Société française de statisque universelle

FRANCE.Société française de statistique universelle. — De toutes les associations formées pour accélérer la propagation des connaissances utiles, la plus impérieusement réclamée par l’état actuel de la civilisation générale était sans contredit une société de statistique universelle. L’absence de ce grand moyen d’investigation et d’expansion de tous les faits positifs qui intéressent le bien-être des peuples se faisait sentir en France plus que partout ailleurs : car il privait ce centre des lumières de la faculté de les reporter sur le reste de l’Europe, et de s’enrichir, à son tour, des progrès des peuples qui, depuis un siècle lui rendent l’hommage volontaire de l’imitation.

Il convenait à un homme qui a consacré sa vie entière à l’étude et au classement de tous les faits qui sont du domaine de la statistique, d’établir en France une institution aussi éminemment recommandable. M. C. Moreau que la Société royale de Londres s’est agrégé en récompense de ses travaux statistiques sur toutes les branches de l’organisation politique, économique, industrielle et commerciale de la Grande-Bretagne, et qui appartient à presque tous les corps savans vient, après deux années de travaux, préliminaires, de fonder à Paris, une Société de statistique, à l’instar de celle de Londres, à la création de laquelle il a également contribué.

Les statuts de cette Société, qui en déterminent l’objet, la composition et les travaux ont à peine été publiés, qu’un très-grand nombre d’hommes d’état, de publicistes, de savans français et étrangers, ont répondu à cet appel qui leur était fait au nom de la science et de l’humanité. S.  A. R. Mgr. le duc d’Orléans, déjà président honoraire de la Société asiatique, et qui est toujours empressé à seconder les entreprises utiles, a consenti à placer son nom à la tête des illustres protecteurs et présidens d’honneur de la Société. Déjà elle compte parmi les membres qui ont adhéré par écrit à ses statuts[1] : quatre ministres (de l’intérieur, des finances, de la justice, et de l’instruction publique) ; huit ministres d’État ; douze ambassadeurs ou ministres plénipotentiaires, près S. M. T. C. ; quatre maréchaux de France ; trente-deux Pairs ; vingt-sept dignitaires de la maison du Roi et des princes ; seize membres du conseil d’état ; quarante-cinq officiers-généraux ou supérieurs ; vingt-neuf députés ; dix-neuf membres de l’Institut ; soixante et un chefs supérieurs des divers ministères, préfectures, etc. ; cinquante-deux statisticiens ; hommes de lettres, etc., etc., etc.

Cette Société est instituée pour concourir aux progrès de la statistique générale, et par conséquent de toutes les branches de connaissances humaines. Elle se propose de correspondre avec les corps savans et avec ceux de leurs membres qui seront disposés à la seconder. Elle se compose de membres résidens, non résidens, correspondans et honoraires. Tous les amis des sciences, étrangers ou régnicoles, quelque éloignés qu’ils soient du siège de la Société, peuvent en devenir membres. Les hommes éclairés de tous les pays peuvent aussi, sans faire partie de la Société, coopérer à ses travaux, qui n’ont pour but que de contribuer au bien-être de l’humanité, en accélérant les progrès généraux des connaissances statistiques. La Société publiera le recueil de ses recherches, les ouvrages qui auront obtenu les prix qu’elle aura proposés, et l’ensemble des documens imprimés ou manuscrits, soit en langue nationale, soit en langues étrangères qui lui auront été envoyés, ou qu’elle aura pu se procurer.

Nous mettrons sous les yeux de nos lecteurs le résumé des travaux de cette utile institution, ainsi que les communications appropriées à notre plan qu’elle nous adressera, et qui ne peuvent manquer d’intéresser vivement tous les amis des sciences et de l’humanité.


ORGANISATION DE LA SOCIÉTÉ.


GRANDS OFFICIERS.
Président d’honneur :

S.A.R. MONSEIGNEUR LE DUC D’ORLÉANS, protecteur.

Présidents honoraires : L.L.S.S. le duc de Cadore : duc de Doudeauville ; comte Siméon, pairs de France ; MM. Le comte d’Hauterive et Jomard, de l’Institut.

Officiers en 1830.

Président : M. le comte A. de Laborde ; Vice présidens : S. S. le comte Noë, MM. Le baron Juchereau de St.-Denis, le baron de Mortemart-Boisse. Secrétaire : M. de Montvéran.

Secrétaire-adjoint : M. le vicomte de T. Dumanoir.

Archiviste : M. Jullien.

Bibliothécaire : M. T. Dehay.

Scrutateurs : M. le baron de Galbois ; M. Rodet.

Bureau d’administration.

Directeur-Président : M. César Moreau.

Secrétaire : M. Sarrans jeune.

Archiviste-adjoint : M. Isidor Simard.

Bibliothécaire-adjoint : M. J. Leivsey.

Trésorier adjoint : M. F. Cavailler.

Membres du conseil.

MM. Bailly de Merlieux ; Donndorf ; E. de Girardin ; Hotton ; Mauroy ; Rifaut ; baron Roger ; Sicard.


  1. Nous nommerons ici : LL. SS. Le marquis d’Angosse, prince P. d’Aremberg ; duc d’Aumont ; baron de Barante ; comte Aug. Beilliard ; vicomte Raymond de Bérenger ; vicomte de Bonald ; duc de Broglie ; duc de Cadore ; comte de Chastellux ; duc de Choiseuil ; comte Daru ; duc de Doudeauville ; comte Jourdan ; comte Lanjuinais ; comte de Laroche-Aymon ; duc de Larochefoucauld ; comte Lemercier ; comte Mailly ; marquis Maison ; comte Molé ; duc de Montmorency ; duc de Montmorency-Laval ; comte Noë ; marquis d’Osmound ; baron Portal, vicomte de Saint-Priest ; duc de Raguse ; duc de Reggio ; comte Saint-Roman ; comte Siméon ; comte Sussy ; comte Verhuell ; baron de Vitrolles ; etc., pairs de France.