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L’Empereur à fait lire ses premières dictées sur la bataille de Waterloo au général Gourgaud. Quelles pages !… elles font mal !… Les destinées de la France ont tenu à si peu de chose !…
L’Empereur à fait lire ses premières dictées sur la bataille de Waterloo au général Gourgaud. Quelles pages !… elles font mal !… Les destinées de la France ont tenu à si peu de chose !…


N.B. La dernière rédaction a été publiée en Europe en 1820. On était venu à bout de la faire sortir furtivement de Sainte-Hélène, en dépit de toute vigilance. Dès que cette relation de Waterloo parut dans le monde, personne ne se trompa, sur son auteur. On s’est écrié : Napoléon seul pouvait la décrire de la sorte ; et l’on assure que c’est précisément ainsi que s’est exprimé le généralissime son antagoniste lui-même. Quels beaux chapitres !… Il serait impossible d’en essayer une analyse ; il faut lire l’original. Toutefois nous transcrivons littéralement ici les dernières pages, contenant ; en forme de résumé, neuf observations de Napoléon sur les fautes qu’on lui a reprochées dans cette campagne.
''N. B.'' La dernière rédaction a été publiée en Europe en 1820. On était venu à bout de la faire sortir furtivement de Sainte-Hélène, en dépit de toute vigilance. Dès que cette relation de Waterloo parut dans le monde, personne ne se trompa, sur son auteur. On s’est écrié : Napoléon seul pouvait la décrire de la sorte ; et l’on assure que c’est précisément ainsi que s’est exprimé le généralissime son antagoniste lui-même. Quels beaux chapitres !… Il serait impossible d’en essayer une analyse ; il faut lire l’original. Toutefois nous transcrivons littéralement ici les dernières pages, contenant ; en forme de résumé, neuf observations de Napoléon sur les fautes qu’on lui a reprochées dans cette campagne.


Ce sont des points qui demeureront classiques, et nous avons pensé qu’on ne serait pas fâché de retrouver ici des objets qui deviennent, toutes les fois que l’occasion s’en présente, le sujet de vives et importantes discussions.
Ce sont des points qui demeureront classiques, et nous avons pensé qu’on ne serait pas fâché de retrouver ici des objets qui deviennent, toutes les fois que l’occasion s’en présente, le sujet de vives et importantes discussions.
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Nous ferons précéder ces observations, et toujours de la dictée de Napoléon, du tableau des ressources qui restaient encore à la France après la perte de la bataille.
Nous ferons précéder ces observations, et toujours de la dictée de Napoléon, du tableau des ressources qui restaient encore à la France après la perte de la bataille.


« La position de la France était critique après la bataille de Waterloo, mais non désespérée. Tout avait été préparé dans l’hypothèse qu’on échouât dans l’attaque de la Belgique. Soixante-dix mille hommes étaient ralliés le 27 entre Paris et Laon, vingt-cinq à trente mille hommes, y compris les dépôts de la garde, étaient en marche de Paris et des dépôts ; le général Rapp, avec vingt-cinq mille hommes de troupes d’élite, devait être arrivé, dans les premiers jours de juillet, sur la Marne ; toutes les pertes du matériel de l’artillerie étaient réparées, Paris seul contenant cinq cents pièces de canon de campagne, et on n’en avait perdu que cent soixante-dix. Ainsi, une armée de cent vingt mille hommes, égale à celle qui avait passé la Sambre le 15, ayant un train d’artillerie de trois cent cinquante bouches à feu, couvrait Paris au 1er juillet. Cette capitale avait, indépendamment de cela, pour sa défense, trente-six mille hommes de garde nationale, trente mille tirailleurs, six mille canonniers, six cents bouches à feu en batterie, des retranchements formidables sur
« La position de la France était critique après la bataille de Waterloo, mais non désespérée. Tout avait été préparé dans l’hypothèse qu’on échouât dans l’attaque de la Belgique. Soixante-dix mille hommes étaient ralliés le 27 entre Paris et Laon, vingt-cinq à trente mille hommes, y compris les dépôts de la garde, étaient en marche de Paris et des dépôts ; le général Rapp, avec vingt-cinq mille hommes de troupes d’élite, devait être arrivé, dans les premiers jours de juillet, sur la Marne ; toutes les pertes du matériel de l’artillerie étaient réparées, Paris seul contenant cinq cents pièces de canon de campagne, et on n’en avait perdu que cent soixante-dix. Ainsi, une armée de cent vingt mille hommes, égale à celle qui avait passé la Sambre le 15, ayant un train d’artillerie de trois cent cinquante bouches à feu, couvrait Paris au 1er juillet. Cette capitale avait, indépendamment de cela, pour sa défense, trente-six mille hommes de garde nationale, trente mille tirailleurs, six mille canonniers, six cents bouches à feu en batterie, des retranchements formi-