Sonnets Gaillards et Priapiques/J’ayme dedans un bois à treuver d’aventure

Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 19).


J’ayme dedans un bois à treuver d’aventure
Dessus une Bergere un Berger culetant,
Qui s’attaquent si bien, et s’ecarmouchent tant
Qu’ils meurent à la fin au combat de nature.

J’ayme à voir dans les prez, non leur belle peinture,
Mais un Belier cornu sa femelle foutant,
Et le Bouc échauffé sur la sienne montant,
Pour un si doux ébat oublier la pâture.

J’ayme à voir dans les prez en un pareil effort,
Le Taureau qui se joint à la Vache si fort,
Qui voudroit, s’il pouvait, la percer d’outre en outre.

Le foutre est à mes yeux un printemps diapré,
Au cœur un Paradis ; et si je ne voy foutre,
Je n’ayme plus ni bois, ni campagne, ni pré.