Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 6/Lecture 2

Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 414-423).

LECTURE DEUXIÈME.
HYMNE I.
À Indra, par Sobhari.
(Mètres : Cacoubh et Vrihatî.)

1. (Dieu) magnifique et toujours nouveau, nous te présentons nos offrandes, et nous demandons dans le combat ton ferme appui, dont nous avons besoin.

2. Au milieu du sacrifice nous implorons ta protection. Qu’un (dieu) jeune et terrible vienne vaincre pour nous. Ô Indra, nous sommes tes amis, et nous t’honorons comme notre sauveur, comme notre bienfaiteur.

3. Ô maître des chevaux, des vaches, de la terre, viens ; ces breuvages (t’attendent). Ô maître du soma, bois ce soma.

4. Ô généreux Indra, tu possèdes des parents ; et nous, prêtres privés de cet avantage, nous nous adressons à toi. Viens boire notre soma, et déploie tous tes énergiques rayons.

5. Tels qu’une troupe d’oiseaux, nous sommes assis près de ce miel délicieux et enivrant, où se mêle le lait de la vache. Ô Indra, nous célébrons tes louanges.

6. Nous t’adressons nos hommages pour obtenir la faveur de tes rayons. Ô (Dieu) que traînent des chevaux azurés, nous avons des besoins, et tu es bienfaisant. Nous voici (devant toi) avec nos prières.

7. Ô Indra, ô toi qui portes la foudre, nous venons aujourd’hui implorer ton secours. Nous savons que jadis tu n’as jamais eu de supérieur.

8. Ô (Dieu) superbe et fort, ô héros armé de la foudre, nous connaissons ta solide amitié, et c’est avec confiance que nous t’invoquons. Répands sur nous cette abondance que donne la vache féconde.

9. Ô mes amis, j’appelle à votre secours cet Indra qui a produit tous les biens qui nous entourent.

10. (Il est heureux) celui qui sait plaire au maître de la piété, au (dieu) que traînent deux coursiers azurés et qui triomphe de ses ennemis. Maghavan nous accorde, pour prix de nos éloges, des centaines de chevaux et de vaches.

11. Ô (Dieu) généreux, tu deviens notre auxiliaire, pour repousser l’ennemi qui nous dispute la possession de la vache (féconde).

12. Ô Indra, que le monde implore, puissions nous vaincre nos ennemis, et résister aux impies ! Puissions-nous avec les héroïques (Marouts) triompher de Vritra, et augmenter notre fortune ! Écoute notre prière.

13. Ô Indra, par ta nature tu es indépendant, au-dessus de tout ennemi, de tout parent. Par les combats (que tu livres pour nous) tu recherches notre amitié.

14. Tu n’es point l’ami de ces riches avares qui gardent pour eux les trésors de tes ondes (sacrées)[1]. Quand tu formes et assembles le nuage, c’est comme un père que tu es invoqué.

15. Ô Indra, nous sommes réunis pour te présenter la libation. Nous ne faillirons point, tels que des insensés, avec l’amitié d’un (dieu) semblable à toi.

16. Ô Indra, ô toi qui as le don des vaches (célestes), nous ne voulons ni jouir ni nous emparer des biens qui sont à toi. Mais apporte-nous toi-même tes présents, rends-les solides. Car tu es le maître, et personne n’a la force d’enchaîner ta bienfaisance.

17. Tel que le magnifique Indra, ou tel que la fortunée Saraswatî, tel tu te montres, ô Tchitra[2], pour le ministre de ton sacrifice.

18. Le roi Tchitra (et combien d’autres rois lui ressemblent ?), sur les bords de la Saraswatî, répand, ainsi qu’un nuage, la pluie de sa bienfaisance. Il m’a donné des milliers[3] de vaches.


HYMNE II.
Aux Aswins, par Sobhari.
(Mètres : Vrihatî, Cacoubh et Anouchtoubh.)

1. J’appelle aujourd’hui à mon secours ce char diligent, sur lequel a été reçue la fille du Soleil par les Aswins, qui sont dignes de nos hommages et suivent la voie de Roudra[4].

2. Ô Sobhari, chante dans tes hymnes ce (char) adorable et pur, que tant de (poètes) ont désiré et orné de leurs présents, (ce char) que tous honorent, qui, toujours le premier dans les combats, sauve (les amis) et triomphe des ennemis.

3. Nous adressons nos hommages aux Aswins, à ces dieux vainqueurs et cléments. Nous les invitons à venir à notre secours, et à visiter la maison de leur serviteur.

4. L’une des roues de votre char roule à travers (le ciel), l’autre touche aux deux extrémités (de la terre)[5]. Ô maîtres de la splendeur, que votre bienveillance vienne vers nous, comme une vache (féconde).

5. Ô Véridiques Aswins, votre char a trois siéges, et des rayons d’or : il orne autour de nous le ciel et la terre. Venez sur ce (char) fameux.

6. Vous avez jadis donné à Manou la lumière du ciel ; vous lui avez appris à labourer avec la charrue et (à semer) l’orge. Ô Aswins, maîtres de la splendeur, nous vous célébrons, nous vous invoquons aujourd’hui.

7. (Dieux) généreux, trésor d’abondance, venez à nous par les voies du sacrifice, que vous avez suivies pour apporter la force et la grandeur à Trikchi, fils de Trasadasyou.

8. Pour vous, ô héros, source de richesses, ce soma a été extrait des mortiers. Venez le prendre ; buvez dans la maison de votre serviteur.

9. Ô Aswins, source de richesses, montez sur votre char tout orné d’or, et chargez-le d’abondantes provisions.

10. Ô Aswins, venez promptement vers nous avec ces secours qui ont sauvé Paktha, Adhrigou, et Babhrou votre fidèle serviteur[6].

11. Ô Aswins, ô (Dieux) fermes dans vos œuvres, nous vous invoquons en ce jour, nous prêtres aussi fermes dans nos œuvres.

12. Héros vainqueurs et généreux, ô vous que glorifient nos holocaustes, écoutez mon invocation, qui se prête à toutes les formes et que chérissent tous les (dieux), et arrivez avec ces secours qui ont fait naître une source (pour Gotama)[7].

13. C’est vous, ô Aswins, que j’honore, que j’invoque en ce jour. C’est à vous que nous adressons nos adorations.

14. C’est vous, ô maîtres de la splendeur, qui suivez la voie de Roudra, c’est vous que nous implorons le matin et le soir. Ô (Dieux) terribles, trésor d’abondance, ne nous abandonnez pas au mortel notre ennemi.

15. Adorables Aswins, venez le matin avec votre char m’ouvrir une heureuse route. Je vous appelle comme ferait un père, comme si vous étiez deux enfants de Sobhari.

16. (Dieux) généreux, aussi rapides que la pensée, qui possédez tous les biens et savez abattre l’orgueil, venez à notre secours, et couvrez-nous d’une protection prompte et entière.

17. Ô nobles et secourables Aswins, qui aimez le miel (de nos libations), donnez-nous une maison riche en chevaux, en vaches, en or.

18. (Dieux) sauveurs, trésor d’abondance, nous vous demandons pour nos guerriers une force supérieure et invincible qui puisse nous mettre à l’abri. Venez, et (donnez-nous) tous les biens.


HYMNE III.
À Agni, par Viswamanas, fils de Vyaswa.
(Mètre : Ouchnih.)

1. Célèbre un (dieu) accessible (à nos prières) ; honore (Agni), possesseur de tous les biens, entouré d’une mobile fumée, doué d’un éclat invincible.

2. Ô sage Viswamanas, célèbre dans ton hymne le bienfaisant Agni, qui donne des chars au (sacrificateur) exempt d’orgueil.

3. Digne de nos chants et vainqueur (de tes ennemis, Agni) prend nos offrandes et nos holocaustes ; avec sagesse il les porte (aux dieux) au nom desquels il accepte ces présents.

4. (Dieu) immortel, il apparaît avec splendeur ; sa dent est brûlante, sa flamme lumineuse, ses rayons richement groupés.

5. Lève-toi, ami de nos sacrifices ; la sainte Prière t’appelle. Viens à nous entouré d’un grand éclat.

6. Ô Agni, à la voix de nos prières, arrive, et va, en qualité de messager, porter nos holocaustes aux (dieux) auxquels ils peuvent être destinés.

7. Pour vous j’invoque l’antique Agni, le prêtre des humains. Je l’implore par cette prière. Je le chante en votre nom.

8. (Dieu) admirable par ses œuvres, et tel qu’un ami placé au milieu d’un peuple pieux, on le charme par le sacrifice et l’invocation.

9. Il est saint, il est sacrificateur ; et dans la demeure du sacrifice, de saints prêtres viennent le flatter par leurs chants.

10. Que nos Rites sacrés, que nos Prières s’assemblent devant le premier des Angiras, qui est, au milieu des nations, le plus glorieux des sacrificateurs.

11. Ô immortel Agni, tes larges rayons sont allumés, féconds et rapides, tels que de vigoureux coursiers.

12. Ô maître des offrandes, donne-nous la richesse et une forte famille. Au milieu des combats sauve nos enfants et nos petits-enfants.

13. Quand Agni, maître des nations, aiguise ses rayons, entouré de la race de Manou, il est heureux, et il repousse tous les Rakchasas.

14. Ô Agni, héros et maître des nations, écoute mon hymne nouveau, et brûle de tes rayons les Rakchasas aux formes magiques.

15. Le mortel qui honore Agni par le don de l’holocauste n’a jamais rencontré d’ennemi capable de l’abattre par sa puissance magique.

16. Ô possesseur de la richesse, le Richi Vyaswa[8] a su te plaire par ses présents. Nous aussi, nous allumons tes feux pour obtenir la fortune.

17. Ousanas, fils de Cavi, ô (Dieu) possesseur de tous les biens, t’a établi pour être prêtre et sacrificateur en faveur de Manou.

18. Tous les Dévas, dans les plaisirs du sacrifice, t’ont pris pour messager. Ô Dieu, reçois nos premiers hommages.

19. Que le mortel choisisse pour son héraut ce (dieu) immortel, pur et magnifique, qui marque sa voie par une trace noire.

20. Nous invoquons, au milieu du peuple, l’immortel, l’antique, le vénérable Agni, qui brille d’un pur éclat et fait en son honneur lever la Cuiller (sacrée).

21. Le mortel qui l’invoque en lui présentant l’holocauste acquiert une gloire florissante, une famille vigoureuse.

22. La Cuiller (sacrée), au milieu des adorations et des holocaustes, se présente d’abord avec respect devant Agni, possesseur de tous les biens.

23. Avec ces nobles et saintes Prières honorons, comme le faisait Vyaswa, Agni aux flammes purifiantes.

24. Ô Richi, fils de Vyaswa, suivant l’exemple de Sthoûrayoûpa[9], chante le grand Agni qui siége au foyer domestique.

25. Les sages célèbrent et appellent à leur secours l’antique Agni, l’hôte des enfants de Manou, le fils du bûcher.

26. Devant tous ces seigneurs assemblés, devant les holocaustes des enfants de Manou, ô Agni, place-toi sur le gazon, et reçois nos adorations.

27. Donne-nous tous les biens ; donne-nous les richesses désirables ; (donne-nous) une famille forte et glorieuse.

28. Ô Agni, (dieu) fort et toujours jeune, comble de tes présents Souchâman, (fils de) Varou, et sa nombreuse famille[10].

29. Tu es un bienfaiteur généreux. Ouvre-nous, ô Agni, les sources d’une grande opulence. Accorde-nous des vaches fécondes.

30. Ô Agni, tu es rempli de gloire. Amène-nous Mitra et Varouna, rois justes et doués d’une force brillante.


HYMNE IV.
À Indra, par Viswamanas.
(Mètres : Ouchnih et Anouchtoubh.)

1. Amis, adressons nos hommages à Indra qui porte la foudre. En votre nom je chante le plus grand, le plus courageux des héros.

2. Le vainqueur de Vritra est fameux pour la force qu’il a déployée dans ce combat. (Noble) héros, tu combles de tes dons les riches qui t’honorent.

3. Loué par nous, apporte-nous l’opulence la plus variée. Ô (Dieu) traîné par deux chevaux azurés, tu es notre riche bienfaiteur dans la pauvreté.

4. Ô Indra, mets un terme à la pauvreté du peuple que tu favorises. (Dieu) vainqueur, loué par nous, prends ta foudre et envoie-nous des trésors.

5. Tes ennemis ne peuvent enchaîner ni ta main gauche, ni ta main droite. Ô (Dieu) traîné par deux chevaux azurés, tes adversaires ne sauraient enlever ta richesse.

6. Ô (Dieu) armé de la foudre, ma prière va vers toi comme les vaches (vont) au pâturage. Remplis l’espoir et les vœux de ton chantre.

7. Ô vainqueur de Vritra, chef terrible, soutien solide, viens à la voix de Viswamanas, assister à notre sacrifice.

8. Ô héros, vainqueur de Vritra, ô toi que le monde implore, puissions-nous te connaître aux trésors nouveaux, aux richesses désirables que tu répands.

9. Ô Indra, ô toi que le monde implore et qui te balances dans les airs[11], ta force est infinie, et tes bienfaits assurés pour ton serviteur.

10. Ô adorable et vaillant Maghawan, verse sur nous tes précieux trésors. Croîs pour être grand, fort et libéral.

11. Ô Maghavan, armé de la foudre, nos hymnes ont pu s’adresser (jadis) à un autre que toi. Confirme par tes secours notre confiance (d’aujourd’hui).

12. Ô (Dieu) adorable qui te joues dans les airs, un autre ne saurait l’égaler pour l’opulence, la richesse, la puissance et la force.

13. Versez la libation en l’honneur d’Indra. Qu’il prenne le miel du soma. Il en aura plus de grandeur, plus de magnificence.

14. Je te chante, ô maître des coursiers, robuste et libéral. Écoute mes paroles, (écoute) le fils de Vyaswa[12] qui te loue.

15. Jamais il n’est né un être plus fort que toi, plus remarquable par sa richesse et sa vaillance, plus digne d’être honoré.

16. Ô prêtre, fais la joie de ce (dieu) en lui présentant le miel (de la libation) ou la nourriture (sacrée). Et toi, ô Dieu, fais aussi le bonheur de ton chantre.

17. Ô Indra, qui diriges les coursiers azurés, ô toi que les anciens ont célébré, il n’est personne qui l’emporte sur toi en puissance et en gloire.

18. En votre nom nous invoquons, (les mains) chargées d’offrandes, ce maître de l’abondance, dont de justes sacrifices augmentent la grandeur.

19. Que (le prêtre et le père de famille) s’avancent. Amis, louons Indra, ce héros adoré, qui, par sa force incomparable, triomphe de tous ses ennemis.

20. À (ce dieu) qui habite le ciel, qui recherche et délivre les vaches (célestes), offrez la noble Prière, plus douce que le miel et le beurre (sacré).

21. Ses prouesses sont innombrables ; sa puissance, invincible. Sa magnificence s’élève au-dessus de tout, telle que l’astre du jour.

22. Comme le faisait Vyaswa, loue[13] Indra invincible et robuste. Maître puissant, il accorde à son serviteur de glorieux présents.

23. Ô fils de Vyaswa, chante le plus jeune comme le plus ancien[14] des êtres, toujours sage, toujours adorable.

24. Ô (Dieu) dont la main est armée de la foudre, tu chasses les enfants de Nirriti[15], comme le soleil chaque jour (chasse les ténèbres) qui l’assiégent[16].

25. Ô puissant Indra, secours ton serviteur ; prête-nous (cette arme) avec laquelle tu as deux fois sauvé Coutsa.

26. Ô (Dieu) puissant et honoré, nous t’invoquons dans le danger. Tu peux vaincre tous nos ennemis.

27. Ô (Dieu) riche en présents, tu as brisé l’arme mortelle du brigand. Tu nous délivres du féroce (Râkchasa), tu (nous sauves) du mal, et nous envoies (l’onde) des sept rivières.

28. Ô fortunée et féconde (Aurore), de même que tu as favorisé de tes dons opulents Souchâman, (fils de) Varou[17], favorise aussi les enfants de Vyaswa.

29. Que la munificence d’un (prince) généreux vienne sur les enfants de Vyaswa qui verse le soma. (Qu’ils obtiennent de lui), par centaines, par milliers, des présents solides.

30. Aurore, en quelque lieu que tu sois honorée, si le sacrifice t’interroge, (réponds) : « Un roi puissant habite au loin sur les bords de la Gomatî[18]. »


HYMNE V.
À Mitra et Varouna, aux Viswadévas, par Vyaswa.
(Mètre : Ouchnih.)

1. Gardiens du monde. Dieux adorables entre les autres dieux, justes et doués d’une sainte vigueur, je vous honore tous les deux.

2. (Je vous honore), ô Mitra, ô puissant Varouna, nobles enfants (d’Aditi), qui, toujours fermes dans vos œuvres, ressemblez à des conducteurs de chars remplis de trésors.

3. La grande et juste Aditi, leur mère, a enfanté ces illustres (dieux) qui renferment tous les biens, pour qu’ils fussent l’âme (du monde)[19].

4. Mitra et Varouna, ces deux grands rois, ces Asouras divins, amis de la justice, approuvent notre sacrifice.

5. Les enfants de la Force robuste, les fils puissants de la Dextérité[20], viennent rapidement. (Dieux) bienfaisants, visitez la demeure de l’Offrande.

6. Ô vous qui répandez sur nous les biens de la Terre et du Ciel, que les pluies (de la libation) viennent vers vous.

7. Rois amis de la justice, ils regardent les hommes du haut du Ciel, comme (le taureau regarde) son troupeau. Qu’ils reçoivent nos adorations.

8. Amis de la justice, ils sont assis sur le même trône royal. Forts, puissants, fermes dans leurs œuvres, ils exercent leur domination[21].

9. Leur bienfaisant regard éclaire toutes les voies. Leurs yeux sont toujours ouverts sur nous.

10. Ainsi que la divine Aditi, que les (dieux) Véridiques, que les Marouts armés de leur force robuste nous protégent !

11. Ô (Dieux) bienfaisants, conservez notre vaisseau nuit et jour. Puissions-nous, à l’abri de tout danger, être gardés par vous !

12. Délivrés du péril, nous célébrons Vichnou. Ô (Dieu) sauveur et bienfaisant, écoute-nous, et viens de toi-même à nos libations et à notre sacrifice du matin.

13. Nous demandons cette protection, heureuse et féconde en biens, que donnent Mitra, Varouna, Aryaman.

14. Qu’ainsi le (dieu) qui lance les eaux[22], les Marouts, les deux Aswins, Indra, Vichnou viennent se réjouir à notre sacrifice, et nous comblent de leurs présents !

15. Ces dieux adorables et protecteurs renversent leur ennemi, comme une vague aiguë (brise la digue qu’on lui oppose).

16. L’incomparable (Mitra) jette au loin ses regards sur le monde. Pour vous nous célébrons les rites (sacrés) en son honneur.

17. En l’honneur de ces deux rois, Mitra et Varouna, poursuivons tout le cours de ces rites domestiques que puisse célébrer la renommée.

18. (Mitra) a mesuré de son rayon les bornes du ciel et de la terre. Il les a tous deux remplis de sa grandeur.

19. Le soleil, tel que le brillant Agni qui s’allume à la voix de nos prières, amène la lumière sous la voûte du ciel.

20. Dans cette large demeure invoque donc (Mitra) ; il est le maître de l’abondance qui vient de la vache ; il est le maître de tous les biens, qu’il peut donner.

21. Ainsi, le jour et la nuit, j’invoque le Soleil, le Ciel et la Terre. Fais, (ô Dieu), que nous ne rencontrions jamais que des bienfaiteurs.

22. Nous avons reçu de Souchâman, et d’Harayâna, fils d’Oukchanya[23], un char rapide et tout brillant d’argent.

23. Ces deux princes, soutiens des mortels, m’ont encore donné des coursiers rapides et bien dressés.

24. J’ai, dans un homme nouveau, célébré ces sages et robustes héros, dont les rênes sont brillantes et le fouet sonore.


HYMNE VI.
Aux Aswins, à Vayou, par Angiras Vyaswa ou Viswamanas, fils de Vyaswa.
(Mètres : Ouchnih, Anouchtoubh et Gâyatrî.)

1. Devant ces maîtres assemblés pour vous chanter, j’invoque votre char, ô (Dieux) forts et invincibles, généreux et magnifiques.

2. (Dieux) Véridiques, généreux et magnifiques, vous avez secouru le grand Souchâman, fils de Varou.

3. Nous vous invoquons aujourd’hui, et vous offrons nos holocaustes, ô (Dieux) trésor d’abondance, qui, (à la fin et au commencement) des nuits, venez chercher nos abondantes libations.

4. Ô vaillants Aswins, qu’il arrive à la prière d’un pieux sacrificateur, votre char fameux, admirable, chargé de trésors précieux.

5. Ô Aswins magnifiques et terribles, dans votre course (divine) pensez (à nous). Car vous triomphez de tous vos ennemis.

6. (Ô Dieux) Secourables, ô maîtres de la splendeur, avec vos coursiers rapides vous parcourez le monde. Vous accomplissez nos vœux, et vous avez pour nous l’apparence et (la douceur) du miel.

7. Venez à nous, ô Aswins, avec l’opulence qui sait tout orner ; (venez), magnifiques, forts, invincibles.

8. Ô Indra, et vous, (Dieux) Véridiques, accourez au sacrifice que je vous présente. Ô Aswins, nous vous appelons aujourd’hui avec les autres dieux.

9. Comme faisait Vyaswa, nous vous invoquons, et attendons vos présents. (Dieux) sages, venez ici à la voix de nos prières.

10. Ô Richi, chante les Aswins. Ils sont attentifs à ton invocation. Ils n’ont pour ennemis que les avares Panis[24], trop voisins (de nous).

11. Nobles héros, écoutez le fils de Vyaswa. Vous savez qui je suis. Goûtez les plaisirs (du sacrifice) avec Varouna, Mitra, Aryaman.

12. (Dieux) superbes et généreux, faites-moi part chaque jour de ces biens que vous apportez, que vous donnez à vos serviteurs.

13. Ô Aswins, vous comblez de vos éclatantes faveurs celui qui s’entoure de vos sacrifices, comme une femme s’enveloppe de son vêtement.

14. Ô Aswins, qui nous êtes dévoués, venez dans la maison de celui qui vous prépare un abondant (soma), digne d’être bu par des héros tels que vous.

15. Ô (Dieux) riches en présents, entrez dans notre maison, où vous attend un (soma) digne de vous. Arrivez au sacrifice, (touchés) par notre prière, comme (le gibier est touché) par la flèche (du chasseur).

16. Ô vaillants Aswins, que l’hymne qui vous invoque soit un messager envoyé vers vous, et chargé de vous amener.

17. (Dieux) immortels, que du haut des airs ou dans la maison du sacrificateur vous jouissiez de nos offrandes, écoutez-moi.

18. Que cette Rivière[25] aux ondes blanches, à la route semée d’or, vous porte heureusement.

19. Ô Aswins à la marche brillante, laissez-vous porter par la blanche Prière qui donne la renommée.

20. Ô Vâyou, notre protecteur, attelle à ton char tes deux brillants coursiers, et lance-les dans la mêlée. Viens à nos libations, et bois notre doux soma.

21. Ô Vâyou, époux de Rit[26], gendre admirable de Twachtri, nous appelons ton secours.

22. Nous invoquons le gendre de Twachtri, le maître de l’opulence, Vâyou, et, la libation à la main, nous (demandons) ses bienfaits.

23. Viens, ô Vâyou, et apporte du ciel tous les biens. Attelle tes deux coursiers aux larges flancs, et pousse vers nous ton char.

24. Ô le plus beau (des dieux), nous t’appelons dans la demeure du sacrifice, toi qui étends ton dos (dans le ciel) comme un vaste mortier.

25. Ô divin Vâyou, réjouis-toi avant tous de notre prière. Prends pour toi ces offrandes, ces libations, ces hymnes.


HYMNE VII.
Aux Viswadévas, par Manou[27], fils de Visvaswan.
(Mètre : Vrihatî.)

1. L’hymne se fait entendre. Agni s’avance comme pontife. Les mortiers et le gazon du sacrifice ont été préparés. Mon vers invoque les nobles secours des Marouts, de Brahmanaspati et des (autres) dieux.

2. (Ô Agni), viens ! Voici les offrandes, le foyer, le bois, les plantes, (les prières) du matin et du soir. Ô Viswadévas, ô (Dieux) conservateurs[28] qui possédez tous les biens, soyez les gardiens de nos prières.

3. Que le Sacrifice antique s’avance (aujourd’hui) en l’honneur d’Agni et des (autres) dieux, des Adityas, de Varouna ferme en ses œuvres, des Marouts environnés de splendeur.

4. Que les Viswadévas, vainqueurs des ennemis et possesseurs de tous les biens, fassent le bonheur de Manou. Oui, possesseurs de tous les biens, venez, et par votre protection puissante mettez notre maison à l’abri de tout danger.

5. Ô Viswadévas, venez à nous aujourd’hui, animés d’un même esprit et partageant les mêmes plaisirs. Ô Marouts, ô grande et divine Aditi, (écoutez) nos hymnes et nos prières, et (visitez) la demeure de notre sacrifice.

6. Ô Marouts, ô Indra, accourez à nos holocaustes avec les coursiers qui vous appartiennent. Qu’Indra, Varouna, les Adityas, héros impétueux, se placent sur notre gazon.

7. Nous avons préparé pour vous tous un gazon choisi, des offrandes convenables, un pur soma ; nous avons allumé les feux (du sacrifice), et nous vous invoquons, ô Varouna, ainsi que le faisait Manou.

8. Accourez à ma prière, ô Marouts et Aswins, ô Vichnou et Poûchan. Que le généreux Indra, célébré comme le vainqueur de Vritra, arrive le premier (à la voix des prêtres) qui l’honorent par leurs offrandes.

9. Ô (maîtres) cléments, mettez notre maison à l’abri du danger. Ô Dieux conservateurs, faites que personne ne l’attaque, ni de loin ni de près.

10. Ô Dieux, vainqueurs de vos ennemis, vous avez une origine commune ; vous êtes tous parents. Vous avez fait jadis notre bonheur ; faites-le encore aujourd’hui.

11. Ô possesseurs de tous les biens, animé par la dévotion, j’ai en votre honneur conçu un hymne nouveau, et j’implore vos heureux bienfaits.

12. Ô guides puissants, l’un de vous, Savitri, s’est levé avec éclat. Et aussitôt bipèdes, quadrupèdes, oiseaux, tous se sont aussi levés pour remplir leur tâche.

13. Avec des chants, avec la divine Prière, appelons chacun de ces dieux à notre secours, à notre aide. Qu’ils nous accordent l’abondance.

14. Que les Viswadévas soient favorables à Manou ; qu’ils le comblent tous de leurs dons. Qu’aujourd’hui ils nous donnent l’opulence ; qu’ils la donnent plus tard à nos enfants.

15. Je vous chante, ô Dieux cléments, dans l’assemblée de vos adorateurs. Ô Varouna, ô Mitra, le méchant ne (prévaudra point) contre le mortel qui allume pour vous les feux (du sacrifice).

16. Celui qui présente de grandes offrandes, augmente sa maison. Sa race se propage, et ses œuvres le protègent contre toute espèce de mal.

17. Il s’enrichit sans être obligé de combattre, il marche toujours par de bonnes voies, celui que protégent Aryaman, Mitra, Varouna, unis pour le combler de biens et jouir de son sacrifice.

18. Vous faites marcher Manou dans une route prospère ; vous lui ouvrez les voies difficiles. Que la foudre brille partout dans le ciel, et vienne mourir sans nous frapper.

19. Ô Dieux, qui êtes doués de la puissance et qui possédez tous les biens, que vous assistiez à notre sacrifice au lever ou au coucher du vigilant soleil, ou bien dans le milieu du jour.

20. Si, pour obtenir votre protection en faveur d’un serviteur pieux, nous observons les rites sacrés, ô (Dieux) conservateurs, possesseurs de tous les biens et auteurs de la vie[29], puissions-nous vous voir assis au milieu de nous !

21. Ô (Dieux) possesseurs de tous les biens, honorés en ce jour au lever, au coucher du soleil et à midi, donnez le bonheur à Manou, au sage qui vous offre le sacrifice.

22. Ô royaux Adityas, nous vous honorons comme un fils (honore son père). Pour prix de nos holocaustes, puissions-nous obtenir ces biens précieux, qui sont l’objet des désirs de tous les hommes !


HYMNE VIII.
Aux Viswadévas, par Manou.
(Mètres : Ouchnî et Gâyatrî.)

1. Que les trente-trois[30] dieux viennent du ciel s’asseoir sur notre gazon. Qu’ils voient et acceptent nos deux espèces (d’offrandes).

2. (Arrivent) Varouna, Mitra, Aryaman, les Feux, amis des présents fortunés, accompagnés de leurs épouses[31] et honorés par le vachat[32].

3. Qu’ils soient nos gardiens, et accourent avec toute leur suite du midi, du nord, de l’occident, de l’orient.

4. Que le désir de ces dieux soit rempli. Que nul mortel impie ne se refuse à les honorer.

5. Les (Marouts)[33] sont au nombre de sept ; ils ont sept épées, sept parures, sept rayons brillants.


HYMNE IX.
Aux Viswadévas, par Manou, ou Casyapa, fils de Maritchi.
(Mètres : Virât et Écapada.)

1. Il est un (dieu) jeune, habile directeur, et disposé à étendre sa voie. Sa couleur est brune, et il revêt une parure d’or[34].

2. Un autre est assis dans son foyer (lumineux), et, sage au milieu des dieux, il brille entre (le ciel et la terre)[35].

3. Un autre porte sur son bras une hache de fer, et siége avec fermeté au milieu des dieux entre (le ciel et la terre)[36].

4. Un autre porte la foudre dans sa main, et brûle d’en frapper les amis de Vritra[37].

5. Un autre porte à sa main un trait aigu, (dieu) pur, terrible, guérissant les maux[38].

6. Un autre observe les routes, comme le brigand, et enlève les trésors (qu’il donne) à ses amis[39].

7. Un autre, partout célébré, parcourt en trois pas les lieux où les dieux se livrent à la joie[40].

8. Deux autres vont sur des chevaux, et, de compagnie avec une (déesse), ils cheminent comme des voyageurs[41].

9. Deux autres encore, rois égaux (en beauté) et arrosés de ghrita, ont établi leur demeure dans le ciel[42].

10. Que les prêtres avec un pieux recueillement se livrent à la prière, et réveillent ainsi le soleil.


HYMNE X.
Aux Viswadévas, par Manou.
(Mètres : Gâyatrî, Pura, Ouchnih, Vrihatî et Anouchtoubh.)

1. Ô Viswadévas, il n’est parmi vous ni enfant, ni adolescent. Vous êtes tous grands.

2. Ô Dieux adorables et vainqueurs, qui êtes au nombre de trente-trois, (écoutez) Manou qui vous chante.

3. Soyez nos sauveurs, nos gardiens, nos amis. Ne venez pas de la région lointaine pour nous faire sortir de cette vie paternelle que nous a tracée Manou.

4. Ô Viswadévas, amis des hommes, soyez à nous. Étendez votre protection sur nous, sur nos vaches, sur nos chevaux.


HYMNE XI.
Aux Viswadévas, par Manou.
(Mètres : Gâyatrî, Anouchtoubh et Pankti.)

1. Que le sacrificateur accomplisse ses rites ; qu’il fasse ses libations et présente ses offrandes. Qu’il poursuive ses cérémonies en l’honneur d’Indra.

2. Que Sacra délivre du mal l’homme qui lui offre le sacrifice, et lui présente le soma mêlé avec le ghrita.

3. Que son char brillant, poussé par les dieux, s’élève avec grandeur, et renverse tous ses ennemis.

4. Que chaque jour dans sa maison règne une riche abondance, accompagnée de vaches fécondes et d’enfants vigoureux.

5. Ô Dieux, les deux époux qui s’entendent pour vous présenter sans cesse des libations et des offrandes.

6. Qui viennent ensemble sur le gazon placer les mets sacrés, et vous préparent un abondant repas.

7. Qui implorent votre bienveillance, vous honorent par des louanges et vous prodiguent les présents.

8. Ces (époux) entourés d’enfants et de jeunes adolescents, passent une vie heureuse, et sont couverts de vêtements brillants d’or.

9. Ils observent les rites, accumulent les offrandes, répandent avec largesse l’ambroisie, pressent la mamelle de la vache (du sacrifice), et au milieu des Dévas poursuivent les (saintes) cérémonies.

10. Nous demandons ce bonheur que peuvent donner les Montagnes (célestes), les Rivières (sacrées), et Vichnou qui s’unit (aux autres dieux).

11. Que le riche Poûchan, que Bhaga, qui soutient le monde, viennent heureusement vers nous. Qu’une large voie (soit ouverte pour nous) au bonheur.

12. Les Rites et la Prière s’unissent pour honorer d’un culte pur l’ordre invincible et divin des Adityas.

13. Pour que Mitra, Varouna, Aryaman deviennent nos protecteurs, que les routes du sacrifice soient ouvertes.

14. Au milieu des Vasous, j’invoque avant vous tous, ô (Dieux), le divin Agni. Nous honorons comme un ami dévoué cet habitant de la (sainte) demeure.

15. L’(homme) pieux devient le possesseur d’un char rapide ; c’est un héros vainqueur dans tous les combats. Le sacrificateur qui cherche à plaire aux dieux, doit triompher des impies.

16. Si tu sacrifies aux dieux, si tu verses des libations en leur honneur, tu ne connais point la mort. Oui, le sacrificateur qui cherche à plaire aux dieux, doit triompher des impies.

17. Personne par son œuvre ne peut prévaloir contre lui ; personne ne peut l’ébranler, ni le priver de (ses biens). Le sacrificateur qui cherche à plaire aux dieux, doit triompher des impies.

18. Que nous ayons une race vigoureuse, et des chevaux rapides. Le sacrificateur qui cherche à plaire aux dieux, doit triompher des impies.

  1. Je pense que l’auteur désigne ici les Asouras, qui retiennent les trésors de l’onde céleste.
  2. Nom d’un prince.
  3. Le texte porte dix millions, mille ayoutas.
  4. J’entends par le mot roudravarttani que les Aswins cheminent dans l’air, qui est la région de Roudra. Le commentaire donne un autre sens à ce mot, sangrâmé rodanasilamârgah.
  5. Nous avons déjà vu plusieurs fois cette pensée qui reste obscure parce que nous ne savons pas bien ce que c’est que le char des Aswins. J’avais donné, page 58, col. 1, note 2, une explication sur laquelle je suis revenu avec doute, en considérant ces deux roues comme le ciel et la terre. Voy. page 300, col. 1, note 1.
  6. Paktha et Babhrou sont deux rois. Adhrigou est un Richi dont il a déjà été question. Voy. plus haut, page 110, col. 1, note 2. Adhrigou est aussi une épithète employée dans le vers qui suit, pour les Aswins comme pour les prêtres qui les invoquent.
  7. Voy. page 114 et 293.
  8. C’est le père du poëte Viswamanas.
  9. Le commentaire dit que c’est le nom d’un Richi. La phrase pourrait contenir une comparaison : Agni pareil à un poteau solide.
  10. Ce sens n’est pas donné par le commentaire, qui voit dans le mot Varou une épithète d’Agni, et dans Souchâman un adjectif signifiant doué de beaux chants. Cependant, par la suite, il fait de Varou et de Souchâman deux personnages ; et j’ai cru être obligé de chercher pour le vers présent un sens qui ne fût pas contradictoire avec ce que nous trouverons plus loin.
  11. Nritou, danseur.
  12. Je regarde le mot aswya comme synonyme de fils de Vyaswa.
  13. Le commentateur suppose que cette invitation s’adresse à Viswamanas, fils de Vyaswa.
  14. Je suis bien éloigné du sens du commentateur, qui dans l’adjectif nava semble voir un nom de nombre, et dans le mot tcharanya un synonyme de prâna. J’ai rendu à nava son sens ordinaire : j’ai considéré l’adjectif dasama comme exprimant l’âge le plus avancé de la vie, et j’ai ainsi trouvé la traduction que j’ai donnée de ce passage.
  15. Génie du mal.
  16. Suivant le commentaire, ce seraient des oiseaux qu’il faudrait ici substituer.
  17. Voy. page 447, col. 2, note 1.
  18. La Goumtî.
  19. Asouryâya.
  20. Dakcha : c’est l’adresse, l’habileté dans le sacrifice, laquelle enfante ces dieux. Dakcha est le sacrifice lui-même. De même Sahas est la force avec laquelle le feu est extrait de l’Aranî, et cette force, qui engendre le feu, est regardée comme l’aïeule des dieux.
  21. Dans ce vers se trouvent le mot kchatriya, et le mot kchatra que j’ai rendu par domination.
  22. Pardjanya, ou le nuage.
  23. Il paraîtrait que cet Oukchanya était le frère ainé de Varou ; d’où il résulterait que Harayâna et Souchâman auraient été deux cousins germains.
  24. Ce sont les Asouras qui accaparèrent les nuages, les ennemis des dieux et des hommes.
  25. Je pense qu’il est question de la rivière du sacrifice, de Saraswatî, autrement la prière, comme l’indique le vers suivant. Ces ondes blanches, ce sont les libations ; cette route semée d’or, c’est le ghrita.
  26. Ritaspati. Je suppose que Rit est la lumière, ou plutôt l’onde pure du nuage au sein duquel est Twachtri, le feu du ciel, et le père de la fécondité. Le commentateur confond Rit avec Rita, qui est le sacrifice. Dans les Pourânas, Siva, qui est le même que Roudra et Vâyou, épouse la fille de Dakcha, lequel est, ainsi que Twachtri, un des noms d’Agni ou du sacrifice.
  27. Cette énonciation incroyable est fondée sur ce fait, que dans quatre vers de cette pièce le nom de Manou est cité. Mais il est visible qu’il n’y est cité que comme nom générique. Même dans le vers 7, ce même mot fait allusion à un ancien personnage.
  28. Autrement appelés Vasous.
  29. Asoura.
  30. Voy. page 63, col. 2, note 3, et page 198, col. 2, note 7.
  31. C’est-à-dire les Prières ou Ritchas, qui, suivant le dieu auquel elles sont adressées, s’appellent Agnéyi, Véswanari, Metravarouni, etc.
  32. Exclamation faite au moment de l’offrande.
  33. Le nom du personnage dont il est question dans ce vers n’existe pas dans le texte : c’est le commentaire qui nomme les Marouts. Les rayons d’Agni sont aussi au nombre de sept.
  34. Il s’agit ici du Soleil. Le commentaire applique ce vers à la lune (Soma). Nous remarquons que la lune n’est point divinisée jusqu’à présent dans ces hymnes. L’épithète babhrou que j’ai traduite par brun est donnée aussi à Vichnou, à Siva, à Agni.
  35. Je pense que le poëte désigne Agni. Le commentaire rapporte ce vers au soleil.
  36. Twachtri.
  37. Indra.
  38. Roudra.
  39. Poûchan.
  40. Vichnou.
  41. Les Aswins. La déesse qui les accompagne est l’Aurore.
  42. Mitra et Varouna.