Sept petites nouvelles de Pierre Arétin/Avant-propos

Traduction par Philomneste junior.
Chez Jules Gay, éditeur (p. 5-6).


AVANT-PROPOS


Les bibliographes italiens qui se sont spécialement occupés des conteurs (novellieri) n’ont point inscrit le nom de l’Arétin dans la liste des auteurs qu’ils ont enregistrés ; toutefois, cet écrivain célèbre a inséré dans un des moins connus de ses ouvrages quelques historiettes assez agréables et auxquelles on ne saurait, en tout cas, contester le mérite de la brièveté. Elles concernent le jeu et les joueurs et sont extraites du Dialogo nel quale si parla del gioco, dialogue qui, bien que réimprimé assez souvent (en 1543, en 1545, en 1584, en 1589, et, sous le titre Le Carte parlanti, en 1650 et en 1651), n’en est pas moins devenu fort rare. Un amateur italien les a retirées de ce petit volume et les a fait réimprimer à Lucques, en 1856, à 60 exemplaires ; à notre tour, nous essayons de les faire passer dans notre langue en leur conservant, autant que possible, leur cachet original.

Afin de grossir notre volume et de nous rendre agréable aux bibliophiles, nous faisons précéder notre traduction d’une analyse de la Vita di P. Aretino (attribuée à Nic. Franco), offrant, sur ce personnage, des détails dictés sans doute par une certaine animosité, mais qu’on ne trouverait pas ailleurs. Enfin, nous profitons de l’occasion pour imprimer sur divers conteurs quelques notes que nous avons recueillies et qui peut-être ne paraîtront pas dénuées de tout intérêt.

En guise de frontispice, nous donnons un portrait peu commun de l’Arétin ; il est photographié sur la gravure de Piètre de Jode, faite d’après le tableau du Titien. Nous pensons que c’est le portrait le plus exact de cet homme célèbre ; les autres, qui le représentent avec une longue barbe, étaient probablement des portraits de fantaisie que l’Arétin se plaisait à multiplier.