« Page:Dostoïevski - Humiliés et offensés.djvu/18 » : différence entre les versions

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— J’étouffe ! dit-il d’une voix enrouée et faible, j’étouffe !
— J’étouffe ! dit-il d’une voix enrouée et faible, j’étouffe !


— Venez, je vous conduirai chez vous, m’écriai-je en le soulevant de force : vous prendrez du thé et vous vous mettrez au lit... Je vais appeler un fiacre, je vous amènerai un médecin... de mes amis...
— Venez, je vous conduirai chez vous, m’écriai-je en le soulevant de force : vous prendrez du thé et vous vous mettrez au lit… Je vais appeler un fiacre, je vous amènerai un médecin… de mes amis…


Je ne me rappelle plus ce que je lui dis encore. Il fit des efforts pour se lever ; mais lorsqu’il le fut à demi, il retomba et se mit de nouveau à marmotter quelque chose, de cette même voix enrouée, étouffée. Je me penchai encore davantage sur lui et j’écoutai.
Je ne me rappelle plus ce que je lui dis encore. Il fit des efforts pour se lever ; mais lorsqu’il le fut à demi, il retomba et se mit de nouveau à marmotter quelque chose, de cette même voix enrouée, étouffée. Je me penchai encore davantage sur lui et j’écoutai.


— Vassili-Ostrow, râle le vieillard, sixième ligne... si...xiè... me... li...gne...
— Vassili-Ostrow, râle le vieillard, sixième ligne… si…xiè…me… li…gne…


Et il se tut.
Et il se tut.


— Vous demeurez à Vassili-Ostrow ? Mais ce n’est pas de ce côté que vous alliez ; il faut aller par là. Venez, je vous y conduirai...
— Vous demeurez à Vassili-Ostrow ? Mais ce n’est pas de ce côté que vous alliez ; il faut aller par là. Venez, je vous y conduirai…


Il ne bougeait pas. Je lui pris la main : elle retomba inerte, Je regardai le visage, je le touchai... Il était mort ! je croyais rêver !...
Il ne bougeait pas. Je lui pris la main : elle retomba inerte, Je regardai le visage, je le touchai… Il était mort ! je croyais rêver !


Cet événement me donna beaucoup d’embarras et d’ennuis, pendant lesquels ma fièvre passa d’elle-même. On trouva le logement du vieillard, qui demeurait non à Vassili-Ostrow, mais à deux pas de l’endroit où il avait rendu le dernier soupir, dans la maison Klugen, au cinquième étage, sous les combles ; il avait une petite antichambre et une grande chambre extrêmement basse et pourvue de trois fentes en guise de fenêtres. Le vieillard avait vécu là dans une effroyable misère. Pour tous meubles il n’y avait qu’une table,
Cet événement me donna beaucoup d’embarras et d’ennuis, pendant lesquels ma fièvre passa d’elle-même. On trouva le logement du vieillard, qui demeurait non à Vassili-Ostrow, mais à deux pas de l’endroit où il avait rendu le dernier soupir, dans la maison Klugen, au cinquième étage, sous les combles ; il avait une petite antichambre et une grande chambre extrêmement basse et pourvue de trois fentes en guise de fenêtres. Le vieillard avait vécu là dans une effroyable misère. Pour tous meubles il n’y avait qu’une table,