Louis Conard (p. 450-465).

INDEX.


SOURCES DIVERSES.
Adyrmachides (Les). Tribu africaine. Salammbô, p. 296. « Les Adyrmachides qui mangent des poux. » — La source est Hérodote, IV, 168. Mais Flaubert ne paraît pas avoir consulté le texte grec ; il semble s’être fié à une traduction, celle de Saliat, 1575, qu’il n’est pas impossible qu’il ait eue sous les yeux, et qui dit, en effet, parlant des femmes des Adyrmachides : « Lorsqu’elles prennent sur elles un pou, elles le remordent ainsi qu’il les a mordues » ; d’où Flaubert a conclu qu’elles mangeaient le parasite. Mais Hérodote dit précisément le contraire : « elles le mordent et le jettent ensuite », mots supprimés par Saliat et par Flaubert.
Ægates. Îles situées en Sicile, en face du mont Éryx. C’est là que le général romain C. Lutatius défit les Carthaginois d’Hannon, en 241 av. J.-C., et força, par cette victoire, Carthage à la paix. (Fin de la première guerre punique.)
Agazymba (Agisymba). Lac éthiopien.
Algummin. Végétal originaire d’Asie ; probablement le santal indien.
Ammon (Cornes d’) « que l’on place sous les lits afin d’avoir des songes ». Salammbô, p. 176. — Cf. Pline, XXXVII, 60. « La corne d’Hammon est une des pierres les plus révérées de l’Éthiopie ; de couleur d’or, on assure qu’elle procure des rêves prophétiques. »
Ammon ou Hammon. Dieu égyptien et phénicien, principe du Feu, Soleil.
Ammon (Temple d’). Ce temple, aussi fameux par sa majesté que par les oracles qui s’y rendaient, a été fondé par les Égyptiens, en l’honneur d’Ammon, dieu de Thèbes, dans une oasis (actuelle Syouah) située au centre du désert libyen. L’oasis était également célèbre pour sa source du Soleil. Voir Ammoniens.
Ammoniens « aux membres ridés par l’eau chaude des fontaines », p. 296. — La seule source plausible de cette assertion est sans doute ce passage d’Hérodote, IV, 181 : « À dix journées de marche de Thèbes, dans la Libye désertique, vivent les Ammoniens. Ils ont une fontaine, appelée fontaine du Soleil, dont l’eau, tiède le matin, devient froide à l’heure du marché, glacée à midi, et se réchauffe au coucher du soleil pour devenir brûlante et bouillonnante à minuit. » D’où Flaubert a pu inférer que, vivant près des sources chaudes, et se baignant fréquemment, ils finissent par avoir les membres ridés par leur eau (?). — Le voyageur anglais Browne (1799), qui retrouva le temple d’Ammon et la Fontaine du soleil, a constaté la véracité d’une partie des dires d’Hérodote.
Aqueduc. À l’époque où Salammbô fut écrite, on connaissait par quelques ruines importantes, l’existence à Carthage d’un ancien aqueduc. Mais on n’en avait déterminé ni la configuration exacte ni l’origine. C’est en 1885 que les fouilles de M. Vernaz permirent de se rendre compte de l’ensemble de l’ouvrage : il avait 270 mètres de long, 3 m. 25 de haut, 1 m. 70 de large. C’était une construction romaine, datant sans doute d’Adrien. Était-ce l’agrandissement ou la reconstitution d’un ancien aqueduc carthaginois ? Rien ne permet encore de trancher la question. On sait que « l’opinion secrète » de Flaubert était « qu’il n’y avait point d’aqueduc à Carthage » (lettre à Sainte-Beuve). [Corresp. III, 335.]
— Sur l’entrée de Spendius dans Carthage par l’aqueduc, cf. Polyen, Stratagèmes, I, 37. Cléon : « Cléon Livra la ville de Sestos aux gens d’Abydos, non pas par une bataille, mais par une ruse. Un ami de Cléon avait commerce avec une femme, dans un des faubourgs de la ville. Il sortait de Sestos, la nuit, en enlevant une pierre de l’aqueduc, et, une fois rentré, la remettait en place. Il s’en ouvrit à Cléon… Celui-ci dévoila le secret aux gens d’Abydos. Une nuit que la lune était cachée, il guetta près de l’aqueduc, vit son ami enlever la pierre, et, pendant qu’il était occupé auprès de la femme, Cléon appela les soldats. Ils tuèrent les sentinelles, entrèrent dans la place, etc… » Source citée par Flaubert, in lettre à Sainte-Beuve. (Corresp. III, 335.)
Armilles. « Avec des armilles placés dans le portique d’Alexandrie, il avait observé les équinoxes. » Partie d’un instrument d’astronomie dit sphère armillaire. L’armille était un des cercles qui composaient cet instrument.
Asperges (cuites dans du vinaigre), p. 46. Pline, XX. 42, contre l’éléphantiasis.
Assa fœtida. Suc visqueux, tiré de deux plantes ombellifères d’Asie. Malgré sa saveur amère et son odeur particulièrement repoussante, les anciens l’utilisaient comme condiment et digestif.
Atarantes (Les), « qui maudissent le soleil », p. 296. — Cf Hérodote. « Les Atarantes (peuplade libyenne) maudissent le soleil, parce qu’il les brûle, eux et leur région. » IV, 184.
Augyles. Contrée située dans l’intérieur de la Libye, au nord de la grande Syrte. Hérodote, IV, 182 ; Strabon, III, 487 et suiv., trad. Tardieu.
Auséens. « Les hideux Auséens, qui mangent des sauterelles », p. 296. — Hérodote (IV, 180) dit simplement : « Ils laissent croître leurs cheveux sur le devant de leur tête », et quant aux mangeurs de sauterelles, Hérodote en parle comme étant les Auchises, autre tribu libyenne (IV, 172) et Diodore de Sicile ne leur donne pas d’autre nom que celui d’Acridophages, littéralement : « mangeurs de sauterelles » (III, 29). On sait d’ailleurs que la sauterelle est encore employée de nos jours comme aliment par certaines tribus arabes.
Baâl. Dieu. La religion phénicienne éait polythéiste. Au sommet du Panthéon, une sorte de trinité formée de : Baal-Ammon ou Moloch, Tanit (Astarté) et Eschmoûn. Puis Melqârt et Tammuz (Adonis), dieu enfant.
Baalîm. Pluriel de Baâl
Baaras. Plante du Liban, à laquelle on attribuait des propriétés merveilleuses : lumineuse la nuit, invisible le jour, elle conjurait l’effet des maléfices et changeait en or les métaux.
Bactriane. Pays de l’Asie centrale, situé entre l’Oxus et les monts Paropanisus.
Barca. Ville au sud-ouest de Cyrène.
Baume. Salammbô, p. 178 : Baume contenu dans une corne. Cf. Pline, XII, 54. : « On exprime le baume dans de petites cornes. » — Artifice employé par Hamilcar pour reconnaître si son baume est sophistiqué. Cf. Pline, XII, 54-7.
Bdellium. Résine aromatique de la Bactriane. Pline, XII, 19.
Béka. Mot hébreu ; mesure ; poids d’un demi-sicle, c’est-à-dire 7 gr. 10.
Belette (Cendre de), p. 46. Reméde magique cité par Pline, XXX, 27, contre l’épilepsie.
Bématistes. Hommes chargés par Alexandre d’apprécier les distances parcourues par son armée.
Betza. Mesure de superficie, environ 5 ares.
Boucliers. « Petits boucliers ronds en cuir d’hippopotame », p. 297. Cf. Diodore, III, 33 ; Strabon, III, p. 471 ; trad. Tardieu.
Brutium. Nom que portait dans l’antiquité la Calabre actuelle.
Byrsa. Colline abrupte, et citadelle ; point culminant de la presqu’île carthaginoise.
Byssus. Plante textile, que certains ont assimilée au coton.
Byzacène. Contrée soumise à l’autorité de Carthage, et comprenant Hadrumète, Leptis, Tacapé…
Cab. Nom hébreu de mesure, qui signifie « coupe, petit vase » : 1 lit. 16 centilitres environ.
Cabires. Font partie d’un groupe de dieux grecs, appelés les « grands dieux ». D’origme pélasgique, ils furent l’objet d’un culte spécial à Samothrace et à Lemnos, et de « mystères », dont parle Hérodote. D’abord au nombre de deux, ils passèrent plus tard pour plus nombreux. Ils représentaient les démons de la terre et du monde souterrain, puis les esprits secourables. Les navigateurs plaçaient leurs images grimaçantes à la proue de leurs embarcations, comme les phéniciens faisaient de leurs Kabires.
Calcédoines. Pierres précieuses ; escarboucles de Carthage.
Callaïs. Sorte d’émeraude. — Salammbô, p. 46. « Des callaïs arrachées des montagnes à coups de fronde ». — Pline, XXXVII, 33. « les hommes attaquent la callaïs de loin, à coups de fronde, et la détachent de la montagne avec la mousse qui l’entoure. »
Campanie. Au sud du Latium, comprenant Capoue, Naples, Miséne, Sorrente, etc.
Cantabres. Peuple de l’ancienne Espagne, habitant le cours supérieur de l’Èbre. Cf. Strabon, Pline.
Canthare. Vase, orné d’anses, spécialement consacré à Bacchus.
Cardamome. Plante orientale et extrême-orientale, dont la graine renferme une huile aromatique. Les anciens l’utilisaient comme condiment.
Cariens. Peuple de l’antique Asie-Mineure, habitant entre la mer Égée, à Phrygie, à Lydie et la Lycie. (Actuellement vilayet d’Aïdin.) Ils fournissaient en abondance des Mercenaires. — Salammbô, p. 3 : Leurs grands casques ornés de plumes. Cf. Hérodote, I, 171.
Cassitérides (Îles). Îles Britanniques. — Salammbô, p. 167. « Des saumons d’étain apportés des Cassitérides. » — Cf. Strabon, I, 241-289, sur les mines d’étain des îles Cassitérides (trad. Tardieu).
Cataphractes. Cavaliers entièrement recouverts, ainsi que leur cheval, d’un caparaçon composé de mailles ou d’écailles métalliques. Ils figurent parmi les troupes romaines au ier siècle ; les romains les avaient connus des Orientaux. Il est douteux que les cataphractes aient déjà existé à l’époque de la guerre des Mercenaires.
Céraunies, engendrées par le tonnerre, p. 176. — Pline, XXXVII, 51. « Au nombre des pierres blanches figure la céraunie… Une variété ne se trouve que dans un lieu frappé de la foudre. »
Cinabre (Cinnabre). Substance tinctoriale d’un rouge sanglant. Pline, XXXIII, 38.
Cinnamome. Arbuste de la famille des Lauracées, dont une variété produit du camphre, et l’autre la cannelle. Vin de cinnamome, p. 5. Source : Pline, XIV, 19.
Cistres. Voir Sistres résonnants.
Citernes. Un des ouvrages les plus importants de l’ancienne Carthage. La ville était approvisionnée d’eau par deux vastes systèmes de citernes, que Beulé a prises à tort pour des écuries d’éléphants. Il y en avait une vingtaine à Malqua, et presque autant, plus près de la mer. Elles étaient alimentées par de multiples canaux.
Clinabres Assyriens « couverts par des lames de bronze vermeil », p. 191. — Cf. Hérodote, VII, 63. « Les Assyriens étaient couverts par des boucliers faits de lames de cuivre, grossiers, mais impénétrables. »
Clypea. Sur la côte, au sud de Carthage.
Colchide. Région asiatique située à l’est du Pont-Euxin et au sud du Caucase. Cf. Strabon, II, 466 et passim.
Comagène. Province de Syrie. P. 52 : En pillant les bagages d’Hannon, les Barbares découvrent « des petits pots de commagène, graisse d’oie fondue recouverte de neige et de paille hachée ». Source : Pline, XXIX, 13 : « Cette composition célèbre se fait avec de la graisse d’oie ; … les pots qui la contiennent s’enfouissent dans la neige ; … on la prépare l’hiver, parce qu’elle ne se fige pas en été, à moins qu’on n’y mêle de la cire. » On peut se demander comment Hannon réussissait à conserver, parmi ses bagages, sous le soleil africain, cette neige mêlée de paille hachée dont parle Flaubert…
Conseil de Carthage. Ce que dit Flaubert des institutions politiques de Carthage répond bien, dans l’ensemble, à ce que nous en savons. L’autorité civile appartenait : 1o  aux deux Suffètes (voir ce mot) ; 2o  au Sénat, corps de 300 membres choisi dans l’aristocratie et représentant les diverses cités et tribus dont se composait la République ; 3o  à une Assemblée populaire choisie parmi les citoyens dont la fortune atteignait une somme déterminée. En outre, depuis Magon (VIe siècle), à côté du Sénat fonctionna un Conseil des Cent, pris parmi les sénateurs (Gerousia des historiens grecs). À l’origine, c’était une sorte de tribunal auquel les généraux devaient rendre leurs comptes. Mais, peu à peu, il finit par absorber toute la haute police de l’État. Ses membres délibéraient, de nuit, dans des réunions secrètes appelées Syssities.
Conseil. Disputes dans le Conseil, p. 151. — Source probable : Silius Italicus, chant II, § 13.
Cottabe. Jeu d’origine sicilienne, que l’on jouait après le repas. Le joueur lançait, soit sur le sol, soit dans un bassin de métal, le dernier coup d’une coupe de vin. Il prétendait apprécier la fidélité de sa maîtresse d’après le son que produisant le vin en tombant. Se jouait surtout à Athènes.
Crotales. Instrument de musique, sorte de castagnettes.
Cumin. Ombellifère d’Afrique dont les graines, très odorantes, étaient employées comme condiment. Pline, XIX, 47.
Cyrène. Capitale de la Cyrénaïque.
Cyrénaïque. Région de l’Afrique méditerranéenne orientale, située entre l’Égypte et le golfe de la grande Syrte. (Voir ce mot.)
Démétrius Poliorcète (le preneur de villes), fils d’Antigone, un des successeurs d’Alexandre le Grand (295 à 287 av. J.-C.). — Salammbô, p. 323. « Il avait reconstitué la grande hélépole de Démétrius Poliorcète. » La source de ce passage est Diodore de Sicile, XX, 48 : « Démétrius fit construire une machine, connue sous le nom d’hélépole, dont chaque côté avait quarante-cinq coudées de largeur, et dont la hauteur était de quatre-vingt-dix coudées. Divisée en neuf étages, elle reposait sur quatre roues puissantes… Aux étages inférieurs étaient fixées des balistes de diverses dimensions, dont les plus grandes lançaient des pierres de trois talents ; aux étages du milieu se trouvaient les plus fortes catapultes ; aux étages supérieurs étaient les balistes et catapultes de plus faibles dimensions. »
Derné (promontoire), ou Dernah. Ville maritime de la Cyréynaïque.
Dilochie. Double compagnie. Polybe, 10, 21, 4.
Drepanum. Ville du littoral sicilien, actuellement Trapani, au sud du mont Éryx. Les Romains y furent battus par les Carthaginois en 250 av. J.-C.
Elathia ou Elath. Ville de l’Idumée, sur la mer Rouge. Son port fut très important jusqu’aux premiers siècles de l’ère chrétienne.
Electrum. Résine, ambre.
Ergastule. Prison pour les esclaves ; il y en avait une dans chaque domaine important.
Éryx. Voir la Notice.
Escarboucles « formées par l’urine des lynx », p. 176. — Sous les noms de lyncurium, glessum, succin, les anciens désignaient une résine qui n’est, sans doute, autre que l’ambre. Plusieurs, comme Dioclès, Théophraste, etc., la croyaient produite par l’urine des lynx, mélangée avec la terre. Pline, qui rapporte ces fables VIII, 57), les rejette comme « des mensonges des Grecs ». (XXXVII, 11 et 13.) — Source : Pline, VIII, 57.
Eschmoûn. L’un des grands dieux phéniciens. Nous ne savons presque rien de ses attributions dans le panthéon carthaginois. Comme les sept Kabires, il était fils de Saddyk. Son temple, le plus magnifique de Carthage, s’élevait sur la hauteur de Byrsa. Les Grecs assimilaient ce dieu à Esculape.
Évergète. Surnom de plusieurs personnages de l’antiquité, et notamment de Ptolémée III, roi d’Égypte (247 à 222 av. J.-C.). Flaubert indique qu’il avait emprunté à Alexandre l’institution des bématistes.
Eziongaber. Ville de l’Arabie Pétrée.
Filipendule. Variété de spirée, plante vivace aux nombreuses fleurs blanc rosé.
Funérailles, selon les diverses nations (p. 280). — Sources principales : Hérodote, IV, sur les tribus libyennes ; Silius Italicus, chant XIII : « Les Garamantes enfouissent les corps nus dans le sable. Les Nasamons les ensevelissent dans la mer. Les Celtes, etc… »
Galbanum. Sorte de résine produite par un arbuste de Syrie. On lui attribuait des vertus éminentes contre les « tumeurs, les écrouelles, les ulcères, etc. ». Pline, XXIV, 13. Cf. Salammbô, p. 132.
Garamantes. Tribu libyenne. Source : Hérodote, IV, 174. Cet auteur assure que les Garamantes « mangent des lézards, serpents et autres reptiles » (IV, 183). C’est peut-être la combinaison de ce passage avec diverses assertions de Diodore (III, 25 et suivants) qui a suggéré à Flaubert ses Mangeurs de Choses Immondes, dont nous n’avons pu retrouver la mention dans aucun texte ancien.
Garaphos. Ville et lac en Mauritanie.
Garum. Sorte de saumure faite avec des intestins de poissons macérés et fermentés, et principalement des intestins de scombre. Ce condiment était si recherché des anciens qu’au dire de Pline, aucune substance, sauf les parfums, ne se vendait aussi cher. XXXI, 43. Salammbô, p. 4 : hérisson au garum.
Gétules. La plus importante des tribus libyennes. — Salammbô, p. 297. « Ils portaient des cuirasses en peau de serpent. » Cf. Strabon, III, p. 473 (trad. Tardieu) : « On dit que quelques tribus, voisines des Pharusiens, se font des manteaux avec des peaux de serpents. »
Glossopètres « tombés de la lune », p. 176. Cf. Pline, XXXVII, p. 59 : « La glossopètre est une pierre qui a la forme d’une langue humaine. Elle ne provient pas, dit-on, de la terre, mais tombe du ciel pendant les éclipses de lune. »
Gommor (ou mieux Omer). Mesure de volume, citée dans la Bible (histoire de la manne) comme étant la dixième partie de l’éphah, soit 1 cab 80. (Voir ce mot.)
Gysantes (Les) « peints de vermillon, qui mangent des singes », p. 296. — Hérodote, IV, 194. : « Ils se peignent tous de vermillon et mangent les singes qui abondent chez eux. »
Hadrumète. Ville de Byzacéne, dépendant de l’autorité de Carthage. Actuellement Sousse.
Hélépole. Machine de guerre ; littéralement « la preneuse de villes ». Voir Démétrius, supra.
Héraclée. Port sicilien, entre Agrigente et Selinus. Un des prinpaux ports carthaginois en Sicile, lorsque s’ouvre la première guerre punique ; passa, à la fin de cette guerre, sous la domination romaine.
Hiérodoules. Esclaves qui servaient d’auxiliaires aux prêtres.
Hin. Mesure ; mot hébreu ; valait 3 cab. (Voir ce mot.)
Hoplites. Soldats d’infanterie pesamment armés.
Kabyres [Kabires]. Dieux « grands et puissants » du panthéon phénicien. Ils étaient au nombre de sept ; fils de Saddyk. Leurs attributions paraissent se rapprocher de celles des Cabires grecs de Samothrace et de Lemnos, quoique l’identité d’origine des deux groupes soit loin d’être démontrée.
Kikar. Mesure de capacité babylonienne.
Kinnor. Instrument de musique sémitique, portatif, à cordes pincées, du genre luth ou guitare. — Source : Bible, LXX.
K’Kommer. Mesure de capacité ; valait 180 cab. (Voir ce mot.)
Lausonia. (Cyprus, Lawsonia inermis}. Arbuste d’Égypte d’où l’on extrait le henné. Pline, XII
Leptis. Deux villes portaient ce nom : la petite Leptis, en Byzacène, actuellement Lemta ; et la grande Leptis, l’un des entrepôts commerciaux échelonnés sur la côte, actuellement Tripoli.
Lions crucifiés. Source : Pline, VIII, 18. « Polybe rapporte qu’il vit, avec Scipion Émilien, des lions que l’on avait crucifiés, pour effrayer les autres par la vue de ce supplice. »
Locres. Cité fondée par les Grecs sur la côte sud du Brutium (Calabre).
Loirs confits. (Mets, p. 4, § 3. — Sources probables : Varron, De re rustica, III, 15. Pline, VIII, 82.
Lottes. Poissons d’eau douce.
Lupin. Plante légumineuse et fourragère.
Lusitanie. Région correspondant à peu près au Portugal actuel.
Lutatius (Caïus). Général romain. Mit fin à la première guerre punique, en infligeant aux Carthaginois la défaite des îles Ægates.
Macares. Tribu libyenne.
Malobathre. Plante orientale, dont l’identité reste douteuse ; fournissait une huile parfumée et s’employait également en thérapeutique. Pline, XII, 59 et XXIII, 48.
Malqua (Magalia). Un des principaux faubourgs de Carthage. Actuellement la Malga.
Mamertins. Mercenaires campaniens, soldats d’Agathocle, qui, après la mort de leur chef, se rendirent maîtres de Messine. Les troubles qu’ils suscitèrent en Sicile furent l’origine de la première guerre punique.
Mandragores. Plantes vivaces ; genre de solanées. Elles jouent un grand rôle dans les pratiques de la magie depuis les temps les plus reculés. Leur action physiologique est semblable à celle de la belladone. Cf. Pline, XXV, 94.
Mangeurs de Choses immondes. (Salammbô, p. 71, § 3 ; 73, l. 1 et passim). Voir supra : Garamantes.
Manipules. Trentième partie d’une légion romaine.
Marmarique. Région habitée par les Marmarides, tribu libyenne, voisine de la Cyrénaïque. Strabon, I, 212 ; III, 467, 492 (trad. Tardieu).
Massique. Montagne du nord de la Campanie qui donnait son nom à un vin très estimé des anciens.
Massyliens. Tribu numide (Masyliœi). Strabon, l, 213.
Maurusiens (ou Mauriens). Habitants de l’Afrique méditerranéenne occidentale. Cf. Strabon, III, p. 471 (trad. Tardieu).
Mégara. Quartier situé entre Malqua et la pointe nord du golfe (cap Kamart). Actuellement la Marsa.
Melkarth. Dieu des Sidoniens. Melek-quart = roi-dieu de la ville (de Tyr). — Une des formes de Moloch. — Les Grecs l’identifient avec Hercule. Hérodote, II, 44.
Métaponte. Ville maritime de la Grande-Grèce, sur le golfe de Tarente.
Métopion ou Gomme Ammoniaque. Sorte de résine, dont on faisait des onguents médicinaux. Pline, XXIV, 14.
Mine. Poids et somme de monnaie. Vaut 50 shekels.
Mine. Mesure de poids chez les anciens Grecs valant 324 grammes.
Myrobalon (lire Myrobolan Noix de ben, arbre de Syrie et de Thébaïde, dont le gland, broyé, donnait un parfum réputé. Pline, XII, 46.
Nebal. instrument de musique des Sémites, du genre harpe. Source : Bible, LXX.
Œstrymon (Cap). Actuellement cap Land’s End, au sud de l’Angleterre.
Origan. Plante, marjolaine.
Patœques. Dieux inférieurs des Phéniciens. Ils plaçaient leurs images, représentant ces divinités sous la forme de nains grimaçants, à la proue de leurs navires. Cf. Hérodote, III, 37.
Pavot, p. 130 : « Il mangeait des graines de pavot assaisonnées au miel ». Les anciens usaient, en effet, du pavot comme d’un ingrédient culinaire, soit sous la forme que cite Flaubert, d’après Pline, XIX, 53; soit en saupoudrant la croûte du pain avec ses graines (ibid..).
Père-de-la-Terreur (Le). Une des périphrases par lesquelles les Arabes désignent le Sphinx.
Phalariques. Épieux garnis de matières enflammées que l’on lançait contre les ouvrages ennemis.
Pharusiens. Portant de hautes couronnes faites de cire et de résine. Strabon, I, 212 ; III, 473, 469 (trad. Tardieu).
Phazzana. En Cyrénaïque. Actuellement Fezzan.
Phénicoptères. P. 56, § 1 : Flamants roses. P. 130 : « Il mangeait des langues de phénicoptéres ». Source : Pline, X, 68.
Phiscus (Cap). Sur la côte de Cyrénaïque ; actuellement Ras-el-Razat.
Pilum. Lourd javelot.
Platéa. Île, sur la côte de Cyrénaïque ; actuellement Bomba.
Porcs enduits de bitume enflammé, p. 134. Cf. Polyen, Stratagèmes, IV, 6 : « Antigone assiégeait Mégare, avec ses éléphants. Les Mégariens enduisirent de poix des porcs, y mirent le feu, et les lâchèrent. Sous l’action de la brûlure, les porcs se jetèrent en criant sur les éléphants, qui, affolés de terreur, s’enfuirent en désordre. Par la suite, Antigone recommanda aux Indiens d’élever des porcs auprès des éléphants, afin d’habituer les grosses bêtes à la vue et au cri des petites. »
Psylles. Peuplade africaine, au nord de la Cyrénaïque. — Salammbô, p. 75 : « les Psylles les effrayaient avec des vipères ». — Cf. Strabon, III, XVII, 44 : « Les habitants de Tentyra (Égypte) savent n’avoir rien à craindre des crocodiles ; ils bénéficient à l’égard de ce saurien de l’antipathie naturelle qui préserve les Psylles de la morsure des serpents… »
Ptah. Dieu égyptien, spécialement adoré à Memphis.
Rabbet. Rabbet Tanit, la Grande Déesse, femme du dieu Ammon.
Rusicada. Port de la Cyrénaïque.
Sacrifices d’enfants, p. 333, § 2. Sources : 1o  Diodore, XX, ch. 14 : « Les Carthaginois se reprochèrent de s’être aliéné Saturne (Moloch) parce qu’ils lui avaient autrefois offert en sacrifice les enfants des plus puissants citoyens, qu’ils avaient plus tard renoncé à cet usage, en achetant des enfants secrètement et en les élevant pour être immolés à ce dieu. En voyant les ennemis campés sous les murs de leur ville, ils furent saisis d’une crainte superstitieuse et ils se reprochèrent d’avoir négligé les coutumes de leurs pères à l’égard du culte des dieux. Ils décrétèrent donc une grande solennité dans laquelle devaient être sacrifiés deux cents enfants, choisis dans les familles les plus illustres. Quelques citoyens, en butte à des accusations, offrirent volontairement leurs propres enfants, qui n’étaient pas moins de trois cents » (Guerres de Carthage contre Agathocle) ; — 2o  Strabon, I, 253, 328, 364. ; III, 290, 291, 244.
Sacrifices d’enfants. Hamilcar soustrait son fils au sacrifice, p. 335. Source : Silius Italicus, chant IV : « Des sénateurs arrivèrent de Carthage dans le camp d’Hannibal ; ils étaient porteurs d’une grave et dure nouvelle. Ce peuple avait coutume d’apaiser les dieux par des sacrifices humains ; chose horrible à dire, on déposait des enfants dans le feu des autels. Tous les ans, le sort désignait les victimes. Il venait d’exiger le fils d’Hannibal, et Hannon, son adversaire impitoyable, réclamait l’exécution de la volonté divine… », etc.
Salsalim. Sortes de cymbales.
Sandaraque. Résine odorante, produite par une sorte de thuïa qui croît sur les hauteurs de l’Algérie et du Maroc.
Sandastrum. Sorte de gemme chatoyante, originaire de l’Inde. Pline, XXXVII, 28, s’exprime ainsi sur le compte de cette pierre : « Elle a la couleur de la pomme ou de l’huile verte et personne n’en fait cas. »
Sarisses. Piques macédoniennes.
Scythes. Barbares établis au N.-E. de l’Europe et au N.-O. de l’Asie.
Seseli. Sorte de fenouil.
Shekel. [Voir le mot suivant, sicle, qui est l’appellation grecque du sbekel.]
Sicle d’argent. Monnaie usitée dans tout l’Orient sémitique et à Carthage ; son poids varia avec les époques aux environs de 15 grammes ; le sicle servait aussi bien de poids que de monnaie.
Silphium. Végétal. Les pousses et la tige se mangeaient comme légumes, le suc et la racine étaient utilisés en médecine. On ne sait à quelle plante l’identifier. — Salammbô, p. 30, § 4 : « des grenadiers arrosés de silphium. » Cf. Pline, XVII, 47 : « Asperger l’extrémité des branches du grenadier avec du silphium. » — Salammbô, p. 47, l. 4 : « On a bien du mal à se fournir de silphium, à cause des rébellions sur la frontière de Cyréne. » Cf. Strabon, III, 487, 490 : Cyrène fournissait, en abondance, du silphium.
Sistres résonnants, p. 57. instrument de l’antique Égypte, particulièrement usité dans les cérémonies religieuses. Formé de diverses lames de métal sonore, et souvent orné de grelots, il participait à la fois du gong et du chapeau chinois.
Statue de Moloch. Diodore, XX, 14 : « Il y avait une statue de Saturne, en airain, représentant le Dieu, les mains étendues et inclinées vers la terre, de manière que l’enfant qui y était placé roulait et allait tomber dans un brasier. »
Strigile. Sorte de racloir dont se servaient les baigneurs.
Strobus. Arbre odoriférant, dont les feuilles s’employaient en fumigations. Pline, XII, 40, 1.
Styrax. Résine extraite d’un arbuste de Syrie. Pline, XII, 40 et 55, préconise son emploi contre les humeurs froides. Cf. Salammbô, p. 132.
Suffète. L’administration civile de Carthage était confiée à deux magistrats, dont les attributions correspondaient à peu près à celles des consuls romains ; ils portaient le titre de suffètes.
Syntagme. Corps de troupe, et plus particulièrement carré de seize hommes de front sur seize de profondeur. Polybe, IX, 3.9 et XI, 23.1.
Syrtes. Les anciens appelaient Grande Syrte le golfe compris entre Tripoli et le plateau de Barca ; Petite Syrte le golfe actuel de Gabès.
Tacapé. Port situé dans le golfe de la petite Syrte, dépendant de Carthage. Actuellement Gabès.
Talent. Poids et somme de monnaie, chez les Hébreux. Valait 60 mines ou 3,600 shekels.
Talents euboïques. Le talent euboïque valait 6,000 drachmes ou 5,560 fr. 90. — Salammbô, p. 6, l. 10 : « les trois mille deux cents talents euboïques exigés par Lutatius ». Cf. Polybe, I, 62 : entre autres conditions, Caïus Lutatius, après sa victoire sur Hannon, aux îles Ægates, fit insérer dans le traité de paix que « les Carthaginois payeraient à Rome, dans un délai de vingt ans, deux mille deux cents talents d’argent euboïques ».
Taprobane (Île de). Ceylan. Strabon, I, 194, 121, etc.
Tartessus. Ville d’Espagne, dans l’actuelle Andalousie.
Ténare. Cap Matapan.
Tendelet. Petite tente (un tendelet d’or ; p. 212).
Troglodytes. Salammbô, p. 296 : « Enterrent en riant leurs morts sous des branches. » Strabon, III, 375, 376, 456, 473. — Diodore, III, 33 : « Ils ont une manière particulière d’enterrer leurs morts. Ils lient le cadavre avec des branches de paliurus, de façon que le cou soit attaché aux cuisses ; et ils lui lancent en riant de grosses pierres, jusqu’à ce que le cadavre en soit recouvert… ils se retirent sans paraître aucunement affligés. »
Tuburdo. Tubunœ ? en Numidie.
Tyanos. Gemme. Faut-il lire Tanos, sorte d’émeraude persique, citée par Pline, XXXVII, 19, comme étant « d’un vert désagréable, et sale à l’intérieur » ? (Salammbô, p. 176).
Ubada (Ubaza). Ville de Numidie.
Vélites. Soldats d’infanterie légère chez les Romains.
Verveine. « Il faisait arroser l’appartement de Salammbô avec des lotions de verveine et d’adiante », p. 236. — Pline, XXV, 59 : « Les magiciens prétendent que si l’on s’en frotte, on chasse les fièvres et guérit toutes les maladies ; si l’on asperge une salle à manger avec une lotion de verveine, les repas deviennent plus gais. » Pour l’adiante, cf. Pline, XXII, 30.
Vipère (Bouillon de). Vanté par Pline, XXIX, 38, contre les maladies des yeux et les démangeaisons de la peau. Cf. Salammbô, p. 132.
Xantippe. Général envoyé par les Lacédémoniens aux Carthaginois pour organiser leur défense contre Rome et diriger leur tactique ; il vainquit Régulus. Cf. Polybe, I, 52, 54 ; Silius Italicus, VI ; Appien, Punic., III, 4.
Zaïmph. Dans sa lettre à M. Frœhner, Flaubert dit avoir trouvé dans Athénée, XII, 50, la description minutieuse du voile sacré. Voici le texte d’Athénée : « Démétrius (Poliorcète) portait un manteau qu’il avait fait orner avec un luxe inouï. Sa forme rappelait celle d’un cothurne et il était en laine pourpre d’un prix inestimable. Les artistes y avaient tissé, aussi bien sur l’endroit que sur l’envers, de nombreuses broderies d’or. » Athénée ajoute, parlant des chlamydes de Démétrius : « Elles avaient une sorte de reflet nocturne et l’on y voyait le ciel, avec les étoiles et les douze signes du zodiaque. » Plus loin, en un passage que Flaubert dit avoir également consulté (XII, 58), Athénée rappelle, d’après Aristote, le célèbre manteau d’Alcisthène, que Denys l’Ancien « acheta 120 talents aux Carthaginois ». Voici la description n’en donne Aristote (de Mirab. Aud. XCVII) en un texte d’ailleurs obscur, et controversé : « C’était un manteau de pourpre, qui mesurait quinze coudées de largeur. Il était orné de figures tissées sur ses deux faces (et représentant en haut des Susiens, et en bas des Perses [?]). Au milieu étaient Zeus, Junon, Thémis, Minerve, Apollon, Aphrodite. À une extrémité était représenté Alcisthène, et à l’autre Sybaris. »
Zéreth. Mesure de longueur chez les Hébreux. Nous savons, par un passage de la Bible, que c’était une subdivision de la coudée, mais nous en ignorons les dimensions exactes.
Zuaèces « couverts de plumes d’autruche » p. 296. Peuplade libyenne. Hérod. IV, 193. — Id., IV, 175 : « À la guerre, les Maces portent des cuirasses en peau d’autruches. »