Sonnets Gaillards et Priapiques/Cher Vigeon, que ta mort nous va coûter de peine !

Sonnets gaillards et priapiquesBibliothèque internationale d’édition (p. 32).


Cher Vigeon, que ta mort va nous couter de peines !
Qu’un v. est malheureux d’arser dans un paÿs
Où l’on punit du feu ces nobles appétis
Qui ne sont condamnez que chez les souveraines !

Ordonnez, pour le moins aux femmes d’estre saines,
Juges, si vous avez quelque pityé des v.
Seigneur, fay que les c. deviennent plus petis,
Et qu’ils n’ayent jamais ni fleurs, ni mal-semaines.

Bougres, qui l’aveu veû, sans l’oser secourir,
En chemise, tout nu, dans la Grève mourir.
Qui pouvoit retenir votre fureur lubrique ?

Plutôt que luy chanter tristement un Salve,
Il falloit sur le feu venir branler la pique ;
Le feu se fût éteint, et vous l’eussiez sauvé.