Rondeaux (Christine de Pisan)/XLVII
XLVII
Combien qu’adès ne vous voie,
Simple et coye
Ou est ma joye,
Quej’aim et serfs loiaument,
Ne pourroie nullement,[1]
Vivre se je vous perdoie.
Car sanz vous je ne pourroie
Ne saroie[2]
Ne vouldroie[3]
Vivre un jour tant seulement,
Combien qu’adès ne vous voie.
Et si sachiez toutevoie
Que j’emploie,
Ou que je soye,
En vous tout mon pensement ;
Car il n’est avancement
Qui me venist d’autre voie,
Combien qu’adès ne vous voie.