Rondeaux (Christine de Pisan)/XVIII

Rondeaux, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 157-158).


XVIII


Rians vairs yeulx, qui mon cuer avez pris[1]
Par voz regars pleins de laz amoureux.

A vous me rens, si me tiens eüreux
D’estre par vous si doulcement surpris.[2]

On ne pourroit sommer le très grant pris
De voz grans biens qui tant sont savoureux,
Rians vairs yeulx, qui mon cuer avez pris.

Tant estes doulz, plaisant et bien apris,
Qu’ou monde n’a homme si doulereux[3]
Que, s’un regart en avoit doulcereux,
Que tantost n’eust par vous confort repris,[4]
Rians vairs yeulx, qui mon cuer avez pris.

  1. XVIII. — 1 B R. vers y.
  2. XVIII. — 4 D’e. de v.
  3. — 9 A1 douloureux — 9 B Ou m.
  4. — 11 A2 Q. p. V. n’e. t. c. r.