Sommeillant sur ta face, où l’honneur se repose

Sommeillant sur ta face, où l’honneur se repose
Les Amours, Texte établi par Hugues VaganayGarnier2 (p. 320-321).

XXV

Sommeillant sur ta face, où l’honneur se repose,
Tout ravy je humois et tirois à longs traicts
De ton estomac sainct un millier de secrets,
Par qui le Ciel en moy ses mysteres expose.
J’appris en tes vertus n’avoir la bouche close :
J’appris tous les secrets des Latins et des Grecs :

Tu me fis un Oracle : et m’esveillant apres
Je devins un Demon sçavant en toute chose.
J’appris que c’est Amour, du Ciel le fils aisné.
O bon Endymion, je ne suis estonné,
Si dormant sur la Lune en un sommeil extrême
La Lune te fist Dieu ! Tu es un froid amy.
Si j’avois pres ma Dame un quart d’heure dormy,
Je serois, non pas Dieu : je serois les Dieux mesme.