« Page:Sévigné - Lettres, éd. Monmerqué, 1862, tome 2.djvu/349 » : différence entre les versions

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vos Provençaux : ah ! que je comprends bien mieux mes Bretons ! Si je vous disois tous ceux qui vous font des compliments, il faudroit un volume : M.{{lié}}et {{Mme}} de Chaulnes, M.{{lié}}de Lavardin, le comte des Chapelles, Tonquedec, l’abbé de Montigny, évêque de Léon, d’Harouys, Fourché, Chésières, etc., sans compter mon abbé, qui n’a jamais reçu votre dernière lettre, et notre Mousse qui attend celle que vous composez. Pour moi, ma fille, sans en faire à deux fois, je vous conjure d’embrasser tous vos aimables Grignans. J’ai vu des manches comme celles du chevalier ; ah ! qu’elles sont belles dans le potage et sur des salades ! Adieu, ma très-belle et très-infiniment chère ; je ne vous dis rien de mon amitié : c’est que je ne vous aime pas.
vos Provençaux : ah ! que je comprends bien mieux mes Bretons ! Si je vous disois tous ceux qui vous font des compliments, il faudroit un volume : M.{{lié}}et {{Mme}} de Chaulnes, M.{{lié}}de Lavardin, le comte des Chapelles, Tonquedec, l’abbé de Montigny, évêque de Léon, d’Harouys, Fourché, Chésières, etc., sans compter mon abbé, qui n’a jamais reçu votre dernière lettre, et notre Mousse qui attend celle que vous composez. Pour moi, ma fille, sans en faire à deux fois, je vous conjure d’embrasser tous vos aimables Grignans. J’ai vu des manches comme celles du chevalier ; ah ! qu’elles sont belles dans le potage et sur des salades ! Adieu, ma très-belle et très-infiniment chère ; je ne vous dis rien de mon amitié : c’est que je ne vous aime pas.

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{{t3mp|199. — DE MADAME DE SÉVIGNÉ À MADAME DE GRIGNAN.}}
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{{droite|À Vitré, mercredi 2{{e}} septembre. |2.5|fs=85%}}
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{{sc|J’ai}} reçu cette lettre seule ; elle est venue droit de Paris, sans passer par les mains de M.{{lié}}Dubois, et de plus je l’ai reçue selon votre date, cinq jours après qu’elle a été écrite ; de sorte que cette lettre est toute miraculeuse. Il n’est pas besoin de tant de merveilles pour me les rendre bien chères. J’en ai vu une d’une fille à une mère ; cette fille n’écrit pas comme vous, elle n’a pas de l’esprit comme vous ; mais elle a de la tendresse et de l’amitié comme vous : c’est {{Mme}} de Soubise à {{Mme}} de Rohan<ref>{{sc|Lettre}} 199. — 1. Voyez la note 10 de la lettre 152.</ref>. Je fus surprise hier de voir dans un endroit de sa lettre le fond de son cœur pour {{Mme}} de Rohan, et aussi quelle tendresse naturelle {{Mme}} de Rohan sent pour elle. Mais voici<section end="199"/>
{{sc|J’ai}} reçu cette lettre seule ; elle est venue droit de Paris, sans passer par les mains de M.{{lié}}Dubois, et de plus je l’ai reçue selon votre date, cinq jours après qu’elle a été écrite ; de sorte que cette lettre est toute miraculeuse. Il n’est pas besoin de tant de merveilles pour me les rendre bien chères. J’en ai vu une d’une fille à une mère ; cette fille n’écrit pas comme vous, elle n’a pas de l’esprit comme vous ; mais elle a de la tendresse et de l’amitié comme vous : c’est {{Mme}} de Soubise à {{Mme}} de Rohan<ref>{{sc|Lettre}} 199. — 1. Voyez la note 10 de la lettre 152.</ref>. Je fus surprise hier de voir dans un endroit de sa lettre le fond de son cœur pour {{Mme}} de Rohan, et aussi quelle tendresse naturelle {{Mme}} de Rohan sent pour elle. Mais voici