Texte établi par Édition Bernard Valiquette,  (p. 7-22).

Sous le Signe du Quartz

CE ROYAUME…


Le soleil n’était pas encore couché. Il effleurait la cime des grands pins de la forêt. Il semblait éclairer toutes les choses par-dessous, leur arrachant des confidences que midi ne connaît pas… Une forêt sans limites, souveraine, dont pas un signe de vie ne semblait encore avoir troublé le calme mystérieux. C’était un peuple géant d’arbres qui s’en allait, tout rouillé de l’or et du sang de l’automne, jusqu’à la Grande Rivière que ses masses confuses ne réussissaient pas à voiler ; puis, ce peuplement continuait, toujours plus puissant, vers le nord, jusqu’à la chaîne abrupte des Laurentides, et au sud, par delà les bleues échancrures des Adirondacks qui s’estompaient dans le lointain embrumé…

Au milieu d’une terre « labourable unye et plaine, la plus belle qui soye possible de veoyr », coule le Saint-Laurent, « grand, large et spacieulx », coupé d’« ung sault d’eaux impétueulx » — le rapide de LaChine, — au sud, à une vingtaine de lieues, trois montagnes — aujourd’hui celles de Belœil, de Rougemont et de Saint-Bruno, — arrondissent dans la lumière fluide leurs sommets boisés en plénitude. Un tableau qu’on eut dit, au temps moderne, brossé à la Gustave Doré…

Bientôt, le crépuscule va s’étendre sur toute cette nature primitive. Des lambeaux de pourpre flottent pêle-mêle au bas du ciel et, sous leur éclat, le fleuve étincelle comme une coulée d’argent. Tout est lourd, pesant, à force d’arbres, à force de silence.

Ici, sur ce sol vierge d’Amérique, la Nature n’a pas l’orgueil de sa beauté parce qu’elle possède la certitude de la tenir d’une volonté surnaturelle qui la dépasse.

En bas de la Montagne se tasse, au milieu de champs de mil, la « ville d’Hochelaga », toute ronde, close de palissades à triple rang de forme pyramidale, avec des couches de bois superposées « bien joings et couzus à leur mode ». On peut voir, le long de ces primitifs remparts courir des chemins de ronde. On n’aperçoit qu’une seule porte fermée par des barres et donnant accès à la ville où se dressent une soixantaine de grandes maisons, sorte de caravanserail couvert d’écorce de bouleau…

Debout tout au bord de la pente abrupte qui fait dégringoler les arbres jusqu’aux portes de la bourgade, un homme contemple, comme en une sorte de mélancolie, ce spectacle grandiose de l’agonie d’un jour de prime-automne en pleine sauvagerie… Ses traits sont rudes, énergiques, et ses yeux brillent d’un éclat qui indique une volonté tenace.

C’est Jacques Cartier, et nous sommes au 3 octobre 1535.

Le Découvreur, parti le 19 septembre, de Stadaconé sur une escadrille formée de l’« Émérillon » et de deux barques, arrivait le 2 octobre à Hochelaga où il débarquait à la tête d’un peloton de gentilshommes : Pontbriand, La Pommeraye, de Goyon, Poullet, et de vingt marins armés, conduits par trois indigènes.

À ce moment, le Découvreur regarde avec intérêt à ses pieds la fière bourgade où, la veille, il a été triomphalement reçu. Avant de débarquer, un millier d’indiens s’étaient portés au devant des visiteurs pour leur faire « aussy bon raqueul que jamais père fist à enffant, menant une joys merveilleuse ». Cartier se rémémore tous les détails de la scène. Tous dansaient, hommes, femmes et enfants. Les mères lui apportaient « à brassées » leurs « papooses». Poissons, pois, gros mil pleuvaient dans les barques des Français comme si tous ces vivres tombaient du ciel. On dansa une grande partie de la nuit autour des feux de bivouac.

Le matin, les visiteurs, escortés par les indigènes, se rendirent, par un chemin ombragé de grands chênes qui laissaient tomber une pluie de glands, à la bourgade qui était au pied de la Montagne et où se continuèrent les fêtes. Une apothéose ! Les indiens portaient les Français sur leur dos. Hommes, femmes et enfants étaient sortis de la ville à la rencontre des blancs que d’autres contemplaient du haut de la courtine qui courait le long des remparts de la bourgade. Une porte s’ouvrait dans ces derniers au double plan incliné. Une rue menait à la grande place sur laquelle donnait la cabane de l’Agouhanna[1].

Pendant plusieurs heures, ce furent de chaleureuses effusions, des cris, des danses effrénées ; et tous, à la fin, se réunirent dans une grande sagamité. On sortit de vastes vases de pierre où étaient empilés des poissons, des fèves, des concombres, des fruits. Et il y avait des tourteaux cuits sur des pierres brûlantes. Les femmes avaient fait cuire sous la cendre de gros « carraconnys », sortes de pains faits avec du blé d’inde pilé, des fèves, des bleuets séchés et de la graisse de cerf, le tout détrempé dans de l’eau tiède…

Après le repas, il fallut aux Français subir « ung sermon » d’un chef à qui on donna un crucifix qu’on lui pendit au cou en y ajoutant deux haches et deux couteaux. Alors les femmes s’approchèrent des visiteurs pour leur frotter les « braz et aultres endroits de dessus le corps » en pleurant de joie. Et elles donnaient aux Français leurs enfants à caresser. Puis, sur des nattes « en façon de tapysseries », les hommes s’assirent. Alors parut, accroupi sur une peau de cerf, porté par une dizaine d’hommes, l’Agouhanna, la tête recouverte d’une couronne en poils de hérisson à lisière rouge. Le pauvre quinquagénaire était perclus de tous ses membres. Il demandait par signes à Jacques Cartier de le guérir et il posa sa couronne sur la tête du Découvreur. Ce dernier se trouva comme transformé en thaumaturge au milieu d’une véritable cour des miracles où s’assemblèrent aveugles, borgnes, paralytiques, impotents, « gens si très vieulx que les paupières des yeulx leur pendoient jusques sur les jouez ». Et ce fut à qui toucherait Cartier qui faisait sur eux le signe de la croix et récitait l’évangile de Saint-Jean : « In principio erat verbum… ». Bref, la fête se termina par une grande « sonnerie de trompettes » accompagnées « d’aultres instruments de musique »…[2]

Et c’est à toutes ces choses touchantes que pensait le Découvreur pendant que, du sommet du Mont Royal, il promenait ses yeux sur le grandiose panorama d’un tour d’horizon de pas moins de trente lieues. Non loin de lui rêvaient également quelques-uns de ses compagnons, et fumaient leur long calumet de pierre trois indiens flegmatiques qui avaient accompagné les Français sur la Montagne.

L’un d’eux se leva bientôt. S’approchant de Jacques Cartier, il lui montra dans le lointain, vers le Nord, coulant le long des montagnes, une rivière dont on distinguait le ruban argenté à travers les massifs forestiers.

C’était la rivière des Outaouais.

Et on lui fit comprendre qu’elle baignait le mystérieux « Royaume de Saguenay » où abondaient l’or et les pierres précieuses.

Un indien, saisissant la chaîne d’or qui soutenait le sifflet de commandement du Malouin, et touchant le manche du poignard en laiton, jaune comme de l’or qui pendait au côté de La Pommeraye, lui dit qu’on trouvait de pareils métaux en amont… bien loin dans ce royaume.

« Mais… mauvaises gens les Agojudas… » dirent les Indiens ; « toujours armés… en guerre toujours. »[3]

On comprit qu’il s’agissait des Algonquins.

Jacques Cartier et ses compagnons descendirent de la Montagne et se dirigèrent aussitôt vers leurs barques, pressés de retourner à Stadaconé. Mais en quittant la « Digue des Castors » — Hochelaga — le Découvreur avait acquis la conviction qu’un territoire s’étendait dans le lointain qui récelait des mines de métaux précieux.

Ces indiens d’Hochelaga avaient confirmé sans le savoir ce que ceux de Stadaconé, qui n’étaient pourtant pas leurs amis, leur avaient dit en premier lieu de l’existence de ce pays merveilleux. Et, avant même d’arriver à Stadaconé, Cartier savait déjà l’existence, vers le nord-ouest, d’un pays où il y avait de l’or et du cuivre rouge et « où des gens vêtus de drap de laine » habitaient de riches villes. Un royaume, quoi !…

Ayant découvert le Canada l’année précédente, il revenait avec l’intention de compléter sa découverte en pénétrant le plus haut possible dans l’intérieur du pays. Il ramenait avec lui deux sauvages canadiens, Taignoagny et Domagaya, qu’il avait pris à Gaspé en 1534.

Au cours de la traversée, les deux jeunes indiens lui avaient en effet parlé d’un royaume « où les gens étaient habillés comme en France et où se trouvaient des mines de cuivre rouge ». Taignoagny et Domagaya semblaient assez bien connaître leur pays. Au moment où, remontant le fleuve, la flotille passait vis-à-vis la rivière Pentecôte, les deux sauvages apprirent à Cartier que c’était à cet endroit que commençait le Royaume de Saguenay s’étendant bien loin, au delà des montagnes qu’on apercevait à l’horizon…

La flotille continuait de monter le fleuve. Le 1er  septembre, elle passait vis-à-vis Tadoussac et le fjord du Saguenay où Cartier note qu’elle « est icelle rivière entre haultes montagnes de pierre nue, sans y avoir peu de terre ; et nonobstant y croît grande quantité d’arbres, et de plusieurs sortes qui croissent sur ladite pierre nue comme sus bonne terre… »

Ici, les deux sauvages lui apprirent que cette rivière était le « chemin du Royaume de Saguenay ».

Il existerait donc, au nord-ouest, ce royaume de mines d’or et de cuivre rouge !… Dès cet instant, Jacques Cartier en fut convaincu. Alors, soucieux de découvrir, un jour, ce beau et grand pays, Cartier s’appliqua à se renseigner sur sa situation exacte et sur les moyens d’y pénétrer.

Pendant l’hiver qu’il passa à la Rivière Sainte-Croix, à Stadaconé, il apprit des indiens de cette bourgade que le Royaume de Saguenay était un vaste territoire partant du fleuve Saint-Laurent, depuis l’Île d’Orléans jusqu’aux Sept-Îles, et s’étendant, vers l’Ouest, à l’intérieur du pays jusqu’aux environs du lac Supérieur.

Mais comment pénétrer dans ce riche et mystérieux pays ?

Taignoagny et Domagaya lui avaient enseigné la route de la rivière Pitchitaouichez — Saguenay, — mais plus tard, à Hochelaga, sur le Mont Royal, on a vu que les indiens de cette bourgade lui avaient montré une autre route par la rivière des Outaouais. Il ne tentera pas la route du Saguenay. Le 1er  septembre, passant vis-à-vis Tadoussac, il s’était aperçu que les bas-fonds rocheux et les courants à l’entrée du fjord de cette rivière, étaient dangereux et qu’en voulant tenter de gagner la rivière, il avait failli perdre l’« Émérillon ». On lui avait dit plus tard que l’Outaouais était le « vrai et bon chemin ». Mais il était à Hochelaga le 8 octobre. À cette époque de l’année, il eut été plus que téméraire de tenter la montée de l’Outaouais pour pénétrer dans le « royaume ». C’eut été tenté Dieu.

Et c’est pourquoi il ne pensa pas aller plus loin qu’Hochelaga qu’il se pressa, d’ailleurs, de quitter avant la rude saison dont quelques flocons de neige lui avaient même déjà fait pressentir l’arrivée prochaine.

Pourtant, c’est le bon chemin, cette rivière des Outaouais !… Par là, avaient enseigné les indiens, on arrivait dans un pays où les gens étaient « vêtus comme en France » et où on trouvait quantité d’or et de cuivre rouge.

Mais les sauvages exagéraient sûrement, s’apercevant sans doute de la crédulité du Découvreur. Ils renchérirent. Ils faisaient voir le fruit plus beau et plus tentant à mesure que s’atténuaient les moyens de parvenir à l’arbre.

« De Stadaconé », lui dirent-ils un jour, « nous avons été en une lune de navigation jusqu’à une terre où il n’y a jamais de glace ni de neige, où abondent les oranges, les amandes, les noix, les prunes et autres fruits. Les gens accoutrés de peaux y sont continuellement en guerre les uns contre les autres… »

« Y a-t-il de l’or et du cuivre ? » leur demanda Jacques Cartier.

— Non.

Mais alors il s’agissait de la Floride, avait pensé Cartier. Ne pensons plus à ce pays. C’est l’autre qui nous intéresse ; celui des mines…

Il était hanté par cette idée. Sur la carte qu’il dressa du pays qu’il avait découvert, malheureusement perdue mais dont quelques cartographes, dont le neveu du Découvreur, Jacques Noël, nous ont conservé quelques particularités, on aurait pu lire les indications suivantes : À l’embouchure d’une rivière où l’on reconnaît l’Outaouais : « Par le peuple du Canada et Hochelaga, il est dit que c’est ici où est la terre de Saguenay, qu’elle est riche et abonde en pierres précieuses ».

Il a oublié l’or et le cuivre rouge ; mais il croyait encore aux pierres précieuses. C’est-à-dire que Cartier avait trop écouté les élucubrations de Donacona qui était, semble-t-il, un hâbleur de première force. On sait qu’en mai 1536, quand, de Stadaconé, Cartier retourna en France, il amena avec lui ce chef indien. Or, à peine arrivé à Saint-Malo, Donacona certifiait « avoir vu de ses yeux infiny or, rubys et aultres richesses et hommes blancs comme en France et accoutrez de draps de laine ». Là, il prétendit même avoir vu des « pigmées ingambes, gens qui ne mangeoient ni ne digeroient et n’évacuoient que de l’urine »…

Et c’est pour avoir prêté l’oreille à ces bilevésées du chef Donacona, dit M. Charles de La Roncière, que Jacques Cartier se verra ranger par Rabelais parmi les cosmographes de chambre victimes des « ouy-dire »…

C’est à croire que ce brave Donacona avait lu Pline qui parle d’« astomes » qui, aux dernières extrémités de l’Inde, vivent des seules exhalaisons de certaines fleurs et racines qu’ils tirent par le nez…

Quel rapport fit en France Jacques Cartier de ce qu’il avait appris, au Canada, de l’existence d’un vaste territoire minier ; et s’il avait parlé de ses « découvertes » quelle preuve apporta-t-il ?

Il avait dû renoncer, comme l’on sait, à ce « Royaume de Saguenay », à la recherche de l’or et du cuivre rouge signalés par les indigènes. Mais lors de son voyage de 1642, près de Charlesbourg-Royal, Cartier avait recueilli sur le bord de l’eau « certaines feuilles d’un or fin aussi épaisses que l’ongle », et, sur le plateau, des pierres comme « diamants les plus beaux, polis et aussi merveilleusement taillés qu’il soit possible de voir ; ils luisaient comme si c’eût été étincelles de feu… »

Il est à croire que les rives du Vaal sud-africain ne devaient pas faire voir mieux quatre siècles plus tard…

Voilà sans doute qui était de nature à consoler Cartier de son voyage manqué au pays du cuivre rouge. Impatient d’aller montrer ses richesses en France, il quitta le Canada au printemps… En passant, disons que ce sont, sans doute, ces « trésors » auxquels, en 1643, faisait allusion un matelot d’un navire basque qui avait été appelé à témoigner devant une commission d’enquête de son pays qui voulait connaître les résultats des voyages de Jacques Cartier. Ce matelot, Clément de Odelieu, raconta qu’il avait vu, en juillet 1642, dans un port « de la grande baie du Saint-Laurent — le Golfe — les trois nefs de France ; que les compagnons de Cartier avaient dit aux Basques qu’ils étaient allés visiter dans leurs barques, que le Malouin voguait vers la France avec « neuf barriques de minerai d’or, sept barriques d’argent et quantité de perles et de pierres précieuses ». Quand ils prenaient du galon, ces Basques !…

Toujours est-il que Jacques Cartier se hâta de retourner en France où il soumit au grand maître des mines et minières les « métaux précieux » qu’il apportait et qu’il avait recueillis sur les bords de la rivière de son nom, à Charlesbourg-Royal. Hélas ! l’examen chimique auquel on soumit ces « trésors » fut un désastre. La poudre d’or était tout simplement de la pyrite de fer. Quant aux diamants, ces « petites pierres faites et taillées en pointes de diamant », ils furent reconnus comme des parcelles de houille. On s’en gaussa en France, et l’on affligea la Sagesse des Nations d’un nouveau dicton : « Faux comme un diamant du Canada ».[4]

Jean François de La Rocque, chevalier, seigneur de Roberval, ne fut pas en mesure de redresser l’opinion de ce côté. Il était parti de la Rochelle le 16 août, 1642, et avait rencontré, en juin, au hâvre Saint-Jean, Jacques Cartier qui se sauva de lui pendant la nuit pour continuer en France. Roberval avait reçu ordre de se rendre en « ladite province de Saguenay ». Il passa au Cap Rouge le dur hiver que l’on sait. Au printemps de 1543, il entreprit de remonter l’Outaouais. Parti de son fort le « 5ème jour de juin après souper avec huit barques tant grandes que petites et 70 personnes », il remonta le fleuve mais il dut rebrousser chemin sans avoir découvert ni royaume ni mines. Durant la tentative, une barque périt avec huit hommes.

Jacques Cartier qui était revenu au Canada pour ramener Roberval alors dans « ung très grand besoing et nécessité » accomplissant ainsi son quatrième voyage au Canada, pas plus que son collègue Jean Alfonse ni plus que le lieutenant général de Roberval, ne revint plus au Canada…

De tous les colons qu’ils avaient essaimés ici et là au Canada, il ne restait plus, faut-il le dire, que la malheureuse Marguerite, nièce de Roberval, que son oncle, cruel et sans pitié, avait reléguée, avec sa vieille gouvernante Damienne, sur l’Île-des-Démons perdue au large du Labrador, où elle passa cinq années, la première en compagnie d’un des compagnons de Roberval que ce dernier avait surpris, sur le navire qui les portait, en relations avec sa nièce qui fut bien punie de cette passade et que, galant homme, il était allé rejoindre dans son cruel exil…

Jusqu’en 1665, on ne devait plus parler d’aucune mine au Canada. Mais cette année-là, il ne s’agissait que d’une mine de plomb, comme en 1686, lors de l’expédition du chevalier de Troyes à la Baie d’Hudson. On ne parla donc plus de « l’or et du cuivre rouge » du « Royaume de Saguenay »… Le rêve de Cartier était évanoui… Rêve carressé, même avant Cartier, si nous mentionnons, mais comme épisode assez secondaire, la tentative faite en 1577 de l’Anglais Martin Frosbisher de reprendre le projet de Cabot pour découvrir à son tour le fameux passage du Nord-Ouest, et qui, avant d’aller heurter une muraille de glace fermant le détroit qui sépare l’Amérique de l’Asie, aperçut des pierres qui étincellaient au soleil et qu’il crut de l’or… Mais tout ce qui reluit n’est pas or… et Frosbisher éprouva la même déception que Jacques Cartier… Sur une terre nommée par lui « Meta Incognito » il trouva une matière brillante qu’il prit pour de l’or et qui n’était que du mica… Il retourna dans ces régions pour chercher « son or » en 1577 et 1578 ; mais il fut trompé dans son espérance. Pourtant il a aperçu des araignées dont plus d’un affirme que « c’est un signe que la terre abonde en or »…[5]

Mais non, on ne devra plus parler des mines du Royaume de Saguenay, c’est-à-dire du Nord-Ouest du Québec, qu’en 1686.

Cette année-là, le Chevalier Pierre de Troyes, montant par l’Outaouais vers la Baie d’Hudson… Mais, comme dirait Rudyard Kipling, ça, c’est une autre histoire…

  1. « Jacques Cartier », par Chs. de La Roncière.
  2. « Jacques Cartier », par Chs. de La Roncière.
  3. « Jacques Cartier », par Chs. de La Roncière.
  4. « Jacques Cartier », par Chs. de La Roncière.
  5. « La Conquête des Pôles », par Gaston Rouvier.