Scènes de la nature dans les États-Unis et le Nord de l’Amérique/La petite Bécasse d’Amérique

LA PETITE BÉCASSE D’AMÉRIQUE.


Il y a, dans le naturel de cette Bécasse, une sorte de simplicité qui souvent m’a fait de la peine, en voyant d’impitoyables garnements tourmenter à plaisir la pauvre mère, tandis qu’elle s’efforce en vain de sauver sa chère couvée de leurs mains cruelles : elle se traîne par terre, en voletant, et ne cherche même pas à s’échapper ; les ailes à demi ouvertes, la tête inclinée de côté, et faisant entendre un doux murmure, elle va, elle vient et hâte la retraite de sa jeune famille. Tant qu’elle ne la sait pas en sûreté, elle semble insouciante de ses propres périls, et sans aucun doute se laisserait prendre avec joie, si par ce sacrifice elle pouvait obtenir le salut de ceux qu’elle aime plus que sa vie. Ainsi j’ai vu l’une de ces femelles dévouées se laisser tomber comme morte au milieu de la route, pendant que ses petits (elle en avait cinq) se pressaient sur leurs faibles jambes et tâchaient d’échapper à une troupe d’enfants, qui en avaient déjà pris un et s’amusaient, les vauriens ! à le rouler à coups de pied sur la poussière. La mère aurait peut-être subi le même sort, si, sortant par hasard du fourré, je n’étais intervenu fort à propos pour elle.

La petite Bécasse d’Amérique est alliée à notre bécassine commune (Scolopax Wilsonii) ; mais elle en diffère essentiellement par ses habitudes, plus encore que par sa forme : elle est moins sauvage et plus gentille. Toutes les deux elles voient la nuit ; toutefois la première est plus nocturne que l’autre. Celle-ci, sans provocation ni motif apparent, émigre souvent de jour ou prend de hautes et lointaines volées, tandis que la Bécasse s’enlève rarement dans la journée, si ce n’est pour se soustraire à ses ennemis, et dans ce cas même ne fuit qu’à une courte distance. Lorsqu’elle s’en va, cherchant de çà et de là, sans but bien arrêté, elle ne s’élève guère au-dessus de la cime des arbres ; et quand on la voit, à la brune ou au lever de l’aurore, elle vole bas et d’ordinaire au travers des bois. D’ailleurs, c’est toujours la nuit qu’elle accomplit ses grands voyages, ainsi que l’indique suffisamment la seule ampleur de ses yeux comparés à ceux de la bécassine. En outre, il existe entre les mœurs de ces deux espèces une différence que je m’étonne de ne pas voir mentionnée par Wilson, cet observateur si judicieux et si habile : je veux dire que la Bécasse, dont l’habitude est de fouiller la vase, fréquente cependant l’intérieur des grandes forêts où l’on remarque un peu d’humidité, et qu’elle s’y occupe à retourner les feuilles avec son bec pour chercher dessous sa nourriture, à la manière du pigeon voyageur, des quisquales et autres oiseaux. Il en est autrement de la bécassine : on la voit parfois se poser au bord des étangs et des cours d’eau ombragés, mais elle ne vole jamais au travers des bois.

La Bécasse d’Amérique, ou, comme on l’appelle dans le Nouveau-Brunswick, le bog-sucker[1], se trouve l’hiver en abondance et dispersée dans les États du sud, parfois même dans les parties chaudes et retirées des districts du centre. Ses stations, à cette époque, semblent entièrement dépendre de l’état plus ou moins favorable de la saison : dans la Caroline, ou même dans la basse Louisiane, il suffit, comme je l’ai souvent observé, d’une nuit de forte gelée, pour qu’au matin il n’en reste presque plus là où, la veille, on les avait encore vues en grand nombre. Jusqu’à présent on n’a pu déterminer les limites de leurs migrations au Nord, lorsque va commencer pour elles la saison des œufs. Pendant mon séjour à Terre-Neuve, on m’assura qu’elles y nichaient ; mais ni là, ni au Labrador, je n’en pus voir une seule. quoique l’été, elles ne soient pas rares dans les provinces anglaises du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Des premiers jours de mars jusqu’aux derniers d’octobre, on en trouve dans chaque État de l’Union, partout où le terrain convient à leur genre de vie, et le nombre, j’en suis persuadé, en est bien plus grand qu’on ne le suppose généralement. Comme elles ne cherchent leur nourriture que la nuit, on n’en rencontre que très peu dans le jour, à moins qu’on ne s’applique à leur faire la chasse par plaisir ou par spéculation. Ce que je sais, c’est que, du commencement de juillet jusqu’à la fin de l’hiver, on en tue des quantités considérables, et que dans la saison nos marchés en sont remplis. Vous voyez les chasseurs en rapporter par douzaines, et même on a connu des novices qui pouvaient en tuer près de cent dans un seul jour, avec des chiens et des fusils de rechange. À la basse Louisiane, on allume des torches pour les surprendre pendant la nuit ; et tandis que ces pauvres oiseaux immobiles et éblouis restent là, les yeux fixés sur la lumière, on les assomme à coups de gaule ou de bâton. Cette chasse toutefois n’est en usage que sur les plantations de sucre et de coton.

À l’époque où ces Bécasses quittent le Sud et reviennent pour nicher vers les diverses parties des États-Unis, elles voyagent seule à seule, mais se suivent de si près, qu’on peut dire qu’elles arrivent en troupes, l’une venant immédiatement dans le sillage de l’autre. C’est ce qu’on peut très bien observer lorsqu’en avril ou mars, à l’heure du crépuscule, on se tient sur la rive orientale du Mississipi ou de l’Ohio. De là, presque à chaque instant, vous entendez un bourdonnement d’ailes : c’est une Bécasse qui passe au-dessus de votre tête, avec une rapidité qu’égale à peine celle de nos plus légers oiseaux. Voyez-la qui traverse ou descend le large fleuve ; le bruit de son vol, qui tout à l’heure vous annonçait son approche, meurt graduellement derrière elle, à mesure qu’elle s’enfonce dans les bois. Au mois d’octobre, voyageant avec ma famille dans le Nouveau-Brunswick et les parties nord de l’État du Maine, je fus témoin de leur migration vers le Sud : elles ne passaient que tard le soir, à quelques mètres ou même à quelques pieds de terre, mais toujours à peu près en même nombre, et d’une manière presque continue.

Dans la saison des œufs, elles s’accommodent aussi facilement des parties plus chaudes de nos États-Unis, que des hautes latitudes du Nord. C’est un fait bien connu qu’elles se reproduisent au voisinage de Savannah, dans la Géorgie, et près de Charlestown dans la Caroline du Sud. Mon ami John Bachman en a vu trente jeunes, n’ayant pas encore toutes leurs plumes, et qui avaient été tuées le même jour, non loin de cette dernière ville. Je n’en ai jamais trouvé de nids dans la Louisiane ; mais ils ne sont pas rares, ainsi que j’ai pu le vérifier par moi-même dans le Mississipi et surtout le Kentucky. Dans les États du centre, ces Bécasses commencent à s’apparier à la fin de mars ; au Sud, un mois plus tôt. À cette époque, et pendant une quinzaine, on les voit le matin et le soir monter et descendre en spirale, comme fait la bécassine, en se donnant des mouvements très singuliers, et en poussant un petit cri qu’on pourrait rendre par la monosyllabe kwauk, kwauk. Alors aussi, de même qu’en automne, le mâle, quand il est posé par terre, répète souvent ce cri, comme pour appeler des camarades qui seraient dans le voisinage ; et en effet, dès qu’on lui a répondu, il vole vers l’autre oiseau qui, de son côté, s’avance à sa rencontre. En l’observant à ce moment, vous croiriez que la production de cette note lui coûte les plus grands efforts : sa tête et son bec s’inclinent vers la terre, et vous voyez tout son corps faire un violent mouvement en avant, à l’instant même où le kwauk parvient à votre oreille ; après cela, de sa queue à demi étalée il fouette l’air, se redresse, semble écouter un moment, et quand on ne lui a pas répondu, il recommence. J’imagine qu’au printemps la femelle, attirée par ce bruit, vient trouver le mâle ; du moins plusieurs fois j’ai vu l’oiseau qui venait de pousser ce cri en caresser immédiatement un autre, qui ne faisait que d’arriver et qu’à sa grosseur je reconnaissais pour la femelle ; mais je n’oserais affirmer que les choses se passent toujours ainsi, car, dans d’autres occasions, c’était un mâle qui venait se poser près d’un autre en entendant cet appel. Dans ce cas la bataille s’engageait sur-le-champ : ils se tiraillaient, se poussaient l’un l’autre avec leur bec, et me donnaient le spectacle le plus divertissant du monde.

Le nid, composé sans beaucoup de soin de feuilles sèches et d’herbe, est ordinairement caché dans une partie retirée du bois, au pied de quelque buisson, ou le long d’un arbre déraciné. Une fois, près de Camden, j’en trouvai un dans un petit marais, sur la partie supérieure d’une souche dont le bas plongeait dans l’eau de plusieurs pouces. La ponte se fait depuis février jusqu’au premier juin, suivant les latitudes ; communément il y a quatre œufs, bien qu’assez souvent j’en aie compté cinq dans le même nid. Leur longueur est de 1 pouce cinq huitièmes et demi, leur largeur de 1 pouce 1/8 ; ils sont lisses, d’une épaisseur variable, et présentent une couleur d’argile jaunâtre foncée, avec des taches irrégulières, mais très serrées, d’un brun sombre, mélangées d’autres d’une teinte pourpre.

Les jeunes se mettent à courir en sortant de la coquille. Dans l’une de mes excursions, je fus tout étonné d’en rencontrer trois au long d’un banc de sable, sur l’Ohio. Ils étaient sans leur mère, et très probablement à peine éclos depuis douze heures. Je me cachai non loin d’eux, et pendant tout le temps que je restai à les observer, ces pauvres petits ne cessèrent de suivre en trottinant le bord de l’eau, comme si la mère eût pris ce chemin. Je passai ainsi une bonne demi-heure, mais ne la vis pas paraître, et je ne sais ce qu’ils devinrent. En naissant, ils sont couverts d’un duvet brun jaunâtre ; puis il paraît des raies d’une teinte terre d’ombre plus foncée, et par degrés ils prennent la couleur des vieux Au bout de trois ou quatre semaines, ils n’ont pas encore toutes leurs plumes, mais sont déjà capables de déployer leurs ailes et d’échapper à leurs ennemis. Quand ils atteignent six semaines, ils sont presque aussi difficiles à tuer au vol que s’ils étaient beaucoup plus vieux. À cet âge, on les traite généralement de stupides ; et au fait, étant d’eux-mêmes d’un naturel sans malice, et manquant encore d’expérience, ils n’ont pas suffisamment appris à se défier du danger qui les menace, quand un monstre à deux pieds, armé d’un grand fusil, se présente pour la première fois devant eux. Mais, cher lecteur, observez un vieux mâle en pareil cas : voyez comme il se tient tapi sans bouger, sous les larges feuilles de cette grande patience ; ses deux yeux noirs, à fleur de tête, se fixent sur les miens ; il paraît être diminué de moitié, tant il se fait petit ; et le voilà qui, rampant et sans qu’on l’aperçoive, se tire tout doucement d’un autre côté. Bientôt le nez du chien fidèle est sur la voie ; mais, à moins que vous ne soyez d’avance au courant de ses défaites, l’oiseau rusé a grand’chance de vous échapper ; car à ce moment même il s’enfonce parmi les herbes, gagne un tas de broussailles, ne fait que les traverser, et s’enlève à l’improviste d’un endroit où vous ne le guettiez ni vous ni votre chien. Vous êtes surpris, ajustez mal et perdez votre poudre et votre plomb.

On ne manque pas d’amateurs, sans nous compter vous et moi, pour lesquels cette chasse est un vrai plaisir : c’est un exercice sain, mais parfois assez pénible. Vous connaissez, je le suppose, en quels lieux, suivant la saison, il fait bon à chercher ce gibier ; vous savez que, si le temps est au sec depuis plusieurs jours, la Bécasse se retire dans les plaines humides, comme celles qui bordent le Schuylkill ; que, par les grandes chaleurs, elle préfère les marais ombragés ; vous n’ignorez pas qu’après de longues pluies, si le ciel continue à rester couvert, on la trouve au penchant des petites montagnes du côté du midi ; que lorsqu’il y a de la neige, les terrains limoneux visités par la bécassine sont aussi ceux où elle se plaît ; et qu’enfin, à la suite d’une forte gelée, il faut la dépister dans les fourrés, le long de quelque rivière au cours tortueux ; et vous êtes averti de plus que, quelque temps qu’il fasse, il vaut mieux avoir avec soi un chien, quel qu’il soit, que pas du tout. C’est bien ! toutes vos précautions sont prises ; vous partez, et déjà vous venez d’en lever une qui, sans se gêner, file devant vous, de manière que si vous la manquez, votre camarade, lui, ne la manquera pas. Et quand même il serait aussi maladroit que vous, il vous reste la chance de la relever une fois, deux fois, trois fois de suite, car toujours elle se repose assez près au milieu des broussailles, ou plonge dans quelque coin du marais ; sans compter qu’en avançant pour la retrouver, vous pouvez en faire partir une demi-douzaine d’autres ; et si stupide que vous soyez à votre tour, il vous arrivera toujours bien d’en jeter quelqu’une par terre. Mais comprenez-vous maintenant que la chasse aux Bécasses réclame pour le moins autant d’habitude qu’aucune autre : les novices tirent trop vite ou ne tirent pas du tout, et dans l’un et l’autre cas le plaisir est plutôt pour le gibier que pour le chasseur. Cependant lorsque vous avez acquis le sang-froid et la promptitude nécessaires, vous pouvez tirer, recharger et tirer encore du soir jusqu’au matin, tant que dure la saison de la Bécasse.

Cette Bécasse, par moments, lorsqu’elle est ennuyée de se voir poursuivie, prend le parti de se jeter au milieu de quelque grand marécage, où ni l’homme ni le chien ne la rejoindront facilement ; et même, si vous approchez, elle ne se lèvera pas, à moins que vous ne marchiez dessus. Le chien quelquefois fait arrêt, lorsqu’il n’en est plus qu’à deux ou trois pouces, et elle se laisse prendre plutôt que de partir. Dans les bois peu garnis, comme sont les landes où croissent les pins, elle fuit souvent tout droit à de longues distances, puis par un circuit revient se poser non loin de la place d’où elle s’est envolée. Elle se montre extrêmement attachée à certains lieux : on a beau la troubler, elle ne les abandonne pas.

Elle vole avec des battements d’aile vifs et continus, et dans ses migrations passe avec une grande rapidité. Je pense qu’elle peut accomplir tout d’une suite de longs voyages ; du moins c’est ce qu’on est porté à croire, en la voyant arriver chaque année de si bonne heure, dans le Maine et le Nouveau-Brunswick. Je ne sais si je me trompe, mais il me semble qu’à cette époque elle vole plus vite que notre perdrix. Tout en avançant ainsi et de distance en distance, elle dévie capricieusement à droite et à gauche. Quand on la lève après qu’elle s’est un instant reposée, elle part sans avoir l’air de se soucier de votre présence, fait lentement quelques pas et s’arrête, puis repart en courant, pour se fouler bientôt de nouveau et attendre que vous soyez éloigné. On la voit, moins souvent que la bécassine, se promener à gué dans l’eau, et jamais elle ne cherche sa nourriture dans les marais salés ni sur les terrains couverts d’eaux saumâtres. Elle préfère les ruisseaux qui serpentent sous les bois ombragés et dont les bords humides sont composés d’un sol vaseux ; mais, comme je l’ai déjà dit, son choix à cet égard dépend beaucoup de l’état de la saison et du degré de température.

Sa nourriture consiste principalement en gros vers de terre, dont elle peut avaler en une seule nuit presque aussi pesant qu’elle. Ses facultés digestives égalent celles des hérons, et il n’est pas rare de lui trouver des vers entiers dans l’estomac. Elle les prend en enfonçant son bec dans la terre humide ou dans la vase, et en retournant les feuilles sèches au milieu des bois. En captivité, elle s’habitue promptement aux morceaux de fromage, aux grains de blé et au vermicelle ramollis dans l’eau. J’en ai vu devenir assez familières pour se laisser caresser de la main de leur maître. Je m’avisai un jour d’en observer quelques-unes, pendant qu’elles fouillaient de la vase contenue dans un tube où l’on avait introduit des vers ; cela se passait dans une chambre à demi obscure. Elles enfonçaient leur bec jusqu’aux narines, mais jamais plus avant ; et d’après les mouvements que je remarquais à la base des mandibules, je conclus que ces oiseaux avaient le pouvoir de produire à l’extrémité une sorte de vide, qui leur permettait de saisir les vers par un bout et de les attirer par succion dans le gosier, sans avoir besoin de retirer leur bec, comme le font les courlis et les barges. Un fait dont je fus également témoin me donna une idée de la subtilité de leur vue, tandis qu’elles sont ainsi occupées : dans le coin de la pièce, il y avait un chat, à la même hauteur, au-dessus du parquet, que la surface de la boue qui remplissait le tube. La Bécasse l’aperçut et au même instant retira son bec, fouetta de la queue, sauta sur le plancher et s’enfuit en courant à l’autre extrémité de la chambre. Dans une autre occasion, ayant placé le chat, au-dessus du niveau de l’oiseau, de toute la hauteur du tube qui avait au moins un pied, j’obtins le même résultat, et j’en conclus encore que la position élevée des yeux, chez la Bécasse, a probablement pour objet de lui permettre de découvrir au loin ses ennemis, de surveiller leur approche pendant que son bec travaille, et non de protéger cet organe contre la vase ; d’autant moins que c’est un oiseau toujours très propre, et que jamais on ne lui voit de terre sur les plumes voisines du bec.

Quel plaisir, quand on est bien fatigué et qu’on a grand’faim, quand les habits sont couverts de boue et tout trempés, quel plaisir de rentrer chez soi, la gibecière garnie de Bécasses, et de se voir accueilli par le doux sourire de ceux qu’on aime ! Vous vous dites, en vous séchant, que sur la petite table ronde déjà couverte va bientôt fumer un mets délicat et succulent dont la perspective aiguise l’appétit. Enfin, établi devant le foyer, vous vous asseyez au milieu de la joyeuse famille ; et l’une de vos filles, accorte et prévenante, apporte sans retard le fameux oiseau si blanc, si tendre, et qui nage si magnifiquement dans un jus savoureux. Un cruchon de cidre de Newark[2] pétille sous votre main ; et sans fourchette ni couteau, une Bécasse est bientôt expédiée… ! Ah ! lecteur, ou plutôt hélas ! car je ne suis pas pour le moment dans les Jerseys, en compagnie d’Édouard Harris, ou sous le toit hospitalier de John Bachman. Non ! je suis à Édimbourg, m’escrimant de mon mieux de ma plume de fer, et sans la moindre Bécasse en perspective pour mon dîner, ni d’aujourd’hui, ni de demain que je sache, ni de plusieurs mois, je m’imagine.





  1. Suceur de marais.
  2. Newark, ville de l’État d’Ohio.