« Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 12.djvu/495 » : différence entre les versions

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des ordonnances, des règlements généraux, de tout ce qui fait loi et établit des principes fixes en administration.
<section begin="fin"/>des ordonnances, des règlements généraux, de tout ce qui fait loi et établit des principes fixes en administration.


« Les ministres ne sentent pas assez combien il leur seroit important d’obtenir des garants pour de semblables règlements. En les prenant sur eux, ils s’exposent à répondre des difficultés qu’ils éprouvent à l’enregistrement et à l’exécution. Ils en sont souvent les victimes et fournissent contre eux-mêmes des occasions de déplacement. Ces règlements leur serviroient de boucliers contre les demandes injustes ; et combien n’est-il pas important qu’ils s’en défendent ? Pour une grâce contre règle et raison que le ministre accorde à ses protégés personnels et véritables, il est obligé d’en accorder vingt aux protégés de ses propres protecteurs, à des personnes auxquelles il n’a rien à refuser ; alors, quand on le presse, il ne sait que répondre. S’il refuse aux uns ce qu’il accorde aux autres, il se fait des tracasseries abominables. Un homme sage, en entrant en place, doit s’arranger bien plus pour pouvoir refuser sans se faire beaucoup de tort que pour pouvoir tout accorder à sa fantaisie. Car il est bien sûr qu’il n’en viendra jamais à bout ; mais il faut refuser sans humeur, et recevoir, même avec douceur, les demandes les plus déraisonnables, surtout ne pas compromettre ce que l’on n’est pas sûr de pouvoir tenir. ''Hoc opus, hic labor est''. »
« Les ministres ne sentent pas assez combien il leur seroit important d’obtenir des garants pour de semblables règlements. En les prenant sur eux, ils s’exposent à répondre des difficultés qu’ils éprouvent à l’enregistrement et à l’exécution. Ils en sont souvent les victimes et fournissent contre eux-mêmes des occasions de déplacement. Ces règlements leur serviroient de boucliers contre les demandes injustes ; et combien n’est-il pas important qu’ils s’en défendent ? Pour une grâce contre règle et raison que le ministre accorde à ses protégés personnels et véritables, il est obligé d’en accorder vingt aux protégés de ses propres protecteurs, à des personnes auxquelles il n’a rien à refuser ; alors, quand on le presse, il ne sait que répondre. S’il refuse aux uns ce qu’il accorde aux autres, il se fait des tracasseries abominables. Un homme sage, en entrant en place, doit s’arranger bien plus pour pouvoir refuser sans se faire beaucoup de tort que pour pouvoir tout accorder à sa fantaisie. Car il est bien sûr qu’il n’en viendra jamais à bout ; mais il faut refuser sans humeur, et recevoir, même avec douceur, les demandes les plus déraisonnables, surtout ne pas compromettre ce que l’on n’est pas sûr de pouvoir tenir. ''Hoc opus, hic labor est''. »


Le marquis d’Argenson va plus loin dans ses Mémoires manuscrits. Il y écrit à la date du 21 mai 1734 : « Qu’on ne me parle plus des conseils comme devant gouverner ce royaume-ci. Nous ne sommes pas faits pour cela : sous Henri IV et sous Louis XIV, sous Charlemagne, sous Charles V et sous Louis XI, les conseils ont-ils gouverné ? Les conseils ont l’esprit si petit, quoique composés de grands hommes, [que], s’ils apportent quelque sagesse dans les affaires, c’est de cette sagesse qui vient de médiocrité ; ce qui n’est point sagesse par le grand sens et par la prévoyance, mais parce qu’elle exempte de folie. »
Le marquis d’Argenson va plus loin dans ses Mémoires manuscrits. Il y écrit à la date du 21 mai 1734 : « Qu’on ne me parle plus des conseils comme devant gouverner ce royaume-ci. Nous ne sommes pas faits pour cela : sous Henri IV et sous Louis XIV, sous Charlemagne, sous Charles V et sous Louis XI, les conseils ont-ils gouverné ? Les conseils ont l’esprit si petit, quoique composés de grands hommes, [que], s’ils apportent quelque sagesse dans les affaires, c’est de cette sagesse qui vient de médiocrité ; ce qui n’est point sagesse par le grand sens et par la prévoyance, mais parce qu’elle exempte de folie. »
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{{c|V. ÉTATS GÉNÉRAUX; MODE DE NOMINATION DES DÉPUTÉS AUX ÉTATS GÉNÉRAUX}}
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Saint-Simon indique brièvement le mode de nomination des députés aux états généraux ; il parle d’une double élection : 1° pour les assemblées des bailliages, 2° pour les députés des états généraux. Comme on connoît peu aujourd’hui les anciennes institutions de la France, il ne sera pas inutile d’insister
Saint-Simon indique brièvement le mode de nomination des députés aux états généraux ; il parle d’une double élection : 1° pour les assemblées des bailliages, 2° pour les députés des états généraux. Comme on connoît peu aujourd’hui les anciennes institutions de la France, il ne sera pas inutile d’insister
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