Scènes de la nature dans les États-Unis et le Nord de l’Amérique/Le Fou de Bassan

LE FOU DE BASSAN.


Dans la matinée du 14 juin 1833, une brise favorable gonflant les blanches voiles du Ripley, nous cinglions gaîment vers les rives du Labrador. Après avoir exploré dans tous les sens les îles de la Madeleine, nous voulions maintenant visiter le Grand roc aux fous sur lequel, au dire de notre pilote, s’assemblent, pour nicher, les oiseaux dont il tire son nom. Depuis plusieurs jours déjà, j’en voyais de longues files se diriger vers le nord, et je faisais mes observations sur leur vol, tout en les regardant traverser les airs. À mesure que s’avançait notre navire, ballotté sur le dos des vagues pesantes, je sentais redoubler mon impatience d’arriver. Enfin, sur les dix heures, nous commençâmes à distinguer, dans l’éloignement, une grande forme blanche, que le pilote nous indiqua comme étant le rocher objet de nos recherches. Bientôt après, je le vis parfaitement de dessus le pont ; et l’on aurait dit qu’une couche de neige de plusieurs pieds le recouvrait encore. En approchant, l’atmosphère me paraissait remplie çà et là de flocons d’un éclat éblouissant : j’interrogeai le pilote qui, souriant de ma simplicité, me répondit que ce que j’apercevais n’était autre chose que les fous eux-mêmes et l’île qui leur servait de refuge. Je me frottai les yeux, pris ma lunette et reconnus que l’étrange apparence de l’air, devant nous, était en effet causée par des multitudes innombrables de ces oiseaux dont le corps blanc et les ailes à pointes noires produisaient, à l’horizon, une teinte sombre parsemée de taches d’un blanc grisâtre. Lorsque nous n’en fûmes plus qu’à un demi-mille, nous jouîmes d’un spectacle magnifique : cet immense voile de Fous flottants, tantôt se perdait dans les nuages, comme près d’atteindre le ciel, tantôt se précipitait en bas vers des masses d’autres camarades posés sur le sommet de l’île, puis se déployant de droite et de gauche, ondulait à la surface de l’Océan. Le Ripley ferla une partie de ses voiles et jeta l’ancre. Ce fut maintenant, à bord, à qui escaladerait le premier les flancs abrupts de la montagne, et satisferait son ardente curiosité. Mais jugez de notre désappointement : le temps qui jusque-là avait été beau, changea tout à coup, et nous fûmes assaillis par une horrible tempête. Néanmoins, nous parvînmes à mettre à la mer le bateau baleinier dans lequel se placèrent quatre robustes rameurs en compagnie de Thomas Lincoln et de mon fils. Pour moi, je restai sur le Ripley, et commençai de loin mes observations dont j’indiquerai le résultat en son lieu.

Une heure s’est écoulée ; le bateau que nous avions perdu de vue, vient de reparaître ; mais la houle bat ses flancs, et autour de lui, tout a l’aspect menaçant. Comme il manœuvre avec effort sous les coups furieux de l’ouragan, dominé qu’il est par les flots toujours prêts à l’engloutir ! Vous jugez quelle doit être mon anxiété : entouré de mes amis et des gens de l’équipage, je suis, d’un œil désespéré, chaque mouvement de la fragile embarcation. Tantôt je la vois balancée sur la crête d’une vague qui roule en mugissant et la couvre d’écume ; tantôt elle disparaît dans les profondeurs de l’abîme. Cependant le petit équipage n’a rien perdu de son calme et de son énergie : mon fils, debout, gouverne au moyen d’un long aviron, et Lincoln s’occupe à vider l’eau qui les gagne ; car, à chaque instant, les lames jaillissent par-dessus l’avant. Enfin, ils approchent ; on leur lance une corde qu’ils peuvent saisir ; et quelques minutes après, tous six étaient sains et saufs sur le pont ; le timonier virait de bord, et le schooner filait à toute vitesse, la proue tournée vers le Labrador.

Lincoln et mon fils n’en pouvaient plus ; quant aux rameurs, ils demandèrent double ration de grog. Ils rapportaient quantité d’œufs de diverses espèces, avec des oiseaux ; et ils nous dirent que partout où, sur le roc, l’espace avait manqué pour un nid de Fou, un ou deux guillemots avaient établi le leur ; et que sur les rebords en dessous, il ne se trouvait pas une seule place qui ne fût blanche de Mouettes et de Goëlands. La détonation de leurs armes à feu n’avait produit d’autre effet, parmi eux, que de faire tomber à l’eau ceux qui étaient tués ou mortellement blessés. Quant au bruit des explosions, les cris de ces multitudes dominaient tout. Les habits de nos gens étaient couverts d’une fiente nauséabonde ; et c’était en se précipitant à la hâte hors de leurs nids, que les malheureux oiseaux avaient fait dégringoler les œufs dont quelques-uns avaient été ramassés sans être brisés. Il paraît qu’autour du rocher tout était dans une confusion inexprimable ; et nous mêmes, en reportant nos regards vers ces masses profondes qui s’effaçaient peu à peu dans le lointain, nous ne pouvions nous empêcher de reconnaître que la vue seule d’un tel spectacle valait qu’on traversât l’Océan. Pour moi, je l’avoue, j’éprouvais un vif regret de n’avoir pu le contempler de près ; du moins, je vous en offre ici la description telle que me l’a donnée notre pilote, M. Godwin.

« Le rocher principal se termine en haut par une plate-forme d’un quart de mille de large, du nord au sud ; mais plus étroite dans l’autre sens. Son élévation peut être de quatre cents pieds. Il est situé par 47° 52’ de latitude. Le ressac en bat la base avec violence, sauf après un long calme ; et il est très difficile d’y aborder, encore plus de l’escalader jusqu’au sommet. Le seul point par où l’on peut en approcher est du côté du sud ; et à l’instant même où le bateau vient à y toucher, il faut le tirer à sec sur le roc. La surface entière de la plate-forme est couverte de nids, placés comme à deux pieds l’un de l’autre, et disposés en ordre si régulier que l’œil peut plonger entre les lignes qui courent nord et sud, aussi facilement qu’il se dirige entre les sillons d’un champ profondément labouré. Les pêcheurs du Labrador et autres qui visitent, chaque année, ce lieu extraordinaire, afin de faire provision de chair de Fou, dont ils se servent comme d’amorce pour la pêche de la morue, y montent par petites troupes de huit ou dix, emportant pour toute arme, chacun un gros bâton ; et sur-le-champ, ils commencent leur œuvre de carnage. À la vue de ces odieux envahisseurs, les oiseaux effrayés s’envolent avec un battement d’ailes qui ressemble au roulement du tonnerre, et fuient avec tant de précipitation, qu’ils s’embarrassent les uns dans les autres ; de sorte que des milliers sont forcés de redescendre et de s’amonceler en tas de plusieurs pieds de haut ; dès lors les hommes n’ont plus qu’à tuer, jusqu’à ce que leurs bras soient fatigués de frapper, ou qu’ils trouvent en avoir assez assommé. M. Godwin me racontait que, précisément pour le même objet, et pendant dix saisons consécutives, il avait visité le roc aux Fous, ajoutant qu’une fois, à six qu’ils étaient, ils en avaient détruit cinq cent quarante en moins d’une heure ; et quoique la plupart des oiseaux survivants eussent quitté leur voisinage immédiat, tout l’espace autour d’eux, à la distance de cent mètres, était encore encombré de Fous restés sur leurs nids, tandis qu’une multitude d’autres remplissaient les airs. Quant aux morts, on les dépouille tout à la grosse ; la chair de la poitrine est découpée par morceaux qui se conserveront, pour servir d’appât, pendant quinze jours ou trois semaines. Enfin, la destruction que l’on fait de ces oiseaux est telle, que leur chair suffit, comme amorces, à quarante bateaux pêcheurs qui fréquentent ainsi, tous les ans, les parages de l’île Brion[1]. Vers le 20 mai, le rocher est couvert d’oiseaux qui couvent, et environ un mois après les petits éclosent. Les Fous, comme nous l’avons déjà dit, se contentent de gratter la terre à quelques pouces de profondeur ; et autour de cette excavation ils entrelacent assez proprement, en forme de bourrelet, des herbes marines et d’autres débris, jusqu’à une hauteur de huit à dix pouces. Chaque femelle ne pond qu’un œuf, d’un blanc pur et de la grosseur d’un bel œuf de poule. Quand les petits viennent d’éclore, ils sont d’un noir bleuâtre, et pendant une quinzaine ou plus leur peau ressemble à celle du chien de mer. Peu à peu, ils se revêtent d’un duvet blanc ; et quand ils ont six semaines, on dirait, à les voir, un gros rouleau de laine cardée. »

Ce rapport de notre pilote me satisfit d’autant plus, que moi-même avec ma lunette j’avais remarqué l’alignement, en effet très régulier, de leurs nids, et vu plusieurs de ces oiseaux occupés à creuser la terre avec leur bec, en même temps que des centaines d’autres charriaient des masses de cette longue herbe marine qu’on appelle herbe à l’anguille, et qu’ils semblent aller chercher du côté des îles de la Madeleine. Tant que le Ripley fut à l’ancre près du roc, des troupes de Fous ne cessèrent de voler au-dessus de nos têtes ; et bien que j’en eusse tiré plusieurs qui tombèrent à l’eau, ni le bruit du fusil ni la vue de leurs compagnons morts ne semblaient faire la moindre impression sur eux.

Quelques-uns de ceux qu’on avait apportés à bord pesaient un peu plus de sept livres ; mais M. Godwin me dit que les jeunes, quand ils sont sur le point de quitter le nid, en pèsent huit et souvent neuf. C’est ce que je vérifiai moi-même par la suite ; et j’attribue cette différence à l’énorme quantité de nourriture que leur apportent à cette époque les parents, qui paraissent alors ne s’occuper que de leur progéniture, au point de s’oublier presque eux-mêmes. Le pilote me dit encore que l’odeur qui s’exhalait du sommet du roc était insupportable, encombré comme il l’est, durant la saison des amours, et après la première visite des pêcheurs, de débris putrides de vieux et de jeunes oiseaux, d’excréments et des restes d’une multitude de poissons. Il ajoutait que les Fous, bien que peu braves de leur naturel, résistent cependant parfois, et attendent de pied ferme l’approche de l’homme, en le menaçant de leur bec, dont ils lui portent de rudes et dangereux coups. Maintenant, lecteur, je puis vous affirmer qu’à moins d’avoir vu de vos propres yeux la scène dont mes amis et moi nous fûmes ici témoins, il vous est impossible de vous faire aucune idée de l’impression qu’elle laissa dans mon esprit.

Après avoir élevé sa famille, le Fou parcourt, dans ses migrations vers le Sud, une étendue de pays beaucoup plus considérable qu’on ne l’a jusqu’à présent supposé : souvent, à la fin de l’automne et en hiver, j’en ai vu sur le golfe du Mexique ; et même, lors de ma dernière expédition, j’en ai rencontré jusqu’à l’embouchure de la rivière Sabine. Comme c’est exclusivement un oiseau de mer, jamais il ne s’avance dans l’intérieur des terres, à moins d’y être emporté par un fort coup de vent ; et c’est ce qui arrive quelquefois, par exemple, dans la Nouvelle-Écosse, dans le Maine et dans les Florides, où j’en ai vu un qu’on avait trouvé mort au milieu des bois, deux jours après un furieux ouragan. La plupart de ceux qui passent l’hiver sous ces chaudes latitudes, sont des jeunes de l’année même ou de la précédente. Dans une de ses excursions aux îles maritimes qui bordent la Caroline du Sud, mon ami Bachman a vu, le 2 juillet 1836, une troupe de Fous composée de cinquante à cent individus et qui tous avaient encore leur plumage d’hiver de première année. Pendant plusieurs jours, ils se montrèrent, tantôt sur l’île Cole ou aux environs, tantôt sur les grèves et d’autres fois parmi les brisants. Il dit aussi avoir entendu raconter à M. Giles, un de ses amis, très versé dans tout ce qui a rapport aux oiseaux, que, l’année précédente, dans le courant de l’été, il avait vu maintes fois aller et venir un couple de Fous dont le nid était sur un arbre. Cette observation concorde parfaitement avec celles du capitaine Napoléon Coste, qui cumulait les fonctions de lieutenant et de pilote à bord de la Marion : ce dernier affirme avoir trouvé, sur la côte de Géorgie, un certain lieu où nichait une troupe de Fous ; c’étaient tous des vieux, à plumage blanc, et qui avaient construit leurs nids sur des arbres. On ne peut s’étonner de cela, quand on sait, comme moi, que le Fou brun (Sula fusca) niche indifféremment sur des arbres ou des bancs de sable secs et élevés. Durant l’hiver, j’en ai souvent remarqué qui volaient à de grandes distances en haute mer ; mais rarement étaient-ce des jeunes : ceux-ci, en effet, se maintiennent beaucoup plus près du bord et cherchent leur nourriture dans les eaux basses.

Le vol du Fou est puissant, très bien soutenu, et parfois extrêmement élégant. Quand il voyage, que ce soit par bon ou mauvais temps, il effleure pour ainsi dire la surface de l’eau, en donnant de suite trente ou quarante coups d’ailes, à la manière de l’ibis et du pélican brun ; puis il parcourt à peu près le même espace en planant, les ailes à angle droit avec le corps, et le cou tendu en avant. Mais si vous voulez bien apprécier l’élégance de cet oiseau pendant ses évolutions aériennes, il vous faut aller l’observer de dessus le pont d’un de nos paquebots, lorsque le commandant vient de vous donner la bonne nouvelle que vous êtes à moins de trois cents milles des côtes, qu’il s’agisse de la joyeuse Angleterre ou de mon pays bien-aimé. De là, vous voyez l’infatigable voilier, qui déploie sa large envergure, et haut, bien haut au-dessus de l’abîme, glisse silencieusement au sein des airs, surveillant chaque flot qui roule là-bas, et voguant si gracieux et si léger, que vous vous dites en vous-même : Ah ! que n’ai-je ses ailes ! quel beau voyage de soixante à quatre-vingt-dix milles j’accomplirais en une seule heure et sans fatigue ! Mais peut-être, à l’instant même où cette réflexion vous traverse l’esprit, est-elle coupée tout court par un mouvement de l’oiseau qui, ne songeant lui qu’à se remplir l’estomac, et sans se soucier de vos rêveries, tombe comme un plomb, la tête la première sur la mer, et tient déjà le poisson que son œil perçant a découvert de si loin. Considérez-le maintenant, le pêcheur au blanc plumage : une minute il se repose sur son élément favori, mâchonnant sa proie que d’autres fois il avale du premier coup ; lorsqu’au contraire il a manqué le but, il se renlève en battant sans cesse des ailes ; secoue sa queue de côté et d’autre, en ramenant sur ses pieds largement palmés les sous-couvertures de cet excellent gouvernail ; puis, tout d’un coup, part en ligne droite ; et quand il a rencontré un souffle d’air suffisant pour soutenir son essor, remonte par degrés jusqu’à la hauteur où il se tenait d’abord, et là recommence à chercher fortune.

Au milieu de grands coups de vent, j’ai vu le Fou continuer de s’avancer contre la rafale, et même gagner beaucoup de terrain, en se plaçant le corps de côté ou dans une direction oblique qu’il changeait alternativement, ainsi que font les pétrels et les guillemots. Il m’a semblé même qu’alors son vol était plus rapide qu’en aucun autre moment, si ce n’est lorsqu’il fond sur sa proie. Les personnes qui l’ont observé pendant qu’il travaille à se procurer la nourriture seront, comme moi, fort étonnées de lire dans certains auteurs « qu’on n’a pas connaissance que les Fous plongent jamais, et que cependant il arrive assez souvent qu’on en prenne au moyen d’un poisson attaché à une planche qu’on a plongée dans l’eau à une profondeur de deux brasses ; et que, dans ce cas, on retire toujours l’oiseau avec le cou disloqué, ou le bec solidement fixé dans le bois ». Devant de pareilles assertions, on croirait avoir été le jouet de ses propres yeux, si l’on n’avait eu soin de noter exactement le résultat de ses longues et minutieuses observations ; et comme c’est là ce que je n’ai jamais manqué de faire, je vais vous soumettre les miennes, cher lecteur, et vous me permettrez de ne tenir aucun compte de ce qu’avant moi on a pu débiter sur ce sujet.

J’ai très bien vu le Fou plonger et rester plus d’une minute sous l’eau. Une fois, notamment, j’en tuai un à l’instant où il en ressortait : il tenait un poisson entre ses mandibules et en avait deux autres à moitié descendus dans le gosier ; il peut donc suivre sa proie sous l’eau et prendre plusieurs poissons de suite. D’autres fois, j’en ai remarqué qui plongeaient au milieu d’un banc d’ammodytes[2] ; mais si légèrement, qu’à peine s’ils écumaient la surface. Pour donner la chasse aux petits poissons, ils se mettaient à nager ou même à courir sur l’eau, à l’aide de leurs ailes qu’ils portaient en avant et dont ils frappaient de droite et de gauche, jusqu’à ce qu’ils fussent rassasiés. Sur le golfe du Mexique, je blessai un de ces oiseaux qui tomba à l’eau et s’enfuit, en nageant si vite devant notre barque, que nous dûmes forcer de rames pendant un bon quart de mille, avant de pouvoir le rattraper ; et quand il nous vit près de le joindre, il fit face tout à coup, ouvrit le bec et se prépara à la défense ; mais on l’acheva d’un coup d’aviron. Si on tire les Fous, même sans les toucher, ils rendent souvent gorge, comme les vautours ; et c’est ce qu’ils font toujours étant blessés, quand ils ont l’estomac ou le gosier plein. Par moments, lorsqu’on les a frappés aux ailes, ils se laissent aller en flottant, et on peut même les prendre avec la main, sans qu’ils fassent le moindre effort pour s’échapper. Il y a plus : un jour, mon jeune ami George Shattuck, étant avec moi au Labrador, en prit un qui se promenait au milieu d’une troupe de guillemots, sur une île basse et rocailleuse.

Lorsqu’ils vont pour s’envoler de dessus les rochers où sont leurs nids, ils lèvent la tête, la rejettent en arrière, ouvrent le bec et poussent un cri fort et prolongé avant de se lancer dans les airs, ce qu’ils font en s’essayant d’abord par quelques pas mal assurés et en s’aidant de leurs ailes, qu’ils étendent en partie. Leur premier mouvement les reporte en bas ; mais bientôt leur vol se raffermit, se redresse, et ils semblent se soutenir en l’air avec la plus grande facilité. Une fois à la hauteur de vingt ou trente mètres, vous les voyez secouer la queue, dont les sous-couvertures cachent leurs pieds ; ou bien les pieds s’étendent et s’ouvrent tout à coup, comme pour saisir quelque objet au-dessous d’eux ; mais cela ne dure qu’un instant, et de nouveau, grâce à la manœuvre que je viens de décrire, la queue s’agite et les pieds disparaissent sous les plumes. Ils battent des ailes et planent alternativement, même alors qu’ils se bornent à voler autour de leurs nids.

Sur le sol, les mouvements du Fou sont très gauches et des plus disgracieux ; on dirait qu’il est empêtré ; encore est-il obligé de s’y soutenir avec ses ailes, qu’il porte à moitié ouvertes pour s’empêcher de tomber. Sa marche n’est, à vrai dire, qu’un pénible clopinement. Quand le soleil brille, il aime à étendre ses ailes pour se réchauffer : et, pendant tout ce temps, il agite sa tête avec violence et ne cesse de pousser son cri rauque et guttural : cara, karew, karow ! Représentez-vous l’effet que produit un concert de cette espèce, exécuté par tous les Fous rassemblés sur leurs nids et couvrant un rocher comme celui du golfe Saint-Laurent ; tandis qu’au milieu de ce vacarme s’élèvent, sans discontinuer, les hurlements et les glapissements de ceux qui se préparent à s’envoler.

Quand le nid vient d’être terminé, il a bien deux pieds de haut, et autant en diamètre à l’extérieur. Il est construit d’herbes marines et de varech, que ces oiseaux vont quelquefois chercher très loin. C’est ainsi que les Fous qui nichent sur le golfe Saint-Laurent doivent le charrier des îles de la Madeleine, lesquelles sont à une distance de près de trente milles. Quant aux herbes, ils les arrachent sur la place même et en pétrissent de grosses mottes, composées en outre de racines et de terre, dans lesquelles ils pratiquent une ouverture assez semblable à l’entrée du trou des puffins. Ces nids, comme ceux des cormorans, sont agrandis ou réparés chaque année. La femelle n’y dépose qu’un œuf, d’une forme ovale allongée, et dont le grand diamètre est de 3 pouces 1/12, le petit de 2 pouces. Une matière calcaire blanche et rugueuse revêt entièrement la coquille, qui, lorsqu’on l’a grattée, laisse voir en dessous une couche d’un bleu pâle verdâtre.

D’habitude, ces oiseaux arrivent au roc déjà accouplés, et souvent en files de plus de cent. Bientôt après on les voit se becqueter comme font les cormorans, et la copulation s’accomplit sur les rochers mêmes, et jamais sur l’eau, ainsi qu’on l’a quelquefois supposé. Du reste, l’époque de leur arrivée aux lieux où ils veulent nicher paraît dépendre de la latitude : sur Bass-Rock, dans le Firth of Forth[3], ils se montrent dès le mois de février ; tandis que dans le golfe de Saint-Laurent, on ne les voit pas sur le Grand-Rocher avant le milieu d’avril ou le commencement de mai. À Château-Beau, dans les détroits de Belle-Isle, ils ne paraissent encore que quinze jours ou trois semaines plus tard. Doués du même naturel que les membres des plus nombreuses communautés d’oiseaux, les Fous, bien qu’à ce moment ils aiment réellement à vivre en société, manifestent cependant, dès que l’incubation commence, beaucoup d’animosité contre leurs plus proches voisins. Par exemple, une femelle paresseuse, trouvant plus commode de piller le nid de ses amies que d’apporter de loin les herbes et autres matériaux nécessaires pour la construction du sien, se hasarde parfois à envahir la possession d’une autre ; aussitôt toutes prennent part à l’injure faite à leur camarade, et de bons coups de bec sont dirigés contre la voleuse, en plein jour, à la vue de ses sœurs rassemblées et qui ne manquent pas d’applaudir au châtiment, en se passant la nouvelle de l’une à l’autre, jusqu’à ce que la troupe entière soit mise au courant de la querelle. Cependant les jours s’écoulent, la patiente mère, pour tenir plus chaud son œuf unique, s’arrache quelques plumes d’autour la gorge ; dans les heures où le soleil luit, elle étale celles qui lui recouvrent le dessus du corps, et passant son bec le long du tuyau, elle les nettoie et détruit les vils insectes qui y pullulent. Qu’un vent impétueux s’élève ou qu’un froid brouillard vienne à voiler la beauté du jour, aussitôt elle resserre autour d’elle les bords de sa couche et s’y enfonce plus avant ; s’il pleut, elle se place de manière à empêcher l’eau de pénétrer dans son ménage. Qu’elle est heureuse, lorsque son œil attentif peut découvrir au loin, dans la foule, son mâle affectionné qui revient de la pêche, le bec chargé, et qui lui aussi l’a déjà reconnue, parmi ses mille compagnes, toutes également inquiètes et guettant le retour du bien-aimé ! Mais le voilà qui doucement se pose à côté d’elle et lui présente le morceau qu’elle préfère ; il échange avec elle de tendres caresses, puis déployant de nouveau ses ailes, il repart pour donner la chasse à quelque banc de harengs. Enfin la coquille s’entr’ouvre, et un nouvel être en sort en rampant. Hélas ! le pauvre petit est tout noir ! quel étrange contraste avec le blanc si pur de la mère ! Cependant, elle l’aime tel qu’il est, avec tout le dévouement des autres mères. Pleine d’angoisse, elle épiait son éclosion ; et maintenant elle n’a d’autre souci que de le nourrir. Mais il est encore si frêle, qu’elle préfère attendre un peu avant de lui présenter l’aliment. Toutefois le moment propice est bientôt venu : avec quels soins extrêmes elle l’entretient de morceaux convenablement macérés et qu’elle lui dégorge dans son bec. Ils sont, il est vrai, si bien préparés, qu’on n’a pas d’exemple d’un jeune Fou qui, même à cet âge, ait souffert de dyspepsie ou d’indigestion.

Le mâle couve aussi par intervalles, mais moins assidûment que la femelle ; et celui des deux qui reste libre entretient l’autre de nourriture. L’apparence du jeune Fou, au sortir de l’œuf, est assez déplaisante : il est alors tout à fait nu et d’un noir sombre et bleuâtre, comme le petit du cormoran ; son abdomen est démesurément gros, son cou maigre et sa tête large ; ses yeux semblent ne point voir encore, et il n’a les ailes que très peu développées. Quand on le regarde trois semaines après, on trouve qu’il a pris un accroissement considérable et presque entièrement changé de couleur : car alors, à l’exception de certaines parties du cou, des cuisses et du ventre, il est recouvert d’un duvet moelleux épais et jaunâtre. En cet état, il est peut-être aussi désagréable à voir qu’auparavant ; mais il gagne si rapidement, qu’au bout de trois nouvelles semaines, du milieu de son enveloppe duveteuse, commencent à paraître des plumes qui l’émaillent de la façon la plus pittoresque. En regardant autour de vous, vous remarquez que tous les jeunes ne sont pas de la même taille : c’est que tous les Fous n’ont pas pondu le même jour, et probablement chaque petit n’est pas également approvisionné de nourriture. À cette époque, la grande aire ou plate-forme a l’aspect d’une propriété dont toutes les parties seraient devenues communes ; les nids, autrefois si proprement arrangés, sont aplatis et foulés aux pieds ; les jeunes oiseaux, pêle-mêle, vagabondent partout où il leur plaît. Ils ont bien la mine, en vérité, de grands fainéants ; et chez nul autre oiseau je n’ai vu cet air de nonchalance qui donnerait à penser qu’ils s’occupent aussi peu du présent que de l’avenir. Maintenant le père et la mère sont déchargés d’une partie de leurs soins ; ils se contentent de déposer à côté d’eux tels poissons qu’ils peuvent attraper ; encore leur en donnent-ils rarement plus d’une fois par jour ; et, chose singulière, les jeunes ne semblent pas même faire attention à leurs parents, lorsqu’ils viennent ainsi leur apporter à manger.

Les Fous ne se nourrissent pas exclusivement de harengs, quoi qu’en aient dit nombre de personnes ; car moi, je leur ai trouvé dans l’estomac des capelans de huit pouces de long, ainsi que de forts maquereaux d’Amérique qui, pour le dire en passant, sont très différents de ceux qu’on rencontre en si grande abondance sur les côtes d’Europe.

Les jeunes ne quittent jamais le lieu où ils ont été élevés, qu’ils ne soient bien en état de faire usage de leurs ailes ; et alors ils se séparent des vieux oiseaux, pour ne les rejoindre, au plus tôt, qu’une année après. J’en ai vu quelquefois qui étaient toujours bigarrés de taches gris sombre, avec la plupart de leurs rémiges primaires encore noires ; et je ne crois pas que leur plumage puisse se montrer, dans tout son beau, avant la fin de la deuxième année. J’ai vu aussi des individus qui avaient une aile d’un noir très pur et la queue de cette même couleur, d’autres ayant seulement la queue noire, plusieurs enfin avec des plumes toutes noires éparses sur le corps, dont la teinte était généralement blanche.

Selon moi, il n’existe pas d’oiseau qui ait si peu d’ennemis à redouter que le Fou : des diverses espèces de labbes que je connais, il n’en est pas une seule qui cherche à l’inquiéter. J’ai souvent vu la frégate pélican passer près de lui en poursuivant la proie, et jamais je n’ai remarqué qu’elle fît mine de l’insulter. D’un autre côté, les îles sur lesquelles nichent ces oiseaux au milieu des rochers, sont inaccessibles aux quadrupèdes. Les seuls animaux qui mangent leurs œufs et leurs petits sont le larus marinus et le larus glaucus[4]. On dit que le skua ou labbe calaracte donne quelquefois la chasse au Fou ; mais cette espèce ne se rencontre pas dans l’Amérique du Nord, et je l’avoue, je doute beaucoup de ce fait : car je le répète, je n’ai jamais vu de labbe s’attaquer à un oiseau aussi grand et aussi fort que lui.

Quelque temps après que les jeunes Fous se sentent capables de voler, ils partent avec tous les autres oiseaux de la même espèce, pour ne revenir que la saison suivante aux lieux où sont les nids. À Terre-Neuve, je me laissai dire que les pêcheurs anglais et français salaient de jeunes Fous pour leur provision d’hiver, ainsi qu’on fait en Écosse ; quant à moi, je n’en vis pas même un dans ce pays, et je trouve leur chair si mauvaise, que je ne conçois pas qu’on songe à y recourir, tant qu’on peut s’en procurer d’autre.

Un fait assez curieux, c’est que les Fous savent prendre des maquereaux et des harengs quatre ou cinq semaines avant que les pêcheurs en voient même paraître sur nos côtes. Toutefois cela s’explique par les lointaines excursions qu’ils font en mer. C’est un oiseau qu’on garde facilement en captivité, mais dont on ne retire pas grand agrément : son ordure est abondante et choque également le nez et les yeux ; son air paraît tout à fait gauche, et même le regard terne de son œil de hibou produit sur vous une impression désagréable. Ajoutez à cela la dépense de son entretien ; et je concevrai sans peine que vous ne lui donniez point place dans votre volière, si ce n’est pour le plaisir de lui voir happer à la volée le morceau qu’on lui jette et qu’il reçoit non moins adroitement qu’un chien.

Les plumes du dessous du corps diffèrent, chez le Fou, de celles de la plupart des autres oiseaux, en ce qu’elles sont en dehors extrêmement convexes ; de sorte qu’il a l’air d’avoir cette partie comme recouverte d’une couche de petits coquillages. C’est ce qu’une figure ne pourrait guère représenter.

Mon excellent et très savant ami V. Macgillivray s’est beaucoup occupé des mœurs de ces oiseaux, qu’il a étudiés sur le Bass-Rock, en Écosse ; et je ne puis mieux faire que de vous transcrire ici ses observations :

« Le Bass est un rocher abrupt, dont la base, d’une forme oblongue, peut avoir un mille de circonférence. À certains endroits, les rochers sont à pic et plombent les uns sur les autres, présentant partout de véritables précipices, si ce n’est vers une pointe étroite près de la terre où, par une pente un peu plus douce, ils forment à leur pied une légère projection qui seule permet de les aborder. Un peu au-dessus se voient des ruines de maisons et de fortifications, le Bass ayant anciennement servi de prison d’État. Quelques-uns de ces rochers paraissent avoir deux cents pieds de haut, et le sommet vers lequel monte leur surface escarpée les domine encore d’au moins cent cinquante pieds. Toute la masse, autant que j’ai pu m’en assurer, est d’une structure uniforme, consistant en trapp intermédiaire à des diorites et à des phonolites d’un rouge brunâtre et à petits grains. Bien que la superficie de l’île soit aussi en majeure partie couverte de roches, elle porte une abondante végétation qui se compose principalement de festuca avena et duriuscula, avec quelques autres herbes mêlées aux plantes que produisent d’ordinaire les stations maritimes.

» Le Bass offre surtout cela d’intéressant pour le zoologiste, qu’il est l’un des lieux, assez rares dans la Grande-Bretagne, où les Fous viennent se réunir pour nicher. Le 13 mai 1831, la première fois que je le visitai avec quelques amis, le nombre de ces oiseaux que nous y aperçûmes s’élevait peut-être à vingt mille. Toutes les faces du roc, et principalement son sommet, en étaient plus ou moins couvertes. Une seule place, du côté où il est accessible, et formant une pente douce et sablonneuse d’environ quarante mètres de tour, en contenait près de trois cents qui reposaient tranquillement sur leurs œufs.

» Les Fous arrivent vers le milieu de février ou le commencement de mars, pour repartir en octobre. Dans certaines années, quelques-uns restent tout l’hiver. Les nids, composés de varech et d’herbes marines, et généralement placés à nu sur le roc ou par terre, sont élevés en forme de cône tronqué ayant une vingtaine de pouces de diamètre à la base, et terminés par une cavité peu profonde. Au sommet de l’île, on voit dans le tuf de nombreux trous que les Fous ont creusés en arrachant l’herbe et les autres matériaux propres à leurs nids. Ces derniers sont établis partout où les oiseaux ont pu trouver de la place ; mais en plus grande quantité vers le haut. Quelques-uns, simplement posés sur la surface du roc ou dans des fissures, ont été occupés depuis plusieurs années de suite, et sont empilés à une hauteur de trois jusqu’à cinq pieds ; dans ce cas, ils s’appuient toujours contre le rocher. Ils ne renferment chacun qu’un œuf qui n’a rien de bien particulier : d’une forme ovale allongée, d’un blanc bleuâtre sombre, et recouvert d’une enveloppe calcaire, il présente ordinairement quelques taches sales d’un jaune brun. Après tout, il n’est guère ménagé par les oiseaux eux-mêmes : car lorsqu’ils se posent, s’enlèvent ou sont troublés par quelque intrus, ils le repoussent brutalement, et assez souvent le foulent aux pieds.

» Lorsque les Fous couvent, on peut en approcher à un mètre et quelquefois même jusqu’à les toucher. Quand on avance sur eux, ils se contentent d’ouvrir le bec, en poussant leur cri d’habitude ; ou bien ils se lèvent en manifestant un certain air de colère, mais sans paraître avoir conscience du danger. Profitant de l’absence des voisins pour dérober les matériaux de leurs nids, fréquemment ils se mettent à deux pour cette belle besogne ; et on les voit parfois tirer chacun leur bout du paquet, en essayant de se l’arracher. Ils sont constamment occupés à réparer leurs propres nids, lesquels, composés en grande partie d’herbes marines, s’affaissent en se desséchant, et finissent par se décomposer en une sorte de limon ; et quand ils sont établis trop près l’un de l’autre, ils ont entre eux de fréquentes querelles. J’en vis un saisir son camarade par le derrière du cou, et le serrer si fort que le malheureux ne faisait plus que râler ; mais en général, ils se bornent à se menacer, en ouvrant le bec et en poussant de grands cris. Ils sont si maladroits, dans leurs mouvements, qu’ils ne quittent presque jamais le nid sans en démolir une partie ; puis ils s’en vont boitant en traînant les pattes ; et encore sont-ils obligés de s’aider de leurs ailes et d’appuyer souvent par terre le ventre et la queue.

» Les petits sont d’abord couverts d’un beau duvet blanc comme neige. À l’âge de six semaines, les plumes commencent à pousser parmi ce duvet ; à deux mois, les ailes paraissent assez bien développées. Encore un mois de plus, et ils seront capables de s’envoler. Dans les premiers temps, les parents les nourrissent d’une sorte de bouillie liquide de poisson préparée dans leur estomac et leur gosier, et qu’ils leur introduisent goutte à goutte dans la gorge. Quand le nourrisson commence à devenir grand, ils placent leur bec dans le sien et dégorgent le poisson comme il se trouve, soit entier, soit par morceaux ; mais ils n’en apportent jamais dans leur bec sur le rocher. — Chaque année, on tue au moins un millier de ces jeunes oiseaux, parfois on en détruit jusqu’à deux mille ; mais, en moyenne, quinze à seize cents seulement. Une fois plumés, ils se vendent de six pence à un shelling la pièce. Le prix d’un jeune, pour empailler, est de deux shellings, et celui d’un vieux, de cinq.

» Lors de ma seconde visite, en compagnie de M. Audubon (le 19 août 1835), les nids, sur beaucoup de points, avaient entièrement disparu, car c’est seulement pendant l’incubation que les oiseaux s’emploient sans relâche à les réparer. Il y avait des jeunes de toute grandeur : les uns encore tout petits et entièrement couverts de duvet blanc, la plupart ayant déjà une partie de leurs plumes avec le duvet persistant sur la tête et le cou, et quelques-uns prêts à s’envoler et ne portant plus que de légères touffes de duvet derrière le cou. Les moins avancés restaient couchés à plat sur le nid, sur la terre nue ou sur le roc. — Ils sont d’une patience à toute épreuve et ne se plaignent jamais. De fait, pas un ne poussa le moindre cri pendant notre inspection. J’en vis un vieux, qui avait son petit à côté de lui, saisir violemment par le cou le petit d’un autre. Le pauvret endura cet acte brutal avec une résignation vraiment exemplaire, et ne fit que se coucher sous le bec de son bourreau. Le petit de ce dernier s’attaqua lui-même à son voisin ; mais il fut mal reçu et honteusement obligé de lâcher prise. — L’une des personnes qui étaient avec nous me dit que, l’année précédente, à la même place, il y avait quatorze nids, chacun contenant deux œufs. Dans ce cas, il paraît que l’un des jeunes reste beaucoup plus chétif que l’autre. »





  1. Une des îles de la Madeleine, dans le golfe Saint-Laurent.
  2. Ammodytes tobianus. Ammodyte appât, poisson qui, soit par la forme de son corps, soit par ses mœurs, a beaucoup de ressemblance avec les Murènes. On le trouve dans le sable, où il a la faculté de se rouler en spirale, presque comme une couleuvre. Sa couleur est d’un bleu argentin, sa longueur 1 décimètre 1/2 environ. — À Dieppe, les pêcheurs le connaissent sous le nom d’Équille.
  3. Firth of Forth (Bodotria œstuarium). Golfe formé par la mer du Nord, sur la côte orientale de l’Écosse.
  4. Goëland à manteau noir. — Goëland bourgmestre.