Sonnet sur la mort de Monseigneur le cardinal du Perron


Sur la mort de Monseigneur le cardinal du Perron


SUR LA MORT
De Monseigneur le Cardinal Du Perron.
Sonnet.

Quoy ! ces rares vertus dont Ariste fit voir
Des largesses des dieux sa belle ame chargée,
Quoy ! les justes regrets de la France affligée
Ne purent à pitié les destins esmouvoir !

Ils ont mis à tombeau ce demon de sçavoir
Dont la terre sembloit estre au ciel obligée,
Et sans aucun respect la Parque s’est vangée
De celuy dont le nom méprisoit son pouvoir.

Ariste, favory des filles de Memoire,
Fut icy bas un dieu dont l’immortelle gloire
A merité d’avoir des vœux et des autels.

Ô souverains autheurs des loix inviolables !
Quelle foy maintenant vous peut croire immortels,
Puique l’on voit la mort attaquer vos semblables ?