d’autre part, par la force qui réside en eux afin de produire leurs mouvements propres ; ainsi en est-il d’objets qui, tout en étant entraînés par un mouvement commun unique, sont, en dépit de ce mouvement, animés de mouvements dont les directions s’opposent de diverses manières au premier ; ainsi en est-il encore d’objets qui nagent diversement, au sein d’un même courant ».

Il suffira, dès lors, pour communiquer le mouvement diurne à tous les astres errants, de placer, au-dessous de la sphère des étoiles fixes, uuc sphère chargée de communiquer ce mouvement à l’éther qui baigne tous les anneaux déférents excentriques et tous les disques épicycles : « Il y a donc, ici -, trois sphères creuses, savoir la sphère qui meut [de mouvement diurne], la sphère des étoiles fixes, la sphère qui porte les étoiles fixes et la sphère qui meut tout le reste de l’éther ».

La plus grande simplicité, qui rend l’hypothèse des anneaux et des disques préférable à celle des sphères complètes, marque également la supériorité du mécanisme conçu par Ptolémée sur les combinaisons d’orbes imaginées par ses prédécesseurs : « Les mouvements différents qui sont causes des apparences 1. Ptolémée, Op. laiicL, éd. cil., p. 118.

2. Ptolémée, Op. éd. cit, p* — Aux pp. 141-142 se trouve une énumération tout à fait fausse du nombre des corps mobiles requis par chacune des hypothèses. On y voit, par exemple, qifen Phypoilièse des sphères complètes, le mouvement du Soleil requiert seulement un orbe en sus de la sphère qui lui donne le mouvement diurne. Or, il eu requiert trois.