Sonnets Gaillards et Priapiques/Maudite soit la nuit par trop brunette,

Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 36).


Maudite soit la nuit par trop brunette[1],
Et le trouppeau des Astres assemblez,
Trop peu luisans alors que dans les blez
J’estocadois le ventre de Tiennette.

Mieux m’eut valu qu’elle eut esté Nonnette,
Et que mes yeux eussent esté troublez,
D’un fort sommeil alors qu’estions couplez,
Et que son cas me servoit de brayette.

Je n’eusse hélas ! enduré tant de maux,
Comme j’ay fait, qui or’ comme animaux
Rongent le frein de ma triste mentule ;

Et n’eusse aussi dans mes chausses logé
Je ne sais quoy, qui m’a tant outragé
Qu’au lieu d’aller en avant, je recule.




  1. (Publié dans les Muses Incognues 1604, les Muses Gaillardes 1608, et le Cabinet Satyrique, 1618)