Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 6/Lecture 4

Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 433-441).

LECTURE QUATRIÈME.
HYMNE I.
À Indra, à Vayou, par Vasa, fils d’Aswa.
(Mètres : Gâyatrî, Cacoubh, Vrihatî, Djagatî, Anouchtoubh, Dwipada, Trichtoubh, Virât, Pankti et Ouchnih.)

1. Ô magnifique Indra, ô toi qui gouvernes (les hommes) et diriges tes coursiers azurés, nous t’appartenons.

2. Ô (Dieu) qui portes la foudre, nous savons que tu es le bienfaiteur qui nous donne la richesse et l’abondance.

3. Ô Satacratou, qui possèdes mille secours, les prêtres dans leurs hymnes célèbrent ta grandeur.

4. Il est heureusement dirigé, le mortel que protégent les bienveillants Marouts, Aryaman et Mitra.

5. Riche en vaches et en chevaux, gardé par Aditya, il possède une heureuse famille, et voit croître sans cesse son opulence que l’on envie.

6. Nous invoquons Indra, bienfaisant, robuste, intrépide. Nous invoquons le maître de la richesse.

7. En lui se trouvent tous les secours. Que ses intrépides coursiers amènent ce (dieu) libéral vers le soma qui doit l’enivrer.

8. Ô Indra, ton ivresse est noble, et cause la mort de Vritra ; elle donne le bonheur aux hommes, elle est invincible dans les combats.

9. Oui, protecteur admirable, ton ivresse est invincible ; elle est digne de nos éloges, elle est triomphante dans les batailles. Ô (Dieu) puissant, viens à nos sacrifices. Puissions-nous avoir un pâturage rempli de vaches !

10. (Dieu) libéral, donne-nous, comme autrefois, les vaches, les chevaux, les chars que nous désirons.

11. Ô héros qui portes la foudre, tes bienfaits sont infinis. Ô Maghavan, sois généreux, et par le don d’une (heureuse) abondance récompense nos prières.

12. Noble ami des (prêtres) qui le glorifient, célébré par le monde entier, Indra connaît la naissance de tous les êtres. Élevant la coupe (sacrée), (les sages) invoquent le vigoureux Indra pendant les jours qui appartiennent aux enfants de Manou[1].

13. Qu’il marche à notre tête dans les combats, ce Maghavan opulent et sauveur, vainqueur de Vritra.

14. Chante, d’une voix haute et harmonieuse, au milieu des libations enivrantes, ce héros modèle de sagesse, ce fameux et puissant Indra.

15. Ô (Dieu) que le monde implore, donne-moi la santé, donne-moi la richesse, donne-moi la force dans les combats.

16. (Honorez ce dieu) maître de tous les biens, vainqueur de tout ce qui ose résister.

17. En votre nom, nous célébrons ce (dieu) généreux et rapide, qui satisfait dignement à nos vœux et à nos désirs. Tous les enfants de Manou, unis aux Marouts, t’honorent par leurs sacrifices et leurs hymnes. Je te célèbre et je t’invoque.

18. (Ces Marouts) s’avancent avec les masses humides des montagnes (célestes), au milieu des clameurs les plus bruyantes. Puissions-nous par le sacrifice obtenir les biens qu’ils nous promettent !

19. Apporte-nous cette opulence qui brise les efforts des insensés (Asouras), ô puissant Indra, ô toi dont la pensée est généreuse ; oui, (apporte nous une opulence) fortunée, ô toi dont la pensée est généreuse.

20. (Nous t’honorons), ô bienfaiteur sage et intelligent, ô (Dieu) beau et terrible, fort et vainqueur, qui, le premier dans la mêlée, combats, triomphes et sauves (tes amis).

21. Qu’il se présente, l’ennemi des dieux, en état de recevoir de nombreux troupeaux, comme en a reçu, au lever de l’Aurore, Vasa, fils d’Aswa, de la libéralité de Prithousravas, surnommé Cânîta.

22. J’ai reçu soixante mille chevaux, douze mille chameaux, mille cavales noires, trois mille (cavales) rousses, deux mille vaches.

24. Dix chevaux noirs, à la course rapide, à la longue crinière, font rouler les roues (de mes chars).

25. Les dons de Prithousravas, surnommé Cânîta, sont magnifiques. Ce maître généreux m’a donné un char d’or. Que sa gloire soit éclatante !

25. Ô Vâyou, viens à nous pour nous accorder une race nombreuse, des richesses, de la force. Nous t’avons honoré, toi dont la bienfaisance ne connaît point de bornes.

26. Que (ce dieu) qui attelle à son char rapide des vaches (célestes), au nombre de trois fois sept fois soixante-dix[2] (vienne) au milieu de toutes nos libations, recevoir sa part de nos offrandes, lui qui aime à boire le pur et brillant soma.

27. (Le prince) qui a été pour moi si généreusement libéral, a récompensé encore la piété en se montrant bon pour Aratwa, Akcha, Nahoucha, Soukritwân.

28. Ô Vâyou, ô toi qui, couvert de la rosée du ghrita, brilles sous une forme admirable[3], toute cette fortune qui consiste en chevaux, en troupeaux, en provisions, nous la tenons (de lui).

29. Ainsi, j’ai reçu de ce grand (prince) un présent de soixante mille chevaux vigoureux.

30. Les vaches et les bœufs m’accompagnent en foule ; oui, les bœufs m’accompagnent.

31. Lorsque dans la multitude de ses troupeaux, (Prithousravas) disait de choisir pour nous des centaines de chameaux et deux mille vaches.

32. Je recevais, en ma qualité de sage, tous ces présents de Balboûtha, son serviteur et le surveillant de ses troupeaux. Ô Vâyou, tout ce peuple t’est dévoué et se livre à la joie, heureux d’avoir Indra pour gardien ; oui, il se livre à la joie, heureux d’avoir les dieux pour gardiens.

33. Ainsi la grande et belle Roukmâ a été donnée pour épouse à Vasa, fils d’Aswa.


HYMNE II.
Aux Adityas, à l’Aurore, par Trita Apiya.
(Mètre : Mahâpankti.)

1. Ô Adityas, vous êtes grands. Votre secours est puissant, ô Mitra et Varouna, pour votre serviteur. Celui que vous protégez contre le mal, ne peut être victime. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

2. Ô divins Adityas, vous savez éloigner le mal. Que votre protection soit pour nous ce que les ailes sont pour l’oiseau. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

3. Que votre protection s’étende sur nous, comme l’oiseau étend ses ailes dans l’air. Ô Viswadévas, nous vous demandons tous les biens. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

4. L’enfant de Manou, dont les sages Adityas conservent l’habitation et la vie, devient le maître de l’opulence. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

5. Que le mal s’éloigne de nous, comme un char (s’éloigne) d’une voie impraticable. Puissions-nous être sous la protection d’Indra, sous le patronage des Adityas ! Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

6. Ô divins et rapides Adityas, tout ce qui respire se dispute vos présents. Répandez-les sur nous en grand nombre. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

7. Ô Adityas, celui à qui vous accordez votre heureuse protection n’est point exposé aux traits de la colère ou de la haine. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

8. Défendus par vous, ô Dieux, nous sommes comme des combattants couverts par leurs cuirasses. Délivrez-nous de tous les maux, grands ou petits. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

9. Qu’Aditi nous conserve ! Qu’Aditi, mère du riche Mitra, d’Aryaman et de Varouna, nous accorde sa protection ! Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

10. Ô Dieux, couvrez-nous d’une protection puissante, fortunée, inébranlable, qui dispose des biens des trois (mondes). Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

11. Ô Adityas, jetez d’en haut vos yeux sur nous comme sur des gens qui luttent contre les flots (d’un torrent). Conduisez-nous au bonheur, de même que (l’écuyer conduit) ses chevaux dans un bon pays. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

12. Ne favorisez point le méchant qui abuse de sa force pour venir nous attaquer. Favorisez nos chevaux, nos vaches, nos gens, qui ont besoin de vous. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

13. Ô Dieux, au nom de Trita Aptya[4], éloignez de nous tous les maux cachés ou apparents. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

14. Ô brillante fille du Ciel, au nom de Trita Aptya, viens nous éveiller et nous-mêmes et nos vaches. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

15. Ô fille du Ciel, au nom de Trita Aptya, nous éveillons celui qui prépare les couronnes ou les ornements (d’or). Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

16. Ô Aurore, au nom de Trita et de Dwita[5], viens éveiller celui qui offre les mets (sacrés), qui se livre à l’œuvre (pieuse), qui présente l’holocauste. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

17. De même que nous accumulons pour notre fortune et capitaux et intérêts, de même, en faveur de Trita, nous réunissons toutes les œuvres qui nous tiennent éveillés. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.

18. Puissions-nous obtenir la victoire et la richesse ! puissions-nous rester sans reproches ! Ô Aurore, repousse ce qui pourrait nous faire craindre (le jour) qui nous éveille. Vos secours sont invincibles ; oui, vos secours sont tout-puissants.


HYMNE III.
À Soma, par Pragatha, fils de Canwa.
(Mètres : Trichtoubh et Djagatî.)

1. Animé de sages et pieuses pensées, je veux prendre le miel doux et nourrissant de ce (maître) éclairé près duquel accourent tous les dieux et les mortels.

2. Descends au fond (des cœurs). Sois assez fort pour arrêter la colère divine. Ô Indou[6], ô toi qui cultives l’amitié d’Indra, ouvre-nous la porte d’une heureuse opulence.

3. Ô immortel Soma, buvons (ta liqueur). Soyons immortels (comme toi). Allons à la lumière, et connaissons les dieux. Que peut contre nous l’ennemi ? Que peut un mortel méchant ?

4. Coule heureusement jusqu’à notre cœur, ô Soma, ô doux breuvage, et sois pour nous de même qu’un bon père pour son enfant. Ô sage et illustre Soma, montre-toi comme un véritable ami, et prolonge notre vie.

5. Que ces liqueurs glorieuses et libératrices, de même que les bœufs (conduisent heureusement) le char auquel ils sont attelés, me conservent des atteintes de la vieillesse, et me sauvent de la fatigue.

6. On allume le feu en l’agitant. Ô Soma, étouffe-moi de la même manière. Agis en maître, et donne-nous l’opulence. Dans l’ivresse que tu me causes, je t’implore. Tu es riche ; viens nous orner de ta richesse.

7. Ô royal Soma, nous désirons obtenir ton breuvage, comme un héritage paternel. Prolonge notre vie, de même que le soleil (multiplie) les jours qui font l’ornement (du monde).

8. Ô royal Soma, accorde-nous ta bénédiction. Nous sommes tes serviteurs. Écoute-nous. Notre ennemi courroucé vient en nous menaçant. Ô Indra, ne nous livre pas à son caprice.

9. Ô divin Soma, tu es le gardien de nos corps ; tu circules dans tous nos membres, et tu surveilles nos actions. Si jamais nous manquons à tes œuvres, sois un ami assez généreux pour nous pardonner.

10. Ô (Dieu) que traînent deux chevaux azurés, je veux être l’ami de celui qui coule doucement dans ma poitrine, et m’abreuve de son flot salutaire. Au nom de ce soma préparé par nous, je prie Indra de protéger mes jours.

11. Que les Maladies reculent épouvantées ; qu’elles tremblent sans pouvoir avancer, et se perdent dans les ténèbres. Que le grand Soma s’élève vers nous ; il vient nous apporter une longue vie.

12. Ô pères (du sacrifice), que cette liqueur immortelle pénètre le cœur des mortels ; que Soma soit honoré par l’holocauste. Que nous obtenions des preuves de sa faveur et de sa bienveillance.

13. Ô Dieux sauveurs, soyez-nous favorables. Ne nous laissez pas en proie au sommeil, ni au blâme. Que chaque jour, amis de Soma et entourés d’enfants courageux, nous vous adressions l’hommage du sacrifice.

14. Viens donc, ô Soma, toi qui donnes l’abondance, qui connais la félicité, qui surveilles nos œuvres. Ô Indou, ô toi qu’accompagnent les (Marouts), auxiliaires (d’Indra), garde-nous de tous les côtés.


HYMNE IV[7].
À Agni, par Bharga, fils de Pragatha.
(Mètre : Vrihatî.)

1. Ô Agni, viens avec les Feux. Nous t’honorons comme sacrificateur. Que l’onctueuse libation te soit présentée, à toi grand pontife assis sur le gazon.

2. Ô Angiras, ô fils de la Force, les cuillers s’élèvent vers toi dans le sacrifice. Nous invoquons dans nos cérémonies l’antique Agni, le petit-fils de l’Offrande, dont la chevelure est humide de ghrita.

3. Ô purifiant Agni, tu es un sacrificateur sage, éclairé, adorable. Ô (Dieu) brillant, tu es le premier des prêtres, digne d’être réjoui par nos offrandes, et d’être chanté par les hymnes des sages.

4. Ô (Dieu) immortel et toujours jeune, amène à notre fête les dieux avides de nos offrandes. Ô protecteur (puissant), viens, et réjouis-toi des mets que nous t’avons préparés par nos œuvres.

5. Sage et brillant Agni, (dieu) sauveur que nous appelons Rita, tu étends tes larges feux, et les prêtres éclairés t’honorent.

6. Revêtu du plus vif éclat, luis pour le peuple ; donne le bonheur à ton serviteur ; tu es grand. Que mes maîtres soient sous la protection des dieux, vainqueurs de leurs ennemis et entourés de feux brillants.

7. Ô Agni, ô toi qu’environnent de doux rayons, de même que tu dévores sur ton (foyer) de terre le bois qu’on y amasse, brûle ainsi celui qui veut à notre détriment s’approprier l’effet de nos prières.

8. Ne nous livre pas au mortel qui, abusant de sa force, nous attaque en ennemi, et se réjouit du mal qu’il fait. Ô (Dieu) toujours jeune, sauve-nous par tes secours puissants, fortunés, vainqueurs.

9. Ô vigoureux Agni, maître de l’offrande, sauve-nous, (touché) d’une première, d’une seconde, d’une troisième, d’une quatrième prière.

10. Garde-nous contre tout impie Rakchasa. Conserve-nous dans les combats. Nous nous adressons à toi qui es notre plus proche parent, pour que tu nous aides à honorer les dieux et à augmenter notre fortune.

11. Ô purifiant Agni, (ô Dieu) qui sympathises avec nous, daigne nous diriger, et donne-nous une opulence honorable, que tout le monde envie, et qui nous procure l’abondance et la gloire.

12. Ô (Dieu) trésor de puissance, accorde-nous une puissance qui nous fasse triompher dans les batailles de ces superbes ennemis que dirige contre nous leur orgueil. Exauce nos prières en nous faisant connaître la richesse.

13. Agni agite (sa tête) comme le taureau qui aiguise ses cornes. Ses mâchoires sont armées de dents pointues : le fils de la Force ne peut être attaqué impunément.

14. Agni, (noble) taureau, tu ne peux être attaqué impunément : tu apparais avec des dents (menaçantes). Ô sacrificateur, fais préparer nos holocaustes et nos invocations. Donne-nous les biens les plus beaux.

15. Tu reposes dans l’Aranî au sein de tes deux mères[8]. Les mortels allument tes feux. Sans retard tu portes les holocaustes de ton serviteur. Tu règnes au milieu des Dévas.

16. Sept sacrificateurs[9] te célèbrent, ô Agni, bienfaiteur infatigable. Ta chaleur fend la nue ; ô Agni, ton rayon brille sur les nations.

17. Placés sur un pur gazon, entourés des mets (sacrés) et des foyers toujours allumés, invoquons en notre faveur et à plusieurs reprises l’inébranlable Agni, qui est le pontife des humains.

18. Ô Agni, (ton serviteur) te demande avec instance ta protection, au prix de ces chants pieusement harmonieux qu’il t’adresse. Nous désirons ton secours ; apporte-nous une abondance heureuse et variée.

19. Ô divin Agni, ô toi qui célèbres (les dieux), tu es le maître des peuples ; tu brûles le Rakchasa. Tu n’es pas un étranger pour nous, ô grand (Dieu) ; tu es le maître de la maison. Tu es le gardien du ciel, et notre commensal.

20. Ô Agni, trésor de lumière, qu’aucun Rakchasa, qu’aucun mauvais génie[10] ne s’introduise chez nous. Éloigne de nos demeures la faim indigente, et les Rakchasas qui abusent de leurs forces.


HYMNE V.
À Indra, par Bharga.
(Mètre : Vrihatî.)

1. Qu’Indra vienne, et entende la double voix (de nos hymnes et de nos invocations). Que le puissant Maghavan arrive pour boire le soma, invité par la Prière amie du sacrifice.

2. (Indra) est un taureau brillant que le Ciel et la Terre ont formé pour être (un modèle) de force. Tu siéges le premier parmi (les dieux) tes égaux. Ton cœur est avide de soma.

3. Ô Indra, trésor de mille biens précieux, prends la libation que nous te versons. (Dieu) traîné par deux chevaux azurés, nous savons que dans les combats tu es puissant, vainqueur, insurmontable.

4. Ô magnifique Indra, ô toi dont l’équité est incontestable, que par tes œuvres notre désir soit accompli. (Ô Dieu) superbe et traîné par deux chevaux azurés, puissions-nous obtenir par ton secours la force et l’abondance !

5. (Noble) héros, ô Indra, époux de Satchî, exerce ta puissance avec (les Marouts) tes auxiliaires. Nous t’honorons, toi qui, comme Bhaga, es plein de gloire et de richesses.

6. Ô Dieu, tu nous envoies des troupeaux de chevaux et de vaches ; tu es pour nous une source d’or. Personne ne peut arrêter ta bienfaisance. Accorde-moi tous les biens que je désire.

7. Viens à la voix de ton serviteur, et fais-lui part de ton opulence. Ô magnifique Indra, je demande des chevaux et des vaches. Que ma demande me soit accordée.

8. Tu peux récompenser ton serviteur en lui donnant des centaines, des milliers d’animaux. Par nos chants, par nos prières diverses nous honorons Indra, qui brise les villes célestes, et (nous rappelons) à notre secours.

9. Ô Indra, ô Satacratou, si l’homme, qu’il soit ignorant ou savant, prétend t’honorer, son bonheur est certain avec toi, qui es irrésistible dans ta colère et bon (dans tes amitiés).

10. Ton bras est terrible ; tu donnes la mort et brises les villes. Écoute mon invocation. Nous désirons la richesse, et avec des hymnes nous implorons Indra le maître de la richesse, surnommé Satacratou.

11. Nous ne venons pas, chargés de péchés, sans présents, sans feux (sacrés), t’adresser nos vœux. C’est avec la libation que nous recherchons l’amitié du généreux Indra.

12. Nous honorons un (dieu) terrible dans les combats, vainqueur, indomptable, pour qui nos louanges sont une dette que nous payons. Bienfaiteur (puissant), directeur (adroit) d’un char rapide, il sait rendre fort et solide celui qu’il protége.

13. Ô magnifique Indra, rassure-nous contre le mal que nous craignons. Par tes secours repousse nos ennemis et triomphe de nos adversaires.

14. Maître de la fortune, tu peux donner à ton serviteur une grande richesse, une (belle) habitation. Ô magnifique et adorable Indra, la libation à la main, nous invoquons.

15. Indra éclaire (le monde) ; il donne la mort à Vritra ; il est notre glorieux sauveur. Qu’il nous conserve tous nos (enfants), le dernier comme le premier. Qu’il nous protége par derrière comme par devant.

16. Ô Indra, défends-nous derrière, en bas, en haut, devant, de tous les côtés. Éloigne de nous la crainte que nous inspirent les dieux ; repousse les coups des impies.

17. Ô Indra, maître de la piété, conserve-nous aujourd’hui, demain, après-demain, toujours. Garde-nous, nous qui te chantons constamment et le jour et la nuit.

18. Maghavan est un héros plein de force, qui brise (les villes célestes), et qui répand ses bienfaits avec profusion. Ô Satacratou, tes deux bras sont généreux, et lancent la foudre.


HYMNE VI.
À Indra, par Pragatha.
(Mètres : Panktî et Vrihatî.)

1. Apportez à ce (dieu) la louange qu’il peut aimer. Les (prêtres) accumulent, en l’honneur d’Indra, et les hymnes et les offrandes. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

2. (Indra) sans égal, sans pareil, s’élève parmi les dieux, remplit le monde de ses dons, et par sa force domine tous les êtres. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

3. Prompt à répandre ses biens, il n’attend pas que son char soit attelé. Ô Indra, nous devons célébrer tes prouesses. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

4. Viens, puissant Indra ; nous t’adressons des hommages faits pour accroître ta grandeur, et attirer tes faveurs sur celui qui t’honore. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

5. Ô Indra, ta pensée est triomphante, quand tu veux accomplir le vœu du serviteur qui te prodigue les libations et les prières. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

6. Attaché aux enfants de Manou, ce (dieu), digne de nos louanges, regarde d’en haut nos puits (de libations). Il jouit de nos offrandes, et se fait notre ami et notre compagnon. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

7. Ô Indra, que célèbrent les hommes, tous les dieux sont soumis à ta force et à ta puissance. Sois le pasteur du monde. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

8. Ô Indra, époux de Satchî, je chante et j’invoque, au milieu de la fête divine, ta force puissante, avec laquelle tu frappes Vritra. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

9. Disposé pour nous comme une femme pour son amant, qu’il embellisse les jours qui appartiennent aux enfants de Manou[11]. Qu’Indra s’intéresse à notre sacrifice, et soit toujours renommé. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

10. Ô Indra, ta force s’est développée. Nos nombreux (hommages), ô glorieux Maghavan, ont augmenté ta grandeur et ta puissance. (Nous sommes) sous ta protection. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

11. Ô vainqueur de Vritra, toi et moi, nous sommes liés par nos présents. Ô héros qui portes la foudre, celui qui ne donne rien ne te connaît pas. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !

12. Nous célébrons Indra, qui est un (dieu) équitable et juste. (L’impie) avare de libations se prépare de grandes pertes. Celui qui fait la libation brille d’un heureux éclat. Que les bienfaits d’Indra (nous soient) propices !


HYMNE VII.
À Indra, par Pragatha.
(Mètres : Trichtoubh, Gâyatrî et Anouchtoubh.)

1. L’antique ami de nos seigneurs est paré par l’œuvre (sainte). Entouré des Dévas, Manou, père (du sacrifice), commence la prière et semble ouvrir les portes (d’Indra).

2. Que les mortiers, dont le dos est humecté de soma, que nos hymnes, que nos cérémonies attirent le maître du ciel.

3. Le sage Indra avec les Angiras a délivré les vaches (célestes). Nous chantons cet exploit.

4. Que ce (dieu) fortuné, qui fait le bonheur du sage et la gloire du poëte, vienne à notre secours, et reçoive parmi nous l’offrande de nos hymnes.

5. Ô Indra, amant de la Swâhâ, que les sacrificateurs s’empressent de chanter ta puissance pour obtenir tes bienfaits.

6. Indra est un trésor de prouesses, passées et futures. Les poëtes savent comme il est bienfaisant.

7. Quand les cinq espèces d’êtres élèvent la voix vers Indra, ce dieu devient le soutien du sage et du père de famille, et la mort de leurs ennemis.

8. Nous te louons ; nous chantons tes exploits. Fais heureusement rouler ton char.

9. Le (monde) ne marche et ne vit que par la nourriture que lui donne ce (dieu) libéral, de même qu’un (maître donne) l’orge à son troupeau.

10. Nous demandons le secours (d’Indra) en lui présentant nos offrandes. Nous voulons avec vous, ô pères du sacrifice, augmenter la grandeur du (dieu) ami des Marouts.

11. (Noble) héros, qui brilles toujours pour nous au moment favorable, nous te célébrons dans nos hymnes. Ô Indra, puissions-nous vaincre avec ton secours.

12. Que les Roudras et que les Parwatas unis de cœur, au moment du combat, pour la perte de Vritra, nous (donnent) leurs ondes. Que les dieux nous conservent, ces (dieux) qui reconnaissent comme leur chef Indra, (maître) puissant et bienveillant pour ses serviteurs.


HYMNE VIII.
À Indra, par Pragatha.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Que nos louanges fassent ta joie. Donne-nous la richesse, ô (Dieu) qui portes la foudre. Tue les ennemis du sacrifice.

2. De ton pied frappe les avares Panis. Tu es grand et n’as point d’égal.

3. Ô Indra, tu es le maître des libations et des mets (sacrés). Tu es le roi des nations.

4. Viens, arrive du ciel, qui est ta demeure, à la voix des hommes. Tu remplis le ciel et la terre.

5. Tu as, en faveur de tes chantres, brisé cette montagne qui avait et cent et mille collines.

6. En versant le soma, nous t’invoquons le jour et la nuit. Comble nos vœux.

7. Où est ce (dieu) jeune, libéral, invincible, qui redresse son col (avec orgueil) ? Quel est le prêtre qui l’honore (en ce moment) ?

8. Vers quel sacrifice ce (dieu) généreux est-il descendu de préférence ? qui a captivé Indra ?

9. Prodiguant pour toi les présents et les hommages, ô vainqueur de Vritra, tes serviteurs (t’implorent). Quel (dieu) entend mieux nos hymnes (que toi) ?

10. Au milieu des enfants de Manou, ce soma est versé en ton honneur. Viens, et bois de notre libation.

11. Ce (soma) enivrant est répandu pour toi sur les bords du Saryanâvân[12] et de la Souchomâ[13], dans l’Ardjîkîya[14].

12. Ô Indra, bois aujourd’hui cet agréable (soma) ; qu’il t’inspire une ivresse victorieuse, et nous procure une grande opulence. Hâte-toi, et bois.


HYMNE IX.
À Indra, par Pragatha.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Indra, on t’invoque ; que tu sois à l’orient, à l’occident, au nord ou au midi, viens promptement avec tes rapides (coursiers).

2. Que tu te livres au plaisir sous l’heureuse voûte du ciel ou dans l’air, (viens prendre) notre offrande.

3. Ô Indra, (dieu) grand et vaste, ma prière t’appelle à boire le soma, comme une vache (est appelée) à la pâture.

4. Ô divin Indra, que tes chevaux emportent le char où brille ta grandeur.

5. Ô Indra, tu es digne de nos chants et de nos louanges. Tu es grand et terrible. Tu donnes la domination. Viens, et bois nos libations.

6. En l’invoquant, nous te présentons nos mets et nos libations. Assieds-toi sur notre gazon.

7. Ô Indra, ô toi qui partages l’amour des saintes (Libations), nous t’invoquons.

8. Tes serviteurs ont trait pour toi ce lait du soma aussi doux que le miel. Ô Indra, bois-le avec plaisir.

9. Vois et ces sages et ces pères de famille. Arrive promptement, et apporte-nous l’abondance.

10. Le roi m’a donné et des vaches et de l’or. Que les dieux, qu’Indra le protége !

11. Avec un millier de vaches, j’ai reçu un beau et grand présent d’un or pur et brillant.

12. (Ce présent) et ce millier (de vaches) ont étendu parmi les Dévas la gloire du petit-fils de Dourgaha[15].


HYMNE X.
À Indra, par Ali, fils de Pragatha.
(Mètres : Vrihatî et Anouchtoubh.)

1. Les (prêtres), unissant leurs efforts, (appellent) pour vous le secours d’Indra aux larges trésors. Ils chantent et versent le soma au milieu du sacrifice. J’invoque (Indra) comme (un orphelin demande) son tuteur.

2. Quand il est dans l’ivresse de nos libations, les ennemis les plus forts et les plus terribles ne sauraient arrêter ce (dieu) à la belle figure. Il fend la nue, et donne une mémorable (abondance) au chantre qui le loue et lui verse (le soma).

3. Sacra est (un dieu) purifiant et merveilleux. Ses chevaux sont rapides, et (son corps) a la couleur de l’or. Vainqueur de Vritra, il ouvre la caverne qui renferme les vaches (célestes).

4. Il découvre pour son serviteur ses trésors accumulés et longtemps enfouis. Qu’Indra, à la belle face, (au bras) armé de la foudre, aux chevaux azurés, fasse éclater sa puissance.

5. Ô Indra, ô héros que les hommes ont jadis célébré, ce que tu désires, nous te l’apportons, offrandes, hymnes, prières.

6. Ô (Dieu) que tout le monde invoque, qui portes la foudre, habites le ciel et bois le soma, enivre-toi de nos libations, et donne au serviteur qui t’honore les biens qu’il souhaite.

7. Nous avons hier glorifié le (dieu) qui tient la foudre ; nous le glorifions encore aujourd’hui. Apporte-lui promptement la libation. Et vous, ornez (de vos louanges) un noble héros.

8. Il est un brigand, habile à s’emparer des biens (du voyageur), et qui assiége la route d’Indra. C’est notre hymne qui doit te charmer, ô (Dieu) puissant. Viens à la voix de nos prières.

9. Quelle action d’Indra n’est pas une prouesse ? Par quel exploit le vainqueur de Vritra a-t-il manqué à sa naissance et à sa renommée ?

10. Toutes les œuvres d’Indra sont grandes et invincibles. Le vainqueur de Vritra ne connaît point la défaite. Il s’élève par sa force au-dessus de tous ces Panis[16], de tous ces avares qui ne connaissent que les jours des échéances.

11. Quant à nous, ô Indra, ô vainqueur de Vritra, ô (Dieu) qui portes la foudre, et qui es partout invoqué, nous t’apportons toujours de nouveaux, de nombreux hommages, comme salaire de tes bienfaits.

12. Ô Indra fameux par tes hauts faits, tes perfections sont nombreuses. Les hommes demandent tes secours. Éloigne nos ennemis. (Dieu) puissant et protecteur, visite nos sacrifices et entends mon invocation.

13. Ô Indra, que tout le monde invoque, tous ces sages te sont dévoués. Ô Maghavan, aucun autre que toi ne peut faire notre bonheur.

14. Délivre-nous de l’ignorance, de la faim, de la méchanceté. Ô (Dieu) puissant et éclairé, (touché) de toutes nos prières, aide-nous de ton secours.

15. Versez donc votre soma. Ô enfants de Cali, ne craignez plus. Le méchant s’est enfui ; oui, de lui-même il s’est enfui.


HYMNE XI.
Aux Adityas, par Matsya, fils de Mahamina.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Nous implorons le secours des Adityas, ces guerriers[17] nobles et bienfaisants.

2. Que Mitra, Varouna, Aryaman et (les autres) Adityas nous fassent heureusement traverser le mal.

3. Le secours des Adityas est pour le serviteur qui les honore propice et mémorable.

4. Ô Varouna, Mitra, Aryaman, votre protection est grande. Je demande votre assistance.

5. Ô Adityas, défendez notre vie contre les coups qui la menacent. (Vous l’avez fait) autrefois ; car vous écoutez l’invocation.

6. Donnez-nous cette protection, (donnez-nous) cet appui que mérite un dévot serviteur.

7. Ô divins Adityas, en qui le mal serait une merveille, le pécheur possède un riche domaine : c’est le bien de (l’homme) sans reproche.

8. Que (le méchant) ne nous enchaîne point dans ses filets[18] ; qu’il nous laisse au grand (Indra), qui est le maître que nous avouons.

9. Ô Dieux sauveurs, ne nous livrez pas dans votre colère aux filets de nos ennemis.

10. Ô divine et bonne Aditi, je t’appelle à notre secours.

11. Ô (Déesse) qui as de redoutables enfants, rends infructueuse la pêche de ceux qui veulent notre perte. Qu’aucun mal n’arrive à nos enfants.

12. Ô bonne (Déesse), dont le pouvoir et l’influence s’étendent au loin, donne-nous la liberté d’agir ; (donne) l’existence à nos enfants.

13. Les (Adityas) sont les chefs de tous les êtres ; invincibles, glorieux et cléments, ils gardent toutes leurs œuvres.

14. Ô Adityas, délivrez-nous de la gueule des loups. Ô Aditi, (fais que) le brigand soit comme enchaîné.

15. Ô Adityas, que la funeste Sarou[19] s’éloigne sans nous faire de mal.

16. Ô bienfaisants Adityas, puissions-nous toujours, comme autrefois, jouir de votre protection !

17. Ô Dieux sages, éloignez le mal du mortel qui ne cesse de vous honorer, et prolongez sa vie.

18. Ô Adityas, ô Aditi, que cet hymne vous dispose en notre faveur, et contribue à nous délivrer des chaînes qui semblent nous envelopper.

19. Ô Adityas, votre zèle doit nous tirer du danger. Soyez bons pour nous.

20. Nous vous honorons[20], ô Adityas. Faites, comme autrefois, que Sarou, douée d’une funeste activité, ne nous frappe point par la maladie.

21. Déracinez la haine, le mal, le péché, qui sont de tout côté disposés contre nous.

  1. Voy. page 315, col. 1, note 1.
  2. Le commentaire croit qu’il s’agit dans ce vers de Prithousravas. Mais les nombres mystérieux de 7 et 70 m’ont fait penser qu’il devait être question de Vâyou.
  3. Le commentateur donne ici deux sens : l’un d’eux consiste à trouver dans cette phrase deux princes, nommés l’un Outckatya, et l’autre Vapouch. Il m’a semblé que ni l’un ni l’autre des deux sens ne devaient être adoptés.
  4. Le commentateur comprend que ce Trita Aptya, ou fils des Eaux, est le Richi auteur de cet hymne. Je pense que c’est le personnage allégorique qui représente la libation, autrement une personnification d’Agni. Voy. page 74, col. 1, note 1 ; page 101, col. 2, note 3 ; page 103, col. 1, note 4 ; même page col. 2, note 1, et page 146, col. 1, note 2.
  5. Voyez quel est ce personnage, page 104, col. 2, note 3.
  6. Nom du Soma.
  7. Les manuscrits du texte donnent ici 19 vargas dont il n’est point question dans les commentaires. Je n’ai pas cru devoir les traduire. Ce n’est point une lacune dans les commentaires. La division par anouvâkas et par vargas est complète. Ici finit le sixième anouvâka du huitième mandala, et commence le septième anouvâka. Ici finit le treizième varga de la lecture iv de la sixième section, et commence le quatorzième, lequel dans les manuscrits du texte se trouve être le trente-deuxième. J’ai cru que c’était là une interpolation, dont le caractère n’est point celui des interpolations que nous avons déjà rencontrées. C’était autrefois un style lâche, énervé, évidemment moderne : ici c’est le style ordinaire du Rig-Véda ; mais les phrases paraissent formées en grande partie de centons connus. Le commentaire ayant passé sous silence ces divers morceaux, m’a semblé les avoir condamnés.
  8. Ce sont les deux pièces de l’Aranî.
  9. On sait que sept personnes concourent au sacrifice, savoir : le Hotri, l’Oudgâtri, le Potri, le Nechiri ou Cartri, le Brahman ou Oupadrachtri, le Rakchas et l’Yadjamâna. Voy. page 442, col, 2, note 4. Le poëte peut aussi avoir voulu personnifier les sept tchhandas ou mètres dont se composent les hymnes, ou les sept genres de libations, ou même les sept rayons.
  10. Yâtou.
  11. Voy. page 315, col. 1, note 1.
  12. Lac du Couroukchétra. Voy. sect. I, lect. vi, hym. iv, st. 14.
  13. Nom d’une rivière.
  14. Nom d’un pays, qui doit être le même que le Ridjika.
  15. Voy. page 256, col. 2, note 1. Le petit-fils de Dourgaha est Trasadasyou.
  16. Nous savons que les Panis sont ces Asouras qui amassent les trésors des nuages, et ne les livrent qu’avec regret. Ils accumulent, comme les usuriers, les ondes célestes qu’Indra finit par leur redemander, intérêt et principal.
  17. Le poëte les appelle Kchatriyas.
  18. Cet hymne est attribué à un poëte nommé Matsya, mot qui signifie poisson. Le commentaire trouve dans ce vers et les suivants une allusion au pêcheur, qui dans ses filets veut prendre le poisson. Je n’ai point partout adopté cette idée.
  19. Il paraît que c’est le nom donné à la Révolution du temps, déesse malfaisante, qui donne la mort. Le commentaire entend ce mot du filet jeté par le pêcheur.
  20. Le texte porte ici le mot vivaswatah, que le commentaire regarde comme le génitif de vivaswat, pensant que ce mot est synonyme d’Yama, dieu de la mort. Je crois que le mythe pourânique du soleil, appelé Vivaswân, n’existait pas encore. D’ailleurs le nom d’Yama serait Vêvaswata.