Rondeaux (Christine de Pisan)/XLVII

Rondeaux, Texte établi par Maurice RoyFirmin Didot (p. 173).


XLVII


Combien qu’adès ne vous voie,
Simple et coye
Ou est ma joye,
Quej’aim et serfs loiaument,
Ne pourroie nullement,[1]
Vivre se je vous perdoie.

Car sanz vous je ne pourroie
Ne saroie[2]
Ne vouldroie[3]
Vivre un jour tant seulement,
Combien qu’adès ne vous voie.
Et si sachiez toutevoie
Que j’emploie,
Ou que je soye,
En vous tout mon pensement ;
Car il n’est avancement
Qui me venist d’autre voie,
Combien qu’adès ne vous voie.

  1. XLVII. — 5 B Ne p. longuement
  2. — 8 Manque dans A1
  3. 9 Sic dans tous les mss., Corr. [Ne] ne v.