Rimes de voyage
Revue des Deux Mondes, 2e périodetome 52 (p. 992-993).
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À PROPOS DE LA MADONE DU SAC.


J’aime fort ta légende, ô bon André Sarto !
Elle dit qu’un jour, las de ne pouvoir atteindre
À l’idéal des traits que tu désirais peindre,
La Vierge et son doux bambino,

Tu t’endormis auprès de ton œuvre incomplète ;
Mais la mère du Christ, témoin de ton ardeur,
Quitta soudain les cieux pour prendre ta palette,
Et durant ton sommeil acheva ton labeur.
Bien des gens souriront à cette étrange histoire ;
Mais qu’ils voient comme moi ton travail enchanteur !
Il est si pur, si plein de grâce et de fraîcheur,
Qu’ils seront comme moi, ma foi, bien près d’y croire.