Séduction, jeunes amours/Texte entier

Aux dépens d’un amateur, pour le profit de quelques autres (imprimé à Paris) (p. 7-142).

CHAPITRE I

DÉCLARATION D’AMOUR


On était au printemps. Le château de Messange, quelques lieues de Tours, est une des plus belles résidences de cette ravissante plaine tourangelle qui est comme le jardin de la France. Ses terrasses couvertes de verdure s’étagent en pente douce jusqu’à la Loire dont on entend le doux bruissement sur son lit de galets, et qui forme comme un ruban d’argent aux extrémités des grandes allées du parc.

On avait décidé la veille au château que l’on irait de grand matin à la pêche aux écrevisses. Mlle Claire de Messange et sa sœur Marguerite, chaperonnées par la très respectable miss Ellen Anderson, leur gouvernante, prendraient, en passant au château d’Estange, leurs grandes amies Jeanne et Cécile. Claude Larcher devait partir à l’avance pour rechercher les endroits où la pêche avait le plus de chance d’être fructueuse. Enfin la cloche de midi rassemblerait pêcheurs et pêcheuses à Messange pour le déjeuner.

Fidèle au programme, Claude s’était levé tôt et descendait doucement les pentes boisées conduisant à la Loire, les engins de pêche sous les bras, les mains dans les poches et le nez au vent. L’expression souriante de sa figure répondait sans doute aux pensées qui se déroulaient dans son esprit. Il était heureux ! heureux de ses vingt ans, heureux de l’existence charmante et exempte de soucis qu’il menait au château, heureux surtout de penser que dans un moment il allait revoir la belle jeune fille à laquelle il vouait une amitié qui, sans qu’il s’en doutât, confinait de bien près à l’amour.

Il était arrivé depuis quelques instants au ruisseau rocheux, but de l’expédition, lorsqu’une fusée de rires lui annonça l’arrivée des jeunes filles. La pêche commença aussitôt, chacune se mettant avec ardeur à ce nouveau plaisir de la saison, avec l’ambition secrète de remplir ses paniers et d’être proclamée reine de la pêche.

Claude, lui, ne semblait prendre qu’un intérêt médiocre à la poursuite des innocentes bêtes. Les pensées qui l’accompagnaient tantôt, durant la route, lui remplissaient de nouveau l’esprit, et tout en traquant mollement les écrevisses, il avait remonté le ruisseau jusqu’à un endroit où il était encaissé par le feuillage. Il s’était paresseusement étendu sur l’herbe, le regard perdu au fil de l’eau, lorsqu’une délicieuse apparition surgit tout à coup en face de lui, de l’autre côté du ruisseau, emplissant de trouble son être tout entier.

Une jeune fille était là, debout, à deux pas de lui ; songeuse, elle se penchait sur l’eau comme pour y mirer son joli visage ; et cette jeune fille était bien la plus ravissante expression des grâces de la jeunesse et des charmes de la femme.

Mlle Claire de Messange avait alors dix-huit ans. Une opulente chevelure blonde, d’un blond chaud et vivant, irradiée en ce moment par les rayons du soleil, retombait sur ses épaules, dénouée par les courses folles, et semblait un flot d’or encadrant son délicieux visage au front large, au nez droit infléchissant à peine la ligne du front, aux narines vibrantes, aux oreilles petites, et à la bouche un peu charnue, d’un rouge vermeil et d’une expression charmante. Mais c’étaient surtout les yeux qui faisaient le grand charme de cet adorable visage de jeune fille, des yeux bleus, d’une douceur et d’un velouté extraordinaires, qu’emplissaient tout entiers de larges prunelles caressantes dont le charme était surtout mystérieux.

L’ensemble de sa personne était d’ailleurs exquis. Elle était merveilleusement faite avec sa taille fine et cambrée, sa gorge tendue et forte où se devinait toute la fermeté de la jeunesse, ses hanches d’où la timidité des lignes adolescentes avait totalement disparu, jaillissant sous sa jupe collante, — des hanches où habitait déjà la tentation féminine, — et son cou de satin blanc avec un pli charmant qui l’entourait d’un collier naturel à la naissance des épaules d’un dessin virginal.

Claire s’était séparée un moment de ses amies pour se reposer et se rafraîchir auprès du ruisseau. Son teint était légèrement coloré et ses jolies lèvres roses étaient tout humides. Elle avait les yeux brillants et la gorge un peu haletante. Se croyant seule en cet endroit écarté, elle avait largement ouvert le haut de son corsage pour recevoir la caresse de la brise, et Claude, qui n’avait jamais vu d’elle que sa figure et ses mains, put admirer la ravissante poitrine de la jeune fille. Ses seins — d’une blancheur de lait et d’une transparence de peau telle qu’on pouvait distinguer les petites veines bleues courant sous la surface, — se découvraient en partie. L’un d’eux même, à la suite des courses folles de Claire, avait jailli presque en entier du corset de satin bleu ciel, et droit et ferme dressait fièrement au-dessus de la dentelle de la chemise sa jolie pointe vermeille. Ses pieds nus étaient posés dans le ruisseau, peu profond à cet endroit ; ses mains maintenaient sa robe et ses jupons relevés, très haut, laissant voir les jambes nues avec les mollets déjà potelés et le bas de son petit pantalon blanc s’arrêtant aux genoux qu’il couvrait d’une dentelle fine et à petits plis.

Claude, caché dans la bruyère à deux pas à peine de la jeune fille, était dans un état de trouble inexprimable. La respiration haletante, rempli de la crainte d’être découvert, il dévorait des yeux tous ces charmes de son amie qu’il n’avait jamais évoqués ; il était comme en extase devant cette virginale apparition.

Soudain la voix criarde de miss Ellen se fit entendre : « Claire ! Claire ! où êtes-vous donc ? Il est temps de rentrer au château. »

Alors la jeune fille sortit du ruisseau et, s’asseyant sur le gazon qui en tapissait le bord, se mit en devoir de remettre ses chaussures.

Elle sortit d’abord un mouchoir avec lequel elle essuya minutieusement ses petits pieds aux ongles roses et ses jambes où les gouttelettes d’eau éclairées par le soleil semblaient autant de perles fines, et passa ses bas noirs retenus au-dessus du genou par des jarretières noires qu’elle boucla, puis elle chaussa ses bottines.

Cette dernière opération était la plus difficile. N’ayant point de crochet pour les boutonner, elle avait peine à y arriver avec les doigts. Elle ramena son pied sous elle et, le buste penché, la tête touchant presque le genou, essaya d’y parvenir avec une épingle à cheveux ; comme elle avait les jupes relevées au-dessus des genoux et les jambes écartées, ce mouvement mit en pleine lumière ses dessous les plus intimes.

Claude, rouge d’émotion, retenant avec peine sa respiration, dévora ce spectacle des yeux. Le corps de la fillette était protégé par son pantalon, mais ce dernier voile de la pudeur, d’un tissu très fin, laissait transparaître la couleur rosée de la peau, et très étroit, presque collant, et tendu d’ailleurs par la position de Claire, moulait exactement le corps qu’il avait pour mission de voiler.

Claude regardait avidement ces genoux délicats, ces cuisses d’un modelé admirable, très charnues à l’endroit de leur réunion avec les reins puissants, lorsque soudain son sang lui reflua au cœur. Claire ayant modifié sa position, la fente du pantalon, qui jusqu’alors était restée fermée, s’ouvrit largement, laissant apercevoir nettement ses parties sexuelles, et le jeune homme put contempler ce charme suprême de la jeune fille, ces mignonnes lèvres toutes roses, d’un dessin exquis, ombragées dans le haut d’un léger duvet de poils blonds tout frisottants qui couvraient le bas du ventre et se perdaient entre les jambes. Par suite de la position de Claire, ces jolies lèvres étaient légèrement entr’ouvertes et laissaient apercevoir à leur partie supérieure un renflement de chair rose de forme délicate, — l’amoureux petit organe du plaisir — qui semblait comme serti dans un écrin.

Mais Claire s’était bientôt relevée, et après avoir réuni en torsade son opulente chevelure blonde répandue sur ses épaules, tout en se mirant dans le clair ruisseau auquel elle semblait sourire, charmée sans doute de la gracieuse image reflétée par l’eau, elle disparut en courant dans la direction d’où était venue la voix de miss Ellen qu’elle rejoignit. La joyeuse bande reprit aussitôt le chemin du château. Elle était déjà loin et l’on n’entendait plus les notes claires du rire des jeunes filles. Claude était toujours à la même place, songeur, enfiévré, regardant l’endroit où s’était assise la jeune fille, cherchant à prolonger par l’imagination la vision troublante qui était tantôt une réalité.

Une véritable révélation venait de se faire en lui : celle de son amour pour Claire de Messange. Il avait vécu depuis dix ans de la vie de la jeune fille, partageant ses jeux et ses études, assis à table à son côté, reposant la nuit dans une chambre contiguë à la sienne, se considérant presque l’un et l’autre comme frère et sœur, et jamais il ne lui était venu à l’idée que dans cette compagne de sa jeunesse il y avait une femme ; jamais il n’avait effleuré le corps de la chaste jeune fille d’une caresse inconvenante, et son esprit même n’avait pas évoqué à son sujet d’image dont il eût à rougir. Claude Larcher n’était pas un naïf, certes ! les jeunes filles du village auraient pu en témoigner ; mais c’était surtout un insouciant que l’amour n’avait jamais empêché de dormir et qui ne se préoccupait guère de chercher ce qu’il trouvait si facilement dans les vignobles et les granges du village où les belles filles au sang chaud de la plaine tourangelle sont loin de faire fi des avances d’un jeune gars bien découplé de corps et d’avenante figure.

Pourtant, par cette loi fatale et souveraine des affinités entre les êtres, Claude, à son insu, subissait depuis longtemps le charme profond qui se dégageait de la jeune fille. Il l’aimait sans le savoir, et parfois, comme ce matin même, en se rendant à la pêche, il se sentait tout heureux, éprouvait un besoin d’expansion et d’amour dont il eût vainement cherché la cause, et qui n’était que la réponse instinctive de tout son être à une question que son esprit n’avait point encore formulée.

Claire aussi aimait le jeune homme, mais plus fine, comme le sont les femmes qui ont une science si profonde du cœur, elle s’était depuis longtemps rendu compte de la vivacité du sentiment qui l’attirait vers son ami d’enfance. Elle s’était dit aussi que la différence sociale, autant que celle de la fortune, existant entre eux leur interdisait toute idée de mariage. Mais elle n’était nullement effrayée de ce penchant si doux auquel elle s’abandonnait avec une véritable volupté dans l’innocence de son cœur.

La troublante vision du matin, qui devait exercer une influence capitale dans la vie des deux jeunes gens, n’avait donc pas allumé un incendie nouveau dans le cœur de Claude ; elle avait seulement fait éclater un feu d’autant plus violent qu’il couvait depuis longtemps.

Claude n’essaya même pas de résister. Il ne se dit pas qu’il était mal à lui de chercher à séduire la fille de l’homme qui l’avait élevé comme son propre enfant. Tel un vent soufflant en tempête qui balaye tout sur son passage, la folie de la passion, l’ivresse de la chair avaient passé sur lui et il se sentait vaincu. Il lui fallait Claire à tout prix. Il n’aurait pas de repos qu’il n’eût assouvi cette frénésie du désir qui le poussait comme le vertige pousse à l’abîme. Toutefois, la lucidité de son esprit surexcité lui fit comprendre qu’il échouerait piteusement et sans retour s’il voulait brusquer la conquête de son amie. Il sentit qu’il ne pouvait agir que lentement, progressivement ; et dans l’audace de son désir, il ne douta pas que de familiarités légères en intimités plus grandes, de concessions vénielles en abandons plus intimes, il n’arrivât à la possession tant désirée.

Dès lors, son plan était fait, et il voulut le mettre à exécution immédiatement. Il prit vivement le chemin du château, regagnant à travers bois la poterne par laquelle devait passer la caravane et attendit, impatient, dissimulé dans la verdure.

Bientôt le retour des pêcheuses s’annonça par un murmure de voix.

Alors, il retint son haleine et une sérénité douce entra dans son esprit, quand il vit que Claire arrivait la dernière, nonchalante, avec une sorte d’indécision dans la démarche, retournant parfois la tête comme si elle cherchait quelqu’un ; et un ravissement emplit l’âme de Claude, car il sentit que c’était lui qu’elle cherchait sans en avoir peut-être conscience. Quand elle passa près de lui, un soupir suffit à la faire se retourner. Alors, elle se pencha pour cueillir une fleur et laissa s’éloigner le groupe qu’elle suivait déjà de loin. Claude la rejoignit.

— Ma petite Claire, dit-il, vous paraissez toute songeuse, auriez-vous quelque chagrin ?

La jeune fille releva la tête et rougit comme s’il eût pu découvrir que sa pensée se portait précisément sur lui, et, sans répondre à sa question, elle lui dit avec un peu de dépit dans la voix :

— Pourquoi, méchant, êtes-vous resté à l’écart tout ce matin ?

Et très lentement il lui répondit, prenant doucement ses mains dans les siennes :

— Parce que je ne me sens vraiment avec vous que quand vous êtes seule avec moi. Quand d’autres vous entourent, il me semble qu’ils me volent un peu de vous-même ; que le son de votre voix, l’odeur de vos cheveux, tout ce charme vivant qui vous entoure se disperse et est comme profané, si bien que je préfère vous admirer de loin en silence, plutôt que de me mêler à tous ces heureux qui ne savent pas comme moi leur bonheur. Car, voyez-vous, Claire, je vous aime !

Elle rougit un peu plus, embarrassée, la poitrine haletante de plaisir. Claude l’aimait donc aussi, elle qui l’aimait depuis si longtemps. Elle ne répondit pas, mais le radieux regard de bonheur qu’elle adressa à son ami était bien la plus éloquente de toutes les réponses. Et comme elle l’écoutait sans se fâcher d’aucune de ses paroles, Claude porta à sa bouche la main de la jeune fille qui trembla légèrement sous sa lèvre, mais qu’elle ne retira pas.

Et il disait d’autres choses très douces qu’elle écoutait avec ravissement. Elle était charmante ainsi, la bouche entr’ouverte comme pour une réponse qu’elle n’osait prononcer, sa jolie figure rouge de bonheur, les yeux baissés pour cacher leur éclat qui l’eût trahie, toute tiède de cette promenade matinale.

— Je vous aime, Claire, fit-il encore.

Et, insensiblement, il l’avait prise dans ses bras, l’étreignant sur sa poitrine, et ses lèvres touchaient les siennes quand elle se dégagea. Pas assez tôt pourtant pour que le baiser n’ait été pris et même rendu.

— La cloche, fit-elle, on nous attend au château. Adieu !

— Je veux vous revoir seule encore aujourd’hui.

— Ce sera impossible.

— Mais ce soir ?

— Vous êtes fou !

— Peut-être, Claire, mais ce soir, cependant, je vous en supplie. C’est si beau la nuit quand on aime ! Ici, si vous voulez, par ces trous de verdure nous regarderons les étoiles, et vous serez plus belle encore sous leur douce clarté.

— Adieu, répéta-t-elle, puis elle disparut en courant. Et il sentit en lui une joie dont il n’était pas maître, car elle n’avait pas dit non.

Un instant après lui-même entrait dans la salle à manger du château où le déjeuner était servi.



CHAPITRE II

PREMIERS RENDEZ-VOUS


Dressant fièrement ses tourelles aux toits aigus, avec ses deux ailes de style Renaissance encadrant la cour d’honneur, avec son parterre et ses terrasses enclos de balustres de pierre, Messange, dominant toute la plaine environnante, était une habitation vraiment seigneuriale. Le marquis André, propriétaire actuel de ce château bâti par le cardinal d’Amboise, menait une existence des plus simples et des plus retirées. Tout entier à la science, ne songeant qu’à augmenter ses collections d’histoire naturelle, il s’était occupé fort peu de l’éducation de ses deux filles, Claire et Marguerite, laissant ce soin à la marquise qui s’en était du reste acquittée à merveille.

Claude Larcher avait été adopté au château, vivant de la même vie que tous. C’était le fils d’un ami d’enfance du marquis qui avait dû s’expatrier en Afrique pour y trouver des moyens de subsistance après s’être ruiné dans l’industrie, et n’avait point osé s’embarrasser de cet enfant dans une entreprise aussi lointaine et aussi hasardeuse. Il avait plu aux châtelains, qui avaient vainement attendu un descendant mâle, par sa franchise et sa gaieté et surtout par sa délicieuse figure enfantine aux yeux pétillants d’intelligence. Le marquis s’était particulièrement attaché à lui et lui enseignait le latin et les sciences, mais le joli gars aimait mieux folâtrer par les champs que de pâlir sur ses cahiers. Quand nous aurons cité la petite Marguerite, sœur de Claire, et Germaine, leur femme de chambre à toutes deux, nous aurons fait connaissance avec les principaux personnages de ce récit.

Il serait superflu de dire que Claude attendit avec impatience l’heure du rendez-vous donné le matin à son amie. La nuit venue, quand les hôtes du château se furent retirés dans leurs appartements, il s’échappa furtivement et s’en fut au bord de l’étang où nous l’avons accompagné le matin avec Claire, près d’un banc autour duquel s’éplorait un grand saule le couvrant presque comme un berceau. Il s’assit à cet endroit qu’il n’avait nullement désigné à la jeune fille, mais où il savait qu’elle viendrait, puisqu’il est pour les amoureux un livre auquel seuls ils savent lire. Son esprit surexcité par la vision si troublante du matin donnait un corps à ses rêves d’amour. Claire était déjà auprès de lui, il lui parlait, la respirait, la couvrait de baisers. Cette attente ne lui causait nulle inquiétude ; n’avait-il pas vu l’amour de Claire rayonner dans ses yeux ? Son cœur lui disait qu’elle viendrait, et le cœur peut-il se tromper ?

Non, car elle apparut soudain à la pointe d’une allée, la tête tendue en avant, délicieuse sous la pâle clarté de la lune.

En un instant, Claude fut près de la jeune fille. Il l’attira dans l’ombre et l’asseyant doucement sur un talus de gazon, s’agenouilla à ses pieds. Elle ne songeait pas à résister à cette violence silencieuse, obéissante et comme impassible sous ce grand mouvement de passion, dont le frisson montait jusqu’à elle. Penchant doucement la tête vers lui, comme pour l’assurer de sa propre tendresse, elle le laissa caresser de ses doigts frissonnants ses jambes, tandis que ses baisers montaient peu à peu sur les bas noirs jusqu’aux genoux, à la naissance du pantalon.

Alors elle l’attira à elle. Il posa ses lèvres sur celles de Claire qui ne se retirèrent pas, tandis qu’il l’étreignait dans ses bras et la pressait sur sa poitrine.

Longtemps ils restèrent ainsi, bouche à bouche, leurs corps étroitement enlacés. Claude buvait l’haleine de la jeune fille, se grisait des senteurs de sa peau fraîche et douce et du parfum de sa jolie chevelure, éperdu du bonheur de posséder entre ses bras la ravissante apparition du matin. Sa poitrine contre la sienne, il sentait les battements rapides de son cœur ; tous deux haletants de la même angoisse délicieuse où leurs deux êtres se fondaient. Claire avait fermé les yeux sous cette caresse suprême, toute pâle d’émotion. Ils n’échangeaient que des paroles entrecoupées, les baisers remplaçant les mots. Un bonheur immense débordait en eux, leur faisait monter des sanglots d’extase à la gorge et des larmes de joie aux paupières.

De plus en plus, il la renversait lentement au dossier de mousse fleuri que le revers du fossé élevait derrière elle, comme on couche, ainsi qu’une enfant dans son lit, la bien-aimée craintive qui retiendra votre tête près de la sienne avec son bras.

Claire le regardait maintenant avec une expression d’amour adorable. Alors il voulut couvrir de caresses son joli visage. Connaissant toute la gamme des baisers amoureux, il embrassait doucement ses yeux, ses tempes, son front à la naissance des cheveux, puis ses lèvres caressantes descendaient embrasser ses oreilles, ce qui la chatouillait et la faisait rire, puis descendant toujours, elles couvraient de baisers ardents son cou délicieux et se perdaient jusqu’à la nuque.

Pendant qu’il la tenait ainsi palpitante sous ses brûlantes caresses, Claude avait insensiblement fait monter la main qui entourait la taille de la jeune fille et pressait doucement les seins qu’il sentait raidis sous l’étoffe. Un désir fou lui venait de les caresser eux aussi. Déjà il avait défait furtivement quelques boutons du corsage de Claire, mais elle arrêta sa main, subitement effrayée.

— Mon Claude chéri, dit-elle, ne me force pas à rougir : ce que tu fais là est vilain et me fait de la peine.

Mais Claude, passant sa main gauche sous la tête de la jeune fille, l’approcha de la sienne et couvrit d’ardents baisers sa bouche mignonne ; il passa même doucement sa langue entre ses lèvres, cherchant la sienne qu’il rencontra. Alors il sentit tout le corps de Claire qui s’alanguissait. Sous cette émotion trop forte, elle semblait prise de vertige. Sentant le moment propice, vivement il arracha les derniers boutons du corsage et eut vite fait de dégrafer le haut du corset, qu’il écarta, et de casser le ruban de la chemise.

Quand Claire se redressant, avec une plainte sourde, voulut l’écarter, le jeune homme avait déjà fait jaillir les seins splendides, dont la pointe vermeille était dressée, et il s’était jeté comme un affamé sur cette chair palpitante de vierge, la maniant, la baisant avec rage, enfonçant son nez et sa bouche entre les deux seins en les rapprochant. Tandis que la jeune fille cherchait encore à le repousser, il prenait à pleine bouche la chair parfumée de ses seins, à la peau plus douce que celle d’une pêche, comme s’il eût voulu en manger, les léchant de toute la largeur de sa langue et titillant vivement de ses doigts, puis de sa langue, leurs boutons charmants qu’il finit par sucer, comme un enfant eût fait à sa mère. Claire, sous le plaisir de cette caresse, nouvelle pour elle, n’avait plus la force de résister ; elle avait cédé malgré elle, tandis qu’un sanglot lui montait à la gorge.

Et maintenant, ils s’étaient de nouveau rapprochés. Ils disaient cette langue dorée des amoureux, si douce, semblable à une musique céleste, se promettant de s’aimer toujours. Claude avait une main négligemment étendue sur le corps de son amie ; en pressant par hasard, il sentit distinctement, au travers de l’étoffe légère la partie inférieure de son ventre, à la réunion des cuisses. Aussitôt tout son sang lui reflua au cœur. Il se rappela la décision prise par lui le matin, de ne rien risquer pour ne pas tout perdre. Mais il était abasourdi de son bonheur. Ce qu’on lui avait accordé avait mis ses sens dans un état d’agitation extrême ; il était comme fou et la perception si nette de ces charmes intimes, entrevus le matin, acheva de le griser.

En même temps qu’il détournait l’attention de Claire par ses baisers, il releva le bas de sa robe et bien doucement glissa sa main entre les jambes. Il arriva aux genoux, sentit le bas du pantalon, continua à monter entre les cuisses, cherchant la fente du linge intime qu’il trouva. Puis, comme affolé, il abandonna toute prudence et d’un seul coup atteignit le bas du ventre et prit à pleine main les parties sexuelles de la gentille enfant. Il sentit dans le haut le frottement des petits poils blonds. Les deux lèvres amoureuses firent sur sa main une impression infiniment douce ; il les sentit tout humides. Il glissa son doigt dans la fente et trouva dans le haut un petit monticule tout durci. Déjà il se disposait à le caresser, lorsque Claire, se reprenant enfin, repoussa énergiquement la main de Claude et parvint à se dégager de son étreinte.

D’une voix où il y avait autant de tristesse que d’irritation, elle lui dit :

— Ne recommencez jamais ce que vous venez de faire, Claude, nous ne serions plus amis. Aimez-moi comme je vous aime, mais je veux être respectée par vous.

Claire, en effet, était d’une pureté immaculée. Élevée sous les yeux de sa mère, elle ne connaissait rien des choses de l’amour, ni même du plaisir des sens. Ayant pour elle-même une pudeur extrême, elle devait considérer comme une injure véritable que Claude ne la respectât pas au point de porter la main à des parties secrètes de son corps qu’elle-même s’attachait à ne jamais laisser découvertes.

Subitement dégrisé, Claude garda une contenance fort penaude, très ennuyé, car il sentait bien qu’en voulant aller trop vite, il venait de compromettre son beau plan de séduction. Il se reprocha la folie des sens qui lui avait fait perdre toute mesure et il balbutia des excuses.

Devant son air si désolé, Claire sentit tomber toute son irritation ; elle lui pardonna gentiment, et tous deux, enlacés par la taille, reprirent lentement le chemin du château.



CHAPITRE III

HISTOIRE D’UNE SOUBRETTE LASCIVE


Nous avons dit que Mlle Germaine était la femme de chambre des jeunes filles. Son portrait : physiquement assez jolie, avec une abondante chevelure, des yeux noirs et profonds, une taille fine et un corsage bien rempli ; portant gaillardement ses vingt-cinq printemps. Au demeurant, à part la toilette, le type accompli de ces soubrettes futées qui font sur nos théâtres la joie des lorgnettes.

Moralement, elle était une Parisienne intelligente et sans préjugés. Arrivée à Messange depuis dix mois à peine, elle n’avait pu entrer dans l’intimité de la fière jeune fille que nous connaissons peu disposée à encourager les familiarités d’une femme de chambre, mais il ne devait pas en être de même de la petite Marguerite.

Son histoire, qui est un peu celle des dessous de Paris, est au moins originale et mérite qu’on s’y arrête.

Née de parents besogneux, elle avait passé son enfance dans la rue avec les enfants de son âge, jouant, gaminant, faisant élection de domicile sur les fortifications, près de chez elle, abandonnée de tous, telle l’herbe folle qui croît entre les pavés de ces quartiers déshérités. Y a-t-il rien de plus précoce que l’enfance pauvre à Paris ? Observez les fortifications, vous verrez que garçons et fillettes s’y livrent à des jeux d’une étrange intimité.

La petite Germaine avait donc vécu cette vie de plaisir précoce. Au début, cependant, la brave petite fille avait longtemps refusé ces intimités troublantes qui l’effarouchaient, mais cela agaçait les gamins et gamines. La brunette était jolie et bien tournée, tous la désiraient, en outre cette réserve vexait ses camarades. Un garçonnet plus écouté que les autres parce qu’il était le plus fort, avait essayé de la convaincre, c’est-à-dire l’avait couchée sur le gazon et avait voulu relever sa petite jupe, mais la fillette s’était joliment défendue et avait poussé de tels cris que le galopin avait dû filer avant d’avoir satisfait sa curiosité. On pensa qu’elle aimerait mieux les filles. Une blondinette s’en fit une amie, l’embrassant et lui caressant la figure. Elle passait même quelquefois vivement la main entre les cuisses de Germaine, touchant par la fente de son pantalon les parties sexuelles qu’elle voulait caresser. Parfois, aussi, assise devant elle, relevant ses propres jupes et ouvrant son pantalon de la main gauche tandis que de l’autre elle caressait sa petite fente, y introduisant le doigt du milieu et lui donnant un rapide mouvement de va-et-vient sur le petit monticule rose de la partie supérieure, elle suppliait son amie de venir lui faire cette caresse. Pendant ce temps, sa figure devenue rouge, sa respiration plus rapide, ses yeux brillants de plaisir et les mouvements nerveux de tout son corps jusqu’au moment de la jouissance où elle s’étendait pâmée, montraient clairement que la représentation n’avait rien de simulé.

La petite Germaine, troublée par des spectacles aussi lascifs, était désireuse au fond de goûter à des plaisirs inconnus d’elle, mais elle n’osait pourtant essayer encore par timidité.

À la fin, quelques gamins mécontents, mais surtout allumés par cette résistance si nouvelle pour eux, complotèrent d’obtenir par la force ce qu’elle leur avait refusé jusque-là. On était en octobre, et le jour était tombé plus vite à cause d’un ciel chargé de nuages. Sous prétexte de jeu, on emmena la petite dans un coin à l’écart. Un des garçonnets s’était dévoué à surveiller les alentours, il fit le signe convenu.

Alors les autres saisirent ensemble Germaine, la couchèrent sur le gazon. La gamine se débattit vaillamment, mordant l’un, envoyant des coups de pied aux autres, suppliant les jeunes garçons de la laisser ; mais la lutte était inégale, elle fut bientôt réduite à l’impuissance. Couchée sur le dos, deux d’entre eux lui tenaient les bras, d’autres les jambes ; alors, les yeux avides de curiosité, les gamins lui relevèrent sa robe et son jupon au-dessus de la ceinture ; mais comme ils étaient gênés par le petit pantalon blanc qui ne permettait pas à tout le monde de voir, une des fillettes présentes qui était du complot vint en défaire les boutons et le lui enlever en le tirant par-dessus les bottines. Tout en maintenant les jupes très relevées sur la poitrine, on lui écarta largement les jambes, et tous, gamins et gamines, purent repaître leur curiosité lubrique de ce ravissant corps de fillette, au ventre bien dessiné avec des hanches déjà indiquées, aux cuisses potelées et fermes pour son âge, séparées à leur commissure au bas-ventre sans poils par une charmante petite fente semblant les deux lèvres d’une bouche vermeille. Mais cette vue ne leur suffit pas ; ils retournèrent doucement la fillette et admirèrent un joli petit derrière aux fesses fermes et rebondies, à la peau douce et blanche ; puis, l’un des gamins lui écartant un peu les fesses, au grand plaisir des autres, leur montra la mignonne rosette plissée, cachée dans l’étroit vallon. On la remit sur le dos et chacun voulut à son tour, caresser la petite fente et branler le bouton rose qui paraissait assez développé. Alors, une petite fille qui en mourait d’envie depuis longtemps, la blonde amie de Germaine, écarta les garçons et, au milieu de leur enthousiasme et de leurs remarques polissonnes, se coucha entre les cuisses de la petite et se mit à lécher avidement ses parties sexuelles. Écartant avec le doigt les jolies lèvres rouges, sa langue passait et repassait dans toute la longueur de la fente, puis elle roula le clitoris entre ses lèvres et lui donna des petits coups de langue d’une rapidité extrême. Au bout d’un certain temps de ce jeu, le ventre de Germaine montait et descendait et ses cuisses étaient ébranlées par un mouvement nerveux. Alors tous se rapprochèrent, avides, de l’opératrice : « Elle va jouir ! Elle va jouir !… » Hardi, Thérèse, il faut que tu la fasses jouir ! Celle-ci ne demandait pas mieux que de mener à bien sa gentille besogne.

Pendant ce temps, deux gamins, très allumés, s’étaient amusés à relever les jupes de l’opératrice, qui affecta de ne pas s’en apercevoir ; et tandis que l’un ayant passé par derrière sa main entre les cuisses, avait réussi à faire pénétrer son doigt dans le petit trou enfoui entre les fesses et un autre dans le vagin (Thérèse étant déflorée depuis longtemps par ce moyen), les agitait tous les deux, l’autre gamin, la main passée sous le ventre, la branlait avec passion, et c’était maintenant au tour de Thérèse de serrer les cuisses convulsivement et de commencer à jouir.

Cependant, comme les gamins l’avaient déjà remarqué, et malgré le dépit que lui provoquait cette agression subite, Germaine avec sa nature chaude de brune, comprimée jusque-là, semblait en effet, vaincue par un plaisir tout nouveau pour elle, devoir approcher de la jouissance suprême. Sa figure était très rouge et sa respiration haletante et saccadée ; des sons confus sortaient de sa gorge et toujours davantage ses reins se cambraient et ses petites cuisses serraient à l’étouffer la blonde tête de Thérèse qui, ayant l’habitude de ce jeu, et reconnaissant l’approche du spasme final, oubliait sa propre jouissance pour lécher avec ardeur la fillette, se bornant maintenant au clitoris. Garçons et petites filles, très excités, se rapprochèrent haletants, pour surprendre la jouissance de leur petite victime. Germaine, arrivée au spasme final, s’allongea soudain sur le dos, tandis qu’une exclamation de jouissance sortait de sa gorge, que ses poings se serraient fébrilement ; et un peu de liquide chaud et limpide jaillit de sa petite fente et mouilla Thérèse au visage avant qu’elle ait eu le temps de se retirer. Elle-même arriva à ce moment au dernier spasme de la volupté et s’abattit sur l’herbe.

Tous, garçons et fillettes, poussèrent des hurrahs, enchantés de leur succès, et surexcités par cet affriolant spectacle, se livrèrent les uns sur les autres à d’intimes caresses, leur jeu habituel. Ils se montrèrent bons pour la pauvrette qui, toute honteuse, cachait sa figure dans ses mains. Ils la relevèrent, la consolèrent de leur mieux de sa mésaventure et lui promirent qu’à l’avenir elle ne serait plus inquiétée. Ils savaient, les espiègles, que Germaine qui venait de connaître le plaisir, était gagnée à leur cause. C’est ce qui arriva en effet. Elle accepta les caresses de son amie Thérèse, les lui rendit à son tour, eut d’autres amies et se prêta comme elles aux lubriques plaisirs des garçons. Ces derniers eurent vite fait de la déflorer malgré son jeune âge, les doigts aidant au besoin à l’insuffisance de virilité.

À quinze ans, Germaine entra comme plieuse dans la grande imprimerie de la rue de Rome et devint, comme ses compagnes, la maîtresse d’un typographe.

Son amant, très expert au joli jeu d’amour, compléta son éducation sous ce rapport. Elle apprit tout, et tout lui plut, car son tempérament l’y prédisposait. Elle prit un égal plaisir à offrir à son ami sa merveilleuse grotte d’amour sertie d’une épaisse touffe de poils longs et frisés ou sa mignonne rosette blottie entre deux fesses d’une beauté troublante. Sa bouche adorable, aux lèvres sensuelles, sut par d’expertes caresses données partout et surtout au sceptre d’amour, procurer toutes les gammes de la volupté. Ses reins flexibles se prêtèrent admirablement à toute l’acrobatie amoureuse ; et pourtant il lui arriva parfois de regretter les intimes caresses des fillettes de son âge. Son amant, malgré tout son savoir, n’arrivait pas à l’infinie délicatesse de ses amies féminines dont les douces caresses de chattes lui procuraient de suprêmes délices et la plongeaient dans une extase enchanteresse.

Un jour qu’elle était allée porter des paquets de cartes de visite chez une cocotte huppée du boulevard Haussmann, — elle avait alors vingt ans, — celle-ci la trouva gentille avec ses grands yeux noirs qui donnaient tant de charme à sa figure, et l’attacha immédiatement à son service avec des gages tels que Germaine ne pouvait hésiter.

Des diverses écoles des plaisirs sexuels où elle avait passé jusque-là, aucune n’était comparable à cette maison de l’amour élégant et facile. Dès le lendemain de son entrée au service de Mme Blanche d’Antigny, celle-ci la fit appeler. Comme il n’était pas midi, elle était encore couchée. Elle fit signe à Germaine d’approcher.

— Plus près, mon enfant, fit-elle en lui prenant les mains, nous avons à causer ensemble. Et d’abord, es-tu contente d’être entrée à mon service ?

— Oh oui, madame, c’est très beau ici, et puis vous avez été si généreuse pour moi.

— Sais-tu bien que dans ton service il y aura parfois des choses un peu… un peu délicates, tu me comprends. Des messieurs, des dames viennent me voir, ils te trouveront jolie, il est très important que tu ne t’effarouches pas pour ne point leur déplaire. S’ils veulent parfois t’embrasser ou te caresser un peu, il faut te laisser faire, on n’est pas morte pour cela. Dis-moi, petite, sauras-tu t’habituer à ces choses-là ?

Germaine, feignant l’ignorance, baissait les yeux sans répondre.

— Tu ne dis pas non. Oh ! je vois bien que nous pourrons nous entendre. Ce que je te demande n’a rien de désagréable quand on est jolie et faite à souhait comme toi. D’ailleurs tes complaisances te vaudront de ces petits cadeaux qui entretiennent l’amitié. Dis-moi que tu sauras bien t’y habituer, allons !

— Mais madame… s’il le faut absolument… je ne dis pas non. Je tâcherai de vous contenter.

— Voilà qui est parler ! C’est très bien cela. Tu es gentille à croquer, sais-tu bien ! Allons, viens me donner tout de suite une preuve de ton bon vouloir. Embrasse-moi.

Pendant que Germaine obéit, sa maîtresse, la retenant d’une main, fait sauter de l’autre les boutons de son corsage et lui prend la gorge.

— Quelle fraîcheur ! Quelle fermeté ! On n’est pas faite comme cela. Ce qu’on voit donnerait envie de voir ce qui est caché.

Germaine sentit la main de sa maîtresse s’égarer sous ses jupes.

— Madame, je vous en prie, dit-elle pour la forme.

— Quelle chair ! Quel satin ! je donnerais une année de ma vie pour pouvoir être pendant une seule nuit ton petit amoureux. Et ces poils tout frisottés !

— Mais, madame, je n’ai pas d’amoureux.

— Pas d’amoureux avec cette figure-là, ce n’est pas possible. On ne doit pas conserver pour soi ces choses-là. Tu aurais bien tort. Si tu n’aimes pas les hommes, c’est que tu préfères peut-être les petites camarades de ton âge, ce qui ne serait déjà pas si sot.

Mme Blanche embrassa de nouveau Germaine en commençant à chatouiller plus vivement les charmes intimes dont elle s’était amusée légèrement jusque-là.

— N’est-ce pas que j’ai deviné juste et que tu préfères à ces lourdauds d’hommes les caresses de gentilles petites femmes comme toi.

— Il est vrai, madame, qu’elles sont plus agréables, fit Germaine, qui voyait fort bien où voulait en venir sa maîtresse.

— À la bonne heure ! Nous serons de bonnes amies toutes deux, si je ne te parais pas trop vieille et si je ne te répugne pas trop.

— Oh ! madame est au contraire fort jolie.

— Petite flatteuse, va ! Je ne serais pas si jolie si je n’avais recours à tous les artifices de la toilette, tandis que toi, tu es jolie sans rien, et c’est là la vraie beauté.

Tout en discourant, Mme Blanche augmentait ses caresses intimes.

— Mais… mais, Madame, fit Germaine, vous me troublez, je ne sais… je ne puis…

La maîtresse accélérait toujours ses caresses et les concentrait maintenant sur le clitoris qu’elle branlait avec passion.

— Les charmants yeux, friponne, tu vas jouir.

Germaine se laissant aller sur le lit :

— Il est vrai que… Oh ! Madame !… Vous me faites mourir… Oh ! je jou… ou… ou… is !

Mme Blanche, très excitée elle-même par ce petit jeu, sauta prestement à bas du lit et plaçant à son tour sur le lit Germaine, qui se laissa faire docilement, enchantée au fond de la tournure qu’avait prise l’entretien, lui rejeta sur la figure robes et jupons, et passant la tête entre les charmantes cuisses de sa petite bonne, attacha goulûment sa bouche aux parties que sa main venait d’agacer, la léchant, la suçant, la mordillant, jusqu’à ce qu’elle lui eût donné des preuves certaines qu’elle était arrivée une seconde fois au spasme suprême de la volupté.

Quand la jeune fille fut remise de son émotion, Mme Blanche lui demanda doucement si elle voulait lui rendre le même service. Sans attendre la réponse, elle enleva prestement sa chemise, offrant sa superbe nudité aux yeux de sa petite bonne ravie, s’installa sur le lit, embrassa Germaine et lui demanda bas à l’oreille, par mignardise, de bien vouloir se dévêtir comme elle. En un tour de main, celle-ci enleva ses vêtements et apparut sans voiles dans sa radieuse beauté à sa maîtresse éblouie qui ne tarissait pas d’éloges sur ses charmes, les énumérant, s’extasiant, faisant tourner la belle fille pour l’admirer de tous côtés. Puis, l’attirant sur le lit, elle la couvrit de baisers, et, folle du désir de jouir à son tour par cette ravissante enfant, elle la fit mettre à genoux devant elle, lui prit la tête entre les mains et la dirigea elle-même entre ses cuisses, en ce charmant endroit qu’avaient excité les scènes précédentes. Germaine se laissait faire, excitée elle aussi et charmée de pouvoir fourrer son petit museau dans la chair blanche et parfumée de la belle dame. Ses mains écartèrent l’épaisse fourrure blonde de sa maîtresse, et sa langue eut vite trouvé le gros bouton d’amour logé entre les lèvres grosses et rouges, comme un rubis en un écrin de velours pourpre. L’experte friponne eut tôt fait de faire sous ses caresses exquises se tordre de plaisir sa lubrique maîtresse qui fut enchantée de découvrir autant de talent chez sa petite bonne.

Inutile de dire que ce joli duo se renouvela souvent par la suite et que la belle minette était ravie de sa jolie et complaisante petite bonne. Point n’est besoin non plus de raconter par le menu les nombreuses et croustillantes aventures de Germaine en ce milieu d’amour raffiné. Les nombreux amis et amies de la maison goûtèrent, eux aussi, à ce morceau de roi qu’elle était.

Comment une personne d’une éducation amoureuse aussi soignée avait-elle pu entrer au service de la marquise de Messange ?

Les amants de Mme Blanche préféraient la jeune et jolie bonne à sa maîtresse. Celle-ci finit par en prendre ombrage et ne voulut plus admettre sa bonne en tiers dans ses plaisirs. Germaine préféra se retirer ; sa santé ne s’accommodait guère, du reste, de la vie très fatigante qu’elle menait à Paris. Elle se retira en Touraine, chez sa tante, et chercha à se placer dans un château de ce joli pays pour se reposer dans un service facile et élégant. Or, Mme Marneffe, sa tante, qui était connue et appréciée depuis longtemps à Messange, proposa à la marquise de la prendre à son service. Celle-ci, frappée de l’intelligence de la jeune fille et de son air de franchise, accepta immédiatement Germaine sans plus amples informations.

Nous la retrouverons dans ce récit.



CHAPITRE IV

ESCARMOUCHES AMOUREUSES


Claire et Claude, nos gentils amoureux, continuaient de s’aimer, l’une avec toute la poésie de son âme vierge, l’autre avec toute l’ardeur de ses vingt ans ; et cet amour s’était accru à mesure que leur intimité se faisait plus grande et que leurs âmes se comprenaient davantage.

La charmante jeune fille s’abandonnait toute à ce sentiment, suprême joie des natures douces et affectueuses comme la sienne. Tel le papillon ébloui par la flamme va y brûler ses ailes irisées de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, l’enfant cède à l’amour dont elle ne sait que la radieuse volupté. La vie n’est-elle pas contenue tout entière dans ce mot : « Aimer » !

Dans ces admirables soirées d’été dont on ne saurait décrire la troublante poésie, dans ce parc de Messange empli des arômes de la forêt, à cette même place, près de l’étang aux blancs nénuphars et aux roseaux irradiés de la lumière lunaire, où ils s’étaient fait leurs premiers aveux, Claire et son ami étaient revenus bien des fois chercher la solitude chère aux amoureux. Puis c’était devenu un tel besoin que, maintenant, plus un jour ne se passait sans que les jeunes gens vinssent s’y étreindre dans un de ces baisers où se donne toute l’âme.

Et chaque fois cela avait été un enchantement nouveau, les baisers étaient plus délicieux, les caresses plus suaves. Leurs paroles mêmes étaient une douce musique berçant leur amour et s’exaltant en lui promettant l’éternelle durée.

Claire n’avait plus à se plaindre des entreprises qui l’avaient effarouchée. Le jeune homme, en effet, craignant de compromettre un amour qui l’avait pris maintenant tout entier et était devenu sa vie, semblait avoir oublié le côté charnel de sa passion. La vérité, au contraire, était que le simple désir ressenti à la pêche aux écrevisses était devenu un besoin indomptable depuis que la passion était entrée dans son âme et qu’il connaissait davantage les charmes adorables de sa bien-aimée. La vérité était qu’il souffrait parfois mille angoisses de ces rendez-vous où la jeune fille était à sa discrétion et qu’il devait alors avoir recours à toute son énergie pour ne pas crier son désir comme une bête en rut et la prendre toute. La vérité, enfin, c’est que cette torture ne pouvait durer indéfiniment et que bientôt, il le sentait et s’en attristait, le mâle se redresserait de nouveau, affamé de possession.

Un jour que Claire et ses parents avaient été faire une partie de campagne chez leurs amis au château d’Estange, on les avait retenus assez tard dans la soirée. Malgré le plaisir qu’elle avait eu avec ses amies, Claire était toute triste d’avoir passé une journée entière loin de Claude, qui n’avait pas été invité à cette partie de jeunes filles. Claude, de son côté, était tout affligé de n’avoir point vu son amie ; de sa chambre, il épiait sa rentrée au château, ne voulant pas se coucher sans l’avoir au moins embrassée.

Vers onze heures, il l’entendit venir. Après un long moment d’hésitation, il enleva ses bottines, afin qu’on ne l’entendit pas dans le corridor, courut sans lumière à la chambre de Claire, en ouvrit la porte qui n’était point fermée à clef et entra dans la chambre.

— Claire, tu es déjà couchée ? fit-il.

— Oui, Claude, toi ici, quelle surprise !

— C’est que je n’ai pu te voir de toute la journée et que je voudrais bien t’embrasser.

— Je veux bien, mon chéri, mais tu t’en iras tout de suite après pour qu’on ne te surprenne pas ici.

— Que tu es gentille, ma Claire adorée ! Laisse-moi m’asseoir près de ton lit pour que je puisse sinon te voir, du moins te sentir à mon côté un instant.

La jeune fille accorda ce que lui demandait son ami. Claude se pencha sur elle, couvrit sa figure de baisers passionnés et colla longuement ses lèvres aux siennes dans un baiser de fièvre. Puis, déboutonnant la chemise de nuit, il plongea avidement sa figure dans toute cette chair de vierge veloutée et fleurant bon, léchant la pointe dressée des seins, les prenant à pleines mains et les caressant. Le parfum aimé et familier des longs cheveux blonds, mélangé à l’odeur fade des aisselles, le remplissait de trouble, lui faisant venir à l’esprit des comparaisons plus intimes encore et le grisant véritablement.

Un désir irrésistible lui vint de connaître tout ce que ce corps délicieux avait de secret pour lui, ces parties cachées qui sont l’essence même de la femme et qu’il brûlait de connaître depuis si longtemps. L’instinct sexuel grondait en lui sourdement, son sang battait, lui donnait comme un vertige… et puis, la situation était si excitante, de cette jeune fille aimée, couchée presque sous lui, la poitrine découverte…

Claire, en effet, dans son innocente candeur, avait été bien engageante. Soudain, elle lui serra fortement le bras, toute tremblante, en lui disant : Silence ! On entendait un bruit de pas dans l’escalier : c’était le marquis qui montait se coucher. Et la porte était restée entr’ouverte !… Claire retint son souffle, attendant que son père fût passé. Claude vit, comme dans un éclair, que la jeune fille était sans défense et ne pouvait résister sans se perdre. D’un geste fou il écarta les couvertures, releva la chemise, glissa la main entre les cuisses, forçant celles-ci à s’écarter, et arriva aux parties sexuelles.

Claire, éperdue, résistait faiblement, n’osant ni remuer, ni déployer sa force, dans la crainte de quelque heurt qui aurait fait du bruit et eût tout perdu. Elle pleurait et repoussait des deux mains sa chemise sur son ventre, empêchant pourtant Claude de bouger.

Le pas de son père fit craquer le plancher du corridor, tout près ; à ce moment Claire, terrifiée, cessa de se défendre. Alors Claude prit à pleine main les parties sexuelles de la jeune fille et les caressa ardemment, faisant mouvoir son doigt dans la petite fente et branlant vivement le clitoris qu’il sentit volumineux et tout raidi. Mais cela ne suffisait pas à sa rage de possession de ce corps délicieux : il écarta les cuisses des deux mains et colla avidement sa bouche sur la bouche intime de la jeune fille. Il eut une sensation de chaleur ; une légère odeur caractéristique, point désagréable, s’en dégageait et cette petite fente était toute mouillée. Il se disposait à faire éprouver à Claire, avec sa langue, le spasme de l’amour, lorsqu’on entendit le marquis fermer sa porte à clef. Aussitôt Claire, faisant un violent effort, parvint à se dégager et, repoussant durement Claude, sauta du lit. Puis, sans prononcer un seul mot, elle le prit par le bras et le fit sortir de sa chambre où elle s’enferma.

Huit jours durant ils furent brouillés. Claire ne lui parla plus, affectant de ne pas le voir et, à table même, de ne pas s’apercevoir de sa présence. Puis elle ne sortit plus seule, passant des après-midi entiers auprès de sa mère.

Claude était désespéré, il croyait la rupture définitive, et comme il aimait de toute son âme, il marchait comme las, la tête baissée. La marquise s’informait de sa santé au repas, et Claire fut bien forcée de s’apercevoir de l’état misérable de son ami. Combien il l’aimait ! il ne pouvait donc pas vivre sans son amour. Il le lui avait bien dit, mais la vérité était éclatante. Claire en était touchée jusqu’au fond de l’âme. Sans doute ce que Claude avait fait était bien vilain, et dans son innocence elle se torturait vainement l’esprit pour comprendre le plaisir qu’il pouvait trouver à ces indécences qui froissaient vivement sa pudeur, tout en lui causant une émotion indéfinissable, mais sa colère ne pouvait tenir bien longtemps devant son amour.

Parmi les lois fatales de la vie de l’âme, il en est une reconnue de tous, car pour tous elle a été souventes fois ressentie, c’est le besoin pour nous de voir les lieux où nous avons été heureux. Un lambeau de notre âme y est demeuré, et c’est une partie de nous-mêmes que cet endroit où nous avons vécu d’une vie plus intense.

C’est à ce sentiment qu’obéissaient les deux enfants lorsqu’ils allaient rôder autour de la mare aux blancs nénuphars, voulant revoir sous la saulaie le coin de terre où ils s’étaient aimés. Un après-midi que Claire s’y était rendue, le cœur serré, elle vit Claude assis à la place habituelle : le pauvre garçon pleurait. D’un bond elle fut près de lui, s’agenouilla à ses pieds, et enleva le mouchoir qui couvrait sa figure. Puis posant ses lèvres sur les siennes, elle fit passer dans un long, bien long baiser, toute sa compassion et tout son amour, tandis qu’elle sentait les larmes de son ami couler lentement sur ses propres joues, car Claude pleurait toujours, mais c’était de joie maintenant.

Et la jeune fille redressant coquettement sa tête ravissante, la recula un peu pour contempler son ami, le regardant longuement dans les yeux, lui envoyant un regard adorable où Claude put lire une infinie tendresse et le pardon de ses torts. Ils échangèrent de tendres baisers et de douces paroles et rentrèrent au château en se prenant amoureusement la taille comme avant.



CHAPITRE V

PIQUANTES AMOURS D’UNE JOLIE
FEMME DE CHAMBRE


Nous avons laissé Germaine au moment de son entrée au château de Messange.

Elle fut attachée plus spécialement au service des jeunes filles : Claire et Marguerite. La

Parisienne des fortif’s était enchantée de son nouveau sort. Cette superbe installation de campagne la ravissait, et ce milieu si nouveau pour elle lui refaisait une virginité.

Mais ces sentiments devaient vivre ce que vivent les roses ; l’éducation première et surtout le tempérament exigeant de la belle fille ne devaient pas tarder à prendre le dessus.

Le premier qui en bénéficia fut un jeune domestique du château, campagnard admirablement découplé, qui attira vite l’attention et l’admiration de la jeune femme. Claude les surprit un jour qu’il rôdait dans les dépendances. Entendant du bruit dans le hangar où était entassée la provision de foin, il put approcher sans se laisser voir et se trouva en présence d’un spectacle qui l’émotionna vivement. Germaine et le cocher Jean étaient aux prises, mais les raffinements de la passion n’avaient rien à y voir, c’était l’accouplement du mâle et de la femelle dans sa brutalité sauvage, et aussi dans sa force superbe. Germaine, entraînée irrésistiblement par cette virilité si éloignée des mièvreries parisiennes, avait suivi Jean, mais elle se défendait maintenant et, bien qu’elle en mourût d’envie, ne voulait pas se donner tout de suite, sans lutte, ainsi qu’une fille. Elle comptait sans son terrible partenaire. Jean surexcité par cette résistance de la jeune femme, la prit à pleins bras et la coucha presque brutalement sur le foin sans tenir compte de ses protestations. Dédaignant les trésors de son corsage bien rempli, il lui releva jusqu’à la taille, robe, jupon et chemise et lui écarta les cuisses pour se repaître de son sexe. Pendant qu’il la maintenait d’une main, il déboutonna de l’autre son pantalon et sortit un membre réellement formidable. Très gros et très long, rouge par l’afflux du sang et sillonné d’un réseau de veines bleues, il paraissait dur comme une barre de fer ; le gland entièrement sorti de la peau semblait une massue. À sa vue, Germaine prit peur.

— Jean, mon ami, je t’en prie, jamais il n’entrera, tu vas me déchirer, je t’en prie, Jean !

Elle se défendait, serrant les cuisses, rabattant ses jupes de ses deux mains, se refusant toute. Mais Jean était le plus fort ; il eut vite fait de découvrir de nouveau le corps charmant de Germaine, mettant ses parties sexuelles en pleine lumière et, plaçant son membre énorme à l’entrée de la fente mignonne de la jeune femme, il s’arc-bouta sur les mains et se mit à pousser, remuant le cul et soufflant comme une bête en rut.

Germaine, voyant que toute résistance était inutile, se résigna à son sort, anxieuse, car la tête du membre viril était seule entrée, et les violentes poussées du mâle lui faisaient craindre d’être écartelée. Enfin peu à peu il pénétra jusqu’aux poils. Telle est l’admirable élasticité des parois du vagin chez la femme que la mignonne grotte d’amour engloutit cet énorme morceau sans le moindre mal. Germaine ferma les yeux ; on entendit sa respiration haleter.

Claude voyait le membre énorme entrer et sortir avec un mouvement de va-et-vient. D’abord immobile, Germaine remuait maintenant les cuisses et frissonnait de tout son corps. Sa poitrine se soulevait d’une manière précipitée et elle serrait les poings. Sa vulve agrandie par l’effort enserrait étroitement la verge de son amant, et cette compression énorme des organes sexuels avait révolutionné tout son être. Une sensation extraordinaire, une jouissance inouïe qu’elle n’avait jamais ressentie auparavant, l’avait envahie ; on eût dit que l’on avait coulé du feu dans ses veines. Elle poussait des cris, tant son plaisir était extrême.

— Va, Jean, mon amour ! Plus vite ! oh que c’est bon ! va. Oh ! je jouis, je jou… is ! Oh ! je sens ! tu m’inondes ! tu…

Et elle se collait au corps de son amant, l’entourant de ses bras, l’enserrant entre ses cuisses nerveuses qu’elle croisait sur son dos, tandis que celui-ci lançait dans le fond de sa vulve sa semence bouillonnante en poussant aussi les exclamations de la plus complète volupté. Ils restèrent ainsi un bon moment rivés l’un à l’autre, savourant lentement et en silence le délicieux plaisir ressenti. Enfin, Jean, s’arrachant comme à regret à l’étreinte amoureuse de sa ravissante et radieuse maîtresse, retira doucement son membre du corps de la jolie femme, et la blanche liqueur d’amour s’écoula en partie de la vulve vermeille sur les fesses, témoignant que la jouissance du jeune homme avait été copieuse : Germaine en avait les cuisses inondées.

Ce spectacle, aussi violent qu’inattendu, avait complètement bouleversé Claude. Son sang était en révolution, une ardeur irrésistible l’avait saisi, tandis qu’il regardait, et ses mains s’étaient portées d’elles-mêmes sur sa verge violemment dressée et gênée par le pantalon. Il s’était déboutonné et, prenant dans sa main son membre rigide et brûlant, avait aidé sans bien s’en rendre compte au vœu de la nature, si bien qu’en même temps que Germaine et son amoureux, il ressentit le spasme, s’inondant lui-même de sa chaude liqueur.

Pendant plusieurs jours ce spectacle obséda le jeune homme, il y pensait le jour et le voyait en rêve. Il en conçut un vif désir physique de posséder la jeune femme.

Il y résista pourtant, ne voulant pas profaner son amour pour Claire, ayant conscience de la trahison qu’il ferait à la charmante amie qui emplissait son cœur, en devenant l’amant d’une personne attachée à son service. Mais quel moyen de résister à un désir intense qui vous suit comme une ombre sans trêve ni repos ! Le cœur n’y est pour rien, après tout, se dit-il, ce n’est qu’un simple désir des sens que la satisfaction aura vite apaisé.

N’y tenant plus, il se rendit un soir dans la chambre de Germaine qui se disposait à se coucher et la trouva dévêtue ; la chemise seule lui restait, mais les épaulettes avaient glissé et les seins fermes et roses de la jeune femme se dressaient sans entraves. Il resta un moment indécis sur le seuil, à la fois pris d’admiration pour ce corps gracieux presque nu, et saisi de sa propre audace. Vivement Germaine s’était reculée, toute rouge de surprise ; elle voulut se revêtir, mais Claude ne lui en laissa pas le temps. Sortant enfin de son hésitation, il ferma la porte au verrou derrière lui et s’élança sur la jeune femme qu’il prit à pleins bras, l’embrassant sur la bouche, dans le cou, sur les seins ravissants qu’il dégagea de force des mains qui les protégeaient, tandis que sa main lascive s’égarait entre les cuisses de Germaine, palpant à travers le frêle tissu les charmes intimes de la jeune femme, sentant sous ses doigts le froissement des poils et le contact doux et chaud de parties sexuelles.

Germaine, toute surprise de cette agression subite et inattendue, se défendait mollement, plutôt pour la forme, car elle était au fond enchantée de l’aventure. Claude lui plaisait et elle avait déjà songé à l’attirer à elle. Aussi en se sentant la proie de ce joli garçon, dont les lèvres ardentes se collaient sur les siennes, ses seins se dressèrent, tout son être tressaillit sous les caresses vibrantes du jeune homme, un violent désir la prit, et elle s’abandonna toute à Claude qui, la voyant à lui, la prit violemment dans ses bras, la coucha sur le lit et s’étendit auprès d’elle en sens inverse. Il releva la chemise et, fasciné par ce joli corps nu, appliqua sa bouche à l’endroit que sa main venait d’exciter. Il l’embrassa goulûment, prenant dans ses lèvres la vulve de Germaine et suçant son clitoris tout raidi, tandis que celle-ci se cabrait sous l’étreinte luxurieuse et serrait entre ses cuisses la tête du jeune homme.

Bientôt Claude se dégagea, s’étendit sur le dos et attira au-dessus de lui le corps de Germaine de façon à ce que sa tête continuât à se trouver entre les cuisses de la belle fille. Il serra les mains au-dessus de ses fesses et redoubla ses caresses ardentes sur le clitoris, sur toute la longueur de la vulve dont l’odeur excitante le grisait, jusqu’aux régions chaudes et profondes du vagin, où il enfonça sa langue, aspirant à pleine bouche toute l’humidité qui se dégageait des parties amoureuses surexcitées par ses caresses.

Germaine, haletante, avait des soubresauts désordonnés sous l’étreinte du plaisir. Sa tête était tournée vers les pieds de Claude ; elle déboutonna le pantalon et en retira le joli membre chaud et gonflé de désir. Elle le caressa d’abord, puis l’enfonça dans sa bouche et le suça avec ardeur, rendant ainsi à Claude les caresses qu’elle en recevait. Mais Claude était trop excité pour ne pas jouir rapidement, il le sentit et modéra l’allure de Germaine.

— Attends, lui cria-t-il, pas si vite, que nous puissions jouir en même temps.

Enfonçant de nouveau sa tête entre les cuisses de la belle fille, il redoubla ses caresses, promenant sa langue dans tous les recoins du ventre et des fesses entre lesquelles il alla aussi lécher le petit trou rose tout plissé dont il essaya l’élasticité avec le doigt qu’il put enfoncer facilement en son entier, ce qui prouvait que ce charmant réduit avait déjà hébergé Cupidon.

Sous cette double étreinte et ces caresses lascives, les jeunes gens poussaient des exclamations de plaisir. Claude lécha à nouveau le clitoris tout raidi de la jeune femme et il saisit à pleines mains ses seins durs et gonflés. Aussi l’extrême jouissance approchait-elle pour Germaine ; on le sentait au gonflement de ses organes, à ses mouvements plus précipités, à son étreinte plus nerveuse, au redoublement de caresses qu’elle donnait à la verge de Claude qu’elle engloutit toute dans sa bouche.

Soudain elle poussa une exclamation sourde et s’arrêta net. En même temps Claude sentit sa figure se mouiller. Loin de se retirer, il serra entre ses lèvres la vulve parfumée et aspira le liquide amoureux qui s’en échappait. Lui-même était arrivé au dernier degré du plaisir et, sentant le spasme suprême arrivé chez son amie, il s’abandonna à son tour et remplit la bouche de la gentille femme de son sperme brûlant. Germaine, qui adorait la blanche liqueur d’amour, se gardait bien de desserrer les lèvres ; serrant la verge de la main pour arrêter l’élan du sperme chaud, elle ne le laissa s’échapper qu’un peu à la fois, prolongeant ainsi la jouissance de son ami, et elle l’avala par petites gorgées sans en perdre une seule goutte.

S’ils furent heureux tous les deux de cette aventure et de la délirante volupté qu’ils venaient ressentir dans les bras l’un de l’autre, il serait superflu de le dire : Germaine, enchantée de posséder un amant si gentil, le couvrit de baisers et de tendres caresses. Elle déshabilla Claude et le mit à nu pour jouir de la vue de ce corps svelte et charmant. De son côté, Claude lui retira sa chemise : il put à son aise admirer la beauté de Germaine, dont l’admirable toison brune, épaisse et frisée, faisait ressortir la peau blanche et veloutée. Sa superbe chevelure brune lui venait au bas des reins, et l’éclat de ses beaux yeux noirs, ses dents éblouissantes, les vives couleurs que venait de lui donner la jouissance, toutes ces beautés offertes aux yeux ravis de Claude l’excitèrent au point de faire renaître bien vite sa virilité émoussée momentanément par l’extrême et lancinante jouissance qu’il venait d’éprouver sous la minette savante et prolongée de son amie.

La jeune femme, ravie de cette renaissance si prompte qui était le plus bel éloge de ses charmes, s’offrit de nouveau à son amant, mettant tout d’elle à sa disposition et lui donnant au choix sa ravissante conque d’amour ou l’étroit réduit caché entre ses fesses fermes et rebondies. Claude voulut d’abord explorer ce petit trou, car c’était chose nouvelle pour lui. Germaine lui expliqua la bonne manière et, se retournant, elle se mit à genoux, le corps penché en avant, la tête dans l’oreiller, écartant les cuisses et présentant le plus joli cul que l’on puisse voir. Claude, à genoux derrière elle, admira et caressa ces belles fesses. Il humecta de salive le petit orifice ainsi que son gland, de manière à faciliter la pénétration, présenta ce dernier à l’étroite porte, écartant un peu les fesses de ses deux mains, poussa lentement et vit son membre pénétrer doucement, dilatant l’anus, et disparaître bientôt jusqu’aux poils dans l’étroit couloir. Germaine remuant alors le cul avec adresse par un léger mouvement de va-et-vient fit sortir un peu et rentrer dans son logement le membre de Claude qui, serré dans le muscle anal comme dans un étau, ne tarda pas à jouir à nouveau, lançant dans les entrailles de son amie un nouveau déluge de sa liqueur d’amour par jets saccadés, l’anus empêchant par sa force constrictive la liqueur de s’épancher d’un seul coup. Aussi le jeune homme éprouva-t-il la plus exquise volupté que partagea du reste Germaine en s’aidant de la main pour caresser son bouton d’amour.

Claude remercia gentiment son amie de sa complaisance. Ce ne fut que bien plus tard qu’il regagna sa chambre, et il ne le fit qu’après avoir encore une fois joui de la jeune femme. Cette fois, il la posséda comme l’avait fait Jean le cocher, et sa verge, logée dans le vagin de Germaine, y fit une dernière et copieuse libation. Étendu sur le corps nu de sa jolie maîtresse, bouche à bouche, étroitement enlacés, ils goûtèrent encore les suprêmes délices.

Claude, qui avait pris goût à ces jolis jeux d’amour, voulut y revenir souvent. Il s’amusait de la jolie bonne, la taquinait à tous moments, voulait jouir d’elle en plein jour dans les appartements où il la rencontrait, lui jouant même les tours les plus perfides.

C’est ainsi que trouvant un jour Germaine accoudée à une croisée du premier étage, causant avec Claire et sa jeune sœur qui se trouvaient au jardin, il lui prit l’idée saugrenue de la posséder ainsi. Avant qu’elle ait eu le temps de s’en apercevoir, il avait baissé sur ses reins la fenêtre à tabatière et descendu le store. Puis, retroussant ses jupes, et profitant de l’impossibilité absolue où elle était de bouger, il enfonça par derrière son membre dans le vagin, en même temps qu’avec la main passée sous son ventre, il atteignait le clitoris et la branlait. Au bout d’un moment, naturellement, Germaine, ainsi prise en levrette, et malgré le dépit que lui causait cette agression inopportune, entrait en jouissance et tortillait le cul, et Claude entendait les éclats de rire bruyants des deux jeunes filles étonnées du bégaiement de leur bonne, de sa rougeur, de ses yeux blancs, de son air embarrassé et malheureux et des mouvements nerveux provoqués sur sa figure par la jouissance.

Les innocentes fillettes étaient bien loin de se douter de la cause réelle de cet état qui les amusait et qu’elles attribuaient au saisissement provoqué par la chute de la tabatière.



CHAPITRE VI

INITIATION D’UNE FILLETTE


Cétait surtout vers la femme que par ses goûts Germaine se sentait attirée. Claire avec tout son charme lui avait fait une vive impression, mais la sévère chasteté de la jeune fille lui en imposait et, un jour qu’elle avait voulu être familière avec sa maîtresse, lui prenant la taille, celle-ci l’avait froidement remise à sa place. Elle avait dû forcément renoncer à l’amie de Claude, et son attention s’était portée peu à peu sur sa jeune sœur.

Marguerite, dont nous n’avons encore que peu parlé, était une ravissante fillette de treize ans, aussi brune que sa grande sœur était blonde, aux beaux cheveux soyeux et parfumés, naturellement ondulés, qui lui tombaient sur les épaules, faisant ressortir, par cette brune auréole, la blancheur et la finesse de son gracieux visage d’enfant aux grands yeux bruns, pleins de vivacité et d’intelligence, à la bouche toute vermeille et d’un dessin virginal, aux oreilles petites et à l’ourlet délicat.

Sa taille était charmante et bien prise dans sa robe de fillette s’arrêtant aux genoux, laissant voir la broderie finement découpée de son pantalon, dont la blancheur ressortait sur les bas noirs, moulant des mollets de très belle apparence en même temps que d’un dessin exquis.

Au demeurant, rieuse et gaie, toujours courant ou sautant, adorant le cerceau et la corde ; très gamine et absolument innocente, elle était, comme on dit vulgairement, gentille à croquer. Chérie de tous, c’était à qui ferait une caresse sur ses cheveux soyeux ou déposerait un baiser sur ses joues rosées.

Germaine était naturellement plus familière avec la fillette qu’avec sa grande sœur, Marguerite n’étant pas farouche et se laissant volontiers cajoler par la jeune bonne qu’elle avait adoptée pour amie ; ses fonctions de femme de chambre favorisaient d’ailleurs cette intimité. Le soir venu, il est vrai, elle ne déshabillait point la fillette qui était en état de le faire elle-même, mais elle avait l’habitude de défaire la longue série de boutons de ses chaussures. Pour cela, Marguerite s’asseyait sur le bord de son petit lit, tandis que la bonne, accroupie à ses pieds, se livrait à cette opération. Or, il arrivait souvent que la petite fille se renversait sur le dos en riant et retirait ses pieds des mains de Germaine. Dans ce jeu, sa robe courte se relevait, et Germaine, dont les yeux étaient juste à la hauteur du lit, plongeait en plein dans les dessous de Marguerite. Elle suivait, depuis les genoux jusqu’aux hanches, les cuisses charnues de la petite fille, enfermées dans le pantalon blanc, serré aux genoux par un poignet de dentelle, le tissu fin et un peu collant laissant transparaître la couleur rosée de la peau. Elle coulait son regard luxurieux entre les cuisses de l’enfant, cherchant l’endroit mystérieux et intime du sexe, et se grisant des chauds effluves et des senteurs féminines se dégageant de ces dessous. Parfois la fillette avait un pantalon fermé ; mais le charme n’en était pas moins puissant pour elle, la tension du linge collé à la chair dessinant rigoureusement les formes charmantes de l’enfant, les cuisses charnues, le ventre ; mais, habituellement, elle avait un pantalon ouvert. Alors Germaine, très émue, dévorait des yeux ces dessous, cherchant à entrevoir dans les brusques mouvements de Marguerite ce sexe charmeur qui l’attirait irrésistiblement, voyant par intervalle, entre les cuisses, tout au fond, de petits coins de chair plus rouge, de forme allongée, la petite fente sexuelle encore dépourvue de tout duvet, semblable à une bouche toute rose sur laquelle elle aurait tant voulu coller ses lèvres avides de baisers.

Germaine, à la vérité, s’efforça loyalement de résister, non certes par vertu, mais par crainte des conséquences. Quel effet une tentative un peu hardie eût-elle produit sur cette fillette innocente ? Ne risquait-elle pas que cela fût rapporté aussitôt à la mère et qu’elle ne fût honteusement congédiée ? N’a-t-on pas tout à craindre d’une enfant ? Elle redoutait vivement le retour du soir, connaissant la force de sa passion ; mais peu à peu elle se sentait céder à l’entraînement fatal, irrésistible. Pour prolonger le spectacle lubrique, elle chatouillait Marguerite, afin de lui faire faire plus de gambades et de satisfaire plus facilement ses regards libertins. Elle lui avait d’abord chatouillé les mollets, puis le dessous des genoux. Chaque jour elle s’enhardissait un peu, la caressant à la partie extérieure des cuisses, puis à la partie intérieure. Poussant enfin plus haut, elle atteignait la ceinture, pinçant le ventre, les hanches, les aines ; sa main effleurait parfois rapidement la partie intime, mais jamais elle n’avait osé s’y arrêter. La petite se tordait en riant, les jupes relevées par ses soubresauts.

Un soir, Marguerite s’aperçut que la figure de sa bonne était fort rouge et qu’elle regardait avidement sous ses jupes. En outre, ce même jour, Germaine, tout en ne chatouillant que les cuisses, avait effleuré plus souvent que de coutume et même avec une fréquence peu naturelle les parties sexuelles que sa main avait frôlées directement par la fente du pantalon.

Quand sa bonne fut partie, Marguerite demeura toute songeuse de cette brusque découverte. Trop innocente pour comprendre tout d’abord, elle se tortura l’esprit pour connaître la cause de l’émotion de Germaine ; mais les faits se présentaient maintenant à elle et l’éclairaient. Elle se rappelait que sa bonne, au sortir du bain, l’essuyait plus qu’il n’était nécessaire, à travers le peignoir, entre les cuisses et le bas-ventre, ce qui l’avait souvent embarrassée ; qu’elle tardait toujours à lui mettre le peignoir, après lui avoir retiré sa chemise ruisselante, lui demandant de se retourner alors que, toute nue, elle ne voulait se montrer que de dos, par pudeur ; qu’elle la faisait asseoir pour lui mettre ses bas et ses bottines avant même de lui avoir passé sa chemise ou son pantalon, entr’ouvrant constamment le peignoir comme par mégarde ; ou encore, quand elle la faisait aller à la balançoire, elle tenait toujours les yeux fixés sur ses dessous, lorsque la volée la ramenait au-dessus de sa bonne. Ces faits, qui n’avaient point alors attiré son attention, prenaient maintenant une signification précise par leur réunion. Elle finit par comprendre et se sentit rougir, un peu honteuse ; ses idées avaient toujours été si loin de cela ! Elle éprouva un sentiment très intense et indéfinissable. Ce n’était pas de la contrariété, non certes, cette découverte ne la fâchait pas ; c’était plutôt de l’étonnement et de la curiosité. Quel plaisir pouvait-on trouver à regarder cela ou même à le toucher ? On en était bien avancé ! Et elle trouvait sa bonne bien sotte.

Pourtant elle se sentit très émue et, après avoir hésité, elle s’assit sur un tabouret, devant une bougie, releva sa jupe et ses jupons et regarda longuement, par la fente de son pantalon, ses parties sexuelles reflétées dans une glace qu’elle tenait à la main. Elle les trouva d’une jolie couleur rouge. Puis elle se tâta, entr’ouvrant la fente dans laquelle elle passa son petit doigt et remarqua dans le haut un léger renflement. Après s’être fait ainsi quelques caresses, elle se décida à se coucher, mais dormit mal. Cela lui apparaissait si extraordinaire qu’elle ne pouvait encore le croire, et, dans sa curiosité, elle imagina un stratagème qui devait la fixer dès le lendemain.

Le lendemain, en effet, ne sachant attendre jusqu’au soir, elle appela sa bonne, dans l’après-midi, pour changer ses chaussures, prétextant un mal au pied. Germaine s’exécutait, regardant par habitude les dessous de la fillette, lorsqu’elle s’aperçut, très étonnée, qu’elle n’avait pas de pantalon. Elle se renversait en arrière pour jouer, relevant comme par mégarde ses jupes plus haut que de coutume, presque en haut des cuisses, en maintenant celles-ci écartées. Marguerite, très rouge de son audace, regardait à la dérobée la contenance de sa bonne ; sa curiosité, éveillée au plus haut point, était mêlée d’un certain sentiment de plaisir.

Germaine, subitement pâlie et un peu gênée, regardait fixement le corps de la fillette. Son sang lui refluait au cœur. Cette ravissante nudité d’enfant, offerte à ses regards, en pleine lumière du jour, la fascinait et la grisait ; son désir de palper cette chair si blanche et veloutée, de caresser cette mignonne fente rose et affriolante était intense ; la tentation était trop forte, elle sentait qu’elle allait jouer son va-tout. Elle chatouilla les jambes et les cuisses de l’enfant, comme d’habitude, pour se donner une contenance, puis tout à coup, vaincue, elle porta la main sur les parties sexuelles et l’y laissa sans bouger. Marguerite, intriguée au plus haut point de ce qu’allait faire sa bonne, resta renversée sur le lit, le cœur lui battant fort ; elle sentait les doigts tremblants de sa bonne se maintenir sur sa fente, à laquelle ils faisaient de timides caresses. Un instant se passa qui lui parut un siècle. Germaine observait la fillette. L’enfant ne disait toujours rien, ne cherchant pas à se défendre, et semblant autoriser, par son attitude passive, les entreprises de la femme de chambre. Celle-ci reprit courage et commença à la caresser plus vivement, et très excitée, perdant toute prudence et voulant en avoir le cœur net, glissa son doigt dans la fente et gagna le petit bouton raidi qu’elle se mit à caresser. Marguerite se laissa faire comme hypnotisée, semblant ne pas se douter de ce qu’on faisait sur elle. Germaine la branla alors plus activement et sentit bientôt le petit corps se trémousser entre ses mains : les cuisses de la fillette se serrèrent nerveusement et, la respiration plus rapide, le teint animé, elle se cambra sous cette sensation nouvelle, cherchant maintenant, comme malgré elle, à se dérober et à ramener ses jupes sur ses jambes. Mais la bonne continuait obstinément ses rapides caresses ; elle sentit une volupté encore inconnue l’envahir toute et, enfin vaincue, elle s’abandonna entre les bras de la jeune femme, écartant d’elle-même inconsciemment les cuisses et s’offrant toute. Germaine releva alors les jupes sur sa poitrine et regarda avidement ce ravissant corps d’enfant, ce petit ventre poli et blanc, où ne se voyait pas encore l’ombre de poils, et où le sillage des veines bleues se montrait sous la peau, et cette petite fente si mignonne, maintenant toute rouge.

Enfin, n’y tenant plus, elle se précipita comme une folle sur le sexe de la petite fille, le baisant, le prenant goulûment entre ses lèvres pour le sucer. Il s’en dégageait une légère odeur très particulière, très excitante. Le petit clitoris se montrait gonflé entre les lèvres, elle s’y acharna, le titillant, le léchant fortement de toute la longueur de la langue. L’enfant se tordit sous l’étreinte luxurieuse, lui serra la tête entre ses cuisses et se cambra en arrière, les poings serrés, le corps raidi, le souffle haletant ; elle était arrivée au dernier spasme, et mouillant la bouche de Germaine, elle se laissa retomber vaincue par cette première et extraordinaire sensation de plaisir.

Cette grande surexcitation tombée, la bonne s’attendait chez la petite fille à une scène de désolation et de larmes. À son grand étonnement, il n’en fut rien. Marguerite était trop jeune encore et trop innocente pour bien comprendre ce qu’on venait de faire sur son petit corps de vierge. Ce qu’elle trouvait le plus extraordinaire, c’est que sa bonne eût porté sa bouche à cet endroit de son corps. Elle se disait que c’était vilain de faire cela, et le sentiment qui domina fut la honte. Toute rouge, la figure entre les mains, sa petite robe rabattue chastement et serrée entre les jambes, elle resta longtemps ainsi sans oser regarder Germaine et sans prononcer une parole.

Dégrisée maintenant de son côté, la bonne sentit tout le danger de la situation, sa position menacée et peut-être même de plus graves ennuis. Il n’y avait qu’un parti à prendre : réparer l’impression produite en se faisant une amie de l’enfant. Aussitôt elle souleva la fillette, prit entre ses mains sa ravissante tête de brunette et couvrit de baisers passionnés ses joues chaudes, ses yeux baissés, sa bouche humide et douce comme du satin, lui parlant tout bas et tâchant de la faire sourire.

— Si tu savais comme je t’aime bien, ma petite Marguerite, comme tu es jolie, comme ton petit corps est charmant et fait pour attirer les caresses.

— Oh ! Germaine, je suis trop honteuse, je n’oserai plus te regarder.

— Petite folle, va ! ce n’est pas si extraordinaire que cela. Ne t’ai-je pas vue toute nue bien souvent ? Et comme tu es ma gentille petite amie que j’aime tout plein, j’ai voulu te caresser bien doucement pour te faire plaisir.

— C’est vrai, cela, mais pourquoi à cet endroit ? J’en suis si étonnée. On m’avait toujours dit qu’on ne devait pas lever ses jupons, et si maman me fait parfois porter des pantalons fermés, c’est bien sûr pour qu’on ne puisse pas voir mon… ce que tu sais bien.

— Oui, chérie, mais maintenant qu’on l’a vu, ton petit cul n’est pas perdu pour cela.

— Je ne savais pas qu’on pouvait faire des choses aussi sales que cela.

— Ce n’est pas sale du tout.

— Oh ! Germaine, mettre sa bouche à un endroit par où…

— Par où l’on fait pipi, mais oui ! C’est un endroit si gentil, et cela ne tire pas à conséquence, du moment que personne ne le sait. Et puis, cela fait tant de plaisir, tu le sais bien, petite gamine ; crois-tu que je ne l’ai pas vu, tout à l’heure, quand tu gigotais dans mes bras, en poussant de petits cris de bonheur ?

— Oh, Germaine !

— Tu te tordais de jouissance, tu serrais ma tête entre tes petites cuisses, au risque de m’étouffer.

— Germaine !

— Et quand cela a été fini, tu t’es renversée en poussant un cri, et j’ai senti ma bouche toute mouillée par toi.

— Oh !

Et retirant les mains dont l’enfant se cachait la figure, elle l’embrassa avec une douceur infinie sur la bouche, et la regardant tout près, les yeux dans les yeux, elle lui dit tout bas :

— Dis-moi, ma petite chérie, est-ce que tu n’as pas ressenti du plaisir ?

La petite fille encore toute rougissante ne put s’empêcher de sourire à cette question si intime ; elle regarda sa bonne d’un air qui n’avait rien de courroucé et, après un peu d’hésitation, elle répondit tout bas en se penchant à son oreille :

— Si !

— Beaucoup ? Cela te faisait du bien, dis ?

— Oh oui ! c’était bon !

Et elle regardait Germaine, la figure rassérénée, reconnaissante au fond du plaisir intense et si nouveau que celle-ci venait de lui procurer et de la grande découverte qu’elle venait de faire, et dont elle sentait confusément qu’elle retirerait à l’avenir d’autres voluptés.

Germaine, tout en continuant à l’embrasser tendrement et à la cajoler, glissa tout doucement sa main dans les dessous de l’enfant, montant insensiblement entre les jambes et atteignant la petite fente sexuelle qu’elle sentit encore toute humide.

— Veux-tu, petite chérie, me prouver que tu m’aimes bien et que tu n’es pas fâchée de ce que je viens de t’apprendre ? Laisse-moi caresser encore une fois ta gentille petite fente et te faire jouir une fois de plus. Veux-tu, mignonne ?

Marguerite la regarda, rougissant à nouveau, un moment hésitante, puis entoura le cou de sa bonne, l’embrassa à son tour, et elle lui glissa à l’oreille :

— Oui, je veux bien !

Germaine recommença à caresser la petite fille. Marguerite, de nouveau émue, s’abandonnait en se serrant contre sa bonne. Dès qu’elle sentit le branlement agile du doigt sur son clitoris déjà excité, elle eut un mouvement nerveux de tout le corps et respira plus bruyamment. Bientôt ses cuisses se serrèrent nerveusement, elle étreignit sa bonne de ses petits bras et son corps se cambra. Germaine, penchée sur elle, la regardait dans le fond des yeux avec avidité, cherchant à surprendre le progrès de la jouissance chez l’enfant. Palpitante elle-même à la vue du plaisir de la gentille fillette, elle buvait son souffle haletant, essuyait de la langue l’humidité qui s’écoulait de ses lèvres. Les sens surexcités au plus haut point par la luxure de ce spectacle, elle serrait les cuisses avec rage, sentant bien qu’elle ne pourrait bientôt plus s’empêcher de jouir.

Elle branla plus vivement le petit clitoris raidi et vit les yeux de Marguerite changer, la pupille se porter en haut, mais la petite baissa aussitôt les paupières, par pudeur instinctive du spasme final qu’elle sentait arriver et qui la secoua toute, en lui arrachant des cris de plaisir.

Germaine, en proie à un violent et irrésistible besoin de jouir à son tour, se laissa aller sur le lit et se troussa jusqu’au dessus des hanches devant la fillette surprise et curieuse de voir ce corps de femme ombragé de poils. La jeune femme se rendit à elle-même le plaisir qu’elle venait de procurer à Marguerite, qui observa avec la plus grande curiosité comment s’y prenait sa bonne pour se faire jouir, et suivit passionnément toutes les phases de la jouissance de la voluptueuse femme de chambre.



CHAPITRE VII

UNE VERTU AUX ABOIS


Chassez le naturel, il revient au galop, a dit le poète. Cela est surtout vrai lorsque ce naturel revêt toute la fougue et l’impétuosité de la jeunesse et de la passion. Certes, Claude était bien sincère lors de sa réconciliation avec Claire, mais il l’était tout autant lorsqu’il cédait aux emportements irrésistibles de la chair. Ses amours faciles avec la jolie femme de chambre ne pouvaient atténuer sa passion pour Claire ; bien au contraire, ces jouissances pimentées tenaient ses sens toujours en éveil et contribuaient à lui donner l’obsédante idée de posséder le corps virginal de sa ravissante amie. Depuis la scène de la chambre à laquelle il n’avait plus été fait allusion, le jeune homme n’avait fait aucune tentative de nature à troubler la jeune fille, mais c’était surtout parce que les circonstances ne s’y étaient pas montrées favorables, ainsi que l’avenir ne devait pas tarder à le prouver.

Claude se défiait de la résistance immédiate que la jeune fille devait faire à toute tentative de ce genre. En se dégageant aussitôt des étreintes amoureuses de son ami, elle rendait toute attaque inutile. Ce qu’il voulait surtout, c’était surprendre ses sens, arriver à lui faire percevoir la sensation de la jouissance sensuelle. Pour cela, il fallait que ses tentatives eussent lieu dans des circonstances où toute résistance fût rendue impossible pour Claire, comme cela s’était déjà produit une fois dans un instant trop court. Mais il faut reconnaître que de telles circonstances devaient être extrêmement rares et bien difficiles à faire naître. Pourtant sa bonne étoile voulut qu’il s’en présentât une à quelque temps de là.

À la fin de juin, une lettre vint annoncer au château le retour de M. et Mme de Messange, qui avaient été se retremper un peu dans la vie de Paris, comme ils le faisaient chaque année à l’époque du Grand Prix. On décida aussitôt d’aller les chercher tous ensemble à la gare de Verneuil. La voisine, Mme d’Estange, voulut être de la partie avec sa victoria découverte. Mais à peine s’était-on mis en route que la pluie tomba avec violence et tout le monde dut se réfugier dans la calèche des Messange. Le vieux carrosse ne pouvant suffire à un tel honneur, il fallut serrer les rangs et se tasser tant bien que mal.

Claude, par espièglerie, assit Claire sur ses genoux, la tenant par la taille pour l’empêcher de se retirer. Cette position, peu seyante pour une jeune fille de son âge, fit rire tout le monde, mais comme cela augmentait la place des autres, on ne protesta pas, et Claire elle-même se résigna.

La pluie cessa bientôt, mais le ciel restait couvert de nuages, et une demi-obscurité régnait dans la voiture. On ne parlait pas, chacun était sous l’influence douce et mélancolique de ce soir d’été.

Une impression d’une nature toute différente avait saisi notre amoureux, l’envahissant tout entier et le faisant vibrer jusqu’au plus profond de son être. Sa ravissante amie était là sur ses genoux, il était tout imprégné de l’odeur de sa belle chevelure blonde répandue sur ses épaules et dans laquelle il fourrait goulûment son nez. Il sentait sa respiration frôler son visage lorsqu’elle se détournait un peu de son côté et il percevait la chaleur qui se dégageait de ce corps charmant et jeune. Dissimulées par le manteau, ses mains tremblantes caressaient fiévreusement la poitrine de Claire. On eût dit que son trouble s’était communiqué à la jeune fille, dont il sentait le mouvement rapide des seins et la respiration un peu oppressée. La pauvrette avait-elle le pressentiment qu’elle était à la merci de Claude et qu’elle ne pouvait se défendre contre certaines caresses qui effarouchaient sa pudeur !…

Claude, lui, avait eu tout de suite cette perception et, fou de désir, il se livrait aux caresses les plus intimes. Sa main droite, glissée frauduleusement sous son gentil fardeau, avait trouvé bien vite l’ouverture de la légère robe d’été et celle du jupon de satinette située aussi par derrière, et il tâtait avec anxiété pour savoir si le pantalon était ouvert ou fermé. Il finit par en trouver l’ouverture, dans laquelle il passa toute la main, et à travers le fin tissu de la chemise, il sentit le contact chaud des parties sexuelles de la jeune fille.

Claire, dès le premier instant, s’était sentie perdue. Que faire ? Comment empêcher les tentatives de Claude ? Elle savait bien que toute protestation de sa part eût appelé l’attention des personnes assises auprès d’elle, et l’idée qu’elles pouvaient s’apercevoir de ce qui se passait la faisait mourir de honte. Elle sentait Claude qui tirait à lui la chemise et, glissant sa main entre ses cuisses maintenant nues, avait atteint son sexe. La pauvrette implora à son oreille :

— Je t’en supplie ! je t’aimerai tant si tu veux bien retirer ta main !

En même temps elle essaya de résister, serrant les cuisses avec toute l’énergie dont elle était capable, emprisonnant ainsi la main du jeune homme. Mais les parties amoureuses de la jeune fille étaient toutes mouillées par l’émotion intense qu’elle ressentait, et malgré sa résistance opiniâtre, Claude put glisser son doigt entre les lèvres de la fente et gagner le devant où il sentit le bouton gros et durci. Alors il lui prodigua des caresses d’une infinie douceur, le titillant, puis revenant explorer la vulve pour retourner encore à l’amoureux bouton qu’il sentit vibrer sous son doigt. Et il prolongea cette délicieuse caresse, tantôt plus douce, tantôt branlant plus vivement la jeune fille dont il sentait maintenant les soubresauts nerveux, la respiration saccadée, tandis que ses mains s’accrochaient aux coussins de la voiture. Claire avait cessé de se défendre. Par intervalles, ses cuisses se serraient nerveusement puis s’écartaient largement, favorisant ainsi sans le vouloir l’action de Claude. Elle était en proie à une émotion inexprimable. Notre amoureux voyait bien à tous ces signes que son gentil travail était loin de laisser son amie indifférente et qu’elle commençait enfin, pour la première fois, à être dominée par la sensation du plaisir sensuel. Cette constatation l’excita encore plus, il redoubla ses caresses sur la vulve toute mouillée et branla avec rage le petit clitoris dressé en avant. Ce jeu ne pouvait se prolonger longtemps impunément : il sentit tout à coup sa main mouillée par un liquide chaud, tandis que Claire défaillante se laissait aller sur lui, s’appuyant sur le côté de la voiture. Cet incident passa inaperçu, sauf de Marguerite placée à côté de sa sœur. Du coin de l’œil, la fillette avait suivi toute la scène et comprenait très bien l’action de Claude, mais elle ne souffla mot. Quelques instants après, on était arrivé au but du voyage.

Le soir, rentrée dans sa chambre, Claire n’était point encore remise de cette surprise des sens qui avait produit sur elle un effet foudroyant. Un tempérament chaud comme le sien, tempérament de famille comme nous l’avons vu pour sa jeune sœur, devait ressentir très vivement le plaisir, et en effet sa jouissance avait été extrême.

Toutes ses idées en étaient brouillées ; elle ne savait plus où elle en était. Cette révélation était à la fois si brusque, si inattendue et surtout si émotionnante ! Elle se déshabilla lentement, toute songeuse, sentant bien qu’elle ne dormirait pas de toute la nuit. Elle voulait voir ce corps qui rendait fou son camarade d’enfance et, oubliant ses pudiques habitudes, elle laissa tomber l’un après l’autre tous les voiles qui la couvraient et, pour la première fois, se regarda nue dans la glace.

Belle ? oh oui, elle était belle ! elle le voyait avec un sentiment de plaisir indéfinissable. Elle parcourut avidement des yeux et de la main ses seins fermes d’une forme délicieuse, ses hanches hardiment dessinées faisant ressortir la finesse et l’élégance de la taille, ses cuisses charnues à la peau si douce, son ventre d’un dessin si pur. Ses yeux charmés ne se détournèrent même pas des petits poils dorés tout frisottants qui voilaient imparfaitement les ravissantes lèvres toutes roses du mignon logis d’amour… Bien qu’elle se sentît rougir, elle voulut tout voir ! elle se regarda aussi de dos, admira sa taille cambrée et son joli petit cul aux fesses fermes et rebondies, à la peau d’une blancheur éblouissante, avec une nuance rosée à leur sommet comme à ses joues. Puis, à l’aide d’une glace à main, elle osa regarder de plus près sa petite grotte d’amour, écartant légèrement les mignonnes lèvres qui en dissimulaient l’entrée, afin de mieux connaître son réduit tout intime.

Elle se demanda si elle n’était pas le jouet d’un songe, si ce qui venait de se passer était bien réel, si cette jouissance si vive qu’elle avait ressentie n’était pas le produit d’une imagination surexcitée. Comment le savoir ? Ah ! oui, mais elle n’oserait jamais… et elle s’éloigna de la glace pour se coucher, mais invinciblement elle y revint, et involontairement aussi sa main se porta entre ses cuisses où, toute confuse, elle renouvela les caresses qu’elle avait senti faire par celle de Claude. C’était vrai pourtant, elle sentait la même impression agréable !… elle imprima à sa main un mouvement plus rapide et concentra ses caresses à la partie supérieure, à l’endroit où elle ressentait plus vivement le plaisir. C’était bien le même vertige, la même sensation délicieuse qui la saisissait toute. La gentille Claire fit tant et si bien, dans son désir de connaître, qu’elle tomba défaillante dans un fauteuil, le corps tendu par un spasme si vif qu’il lui fit pousser des cris de plaisir, tandis qu’elle sentait sa main toute mouillée.

Les jours qui suivirent, elle se tint dans une réserve discrète vis-à-vis de son ami, qu’elle chercha à éviter. Claude vit bien qu’elle n’était pas réellement fâchée ; c’était plutôt une impression de honte qui dominait en elle. Comme par un accord tacite, il ne fut pas question entre eux de la scène de la voiture. Claude ne voulait rien brusquer, enchanté qu’il était du grand progrès qu’il avait accompli en faisant connaître le plaisir des sens à son amie.



CHAPITRE VIII

FILLETTE PRÉCOCE
PENSIONNAT DE JEUNES FILLES


Marguerite avait largement profité des leçons de sa bonne, la graine était tombée dans un terrain favorable ; elle était devenue la petite fille la plus passionnée qu’on pût imaginer. Bientôt Germaine n’avait plus suffi à ses agaceries, c’était sur Claude maintenant qu’elle jetait son dévolu. La scène si lubrique de la voiture lui était restée présente à la mémoire ; elle n’en avait parlé ni à sa sœur, ni à sa bonne, brûlant du désir d’avoir pour elle les caresses du joli garçon. Le sexe de l’homme piquait sa curiosité ; elle voulait connaître ce membre dont lui avait parlé Germaine et surtout le voir de près et pouvoir le toucher à son aise. La petite gamine était rusée, elle imagina de mettre à profit les leçons de gymnastique que lui donnait Claude, pour arriver à son but. Le gymnase était aménagé dans une grande salle du premier étage, à l’extrémité du château. Claude appelait la fillette quand il avait un moment de liberté, et ces leçons assez courtes se passaient le plus souvent sans témoin.

Dans son désir de réussir, elle n’épargna rien pour exciter le jeune homme. Contrairement à l’ordre de sa mère, elle n’allait plus revêtir le pantalon fermé. Debout, les pieds passés dans les anneaux qu’il tenait sous elle, elle écartait les jambes le plus qu’elle pouvait, laissant le jeune homme tout troublé par la vue de ces dessous de fillette. Le regard lascif qu’il glissait entre ses cuisses n’était même pas arrêté par l’étoffe du pantalon, ouvert par cette position et dévoilant les parties intimes qu’il avait pour mission de dérober aux regards indiscrets.

Ou bien encore elle prenait les anneaux entre ses mains pour faire un tour complet, mais s’arrêtait la tête en bas et les pieds en l’air. Robe et jupon, tout tombait lui couvrant la figure, tandis que ses jambes, ses cuisses et son ventre étaient complètement découverts. Dans cette position même, elle écartait encore les jambes pour permettre à Claude de voir par la fente du pantalon une autre gentille petite fente qu’elle savait bien qu’il serait avide de contempler, surtout en se croyant à l’abri des regards indiscrets.

Elle faisait de même au trapèze où elle se suspendait par les jarrets, renversée la tête en bas, et à l’échelle de corde, qu’il tenait du bas, tandis qu’elle se trémoussait au-dessus de lui, cherchant à encapuchonner sa tête sous ses jupes.

Claude n’aurait pas été lui-même s’il n’avait pas été ému par ces agaceries qu’il avait bien dû finir par remarquer. La fillette, nous l’avons dit, était des plus gentilles, jolie à ravir avec ses fins cheveux noirs ondulant gracieusement sur ses épaules. La crainte seule des indiscrétions de l’enfant le faisait hésiter.

Marguerite voyait bien ses yeux brillants de désirs, et le trouble qui faisait trembler sa voix et le rendait tout drôle pendant leurs séances de gymnastique, et elle se dépitait de ne pas le voir s’enhardir.

Se souvenant du moyen qui lui avait si bien réussi avec sa bonne, elle résolut de brusquer les événements. Un jour elle demanda à s’absenter quelques minutes au milieu de la leçon : Claude pensa qu’il s’agissait d’un besoin naturel. Quand elle revint, elle était un peu rouge et gênée ; elle remonta aux anneaux dans lesquels elle engagea ses jambes, puis, recommandant au jeune homme de bien la surveiller dans cet exercice nouveau, elle se rejeta la tête en bas, suspendue par les jarrets.

Le spectacle que vit Claude l’émotionna au plus haut point : les jupes retombaient, laissant toutes les parties intimes complètement nues, depuis les bas noirs arrêtés au-dessus du genou par de simples jarretières, jusqu’à la taille. On ne pouvait rien rêver de plus joli que le corps de la brune fillette : ces cuisses potelées d’une blancheur immaculée et d’un contour exquis ; ce petit ventre dont la peau plus fine et plus veloutée que celle d’une pêche et d’une transparence admirable laissait voir les veines bleues courant en tous sens sous sa surface ; ces mignonnes fesses fermes et déjà grassouillettes entre l’écartement desquelles se voyait un microscopique petit trou rose aux plis très fins, l’ensemble faisant le plus gracieux petit cul qui se puisse voir ; et entre les cuisses ces deux mignonnes petites lèvres aussi rouges que des cerises et d’une forme délicieuse, cachant dans leur sein l’amoureux petit organe du plaisir appelant le baiser. Ainsi, la chaude petite gamine était sortie pour retirer le pantalon qu’elle portait au début de la leçon ! C’en était trop pour la vertu du professeur. Pris d’un désir irrésistible, Claude se jeta comme un fou sur le corps de la petite fille qu’il porta sur un sofa et colla ses lèvres entre les cuisses, à cet endroit troublant du sexe, la baisant, la suçant, passant sa langue dans toute la longueur de la petite fente et branlant son clitoris tout raidi, jusqu’à ce que l’enfant, qui s’agitait nerveusement et se cambrait sous son étreinte luxurieuse, arrivât enfin à la minute suprême de la jouissance et demeurât toute pâmée.

Claude était à peine remis de son émotion que Marguerite, un peu gênée, lui demanda tout bas de bien vouloir lui laisser voir son sexe à son tour. Comme il hésitait à répondre à cette demande imprévue, la précoce fillette s’installa entre ses jambes et se mit en devoir de faire sauter les boutons de sa culotte. Elle arriva non sans peine à en faire sortir le membre raidi.

Alors elle s’extasia devant cette chose nouvelle pour elle, prenant les testicules et les roulant dans ses mains, caressant tout le membre qui se dressait sous ses petits doigts avec des soubresauts nerveux. Elle en découvrait et recouvrait la tête rubiconde, s’étonnant de sa grosseur et des veines qui se gonflaient sous sa surface ; elle finit par le prendre de ses deux mains à la fois, lui donnant un mouvement de va-et-vient. Cet exercice fut la cause d’une petite mésaventure à laquelle elle était loin de s’attendre : lorsque le liquide amoureux de Claude jaillit, elle en reçut un jet en pleine figure.

Le jeune homme demeura fort ennuyé de l’aventure dont il redoutait les conséquences ; aussi se félicita-t-il de ce que, quelques semaines après, Marguerite fut mise en pension à Orléans, ses parents l’y envoyant pour terminer son éducation.

La fillette transporta naturellement dans ce nouveau milieu ses précoces habitudes de jouissance qui trouvèrent un élément favorable dans la personne de ses petites compagnes. En classe, au dortoir, dans les cabinets, elle trouvait le moyen de se livrer à ses plaisirs, soit seule, soit avec des petites filles qui, un peu effarouchées au début, ne tardaient pas à y prendre un goût singulier et à s’y livrer de tout cœur.

Son plus grand plaisir était de se faufiler pendant la classe sous les tables servant de bureaux aux élèves. Là, elle se glissait entre les jambes d’une fillette qui lui plaisait, relevait ses jupes et, par la fente du pantalon, caressait ses parties sexuelles auxquelles elle faisait quelquefois minette. La pauvrette n’osait résister de peur d’attirer l’attention de la maîtresse.

C’est ainsi qu’un jour une ravissante blondinette de treize ans, la petite Jeanne, qui était complètement innocente, la vit opérer sur sa voisine immédiate et en ressentit une émotion extrême. Jeanne, occupée à écrire, s’aperçut que le banc sur lequel elle était assise éprouvait un balancement qui la dérangeait ; en se retournant, pour en chercher la cause, elle fut surprise de l’attitude de sa voisine de droite.

La fillette s’agitait sur son banc avec des soubresauts nerveux ; sa respiration était agitée et sifflante, et sa figure rouge jusqu’à la racine des cheveux ; ses lèvres roses étaient mouillées et ses beaux yeux noirs, également humides, trahissaient une indéfinissable expression de plaisir : une sorte d’extase semblait se dégager de tout son être. Toutes les fillettes qui l’entouraient et qui ne perdaient rien de cette scène, souriaient entre elles en se lançant des regards d’intelligence, mais de manière à ne point attirer l’attention de la maîtresse ; elles semblaient éprouver un malin plaisir à ce spectacle, sans pour cela s’en étonner beaucoup. La petite Jeanne intriguée se pencha pour regarder sous la table. Ce que vit l’innocente fillette lui causa une émotion extraordinaire ; Marguerite était accroupie sous la table, assise sur les talons, les jambes écartées. Dans cette position, sa robe courte ne cachait plus son corps, et par la fente du pantalon se voyaient les parties sexuelles. Marguerite maintenait relevés aussi haut que possible, avec sa main gauche, la robe et le jupon de la voisine de Jeanne, tandis que sa main droite, passée entre les cuisses, était animée d’un léger mouvement et semblait prodiguer des caresses très douces à une chose que Jeanne comprit fort bien, ce qui la fit beaucoup rougir. Cette scène érotique, qui, tout en expliquant à Jeanne l’émotion de sa voisine, la plongeait dans un étonnement voisin de la stupeur, durait depuis un certain temps, lorsque tout à coup Marguerite enfonça sa petite tête entre les cuisses de la fillette en laissant retomber les jupes sur elle, ce qui ne permit plus de la voir. Jeanne leva les yeux sur sa voisine. Le brusque mouvement de Marguerite l’avait plongée dans un trouble inexprimable : sa respiration devint plus saccadée, ses yeux se dilatèrent de plaisir, ses jambes se raidirent sous la table et se serrèrent involontairement, au risque d’étouffer la lascive enfant ; ses poings se serrèrent nerveusement ; tout son corps éprouva une volupté voisine de l’extase. À plusieurs reprises elle essaya de se dégager de l’étreinte luxurieuse, mais en vain. Enfin, un dernier spasme de volupté secoua le corps de la fillette qui se renversa un peu en arrière. Marguerite se retira par un brusque mouvement et passa rapidement sa manche sur le bas de sa figure comme si elle eût été mouillée ; puis, sans faire le moindre bruit, se servant de ses mains et de ses genoux, elle regagna sa place avec l’agilité d’une chatte.

Une émotion bien autrement intense était réservée à la petite Jeanne. Ce même soir, au dortoir, alors que tout le monde dormait et qu’elle seule était tenue éveillée par la scène lubrique qu’elle avait vue dans la journée et qui l’avait tant révolutionnée, elle vit venir à elle la brune Marguerite qui s’approcha de son lit, plaça sa petite tête câline et suppliante près de la sienne, et lui demanda de partager ses plaisirs.

Cette demande inattendue plongea la petite Jeanne dans un trouble inexplicable. Ce qu’elle avait vu lui avait causé une vive surexcitation, un sauvage désir ; une extrême curiosité la poussait invinciblement, Marguerite l’embrassait avec ardeur sur la bouche et déjà sa main experte se glissait sous la chemise et caressait le corps nu, cherchant les parties secrètes. La courageuse blondinette chercha bien encore à résister et à se soustraire à la luxurieuse étreinte, mais ce fut en vain, elle était matée. En un clin d’œil, Marguerite s’était étendue sur le lit près d’elle, mais en sens inverse, c’est-à-dire ses jambes sur l’oreiller et sa tête aux pieds. Rejetant les couvertures et relevant la chemise de Jeanne jusqu’à son cou, elle examina avec le plus vif plaisir, ce beau corps de vierge, pur de tout contact, et promena sa main caressante et libertine sur toutes ses parties, jusqu’en ses replis les plus cachés, lui causant une émotion intense. — Les deux fillettes étaient aussi émues l’une que l’autre. — Bientôt la petite Jeanne sentit la langue chaude et humide de Marguerite qu’elle promenait avec audace sur son ventre et sur la partie intérieure de ses cuisses, feignant de lui donner des baisers. Puis soudain, comme si elle eût rejeté une dernière honte, et après avoir tourné vers son amie ses yeux suppliants, Marguerite, toute rougissante, appliqua ses lèvres de feu sur les parties sexuelles de la petite fille qui se cabra sous cette délicieuse caresse, le corps renversé en arrière, les yeux fermés, se sentant envahie d’une véritable ivresse.

En ouvrant les yeux, la petite Jeanne fut surprise de trouver tout contre sa figure le corps nu de Marguerite, sa chemise étant remontée sur sa poitrine par suite des mouvements qu’elle avait faits. Ce corps était absolument ravissant. La blondinette regarda avidement ces cuisses potelées et ce ventre d’un contour exquis. Un très léger duvet noir en ombrageait la partie inférieure et tranchait sur la blancheur de la peau.

Entre les cuisses se voyaient les deux petites lèvres toutes rouges et tout humides qui dégageaient une odeur excitante. Cette vue, jointe à ce qu’elle ressentait sous la luxurieuse étreinte de Marguerite, acheva de faire perdre la tête à la petite Jeanne. Vaincue par la volupté, et comme prise de vertige, elle se jeta comme une folle sur le corps nu de Marguerite qu’elle serra dans ses bras au risque de l’étouffer et couvrit de baisers brûlants ces cuisses blanches, ce ventre et surtout cette petite fente vermeille qui s’entr’ouvrait sous son souffle. Elle lécha avec ardeur le clitoris tout rouge et tout gonflé. Tout le corps de Marguerite frémissait sous son étreinte ; haletante, elle s’agitait avec des soubresauts nerveux, se tordait de plaisir. Un dernier spasme d’une intense volupté, qui lui arracha un cri d’extase, secoua le corps de la brune fillette et une tiède rosée mouilla les lèvres de la petite Jeanne avant qu’elle ait eu le temps de se retirer. Elle aussi, au même moment, atteignait au dernier degré du plaisir, et elle retomba sur son oreiller, ivre de volupté.

Ces scènes se répétaient souvent et se variaient à l’infini. Marguerite fut une véritable initiatrice pour les gamines du pensionnat qui ne demandaient qu’à s’instruire dans ce joli jeu d’amour, et quand elle revint au château de Messange, aux vacances d’août, il n’y avait guère d’élèves de sa classe dont elle n’eût peloté le petit cul, branlé le clitoris et léché la fente dans une délicieuse minette.



CHAPITRE IX

L’AMOUR VAINQUEUR


La révélation soudaine du plaisir sexuel avait été un véritable événement pour la charmante amie de Claude. Une nature chaude et vibrante comme celle de Claire, pleine de toutes les ardeurs de la jeunesse comme de toutes les curiosités de la femme, ne pouvait point ne pas garder une vive impression de cette découverte si troublante.

La pauvre jeune fille en était toute désorientée ; elle ne pouvait arriver à se reprendre et s’en affligeait, car elle savait bien que dans cet état de désarroi moral si complet, elle était à la merci du jeune homme s’il se livrait sur elle à quelque nouvelle tentative. Son grand instinct de chasteté, toute sa vertu qui l’avait protégée jusque-là, se trouvaient impuissants contre le souvenir lancinant de la jouissance si vive éprouvée déjà à plusieurs reprises, car la jeune fille, dans l’amollissement de la volonté produit par le demi-sommeil, et même à d’autres moments de propos délibéré, n’avait pu s’empêcher de porter plus d’une fois la main à l’endroit si vivement excité par Claude. Ces caresses lui avaient chaque fois procuré une sensation de plaisir plus intense, développant de plus en plus l’instinct de la jouissance sexuelle qui se trouve, pour ainsi dire, à l’état latent dans les organes de la femme. La charmante jeune fille était dans un tel état de surexcitation sensuelle et morale qu’elle, si chaste et si pure, en était arrivée à désirer une nouvelle tentative de Claude. La main de l’homme, elle le sentait bien, et surtout celle de l’homme qu’elle aimait ardemment, devait lui donner une émotion et une volupté bien autrement intenses que les caresses inexpérimentées qu’elle pouvait se faire elle-même. Mais Claude se tenait maintenant sur la réserve, n’osant compromettre un premier succès en brusquant les choses ; et, quelle que fût l’intensité de son désir, elle serait morte de honte plutôt que d’exciter elle-même son ami à quelque nouvelle tentative.

Claude aussi se rendait bien compte de l’émotion croissante de la jeune fille, et, de son propre côté, la passion avait atteint un tel degré d’exaspération qu’il sentait bien que le dénouement ne pouvait plus être retardé et que la moindre circonstance devait le précipiter.

Ce fut le hasard, en effet, qui amena ce dénouement si ardemment désiré par les deux enfants et qu’aucun d’eux n’osait provoquer.

Un après-midi que Claire s’était retirée dans un petit pavillon bâti dans le parc pour fuir la chaleur du jour, s’abandonnant aux pensées qui l’obsédaient, elle s’était étendue nonchalamment sur un large sofa qui en constituait tout le mobilier ; elle allait certainement se livrer sur elle à quelques caresses solitaires, lorsqu’il arriva fortuitement à Claude d’y entrer de son côté pour s’y reposer. À cette apparition soudaine, tout le sang de la jeune fille lui reflua au cœur, elle comprit que le moment tant désiré et tant redouté à la fois était arrivé. Sa première pensée fut de fuir, mais à ce moment suprême, la passion se révéla si intense en elle que non seulement elle demeura, mais que, fermant les yeux, elle résolut de feindre de dormir, pour donner au jeune homme toute facilité de faire ce qu’elle désirait tant et qu’elle n’osait lui demander.

Une émotion intense faisait battre son cœur et rendait sa respiration haletante et entrecoupée ; étendue sur le dos, les paupières closes et le visage empourpré, elle simulait de son mieux le sommeil. En proie à la fois à une véritable angoisse et à un désir fou, elle sentit le jeune homme s’approcher d’elle avec ménagement et lui relever la robe et le jupon jusqu’à la taille… puis ses doigts caressants remonter lentement le long de ses cuisses… et atteindre la mystérieuse forêt. Mais elle avait sans doute les jambes trop serrées pour que Claude pût satisfaire son ardente curiosité, car elle sentit qu’il les écartait avec une douceur infinie pour ne pas la réveiller, lui ouvrait largement la fente du pantalon et remontait la chemise bien haut…

Et ce fut une sensation inexprimable pour elle que de sentir ses parties les plus secrètes mises en pleine lumière devant le jeune homme et être ainsi livrée à son entière discrétion.

Pendant un moment, qui lui parut un siècle, il lui sembla qu’il l’examinait, puis bientôt elle frémit au contact de sa main qui frôlait doucement la petite fente aux lèvres humides, allant de haut en bas et s’attachant surtout au petit monticule de la partie supérieure. Mais bientôt son émotion augmenta ; Claude, qui s’était glissé entre ses cuisses, dardait avec ardeur sa langue et ses lèvres sur ses parties intimes ; il léchait la mignonne vulve dans tous ses replis, suçait les jolies lèvres qu’il prenait à pleine bouche et s’acharnait surtout sur le petit bouton d’amour, très développé chez Claire, et qu’il mordillait avec une sorte de rage amoureuse de bête en rut, longtemps comprimée dans son ardent désir et enfin lâchée, qui se saoule de jouissance.

Claude, en effet, semblait avoir perdu toute prudence, toute crainte de réveiller la jeune fille. Fou de passion, il avait saisi ses cuisses à pleines mains, rabattant complètement et enlevant le pantalon qui le gênait et de sa langue brûlante lui léchait toute la vulve avec une véritable furie ; ses mains maniaient avec volupté les fesses de la jolie fille, qui s’agitait nerveusement sous cette luxurieuse étreinte et sous ces caresses de la langue inconnues d’elle. Une délirante sensation de plaisir lui secoua tout le corps ; elle arrivait à la jouissance suprême et était en proie à un spasme voluptueux qui lui fit perdre tout sentiment de la réalité et lui arracha de véritables cris de jouissance.

Claude releva la tête, leurs yeux se rencontrèrent… il y lut l’abandon suprême de toute résistance… La délicieuse jeune fille, transportée d’amour et ivre de volupté, se donnait toute à son amant ; les yeux pleins de reconnaissance et d’une ineffable tendresse, elle attira Claude sur elle et lui donna sur la bouche un long baiser d’amour. Alors, dans un moment de désir sauvage, il fit sauter le bouton qui emprisonnait son sceptre d’amour, rigide, et le présenta à l’entrée de la conque virginale de la jeune fille, en même temps qu’il enlaçait sa taille et couvrait de baisers passionnés son gracieux visage, Claire, excitée elle-même au dernier point, se livra tout heureuse à lui, écartant d’elle-même les cuisses, sans bien comprendre pourtant ce qu’allait faire son ami. Claude appuyait toujours sa verge à l’entrée de la petite grotte d’amour, toute mouillée par la précédente jouissance, ce qui en favorisa un peu l’entrée ; alors, sentant le gland pénétrer dans l’étroite ouverture, enserrant son amie de ses deux bras et collant ses lèvres sur sa bouche brûlante, il appuya fortement, brisa d’un coup de reins la frêle barrière de la virginité et pénétra jusqu’au fond du temple de l’amour. Claire, surprise de ressentir tout à coup une vive douleur, poussa un cri à peine étouffé par les lèvres de son amant, et des larmes jaillirent de ses yeux malgré elle ; elle sentait une cuisson intense à l’endroit où tantôt elle éprouvait une si grande volupté et se croyait blessée. Mais, tout à coup, elle sentit Claude précipiter ses mouvements, l’étreindre plus fortement, ses lèvres étroitement unies aux siennes, et un spasme, d’une jouissance extraordinaire, le secoua tout entier, tandis que son membre lançait dans les profondeurs intimes de son être une liqueur chaude qui vint calmer un peu sa douleur.

L’œuvre de possession entreprise depuis si longtemps et si longtemps attendue était enfin consommée.

Et Claude, maintenant, lui parlait d’amour doucement, la consolait, l’embrassait tendrement, la rassurait en lui expliquant l’acte d’amour et la douleur inévitable, et la remerciait de l’immense bonheur qu’elle venait de lui donner.

Claire, rassurée et confiante, sécha vite ses larmes et tous deux se firent d’enivrantes promesses d’un amour éternel.

Claude se releva et essuya délicatement les gouttelettes de sang qui perlaient autour de la mignonne grotte, maintenant ouverte aux plaisirs de l’amour ; il baisa de nouveau tendrement ces chairs délicates, encore toutes frémissantes et regarda avidement les secrètes beautés de son amie. Claire, gentiment, se laissa faire et, à son tour, voulut connaître son amant ; elle prit en main l’instrument qui venait de la rendre femme et le regarda curieusement, elle caressa les boules rondelettes qu’elle roulait entre ses doigts. Le membre viril surtout l’intéressa. Elle admira la finesse des petites veines qui le sillonnaient, la souplesse de la peau qu’elle fit glisser, découvrant le gland et la fente qui le termine. Sous ces attouchements, l’instrument d’amour s’était bientôt raidi à nouveau et dressait fièrement sa tête rubiconde prête à l’amoureux combat. Ravie et excitée, la jeune fille voulut, à nouveau, se sentir pénétrer par ce joli bijou, et malgré la cuisson légère qu’elle ressentait encore, elle attira Claude dans ses bras, lui disant :

— Oh ! recommençons, veux-tu ?

Pour toute réponse, Claude la serra sur son cœur et la baisa éperdument sur la bouche, puis, changeant de position, il attira Claire sur lui après lui avoir enlevé robe et jupon qui le gênaient.

En docile élève, Claire se prêta à sa fantaisie. Sur ses indications, elle se mit à cheval au-dessus de lui, les jambes repliées de chaque côté ; doucement, Claude introduisit son membre en l’étroite ouverture encore tout endolorie et, attirant la jeune fille, il la pencha sur lui, les lèvres sur les siennes, tandis que sa main, glissée entre eux, allait caresser le clitoris durci. Claire, dominée par le plaisir et oubliant la douleur précédente, s’agitait sur lui, faisant ainsi involontairement remuer le trait qui la pénétrait ; bientôt, elle se sentit défaillir de plaisir au moment où son vagin était inondé par une éjaculation copieuse et chaude.

Pour la première fois, les deux amoureux éprouvèrent, dans les bras l’un de l’autre, les plus ineffables jouissances, ressentant simultanément, en un spasme final, les délicieuses sensations de l’amour.

La prudence pourtant exigeait que ces enivrants ébats eussent une fin ; aussi, revenus un peu à eux-mêmes, ils se rhabillèrent, et Claude, qui comprenait le danger pouvant résulter, pour son amie, de l’acte d’amour dont une grossesse malheureuse pouvait être le résultat, lui expliqua les précautions qu’elle avait à prendre.

Radieux d’amour et de bonheur, tels Daphnis et Chloé après l’initiation, les deux enfants s’embrassèrent longuement, se promettant tous deux une éternelle félicité, et reprirent lentement le chemin du château.


CHAPITRE X

TOUTE LA LYRE !


La révélation de l’acte d’amour fut pour Claire le point de départ d’une transformation de son caractère et de ses idées ; elle ne se reconnaissait plus : elle, si réservée naguère, se sentait maintenant tout envahie d’un trouble inexprimable à la seule pensée de la jouissance charnelle vers laquelle se portait invinciblement son tempérament exceptionnellement ardent, éveillé maintenant et excité au plus haut point. Elle ne pensait plus qu’à ce nouveau plaisir si intense, tout étonnée de constater la disparition si rapide de sa pudeur lorsqu’elle s’était trouvée dans les bras de Claude.

La blonde enfant eût voulu se donner sans entraves à son tendre amant ; elle comprit pourtant qu’une prudence extrême était nécessaire pour ne point perdre son cher Claude, et cette difficulté fut pour elle un stimulant de plus. Le parc avec ses ombrages offrait aux deux amants un abri propice pour se dire leur amour à l’abri des indiscrets et échanger de doux baisers et de tendres étreintes ; mais le pavillon ne pouvait suffire à leurs ébats amoureux, et ils résolurent de se retrouver chaque nuit dans la chambre de Claude dont l’éloignement dans le château constituait un asile plus sûr.

Le lendemain de la mémorable journée du pavillon, lorsque les habitants du château parurent endormis, Claire, en peignoir et chaussons, vint retrouver son amant qui l’attendait.

Sitôt réunis, ils furent dans les bras l’un de l’autre. « Te voilà, ma Claire adorée ! » — dit Claude, — et tout en la serrant contre lui, il la regarde et baise ses jolis yeux tout humides de désir. L’émotion rend Claire plus jolie encore : heureuse de posséder à nouveau son ami, elle l’embrasse à son tour, et leurs lèvres s’unirent en un baiser long et tendre dans lequel ils mettent toute leur âme.

Claude sent contre lui le corps souple de sa jolie maîtresse à peine protégé par son peignoir ; il l’adore, ce corps qu’il n’a vu qu’imparfaitement la veille ; il le sait merveilleusement fait, mais il veut le connaître.

— Oh ! ma Claire, que tu es gentille ainsi ! — lui dit-il, — je sens ton cœur battre près du mien, je sens tes seins élastiques et fermes contre ma poitrine, mais ces voiles sont de trop, ma chérie, je veux te voir toute, adorer ton corps si joli, que rien de toi ne me soit caché ; dis, le veux-tu ?

— Oui, mon amant adoré, pour te plaire je ferai tout ce que tu désires.

Et Claude lui enlève son peignoir et ses chaussures, fait glisser la chemise et contemple le ravissant corps nu de la jeune fille ; ses yeux extasiés disent son admiration. Claire, heureuse du bonheur de son amant, s’offre toute à ses yeux, souriante et complaisante, tournant à sa demande pour montrer son dos et ses fesses merveilleusement faits. Et Claude de détailler tout haut :

— Que tu es belle ainsi, ma Clairette ! Ta peau est blanche et douce ; tes seins sont ravissants, vois comme ils sont formés déjà, bien droits et souples sous ma main, regarde leurs petits tétons qui dressent leurs pointes roses. Je vois les veines bleues qui courent sous la peau transparente de ton ventre si joli et si blanc ; tes hanches si harmonieuses et ton petit cul, le plus joli qu’on puisse rêver, avec tes fesses fermes et rebondies.

— Moi aussi je veux te voir, dit Claire, je vais te déshabiller moi-même.

Et prestement elle lui enlève pantalon et chemise de nuit et admire à son tour le joli garçon au corps bien proportionné ; mais ses regards vont au membre raidi et tout de suite ses mains vont caresser le fier et bel instrument d’amour.

Alors le jeune homme, entraînant sa maîtresse, la prend dans ses bras et la dépose sur le lit ; il la couvre toute de caresses et de baisers fous. Délicatement, ses mains palpent ce joli corps, ces seins raidis, ce ventre déjà frissonnant, ces cuisses potelées ; ses doigts agiles frôlent la ravissante conque d’amour. Puis retournant Claire, il la caresse maintenant sur la nuque, sur son dos satiné, sur les fesses rebondies qu’il entr’ouvre pour chatouiller doucement la raie qui les sépare et la mignonne rosette cachée en ce repli ; ses caresses deviennent plus rapides, plus fortes, les jolies fesses sont déjà toutes rouges d’être manipulées.

Excitée par ces attouchements, la jeune fille éprouve un désir fou de se donner toute ; aussi Claude ne veut plus la faire attendre ; il dispose commodément son amie au travers du lit et s’agenouille sur un coussin placé sur le sol, ayant devant les yeux et à portée des lèvres les charmes secrets de Claire. Il s’arrête un instant à regarder la mignonne grotte d’amour, tout humide du plaisir désiré, encadrée de fins poils blonds qui se réunissent au sommet de l’organe féminin en une touffe épaisse et frisée remontant sur le bas ventre. Les lèvres sexuelles fraîches et roses, gracieusement ourlées, enchâssent le clitoris, bouton d’amour assez volumineux déjà. Une douce odeur se dégage de ces organes secrets ; odeur naturelle à laquelle se mêle discrètement le parfum préféré de la jeune fille, le lilas blanc.

Doucement et délicatement, du bout des doigts, Claude caresse ces amoureux organes, les couvre de tendres baisers et s’arrête bientôt sur le clitoris, le laissant encapuchonné ; afin de rendre le plaisir long et savoureux, il se met à le lécher du bout de la langue par petits coups légers et rapides.

La jeune fille, immobile, s’abandonne toute au plaisir qui l’envahit, les yeux clos, les joues empourprées, les seins raidis, la respiration plus forte et les mouvements du ventre plus accentués ; elle ressent dans tout son être l’effet extraordinairement voluptueux et exquis de cette intime caresse. Claude, sans s’arrêter un seul instant, précipite ses légers coups de langue ; il sent, au frémissement des jambes de sa jolie maîtresse, la jouissance proche ; aussi, pour la rendre plus vive, il relève la fine peau rose qui protège le bouton d’amour et continue sur le clitoris même, tout raidi, ses savantes caresses de la langue, tandis que, doucement, il enfonce un doigt dans l’étroit vagin et le fait aller et venir comme en l’amoureux combat.

Claire n’y tient plus ; une volupté intense l’envahit et fait vibrer tout son être ; elle pousse des exclamations de jouissance, son corps se raidit, ses cuisses serrent nerveusement la tête de Claude et un liquide chaud sort de sa vulve excitée, la mouillant toute ainsi que la figure du jeune homme, qui a voulu continuer jusqu’au bout son amoureuse besogne.

Claude alors se dégage rapidement et, disposant sur le lit son amie toute pâmée, se met au-dessus d’elle et fait pénétrer doucement son membre rigide dans l’ouverture vaginale toute mouillée de la jouissance. Il se penche sur elle et la serre dans ses bras, ses lèvres sur les siennes. Claire revient à elle sous cette étreinte amoureuse, et la volupté qu’elle éprouve encore n’est pas dissipée que déjà, Claude jouissant à son tour avec une extrême rapidité, tant il est excité, l’inonde intérieurement de son sperme brûlant. Ils restèrent ainsi quelques instants enlacés, les lèvres unies, les yeux dans les yeux, savourant leur bonheur et leur joie de pouvoir se donner l’un à l’autre de si douces jouissances.

— Oh ! mon Claude, combien je t’aime !

— Clairette, je t’adore ! le bonheur que tu me donne est incomparable : je voudrais pouvoir te conserver ainsi enlacée, nos êtres intimement unis, et faire renaître sans cesse la délirante ivresse que j’éprouve en toi.

— Mon amour, que tu m’as fais jouir ! J’en frissonne encore. Ta langue est si douce, vois-tu, que je me sentais défaillir de plaisir sous cette caresse adorable ; tu me la feras souvent, dis, mon Claude chéri ?

— Oui, Clairette, tant que tu voudras, mais il est prudent de nous séparer ; je ne voudrais pas que tu deviennes enceinte. Si tu le veux, je vais t’aider à baigner ton petit chat.

Les ablutions faites, ils se remirent sur le lit et reprirent leurs tendres caresses.

— Tu dis : mon petit chat ! c’est gentil ce nom-là. Alors tu le trouves joli mon petit chat ? Tu l’aimes bien ?

— Oui, ma Clairette, je l’aime tout plein. Je le trouve charmant, et je veux souvent le caresser, l’embrasser et surtout le faire jouir délicieusement par de bonnes petites minettes.

— Tiens ! c’est une minette que tu appelles les caresses de ta langue à mon petit chat ?

— Oui, chérie, on appelle cela faire mimi, faire minette. C’est la caresse amoureuse qui fait le plus jouir la femme. Celles qui en ont goûté ne peuvent plus s’en passer.

— Oh ! oui, tu as raison ; maintenant que j’en ai éprouvé l’enivrante sensation, il me semble que je ne saurai plus m’en passer. Oh ! vois-tu, c’est dommage que tu n’aies pas aussi un petit bouton d’amour, je voudrais tant apprendre à te faire jouir aussi de la même manière.

— Mais Clairette, ta langue mignonne peut me faire de semblables caresses et me faire mimi également, mais d’autre façon.

— Est-ce possible ? Oh ! mon Claude chéri, explique-le-moi ! apprends-moi tout de l’amour ; je veux tout connaître, je serai si heureuse de te donner aussi le bonheur que j’ai ressenti tout à l’heure.

— Bien volontiers, petite curieuse ; puisque tu le désires, je t’apprendrai tout de la grammaire de l’amour, règles et exceptions sans rien omettre ; et d’abord, je vais t’expliquer une charmante position pour jouir tous deux simultanément, en se faisant mimi, et que l’on appelle soixante-neuf, par la similitude entre la position des chiffres et celle des amoureux qui doivent se placer en sens inverse l’un de l’autre.

Réunis de nouveau sur le lit et tendrement enlacés, Claude donne à sa gentille maîtresse les explications nécessaires et Claire expérimente aussitôt la nouvelle leçon. Se glissant aux pieds du jeune homme, elle caresse de ses doigts légers et agiles les cuisses, le ventre, les boules mignonnes et le membre qui se raidit, elle découvre le gland vermeil ; puis se décidant, elle y porte les lèvres et lui donne des baisers et de légers coups de langue. Claude attire alors son amie au-dessus de lui, à cheval, mais en sens inverse, de façon que Claire pût continuer de lui faire cette délicieuse caresse des lèvres et de la langue, tandis que lui, la tête entre les cuisses de sa maîtresse, eût à portée de la bouche son petit chat. Ils se font des caresses réciproques. Claude recommence sur le clitoris ses savants coups de langue qui ne tardent pas à produire leur effet : la chaude jeune fille sent à nouveau la volupté l’envahir toute, elle veut rendre à son amant le même bonheur, elle s’exalte, elle lèche le membre raidi et l’enfonce dans sa bouche, le suçant avec ardeur. Les testicules se contractent dans sa main et brusquement un jet de sperme chaud jaillit entre ses lèvres, tandis qu’elle-même, arrivée au paroxysme du plaisir, inonde le visage de son Claude.

Les deux amants, pâmés par l’extrême jouissance qu’ils viennent d’éprouver, restent ainsi quelques instants ; puis reprenant leurs esprits, ils se remettent dans les bras l’un de l’autre et s’embrassent follement ; Claude heureux de posséder si chaude et si complaisante maîtresse, et Claire ravie d’avoir ainsi fait le bonheur de son ami et de l’avoir senti vibrer de plaisir sous ses doigts et entre ses lèvres. Ils restèrent quelque temps amoureusement unis, entremêlant de doux baisers leurs tendres propos, puis la nuit s’avançant, ils durent se quitter, mais non sans se promettre de se retrouver bientôt de même façon.

Les nuits suivantes réunirent à nouveau nos gentils amoureux. Si Claire avait en Claude le meilleur professeur d’amour, amant passionné, doux et tendre, persuasif et entraînant, elle fut elle-même une élève si remarquablement douée que peu de leçons furent nécessaires pour lui apprendre toutes les mignardises amoureuses, les multiples façons de se donner l’un à l’autre, et toute la gamme des jouissances qui constitue l’art exquis de l’amour. Claude lui ayant dit un jour que le petit trou caché entre les fesses pourrait être un rival pour son voisin le petit chat et offrir un asile voluptueux au membre viril, elle voulut expérimenter le soir même cette manière peu banale de faire l’amour, mais non sans appréhension, il est vrai, tant son petit trou postérieur lui semblait étroit pour loger ce gros morceau.

Claude la rassura en lui promettant une facile pénétration de sa verge dans l’étroit réduit, grâce à d’adroites précautions. Il l’installa sur le lit à genoux, les jambes ouvertes, le haut du corps appuyé sur l’oreiller. Dans cette position les fesses étaient écartées et la mignonne rosette s’offrait toute à l’amoureux combat. Le jeune homme fit de tendres caresses à ce derrière si joli, sans oublier au-dessous le petit chat, voisin gourmand auquel il commença à faire minette, tandis qu’il enfonçait doucement l’index dans le petit trou voisin pour en connaître la souplesse ; puis sa langue remonta faire sur la mignonne rosette anale des caresses si douces qu’on les a gentiment baptisées du nom de feuilles de roses. Tout imprégné de salive, l’étroit orifice était prêt à recevoir son nouvel hôte. Claude, alors, après avoir fait pénétrer son membre dans le vagin et donné quelques coups pour en lubrifier la peau souple, le présenta bien en face de l’anus et appuya doucement la tête rubiconde dans la petite ouverture, tout en écartant un peu les fesses avec les mains, de façon à faciliter l’ouverture de l’étroit chemin. Distendant les plis du mignon petit trou, le gland pénétra doucement, et le jeune homme, appuyant d’une façon continue, mais sans effort brusque, peu à peu le membre glissa entre les parois resserrées de l’anus et pénétra profondément. L’introduction était complète, et Claude avait agi avec tant de douceur que la jeune fille n’avait ressenti aucune douleur. Claire, du reste, continuait avec la main droite sur son clitoris les caresses interrompues par Claude, et la sensation étrange qu’elle éprouvait en son joli cul empalé par le trait vainqueur de son amant rendait plus violente la jouissance que sa main commençait à lui procurer plus bas. Claude, maintenant, allait et venait doucement en son nouveau gîte, son membre étroitement serré par les chaudes et élastiques parois anales ; bientôt une jouissance intense le secoua tout entier, tandis qu’une éjaculation abondante inondait de sperme chaud les profondeurs intestinales de sa maîtresse au même moment où celle-ci, arrivée au suprême degré du plaisir, s’abattait pâmée sur le lit.

Claire prit goût à cette nouvelle méthode, qui a l’avantage d’éviter les dangers de la grossesse, et plus d’une fois par la suite ce fut elle qui offrit à son amant cet étroit chemin qui, à l’égal du charmant voisin, mène aux plus délicieuses jouissances.



CHAPITRE XI

AMOURS FÉMININES


Claire connaissait tous les raffinements de l’amour avec l’homme, il ne lui restait plus guère à connaître que l’amour avec la femme. Les circonstances firent que la jeune fille fut initiée à ce dernier plaisir en dehors de sa propre volonté et à l’insu de Claude.

Les rapports que Claude avait eus avec Germaine, la jolie femme de chambre, cessèrent brusquement le jour où il eut définitivement la possession de Claire. Germaine fut naturellement fort sensible à cet abandon et en rechercha la cause. Pour une jeune femme aussi fine et aussi experte en matière d’amour, il ne fallut pas longtemps pour trouver la bonne piste. Elle connaissait la grande intimité qui existait entre les deux jeunes gens, sans pour cela soupçonner que cela pût aller bien loin à cause de la grande réserve de la jeune fille et de sa chasteté, qu’elle connaissait bien. Pourtant quand Claude devint l’amant de Claire, il y eut chez les jeunes gens une telle transformation, une joie si profonde se peignit sur leur visage, qu’il fut impossible de ne pas le remarquer. Elle se mit aussitôt en campagne pour vérifier ses soupçons, elle épia les amoureux à la maison, dans le parc, à toute heure et partout. À force de fureter et d’espionner, elle finit par apercevoir Claire se rendant dans la chambre de Claude et ne l’en vit ressortir que deux heures après. Dès lors la certitude était acquise : Claire se donnait sans réserve au jeune homme.

La possession de ce secret faisait de Germaine la maîtresse de la situation : un mot d’elle, et Claude était chassé honteusement du château sur l’heure. Elle tenait donc les amoureux à sa discrétion. Que fera-t-elle ? Reprendra-t-elle son amant ? Pour croire cela, il eût fallu ne pas connaître la lascive Germaine et son penchant irrésistible pour la femme. Elle avait toujours été attirée très vivement vers Claire dont mieux que personne, par suite de ses fonctions de femme de chambre, elle connaissait tout le charme et toute la beauté, et ce n’est que par suite de la manière hautaine et décisive dont la jeune fille avait repoussé ses avances timides qu’elle avait battu en retraite en imposant silence à sa passion ; mais maintenant la situation était renversée ; elle la résuma par ces mots : « Maintenant, petite, tu m’appartiens ».

Dès le lendemain elle eut à remplir une des fonctions habituelles de sa charge qui consistait à assister Claire à sa sortie de bain, c’est-à-dire l’essuyer et l’aider à s’habiller. Quand elle eut enlevé la chemise mouillée qui avait servi au bain, elle tarda à mettre le peignoir de la jeune fille qu’elle contempla dans sa splendide nudité, dévorant des yeux ces seins droits et fermes avec leurs pointes vermeilles, ce ventre si pur, ces cuisses potelées et surtout le triangle de poils blonds ne cachant guère les jolies petites lèvres. Claire la regarda avec étonnement. Alors la jeune femme, cédant à un mouvement de passion irrésistible, se jeta sur elle, prit ses seins à pleines mains en murmurant des mots d’amour et glissa même sa main entre les cuisses.

Claire, outrée d’une attitude aussi inconvenante chez sa bonne, se dégagea avec colère et lui montra la porte du doigt ; mais Germaine lui dit alors ce qu’elle savait de ses amours avec Claude et en peu de mots lui prouva qu’elle était entièrement à sa discrétion, qu’elle n’avait d’autre ressource qu’à se soumettre à sa passion et que son silence était à ce prix.

Claire fut atterrée ; son visage exprima une véritable angoisse. La jeune femme en eut pitié, la fit asseoir près d’elle sur un divan et lui prodigua des caresses et des mots d’amour. Elle lui assura qu’elle ne lui avait fait cette menace que pour avoir raison de sa résistance dont elle voulait triompher à tout prix, puisqu’elle la désirait tant, et, tout en l’embrassant, lui jura que personne au monde ne connaîtrait jamais ce secret.

Germaine sut être persuasive, son accent respirait la sincérité ; elle fit renaître le calme dans l’esprit de Claire qui commençait maintenant à être sous l’impression des sens et se sentait étrangement troublée par toute la violence de la passion de la jeune femme. « Je t’aime, disait Germaine, je veux te faire jouir et jouir moi-même par toi. Je veux te faire jouir comme jamais ton Claude ne l’a fait. »

La jeune fille mollissait sous cet ouragan de passion. Germaine la couche toute nue sur le sopha et s’agenouille près d’elle. Elle colle sa bouche sur celle de Claire : l’étreignant avec ardeur et suçant sa langue, elle l’embrasse longuement sur le devant du cou, à cet endroit où la peau est fine et sensible. Puis c’est le tour des seins qu’elle caresse d’une manière infiniment délicate avec les mains, avant de les manger de baisers ; elle suce les tétons dressés avec force, les titillant du bout de la langue et donnant à cette caresse une suavité extraordinaire. Ses doigts de femme, d’une douceur de velours, courent avec une extrême agilité sur le corps ravissant de la jeune fille, effleurant les mollets, caressant la partie interne des cuisses, suivant les contours du ventre, se perdant dans le petit triangle de poils blonds pour aboutir enfin à une caresse exquise sur les jolies lèvres de la vulve. Le clitoris n’est effleuré que pour sentir à quel point il est raidi.

Claire frissonne toute sous ces obsédantes caresses, elle a un désir violent de jouir.

— Fais-moi jouir, Germaine, crie-t-elle, j’en ai tant envie !

Mais Germaine ne l’écoute pas, elle la retourne sur le divan pour la voir le dos en l’air et colle sa bouche sur la nuque qu’elle mordille. Puis les doigts agiles courent sur le dos le long de l’épine dorsale, en une caresse d’une douceur exquise ; alors elle prend à pleines mains la peau satinée des fesses qu’elle manie, qu’elle pétrit avec vigueur, au point de les faire rougir. La caresse libertine continue entre les fesses, appuyant sur le périnée et sur le petit trou plissé dont le doigt explore l’orifice. La langue le remplace bientôt, s’enfonçant dans le trou mignon. Descendant toujours, les doigts de velours explorent la vulve qu’ils sentent toute chaude et toute mouillée et s’arrêtent sur le clitoris vibrant de désir.

— Fais-moi jouir, supplie Claire, je n’y tiens plus !

Alors la jeune femme retourne Claire sur le dos, la dispose en travers sur le divan et restant agenouillée entre ses cuisses colle enfin sa bouche sur la vulve brûlante. Ce fut une caresse délirante. L’experte soubrette prend les petites lèvres à pleine bouche et les suce ; sa langue entre toute dans les profondeurs du vagin, elle prend enfin entre ses lèvres le clitoris, le roulant, suçant, le titillant du bout de la langue. Claire, haletante, pousse des cris d’extase, elle se tord de jouissance ; un spasme délirant la prend toute, sa vulve est pleine de son éjaculation, la chaude liqueur coule sur ses cuisses et mouille toute la figure de Germaine.

Elle veut se retirer, mais Germaine la maintient énergiquement.

— Je veux que tu jouisses encore, que tu jouisses à en crier, dit-elle.

La jeune femme enfonce un doigt dans l’anus et en met deux dans le vagin, dont les parois vibrantes se resserrent pour les comprimer ; elle les pousse au plus profond et les retire alternativement, imitant le mouvement de la verge, en même temps elle se jette avec frénésie sur la vulve, où elle continue longtemps sa caresse délirante.

Claire pousse de véritables cris, elle a joui deux fois, trois fois, mais d’une jouissance inouïe. Germaine ne l’avait pas trompée lorsqu’elle avait dit qu’elle lui procurerait une jouissance extraordinaire.

Dès qu’elle a repris ses sens, la jeune fille témoigne à Germaine une vive reconnaissance du plaisir intense qu’elle vient de lui donner. Elle la prend dans ses bras et l’embrasse sur la bouche en lui murmurant des mots d’amour. Germaine, excitée au plus haut degré, a une envie folle de jouir ; elle regarde la jeune fille dans les yeux, d’un air adorable, lui disant tout bas :

— J’ai tant envie de jouir, tu n’as pas pitié de moi !

Claire rougit beaucoup, toute hésitante ; prise au dépourvu par cette idée de faire jouir une femme, elle ne répond pas.

— Je t’en supplie, ma petite Claire, répéta la jeune femme, j’ai tant envie de jouir ! Donne-moi seulement ta main.

Alors Claire, toute confuse, prenant brusquement son parti :

— Ce n’est pas ma main que tu auras, mais ma bouche.

Aussitôt, elle couche sa bonne sur le dos, lui relève robe et jupon, écarte largement la fente du pantalon et fourre gentiment sa petite bouche dans le fouillis de poils noirs de la jeune femme. Elle suce, lèche, mordille, s’escrime de son mieux, s’emploie de tout son cœur à cet exercice nouveau pour elle, et fait tant et si bien qu’elle ne tarde pas à recevoir en pleine bouche la copieuse éjaculation de la jeune femme pâmée entre ses bras.

Claire, mise en goût par la vue des charmes intimes de Germaine, de la jolie vulve, ombragée d’une belle toison noire et des fesses potelées, veut la voir toute nue. Elle la déshabille elle-même en un tour de main, jetant au hasard robe, jupon, pantalon, corset, chemise. Quand elle est nue, elle la contemple avec admiration, prenant les seins superbes à pleines mains, pelotant les fesses ; la caressant toute et la prenant dans ses bras pour se coller sur elle, bouche sur bouche, seins sur seins, poils sur poils. Les deux femmes s’excitent mutuellement au point de désirer jouir encore, malgré tout le plaisir qu’elles se sont donné réciproquement.

Une idée traverse l’esprit lascif de Germaine :

— Faisons-nous jouir en même temps, en nous faisant doublement minette.

— Oh ! oui, je veux bien ! dit Claire.

— Tu sais donc ce que c’est ? Ton Claude me paraît t’avoir appris bien des choses.

Claire ne peut s’empêcher de rougir, mais Germaine la tire de son embarras en la poussant au divan où elle la couche sur le dos ; elle-même s’étend au-dessus d’elle, en sens contraire, et chacune des deux jeunes femmes colle alors sa bouche sur le sexe gourmand de l’autre.

Ce que fut cette jouissance, on eût pu s’en rendre compte en entendant les cris d’extase, en voyant les soubresauts des deux corps charmants qui s’étreignaient avec furie, qui se tordaient de plaisir.

Elles ne s’arrêtèrent que lorsqu’elles furent littéralement à bout de forces, après avoir connu la jouissance dans tout son paroxysme, la volupté dans sa plus délirante intensité.

CHAPITRE XII

CONCLUSION


Claire avait une nature trop chaude, trop vibrante, trop passionnée pour ne pas recommencer souvent par la suite, avec sa jolie femme de chambre, de si voluptueux exercices. Elle était devenue très experte, elle-même, à faire minette à sa bonne et prenait le plus grand plaisir à la faire pâmer sous ses caresses. Cette liaison féminine fut, du reste, pour la jolie fille, d’un grand secours pour l’aider à supporter une séparation qui eut lieu quelques mois après et qui, pour être connue et attendue, ne lui occasionna pas moins un vif chagrin, Claude, son Claude bien-aimé, dut quitter le château, appelé par l’âge au service militaire. Les deux tendres amants se firent de touchants adieux, se promettant mutuellement de se retrouver dans la suite et de s’aimer toujours, quelles que fussent leurs situations respectives, puisqu’un mariage entre eux n’était pas possible.

Claire ressentit très douloureusement ce départ ; elle était trop sous la domination des voluptés amoureuses pour en être sevrée aussi brusquement, et sans sa gentille bonne, elle aurait difficilement supporté cette privation.

Moins d’une année après, elle fut demandée en mariage par un châtelain des environs qui passait à Paris la majeure partie de l’année. Ni beau, ni jeune, le prétendant ne plaisait que médiocrement à la jeune fille qui n’avait pas oublié Claude Larcher, mais c’était un parti si brillant qu’elle dut céder aux instances de sa famille et consentir à cette union. Le mariage se fit rapidement et grâce aux conseils de sa bonne amie Germaine et à de multiples lotions astringentes, le vieux céladon cueillit avec difficulté ce qu’il crut être une virginité.