Souvenirs de la Marquise de Créquy de 1710 à 1803/Tome 7/13
CHAPITRE XIII.
En concurrence avec la députation du genre humain, rien ne fut aussi ridiculement imaginé ni plus risiblement exécuté, que la translation de Voltaire à l’église neuve de Sainte-Geneviève, à qui l’Assemblée nationale avait appliqué le nom de Panthéon-français. Comme il était question d’afficher le triomphe de l’incrédulité philosophique sur le christianisme, le peintre David avait été chargé d’imprimer à cette pompe funèbre un caractère de cérémonie payenne ; mais il y mit une telle afféterie d’hellénisme et de romanité qu’elle en devint une sorte de parade infiniment burlesque. On avait habillé des filles de Paris en vestales et des forts de la Halle en pleureurs d’Homère ; le cercueil était traîné sur un quadrige et surmonté par une effigie qui représentait M. de Voltaire, en cire de couleur, habillé comme aux temps héroïques, et couché sur une draperie de taffetas bleu, galonnée d’argent. Il était escorté par un assez bon nombre de Grecs, de Romains, de Gaulois, de Mexicains (compatriotes de la tendre Alzire) et de garçons bouchers qu’on avait coiffés en Orosmanes. Le cortège, qui venait du faubourg Saint-Denis, ne manqua pas de se diriger sur le Panthéon par le quai Voltaire (ci-devant des Théatins), afin de pouvoir s’arrêter devant la maison de M. de Villette, d’où sortit Belle-et-Bonne qui tenait une espèce d’enfant dans ses bras. Elle était costumée le plus singulièrement possible, en manière de fantôme, avec une grande chemise de toile toute blanche et ses cheveux épars. Elle se fit guinder avec son enfant sur le pinacle du quadrige, ce qui fut une opération difficile ; ensuite elle se mit à frotter ce quelque chose comme qui dirait un marmot, contre le cercueil, et dans tous les sens avec une vivacité si brusque, qu’il en fit des cris les plus aigus. Personne ne pouvait s’expliquer ni ce rite funèbre, ni l’intention de ce procédé, ni ce que Belle-et-Bonne attendait de ces rotations électriques ? Peut-être en espérait-elle une sorte d’émanation philosophique, et dans tous les cas son enfant n’en cria pas moins aigrement !
Il était survenu, pendant la marche du cortége un affreux déluge de pluie ; aussi, nous demandions-nous M. de Penthièvre et moi, en revenant de l’hôtel de Fleury (rue Notre-Dame des-Champs) ce que pouvaient être ces Grecs et ces Romains, qui pataugeaient dans les ruisseaux, et qui s’épuisaient en malédictions contre Voltaire.
Il y eut une vingtaine de ces comparses, qui demandèrent à se réfugier à l’hôtel de Monaco, rue de Varennes, et les Suisses du Prince en reconnurent deux, pour avoir été les plus ardens fauteurs du pillage de l’hôtel de Castries.
Je ne sais si je vous ai déàj dit qu’on avait envoyé dévaster cette maison par la populace, à l’effet de marquer une grande sympathie nationale pour M. de Lameth, avec qui M. de Castries s’était battu le plus honorablement possible. On a toujours la prétention de nous persuader que les bandits révolutionnaires ne pillent jamais, et qu’ils ne font que détruire : c’est un mensonge qui m’est insupportable, et je vous assure que j’ai vu, sur un bas-côté du boulevard des Invalides, une espèce de foire, où ces agens patriotiques avaient étalé et où ils vendaient à deniers comptans tout le mobilier de l’hôtel de Castries. Il n’était resté dans toute la maison que le portrait du Roi, auquel on n’avait osé toucher, ce qui fut un acte de superstition dont MM. Brissot et Condorcet se moquèrent beaucoup.
C’était ce jour-là qu’avait eu lieu cette belle scène entre le Prince de Lamsbec et le Duc d’Orléans, dans le cabinet de cet indigne archevêque de Sens (Loménie). M. de Lamsbec leur avait dit : — Après vous avoir entendu parler comme vous venez de le faire, j’aurai l’honneur de vous dire à vous, Monsieur, que si vous n’étiez pas un prêtre, et à vous, Monseigneur, que si vous n’étiez pas un lâche, je vous donnerais à tous les deux je ne sais combien de soufflets sur la figure, avec des coups de pied, sans nombre, où vous savez bien !
On fut obligé de faire avaler à ce d’Orléans, qui tremblait de tous ses membres, un verre d’eau à la glace, afin de calmer la frayeur qu’il avait eue de M. de Lambesc.
Si ce prince lorrain n’avait pas pris le parti d’émigrer huit jours après, Philippe-Égalité n’aurait certainement pas manqué de lui procurer la même destinée qu’au malheureux Suleau, et Mme de Brionne en avait été si bien prévenue qu’elle était allée solliciter un ordre du Roi pour que son fils se crût obligé de quitter la France.
Louis-Antoine Suleau, avocat au grand-conseil du Roi Louis XVI, avait été nommé Sénéchal de la Guadeloupe et Secrétaire des commandemens de la Reine en 1790. Il était le frère puîné d’un ami de votre mère appelé Dom Charles Suleau, lequel était Prieur de Notre-Dame d’Oncy en Gâtinais. Ils étaient sortis d’une opulente et fort honorable famille qui se tenait à Granvilliers dans le Clermontois, où le Marquis du Muy, votre grand-père, avait eu long-temps son régiment en garnison. Le jeune Suleau s’était fait remarquer par un grand nombre d’écrits nerveux et lucides ; il s’attachait particulièrement à démasquer et combattre la personne et la faction du Duc d’Orléans, qui ne lui pardonnait certainement pas, mais dont il obtenait continuellement des explications, des désaveux et des déclarations d’une lâcheté sans pareille. MM. de Rivarol, Suleau, Bergasse et de Foucauld-l’Ardimalie, étaient sans contredit les écrivains les plus remarquables de notre parti ; car si Mallet-du-Pan faisait et disait de bonnes choses, c’était à la manière de M. de Barentin ; c’est-à-dire que la mauvaise façon gâtait la meilleure étoffe, et que cette bonne étoffe mal employée ne pouvait servir à rien.
Je me souviendrai toujours de ce bon coup de Jarnac à M. le Duc d’Aiguillon qui venait de faire un discours contre la Monocratie, et que M. Suleau se mit à poursuivre en justice, à l’effet de le faire déposséder, au profit des Richelieu, de toutes ses terres de l’Agénois et du Condomois, qui lui venaient du Cardinal de Richelieu, leur grand-oncle ; et ceci, en exécution du testament de ce Cardinal, dont voici la clause applicable à cette poursuite de M. Suleau.
« J’ordonne et commande absolument au dict mon nepveu, Armand de Wignerot, comme à tous ceux qui seront appelés à jouir après luy de ladicte Duché Pairie d’Aiguillon, et autres biens que je leur ai cy-dessus donnés et substitués, qu’ils ayent à ne se départir jamais de l’obéissance qu’ils doivent au Roy comme à ses successeurs, quelques prétextes de mécontentement qu’ils puissent en prendre, et desclare en ma conscience, que si je pouvais subposer et prévoyr qu’aucun d’entre eux à tout jamais, puisse se laisser choyr en telle faulte, je ne luy veulx laisser aulcune part dans ma succession. (Lequel testament a été passé, souscript et scellé, en l’hostel de la Vicomté de Narbonne, le 23 mars de l’an 1642, reçu par maistre Pierre Falconis, notaire royal en icelle ville de Narbonne.) »
Vous pensez bien que M. Suleau n’avait pas eu d’autre intention que celle de confondre cet orléaniste, en faisant éclater sa noirceur et son ingratitude ; mais il se trouva des régisseurs et des fermiers de M. d’Aiguillon qui prirent les choses à la lettre et qui se refusèrent opiniâtrement à le payer. — C’est infiniment juste, disait M. le Duc de Penthèvre (il y prenait un plaisir extrême), et ce sera toujours autant de moins dans la tirelire de la révolution.
Il est à remarquer que Suleau avait reçu et publié, le 12 avril 1790, une lettre d’avis qu’il avait reçue par la poste et timbrée du Raincy ; lettre à laquelle il avait fait la réponse suivante.
- « Monsieur,
« J’ai l’honneur d’être garde national et très ennemi, je vous l’assure, des aristocrates, mais je le suis infiniment plus encore des lâches ; et c’est pourquoi je vous dénonce un complot formé contre vous ; complot qui pourra se nommer un assassinat, s’il s’exécute. Vous avez des ennemis qui doivent profiter de la première occasion favorable à leur dessein. J’ignore le choix des armes et du lieu, mais tenez-vous sur la défensive. Je ne vous aurais pas écrit si l’honneur eût été la compagne de l’entreprise ; mais mon cœur se révolte contre la lâcheté d’un guet-à-pens et d’une trahison. Mettez à profit, s’il vous est possible, cet avis ; c’est tout ce que désire un individu qui voudrait au prix de sa vie que le parti politique qu’il a juré de servir ne fût pas taché de sang et souillé d’opprobre. »
« Monsieur le garde national, je crois me connaître en procédés, et le vôtre me paraît des plus honorables. Je profiterai de vos avis, mais sans partager vos terreurs : il y a loin du poignard d’un scélérat au cœur d’un homme de bien. Je reçois à chaque instant des lettres de menaces ; mais je connais les gens qui me les font écrire, et je ne les crois pas capables d’un crime aussi hardi. Après tout, c’est le sang des martyrs qui fait les prosélytes.
« Vous avez acquis, généreux inconnu, toute mon estime, et j’ose croire qu’il est permis d’y attacher quelque prix. »
Il est assez connu que Mirabeau avait été long-temps à la solde du Duc d’Orléans ; mais les finances du Palais-Royal étaient tout-à-fait épuisée, et comme on ne pouvait hypothéquer des biens d’apanage, la chancellerie d’Orléans ne pouvait plus trouver aucun moyen d’emprunter. C’était en vain que MM. de Syllery, Frettrau, Laborde, Hérault de Séchelles et Pelletier de Saint-Fargeau avaient entrepris d’alimenter le dragon de l’abîme ; il avait déjà dévoré la meilleure partie de leurs fortunes ; et quand ils avaient vu que sa gueule était toujours grande ouverte, ils en avaient reculé de surprise et d’effroi. Toujours est-il que Louis-Philippe d’Orléans avait fini par mettre sa vaisselle en gage, et qu’il n’avait pu trouver dans tout Paris un seul usurier qui voulût échanger dix mille écus contre la signature de son chancelier.
On avait appris que M. de Mirabeau parlait de ces pauvres orléanistes en mauvais termes. On savait qu’il avait eu plusieurs conférences avec M. Suleau, et comme on le faisait épier (du Palais-Royal), on apprit qu’il était sorti le 4 août, à 2 heures du main, de chez M. Suleau qui logeait place Vendôme. La nuit suivante il était allé chez Mme de Sainte-Amaranthe, où il avait perdu deux mille louis au creps, avec une apparence de sécurité qui ne manqua pas d’étonner toutes les personnes qui ne connaissaient de lui que son manque de fortune…
Le 10 août 1792, c’est-à-dire vingt-sept mois après la lettre d’avis qu’il avait reçue du Raincy, M. Suleau sortait de l’appartement de la Reine et fut massacré dans le passage des Feuillans, tout auprès de la grille des Tuileries… Ma plus se refuse à vous tracer les horribles détails de cet assassinat dont il avait été si bien prévenu par cet homme du Raincy qui s’était dit garde national. Un écrivain révolutionnaire a fait imprimer que lorsque les parens de M. Suleau envoyèrent chercher son corps le surlendemain, 12 août, il fut impossible de le reconnaître, parce que la terrasse était jonchée de cadavres mutilés, égorgés, éventrés, tous couverts de mouches qui suçaient le sang figé de leurs larges blessures et qui remplissaient les cavités de leurs yeux. On a su qu’avant de tomber sous les coups de poignard, il avait harangué le peuple, mais son courage et son éloquence ne purent le sauver ; il y avait quatre à cinq mois qu’il venait d’épouser une jeune femme charmante dont il était idolâtre, et qu’il avait eu la triste prévision de conduire auprès de son frère Dom Charles, au prieuré d’Oncy, quelques jours avant le 10 août[1].
Le Duc d’Orléans et le Duc d’Aiguillon n’étaient pas les seuls révolutionnaires de Paris qui fussent à bout de leurs finances, et tous ces malheureux ouvriers qu’ils avaient débauchés de leurs ateliers en étaient réduits à mourir de faim. D’après un recensement exact des pauvres, il s’en trouvait cent soixante-six mille à la charge des paroisses, et c’était plus d’un quart de la population de Paris. Il arriva qu’un jour, environ deux cents ouvriers se présentèrent à notre section de la Croix-Rouge, en disant à M. Pierron, secrétaire de notre juge-de-paix : — Nous voici deux cents honnêtes gens qui n’avons plus rien à mettre en gage ; nous ne voulons ni voler, ni nous mêler dans les émeutes, nous mourons de faim, donner-nous du pain ou tuez-nous !…
Cet excellent M. Pierron leur dit en larmoyant qu’on allait faire une collecte pour eux et qu’il leur conseillait d’avoir confiance en Dieu.
Il envoya chez Mme de Sully, rue St-Guillaume ; elle donna deux mille écus en louis d’or ; on passa chez M. d’Havrincourt, rue St-Dominique ; on courut à l’hôtel de Bérulle , on fit parler à M. d’Allemans qui criait de la goutte et qui n’en donna pas moins 50 louis ; on était venu chez moi, comme de juste, et sans être sorti d’un rayon de quatre à cinq cents pas autour de la Croix-Rouge, on avait rassemblé, en moins d’un quart d’heure, environ quatorze mille francs qui furent distribués à ces pauvres gens qui nous comblèrent de bénédictions. Dupont que j’avais chargé de porter à mon offrande, les avait entendus parler d’aller à St-Sulpice ; il eut la curiosité de les suivre jusqu’à l’église où ils se mirent à chanter un cantique en action de grâces ; et ce que vous auriez peine à croire aujourd’hui, c’est qu’avant que la révolution ne s’en fût mêlée, il y avait dans Paris deux espèces de peuple, le bon qui travaillait, et le fainéant qui ne valait rien.
Mme de Crussol m’avait fait demander la grâce de venir mourir chez moi, rue de Grenelle, et c’était pour un motif étranger. Elle habitait la rue St-Lazare, au quartier d’Antin, et tous ceux qui mouraient de ce côté-là devaient être conduits au cimetière de la section de Montmartre, où, sans parler de ce qu’on y recouvrait inévitablement votre cercueil avec un drap tricolore, on avait la certitude d’être précipité dans une carrière où les bierres et les corps humains étaient réduits en charpie long-temps avant d’arriver au fond de cet abîme ; enfin les débris chrétiens s’y trouvaient entassés pêle-mêle avec des immondices et des restes d’animaux que la voirie municipale y faisait jeter journellement, et cette pauvre femme en était si troublée qu’elle en perdait la faculté de la prière et n’en pouvait avoir une minute de repos. Je l’ai fait inhumer au cimetière de Vaugirard avec autant de bienséance qu’il a été possible.
Un des faits les plus surprenans de cette odieuse époque, ce fut cette abominable condescendance et cette lâcheté philosophique de Mme de B… pour sa belle-fille qui n’avait jamais pu souffrir son mari, et qui s’était enthousiasmée pour l’éloquence et l’ardent patriotisme, disait-elle, d’un mauvais sujet, nommé Dantonelle et soi-disant Marquis. Ce démocrate était, du reste, un beau garçon de vingt-huit à trente ans et dont la taille allait à cinq pieds sept à huit pouces. Cette indigne belle-mère lui écrivit un jour au nom d’une intéressante jeune femme, belle et sensible personne à laquelle il avait inspiré les sentimens d’un amour invincible, et qui méritait toute sorte d’égards… Il y répondit apparemment comme on l’avait espéré, car elle conduisit sa belle-fille à ce Dantonelle, et de cet acte d’opprobe il est résulté, par une juste punition du ciel, un monstre d’enfant qui s’annonce comme devant être un individu prodigieux dans la crapule et pour la méchanceté[2].
Je ne saurais mieux terminer pour aujourd’hui la tâche que je m’impose journellement en fait d’écritures, qu’en vous mentionnant une délibération de la municipalité de Paris, qui fut affichée jusque sur ma porte cochère.
« Le citoyen Maire et Président du conseil, Nicolas Chambon, informe le dit conseil de la section de la commune, que le comité révolutionnaire de la maison commune, vient de lui dénoncer qu’il y a des pâtissiers qui se permettent de fabriquer et de vendre encore des gâteaux des rois. Il invite la police à faire son devoir. Il s’élève à ce sujet une discussion sur les moyens à prendre pour autoriser légalement les comités révolutionnaires à faire arrêter les vendeurs et acheteurs de ces gâteaux. L’orateur du comité donne lecture d’un arrêt dont voici l’extrait : « Sur une dénonciation à nous faite que l’on chomerait encore la fête des rois, et que l’on vendait des gâteaux à la fève, des commissaires se sont assurés du fait (il montre des gâteaux ; on applaudit). Considérant que les pâtissiers qui font des gâteaux à la fève, ne sauraient avoir que des intentions liberticides ; considérant que même plusieurs particuliers en ont commandé, sans doute dans l’intention de conserver l’usage superstitieux de la fête des ci-devant rois, le comité a arrêté que le conseil général sera invité à envoyer à l’instant même une circulaire à tous les comités révolutionnaires, pour les engager à employer toute leur surveillance pendant cette nuit et les suivantes pour découvrir et surprendre les pâtissiers délinquans et les orgies dans lesquelles on oserait fêter les ombres des tyrans. »
L’assemblée arrête que les membres du conseil se transporteront immédiatement dans les comités de leur section, afin de les inviter à faire les visites convenues chez les pâtissiers, ainsi qu’à saisir et confisquer tous les gâteaux des rois qu’ils pourront trouver.
Délibéré en conseil de la commune de Paris, le 4 nivôse an IIIme de la liberté.
Signés Chambon, Maire.
Anaxagoras Chaumet, Peur de la Comm.
Hebert, Substitut du Peur de la Cne.
Claude Lebois, d°.
Jacques Roux, officier municipal.
Pour copie conforme
- ↑ Adélaïde-Victoire Hall, aujourd’hui Marquise de la Grange et mère du Vicomte Élysée de Suleau, Conseiller d’État du Roi Charles X, et Directeur-Général des Domaines au moment de la révolution de juillet. On n’a pas besoin d’ajouter que sous tous les rapports du dévouement, de la loyauté, du courage, et de la supériorité d’esprit, d’intelligence et de talent, M. Élysée de Suleau s’est toujours montré le digne héritier de son généreux père. (Note de l’Éditeur.)
- ↑ Il a tenu parole. Après avoir été prodigieusement gâté par sa mère et son aïeule, il s’est mis à les attaquer et les poursuivre aussitôt qu’il a été majeur. Il a publié le Mémoire le plus injurieux contre sa mère, et le reste de la prédiction dont il s’agit n’a pas manqué de s’accomplir, ainsi qu’on l’a vu dans les gazettes judiciaires à plusieurs reprises. Cette étrange révélation de l’auteur avait été pleinement confirmée par une déclaration que la belle-mère de Mme de B… avait cru devoir faire à l’article de sa mort, en 1790. (Note de l’Éditeur.