Œuvres de P. Corneille, Texte établi par Charles Marty-LaveauxHachettetome VI (p. 364).
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ACTEURS.

SERTORIUS, général du parti de Marius en Espagne.

PERPENNA, lieutenant de Sertorius.

AUFIDE[1], tribun de l’armée de Sertorius.

POMPÉE, général du parti de Sylla.

ARISTIE, femme de Pompée.

VIRIATE, reine de Lusitanie, à présent Portugal.

THAMIRE, dame d’honneur de Viriate.

CELSUS, tribun du parti de Pompée.

ARCAS, affranchi d’Aristius, frère d’Aristie.

La scène est à Nertobrige, ville d’Aragon, conquise par Sertorius, à présent Catalayud[2].
  1. Outre Sertorius, Perpenna et Pompée, Corneille a emprunté à l’histoire le nom d’Aufide (Aufidius), qui est mentionné par Plutarque, au chapitre xxvi de la Vie de Sertorius, parmi les complices de Perpenna. Nous avons vu plus haut (p. 358 et note 2) que le vrai nom de la première femme de Pompée était Antistie. Pour Viriate, voyez ci-dessus, p. 359.
  2. Ce nom est imprimé ainsi dans toutes les éditions anciennes, y compris celle de Thomas Corneille (1692) et de Voltaire (1764). Cette faute était, à ce qu’il paraît, assez commune, car, dans son Grand Dictionnaire géographique (1726), Bruzen de la Martinière dit à l’article Calataiud : « C’est ainsi qu’il faut écrire, et non pas comme font quelques-uns qui en transposant les lettres disent Catalaiud. » Nous ne savons d’après quelle autorité Corneille a identifié Calatayud avec Nertobrige ; on pense communément que Calatayud (à quatorze lieues de Saragosse) répond à la Bilbilis des anciens, ou du moins se trouve à un mille des ruines de cette antique cité ; et c’est, selon les uns Almuña, selon d’autres Ricla, qui occupe l’emplacement de Nertobrige. — De Visé répond aux objections faites par d’Aubignac au sujet du lieu de la scène : « À cause que tous les personnages de cette tragédie ont de grands intérêts, vous ne voulez pas qu’elle se puisse toute passer dans un même lieu ; et néanmoins il est vrai qu’elle s’y peut passer, et se passe en effet toute entière dans le cabinet de Viriate ; et je vous apprends, si vous ne le savez pas, que ce que l’on appelle cabinets chez les grands, sont des antichambres, où plusieurs personnes se peuvent, en divers endroits, entretenir ensemble de leurs affaires les plus secrètes. » (Défense du Sertorius de M. de Corneille, dans le Recueil de dissertations… publié par l’abbé Granet, tome I, p. 332.)