Sonnet-dédicace
Sonnet-dédicace
Aux temps païens, toujours devant les temples fume
L’hécatombe, des dieux apaisant le courroux.
Vénus veut cent ramiers ; Jupiter, cent bœufs roux.
Pour ma déesse, moi, je n’ai rien qu’une plume !
Et j’ose dans l’azur, dont l’encens fait la brume
Chez les Olympiens, m’élever jusqu’à vous,
Et sur le blanc autel de vos divins genoux
Déposer en tremblant l’ex-voto d’un volume.
Votre nom tutélaire au frontispice luit,
Chaque sonnet l’enchaîne au sonnet qui le suit ;
Tel un bracelet d’or dont l’agrafe est fermée.
Par vos perfections mes défauts sont couverts,
Et sur votre portrait, s’enchâssant en camée,
Rayonne la beauté qui manque dans mes vers !
24 avril 1869.