Rig Véda ou Livre des hymnes/Section 4/Lecture 1

Traduction par Alexandre Langlois.
Bibliothèque Internationale Universelle (p. 269-278).

LECTURE PREMIÈRE.
HYMNE I.
À Agni, par Gaya, fils d’Atri.
(Mètres : Anouchtoubh et Pankti.)

1. Ô Agni, l’holocauste à la main, les mortels célèbrent un dieu tel que toi. Je te chante, ô toi, possesseur de tous les biens. Daigne te charger successivement de nos offrandes.

2. Agni est le sacrificateur de la famille généreuse, où le cousa est disposé avec soin ; vers lui accourent et les Sacrifices et les Offrandes abondantes.

3. C’est lui que les deux (mères) de l’Aranî ont enfanté, lui, Agni, nourrisson nouveau-né, soutien de la race humaine et honoré par d’heureux sacrifices.

4. C’est avec peine qu’on pourrait te saisir, Agni. (Tu glisses) tel qu’un jeune serpent. Le bois (disparaît sous ta langue) brûlante, comme le gazon sous (la dent) des bestiaux.

5. Ainsi ses rayons se concentrent, environnés de fumée ; et dans les trois foyers qui le contiennent, quand sous l’haleine de l’air il semble s’agiter, c’est qu’il aiguise ses flammes au soufflet du vent.

6. Puissions-nous, ô Agni, aidés des secours et de la protection d’un ami tel que toi, triompher de nos ennemis et fuir les maux attachés à la vie les mortels !

7. Ô Agni, ô guide puissant, apporte-nous l’opulence. Cependant frappe (nos ennemis) ; embellis (notre existence) ; donne-nous l’abondance, et dans les combats agrandis notre fortune.


HYMNE II.

À Agni, par Caya.

(Mètres : Anouchtoubh et Pankti.)

1. Ô invincible Agni, apporte-nous l’opulence et la force. Ouvre la voie à l’abondance, et entoure-la d’une grande richesse.

2. Ô Agni, nous t’admirons pour ta puissance et la grandeur de ta force. En toi réside le souffle de la vie[1]. Digne de nos hommages, tu accomplis le sacrifice, et apparais en ami.

3. Ô Agni, augmente l’honneur et le bien de tes serviteurs. Prêtres et pères de famille, nous te présentons des hymnes et des offrandes.

4. Ô magnifique Agni, les guides (du sacrifice), riches en coursiers, célèbres pour leur puissance, chantent des hymnes en ton honneur ; et leur renommée est faite pour t’attirer du haut du ciel.

5. Tes rayons, ô Agni, vont brillants et victorieux. On dirait des éclairs qui parcourent (le monde) ; on dirait un char retentissant et chargé de dépouilles opimes.

6. Ô Agni, viens à notre secours, et donne-nous la victoire sur nos ennemis. Que nos maîtres traversent la vie en vainqueurs, de quelque côté du ciel (que vienne le mal)[2].

7. Ô Agni, sacrificateur, toi que les Angiras ont chanté et que nous chantons aussi, apporte à tes serviteurs, pour prix de leurs hymnes, une opulence triomphante. Sois-nous en aide au milieu des combats.


HYMNE III.

À Agni, par Soutambhara, fils d’Atri.

(Mètre : Djagatî.)

1. Le pasteur des hommes vient de naître ; le robuste Agni s’est éveillé pour le bonheur du monde. Brillant sous la libation du beurre, il caresse l’air de sa grande langue, et luit d’un pur éclat aux yeux de ses serviteurs.

2. Les prêtres, dans un triple foyer, ont allumé les feux d’Agni, héraut et premier pontife dans le sacrifice, placé sur le même char qu’Indra et les autres dieux. Il vient s’asseoir sur notre gazon, sacrificateur habile et exercé.

3. Délivré de ta chaîne, tu nais au sein de tes deux mères[3] ; pur, heureux et sage, tu t’élances vers les (mortels) qui t’honorent. Ô Agni, invoqué (par la prière), que la libation de beurre augmente tes forces ; que la fumée monte dans l’air et soit ton étendard.

4. Qu’Agni visite notre sacrifice et comble nos vœux. Les prêtres l’amènent également dans toutes les maisons. Il est notre messager, et le porteur de nos holocaustes. Il opère avec sagesse, et devient l’objet de notre culte.

5. Agni, je t’offre ces libations aussi douces que le miel. Que ma prière, que mon invocation te touche le cœur. Nos hymnes sont pour toi ce que les grands fleuves sont pour la mer : ils augmentent ta force et ta grandeur.

6. Ô Agni, tu étais caché dans le bois (de l’Aranî) ; les Angiras t’ont découvert dans ta retraite mystérieuse. Tu nais, obéissant à la force puissante qui agite (le flanc de ta mère) ; ô Angiras[4], voilà pour quel motif on t’appelle enfant de la Force.


HYMNE IV.
À Agni, par Soutambhara.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. J’adresse la prière du sacrifice au grand Agni, généreux, adorable auteur de la vie[5]. Au milieu de nos cérémonies (je jette) comme dans sa bouche le beurre purifié, et je lui apporte l’hymne qui va de lui-même à ce (dieu) bienfaisant.

2. Tu aimes le sacrifice ; daigne agréer le nôtre. Reçois ces larges libations que t’offre Rita[6]. Ce n’est pas un mauvais démon que je doive prendre par la force ou par la ruse ; c’est Rita que j’appelle pour honorer un (dieu) brillant et généreux.

3. Ô Agni, tu chéris nos sacrifices. Comment donc serais-tu indifférent à l’hymne, à la louange que te présente Rita ? Un dieu qui est le gardien des Saisons[7] doit savoir que je lui apporte de riches offrandes. Et moi, je ne sais rien du maître des Saisons.

4. Ô Agni, quels ennemis te retiennent enchaîné ? Quels sont donc (aujourd’hui) nos protecteurs, nos bienfaiteurs brillants ? Quels sont les soutiens de l’injustice, ô Agni ? Quels sont les pasteurs de l’impiété ?

5. Ô Agni, que, changeant de fortune, tes amis, autrefois malheureux, connaissent le bonheur. Qu’ils soient détruits, ceux qui emploient le mensonge envers celui qui est vrai dans ses discours.

6. Celui qui dans ton sacrifice t’honore par l’hymne et l’invocation, ô Agni, mérite la faveur d’un (dieu) brillant et libéral. Que sa maison devienne opulente ; que la race de Nahoucha[8] suive heureusement le cours de ses œuvres.


HYMNE V.
À Agni, par Soutambhara.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Avec des chants nous t’invoquons, ô Agni. Avec des chants nous allumons tes feux ; avec des chants (nous t’appelons) à notre secours.

2. Nous célébrons aujourd’hui la louange d’Agni qui s’élève dans le ciel, et nous attendons de lui le bonheur et la richesse.

3. Qu’Agni sacrificateur aime nos prières ; et, siégeant au milieu des hommes, qu’il honore la race des dieux.

4. Tu es, ô Agni, un illustre pontife, qui grandit par nos hommages. Par toi (les hommes) étendent leurs sacrifices.

5. Ô Agni, tu donnes l’abondance, et les sages par leurs louanges exaltent ta grandeur. Accorde-nous toute la force qui convient à l’homme.

6. Comme la jante de la roue embrasse les rayons, ô Agni, tu embrasses aussi tous les dieux. De toi dépendent les biens les plus précieux.


HYMNE VI.
À Agni, par Soutambhara.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Éveille Agni par la prière, et allume les feux de l’Immortel. Au milieu des Dévas, qu’il se charge de nos holocaustes.

2. Dans les sacrifices les mortels célèbrent un dieu immortel, le premier des pontifes au milieu de la race humaine.

3. D’âge en âge on chante le divin Agni, et, avec la cuiller qui répand le beurre (sacré, on l’excite) à prendre le fardeau de l’holocauste.

4. Agni en naissant tue de ses traits lumineux les Dasyous et les ténèbres. Il donne (aux hommes) les vaches (célestes), les Ondes et le Soleil.

5. Honorez donc le sage et adorable Agni, dont le dos s’humecte de ghrita. Qu’il vienne, en entendant mon invocation.

6. Que par des chants, des prières, de pieuses aspirations, que par des libations de beurre on augmente la grandeur d’Agni.


HYMNE VII.
À Agni, par Dharouna, fils d’Angiras.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. J’offre ma prière au (dieu) prudent et sage, glorieux, antique, adorable. Agni est le gardien de la richesse, le possesseur de l’opulence, l’auteur de la vie : il mérite nos hommages et reçoit nos libations de ghrita.

2. Les (Richis), qui par leurs (œuvres) mortelles ont prétendu honorer les Immortels, chargés de garder et de soutenir le ciel, ont voulu que Rita, (surnommé) Dharouna, fût placé, au milieu de nos fêtes, sur le siége puissant du sacrifice, sur le trône le plus élevé.

3. Les impies (Rakchasas) étendent leurs corps, et présentent une lourde masse, difficile à percer même pour l’antique (Agni). Que le (dieu) nouvellement né se hâte de triompher de cette tourbe d’ennemis. Qu’ils soient autour de lui comme (les animaux de la forêt) autour du lion irrité.

4. Quand, semblable à une mère (tendre), tu sembles porter les hommes, étendant (tes bras) pour les aider à voir et à se soutenir, quand tu leur donnes, pour se nourrir, (les membres de tes ennemis) que tu as déchirés[9], dans tes courses diverses tu revêts plusieurs formes.

5. Ces offrandes sont pour toi. Ô dieu, conserve Dharouna, possesseur de la force, dispensateur généreux de la richesse. Établi dans ton foyer mystérieux, comme le voleur dans son repaire, pense à rassembler de riches dépouilles pour en gratifier Atri[10].


HYMNE VIII.
À Agni, par Pouricha, fils d’Atri.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Offre au divin et brillant Agni de nombreuses libations. Les mortels l’honorent et le chantent comme un ami.

2. Pontife des humains, Agni, tel que Bhaga, de ses mains fortes et resplendissantes, accomplit tour à tour les sacrifices les plus beaux.

3. Occupés à louer ce (dieu) riche et brillant, seigneur à la voix retentissante, dont tout concourt à augmenter la force, puissions-nous obtenir son amitié !

4. Ô Agni, constitue la vigoureuse grandeur de tes (amis). Ta grandeur, à toi, n’a d’autres bornes que celles de la terre et du ciel.

5. Ô Agni, viens à nous, et pour prix de nos louanges, donne-nous tes biens. Prêtres et pères de famille, nous célébrons ta gloire. Assiste-nous dans les combats pour augmenter notre félicité.


HYMNE IX.
À Agni, par Pouricha.
(Mètres : Pankti et Anouchtoubh.)

1. Ô dieu fort, un mortel dans ses sacrifices (t’appelle) à son secours. Par ses nombreuses offrandes, par ses chants il veut obtenir la protection d’Agni.

2. Dans les divers sacrifices en l’honneur de cet (Agni), tu apportes, (ô prêtre), d’abondantes offrandes ; ta bouche chante, et invoque par la prière ce (dieu) fortuné, adorable, resplendissant.

3. Le (fidèle s’unit) par l’offrande et la prière à cet (Agni), qui est uni à la clarté, et dont la semence lumineuse anime les rayons du jour.

4. Par l’œuvre de cet (Agni), sage et puissant, la richesse (brille sur notre) char. Au milieu de tout le peuple, Agni reçoit justement nos holocaustes et nos hymnes.

5. (Nous te présentons) nos plus belles offrandes. Les bouches de nos sages te chantent de concert. Fils de la Force, viens à notre secours, défends-nous. Sois puissant pour notre bonheur. Assiste-nous dans les combats pour augmenter notre félicité.


HYMNE X.
À Agni, par Dwita, fils d’Atri.
(Mètres : Pankti et Anouchtoubh.)

1. Que dès le matin des louanges soient données au bienfaisant Agni, hôte et ami des hommes, (dieu) immortel, qui chérit tous les holocaustes des mortels.

2. Augmente la force de Dwita, qui te présente un pur (holocauste). Ô (dieu) immortel, ce chantre (de ta grandeur) aime à t’honorer par ses diverses libations.

3. J’invoque dans ma prière le (dieu) aux splendeurs immortelles en votre faveur, ô seigneurs. Puisse leur char voler sans crainte, (ô Agni), ô toi qui donnes de (bons) coursiers !

4. (Protége aussi) ceux qui accomplissent les œuvres variées (du sacrifice), dont la bouche a le dépôt de l’hymne (saint), qui dans ce sanctuaire étendent le gazon sacré et rassemblent les offrandes.

5. Ces (seigneurs) m’ont donné cinquante chevaux, et j’ai payé ce présent par mes hymnes. Ô immortel Agni, accorde à ces maîtres généreux une large et brillante abondance une grande et mâle famille.


HYMNE XI.
À Agni, par Vavri.
(Mètres : Gâyatrî, Anouchtoubh et Virât.)

1. Les (lueurs du matin) commencent à poindre et à se lever. À la voix du (poëte) Vavri (le dieu appelé) Vavri[11] se réveille. Sur le sein de sa mère[12], il ouvre les yeux.

2. Les (hommes) qui te savent vigilant invoquent ton nom et entretiennent ta force. Ils se confient en toi, (comme les guerriers) dans leur ville fortifiée.

3. Les fidèles, avec leurs douces libations, font grandir la lumière de (ce dieu) dont les rayons blanchissent[13]. Avide de nos offrandes, orné de nos hymnes, (Agni) lève son col doré.

4. Comme un lait désirable, nous l’avons tiré du sein de sa mère ; il se retrouve entre les deux grands parents, s’engraissant de nos libations, brûlant, invincible, immortel, ennemi terrible.

5. Ô radieux Agni, apparais, te jouant sur la cendre et agité par le vent. Qu’elles soient victorieuses, ces flammes aiguës, effilées, qui se dressent sur le foyer !


HYMNE XII.
À Agni, par les richis Prayaswans, fils d’Atri.
(Mètres : Pankti et Anouchtoubh.)

1. Ô Agni, auteur de toute abondance, tu aimes nos riches offrandes. (Attiré) par nos prières, viens au milieu des Dévas, recueillir ce glorieux hommage que nous te rendons.

2. Ô Agni, ceux qui doivent leur fortune à ta force invincible et qui te refusent (leurs sacrifices) suscitent contre eux l’inimitié et la haine de leur adversaire.

3. Ô Agni, sacrificateur et maître de la force, nous t’honorons. Nous, Prayaswans[14], nous te prions avant tous les autres ; nous t’invoquons dans ces sacrifices.

4. (Dieu) robuste et puissant, fais que chaque jour, par ton secours, nous soyons, pour l’intérêt de notre fortune et de nos sacrifices, entourés de vaches fécondes, entourés d’hommes vigoureux.


HYMNE XIII.
À Agni, par Sasa, fils d’Atri.
(Mètres : Pankti et Anouchtoubh.)

1. Tels que Manou, nous te prions. Tels que Manou, nous allumons tes feux. Ô Agni, ô Angiras, comme tu faisais pour Manou, porte aux dieux l’hommage de celui qui veut les célébrer.

2. Ô heureux Agni, (Dieu) renommé pour ta naissance et honoré par nos libations de beurre, tu brilles au milieu de la race humaine. Nos coupes, dans tes divers (sacrifices), s’élèvent vers toi.

3. Tous les Dévas, compagnons de joie et de plaisirs, t’ont choisi pour leur messager. Ô dieu sage, ils t’honorent et te célèbrent dans les sacrifices.

4. Pour vous, (ô peuples), un mortel vient de chanter un dieu ; (il a envoyé), Agni à un service tout divin. Enflamme-toi, (dieu) brillant. Luis, et viens t’asseoir au foyer du sacrifice ; viens t’asseoir au foyer de Sasa.


HYMNE XIV.
À Agni, par Viswasâman, fils d’Atri.
(Mètres : Pankti et Anouchtoubh.)

1. Ô Viswasâman, comme Atri, chante en l’honneur d’un (dieu) sacrificateur, dont la flamme est pure, que nous célébrons dans nos fêtes, et qui répand le bonheur au milieu du peuple.

2. Ô (prêtres), amenez le dieu pontife, Agni possesseur de tous les biens. Ouvrez aujourd’hui le cours à tous ces sacrifices les plus agréables aux dieux.

3. Mortels, nous venons implorer ton brillant secours, ô dieu bienfaisant, dont l’âme est vive et compatissante.

4. Ô robuste Agni, écoute notre prière. Ô maître à la face éclatante, les enfants d’Atri t’élèvent par leurs chants ; les enfants d’Atri te célèbrent par leurs louanges.


HYMNE XV.
À Agni, par Dyoumna.
(Mètres : Pankti et Anouchtoubh.)

1. Ô Agni, à la prière de Dyoumna, apporte-nous une opulence victorieuse, qui, forte des éloges que nous t’aurons donnés, nous rendra dans les combats supérieurs aux autres mortels.

2. Ô robuste Agni, apporte-nous cette opulence qui nous assure la victoire dans la bataille. Tu es un dispensateur admirable et juste de l’abondance que procure la vache (féconde).

3. Transportés d’une joie commune, assis sur un pur gazon, tous les hommes, dans leurs demeures demandent au sacrificateur leur ami une plénitude de bonheur.

4. Que ce (dieu), qui connaît tout, nous donne une force victorieuse (de nos ennemis). Ô brillant Agni, dans ces demeures luis heureusement pour nous ; ô (dieu) pur, luis glorieusement.


HYMNE XVI.
À Agni, par les quatre Richis, Bandhou, Soubandhou, Sroutabandhou et Viprabandhou.
(Mètre : Virât.)

1. Adorable Agni, sois près de nous. Deviens notre sauveur fortuné. Viens, ô Agni, refuge (des hommes), trésor d’abondance, et donne-nous une opulence brillante.

2. Ne nous oublie pas ; écoute notre invocation, et délivre-nous des atteintes du méchant. Ô (dieu) éclatant et lumineux, nous venons à toi avec nos amis te demander le bonheur.


HYMNE XVII.
À Agni, par les Vasouyous, fils d’Atri.
(Mètre : Anouchtoubh.)

1. Chantez, et appelez à votre secours le divin Agni, qui est notre refuge. Fils des Richis[15], il est juste qu’il remplisse nos vœux, et détruise nos ennemis.

2. Il est plein de bonté, celui dont les anciens Dévas, dont (les nouveaux) ont allumé les feux, sacrificateur à la langue agréable, trésor de lumière aux nobles splendeurs.

3. Agni, ô toi qu’honorent nos hymnes, accorde à nos œuvres pieuses, à nos saintes prières, l’opulence (que nous demandons).

4. Agni brille au milieu des dieux ; Agni vit au milieu des mortels. Agni porte nos holocaustes ; honorez Agni par vos sacrifices.

5. Agni donne à son serviteur un fils magnifique en offrandes, riche en pieuses pratiques, grand, invincible, glorieux et souverain.

6. Agni donne (à son serviteur un fils) gardien de la justice, qui dans le combat triomphe des guerriers. Agni (lui donne aussi) un cheval rapide, victorieux, invincible.

7. Agni est comme un char rempli des biens les plus précieux. Ô trésor de lumière, accorde-nous une large part. L’Opulence, c’est une reine qui est ton épouse. L’abondance vient de toi.

8. Tes rayons sont étincelants ; ta voix retentit comme le bruit du mortier, ou comme le tonnerre qui roule dans l’air.

9. C’est ainsi que nous, les Vâsoûyous, nous avons honoré le robuste Agni. Que ce (dieu), célèbre par ses œuvres, nous fasse, ainsi que sur un vaisseau, passer à travers tous nos ennemis.


HYMNE XVIII.
À Agni, par les Vasouyous.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Agni, ô dieu à la lumière pure, à la langue agréable, amène ici et honore les dieux.

2. Nous venons à toi ; amène les dieux à notre fête, ô toi que nous arrosons d’un beurre (limpide), toi qui brilles comme un soleil resplendissant.

3. Ô sage et grand Agni, tu es ami de nos holocaustes, et dans le sacrifice nous faisons reluire tes feux éclatants.

4. Viens, ô Agni, avec tous les dieux à l’holocauste que nous t’offrons. Nous t’honorons comme sacrificateur.

5. Donne, ô Agni, à celui qui te présente et offrandes et libations la vigueur et la puissance. Viens avec les dieux t’asseoir sur notre gazon.

6. Ô Agni, vainqueur de mille (et mille ennemis), tes feux ornent les sacrifices. Tu es le messager des dieux, digne de nos cantiques.

7. Honorez Agni, le divin possesseur de tous les biens, le porteur de l’holocauste, le prêtre toujours jeune.

8. Sois présent aujourd’hui à nos divers sacrifices ; prête-toi avec dévouement au service divin. Étendez le gazon pour le siége (des dieux).

9. Sur ce (gazon) siégent les Marouts, les deux Aswins, Mitra, Varouna, tout le peuple des dieux.


HYMNE XIX.
À Agni, par Touvidjata[16] et Aswamédha, fils de Bharata.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Ô Agni (surnommé) Wêswânara[17], un roi pieux, prudent et généreux, Tryarouna, fils de Trivrichna, m’a rendu riche ; il m’a donné deux bœufs attelés à un char, avec dix mille vaches. Qu’il te souvienne de lui.

2. Ce (roi) m’a donné cent vingt vaches, et deux chevaux de trait, traînant une précieuse charge. Ô Agni, ô Vêswânara, pour prix de nos louanges et de nos offrandes, accorde à Tryarouna ta protection.

3. Ô admirable Agni, Trasadasyou, en te louant, a pu obtenir ta faveur. Qu’il en soit de même pour Tryarouna, qui, d’une âme dévote, s’est uni aux prières et aux libations que moi, Touvidjata, j’ai faites en ton honneur.

4. Moi, Aswamédha, voulant sacrifier, j’ai entendu quelqu’un me dire : « Allons, (sacrifie !) » Je viens avec mon hymne, je me présente avec mon offrande. Que celui (qui m’a parlé) me donne et la richesse et les moyens d’exprimer mes pieuses pensées.

5. Cent mâles taureaux m’ont été donnés, à moi Aswamédha, et accroissent ma fortune. (Ô Agni), que la triple offrande[18] (de mon bienfaiteur) soit (pour toi) aussi douce que la liqueur du soma.

6. Ô Indra et Agni, vous qui avez cent trésors à votre disposition, donnez à Aswamédha une mâle vigueur et un large domaine. Qu’il soit comme le soleil immortel dans les cieux.


HYMNE XX.
À Agni, par Viswavârâ, fils d’Atri.
(Mètre : Gâyatrî.)

1. Les feux d’Agni brillent dans l’air ; sa splendeur s’étend au-devant de l’Aurore. Viswavârâ[19] s’avance, honorant les dieux par ses invocations, et versant le beurre de l’holocauste.

2. Ô Agni, tes feux sont allumés ; tu es roi de l’ambroisie. Tu t’attaches à l’homme qui offre l’holocauste, et tu fais son bonheur. Il possède tous les biens, celui que tu visites et qui te reçoit comme son hôte.

3. Ô Agni, sois vainqueur pour notre félicité ; répands sur nous tes plus beaux présents. Dirige-nous dans l’accomplissement des devoirs d’époux et d’épouse. Arrête l’accroissement de nos ennemis.

4. Ô Agni, je salue le riche trésor de tes flammes. Tu es un généreux bienfaiteur, et tu brilles dans les sacrifices.

5. Ô Agni, ô toi que nous invoquons, que tes feux honorent les dieux. Tu es entouré d’heureux sacrifices, et tu portes les holocaustes.

6. Invoquez, honorez Agni, et dans la pompe de vos cérémonies révérez celui qui porte les holocaustes.


HYMNE XXI.
À Agni, par Goriviti, fille de Sakti.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Dans les sacrifices qui se célèbrent en l’honneur des dieux, les enfants de Manou ont établi trois feux étincelants, trois foyers de lumière céleste[20]. Mais toi, Indra, ce sont les Marouts[21] eux-mêmes, purs et vigoureux, qui te célèbrent. Tu es leur sage Richi.

2. Quand les Marouts ont animé par leurs voix Indra, avide et heureux de notre soma, il prend la foudre, et, frappant Ahi, il donne la liberté aux grandes Ondes.

3. Ô Marouts, qui faites ici l’office de chantres (sacrés), qu’Indra boive donc de mon soma limpide. Cet holocauste lui appartient. C’est Indra, avide de notre soma, qui a découvert les vaches (célestes) et donné la mort à Ahi.

4. Indra a étendu et consolidé le ciel et la terre ; il les accompagne dans leur marche, épouvantant la bête sauvage qui veut couvrir les airs. Il la repousse avec force, et le fils de Danou, respirant à peine, est terrassé.

5. Ô Maghavan, c’est pour reconnaître ta puissance que tous les dieux te cédèrent la coupe de soma, quand tu as en faveur d’Étasa arrêté dans leur course les cavales du char de Soûrya[22].

6. Lorsque Maghavan a d’un seul coup de foudre brisé les quatre-vingt-dix-neuf villes[23] de (Sambara), les Marouts, au milieu de l’assemblée (céleste), chantent sur le mètre Trichtoubh cet Indra qui a frappé (l’ennemi) du ciel.

7. Agni, devenu son ami, a fait brûler en son honneur les chairs de trois cents victimes. En même temps Indra, dans l’espoir de son triomphe sur Vritra, a bu les trois coupes de soma que lui versait Manou.

8. Quand Maghavan eut mangé les chairs des trois cents victimes, quand il eut bu les trois coupes de soma, tous les Dévas ont réclamé de lui, comme un devoir, qu’il frappât Ahi.

9. Et lorsque, arrivant à la maison de Coutsa sur vos chevaux rapides et vainqueurs, vous demandiez le combat, avec ce même Coutsa, placé sur le même char que toi[24] tu as frappé (tes ennemis) ; avec les autres dieux, tu as frappé Souchna.

10. (Le char de Soûrya) avait deux roues ; tu en as pris une, et tu l’as donnée en présent à Coutsa, qui ne pouvait plus marcher. Ton arme a frappé au visage les Dasyous, et dans le combat étouffé la voix (de ces ennemis).

11. (Ô dieu) exalté par les hymnes de Gôrivîti, tu as, pour plaire au fils de Vidathin[25], donné la mort à Piprou. Ridjiswan[26] fut ton ami : tu as purifié ses offrandes et bu son soma.

12. La coupe de soma à la main, les Navagwas et les Dasagwas[27] célèbrent Indra dans leurs hymnes. Ces sages ont par leurs chants ouvert le riche pâturage où étaient enfermées les vaches (célestes).

13. Ô Maghawan, je connais tes prouesses. Comment puis-je (dignement) t’honorer ? Ô (dieu) puissant, nous sommes disposés à chanter dans les sacrifices les (miracles) nouveaux que tu feras.

14. Ô Indra, voilà tout ce que tu as fait. Tu es invincible, et par ta naissance et par ta force. Ô (dieu) armé de la foudre, quelles que soient tes actions, rien ne peut renverser ta puissance victorieuse.

15. Ô vaillant Indra, aime ces cérémonies que nous pratiquons en ton honneur. Sage et dévoué aux œuvres saintes, chargé de riches présents, j’ai conçu cet hymne comme (le charron forme) un char, comme (le tailleur) ajuste de beaux et riches vêtements.


HYMNE XXII.
À Indra, par Babhrou.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. En quel lieu est notre héros ? qui a vu Indra au char fortuné, aux coursiers rapides ? Qu’(Indra), armé de la foudre et avide de notre soma, rappelé par les mortels, vienne dans cette demeure apporter et son secours et ses richesses.

2. Ainsi je voyais la demeure terrible, éclatante, de ce (dieu) qui renferme tout. Je cherchais (Indra). J’ai interrogé les hommes savants dans l’art des sacrifices. Ils m’ont dit : « Indra est arrivé ! »

3. Aussitôt nous chantons, au milieu des libations, les exploits qui t’ont distingué, ô Indra, les bienfaits dont tu nous combles. Que l’insensé apprenne, que le sage entende. Maghavan arrive sur son char, entouré de toute son armée.

4. À peine né, ô Indra, tu te prépares à la bataille. Tu viens, capable de résister seul à un grand nombre (d’ennemis). Tu as par ta force répandu la lumière dans la caverne (obscure). Tu as retrouvé la troupe des vaches (célestes).

5. Quand tu nais, apparaissant dans les régions supérieures et portant ta renommée jusqu’aux extrémités (du ciel), alors les dieux tremblent devant Indra. Et lui, il va délivrer toutes les Ondes, épouses de Vritra.

6. Les Marouts[28] tes chantres dévoués, célèbrent ta gloire et t’offrent la libation. Qu’Indra, par sa propre magie, triomphe du magicien Ahi, qui presse les Ondes de ses étreintes funestes.

7. Ô Maghavan, ardent à mériter nos louanges et nos offrandes, tu as frappé de la foudre ceux que leur naissance a condamnés à être malfaisants. Pour faire le bonheur de Manou, tu as brisé la tête du brigand Namoutchi.

8. Tu m’as pris pour auxiliaire avec les Marouts, ô Indra ; et aussitôt, frappant la tête du brigand Namoutchi, (tu as broyé) cette montagne sonore qui roulait (dans les airs), et tu as mis à découvert les deux (vastes) roues du ciel et de la terre.

9. Namoutchi arme sa troupe féminine[29]. Que peut contre moi sa faible armée ? Le Dasyou s’est caché entre ses deux épouses. Mais Indra a pénétré jusqu’à lui pour le combattre.

10. Devant Indra se rassemblent de tout côté les vaches de ce (Namoutchi) séparées de leurs veaux : le (dieu), secondé par les Marouts, répand leur lait (sur nous), quand nos libations de soma ont réjoui son cœur.

11. Oui, quand le soma versé par Babhrou a réjoui son cœur, le héros généreux pousse le cri des combats Indra, qui brise les villes (célestes), boit (la libation), et (nous) donne ensuite les vaches de ce (Namoutchi)[30].

12. Ô Agni, les Rousamas[31], au nom de Rinantchaya, m’ont fait le brillant cadeau de quatre mille vaches. Nous avons reçu ce présent du plus illustre des héros.

13. Oui, Agni, les Rousamas m’ont donné de brillantes parures et ont rempli mon étable de milliers de vaches. Que de nombreuses libations viennent charmer Indra et au lever et à la fin du jour.

14. Que (la nuit se retire et que) l’Aurore se lève. Babhrou, emporté, tel qu’un coursier rapide, (dans la voie du sacrifice), a reçu les quatre mille (vaches) que lui amenaient les Rousamas au nom du roi Rinantchaya.

15. Ô Agni, nous avons accepté les quatre mille vaches des Rousamas. Prêtres, nous avons aussi reçu ce vase d’airain qui a été chauffé pour les purifications.


HYMNE XXIII.
À Indra, par Avasyou, fils d’Atri.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Le magnifique Indra monte sur son char, et le précipite vers les mets (du sacrifice). Tel que le pasteur qui conduit son troupeau, le (dieu) invincible marche le premier à la conquête.

2. Viens, (ô dieu) que traînent deux chevaux azurés et que distinguent tes bienfaits variés. Ne t’éloigne pas de nous. Sois notre protecteur. Ô Indra, rien n’est au-dessus de toi. Tu as donné (aux hommes) ton épouse, dont ils étaient privés[32].

3. Quand la force de la force[33] vient à naître, Indra révèle toutes ses puissances. Il donne la liberté aux vaches (célestes), enfermées dans la caverne ; il dissipe les ténèbres qui couvrent le monde.

4. Ô (dieu) que tous les hommes invoquent, les enfants d’Anou ont fait pour toi un char conforme à ta rapidité ; Twachtri t’a (donné) la foudre étincelante. Les prêtres, glorifiant Indra, ont, par leurs louanges, augmenté ses forces pour triompher d’Ahi.

5. Ô généreux Indra, quand le mortier, rempli de soma, retentit comme pour chanter ta gloire, Aditi partage ton bonheur. Lancés par Indra, les carreaux de la foudre, sans coursiers, sans char, vont attaquer les Dasyous[34].

6. J’ai célébré tes antiques prouesses, ô Maghavan ; je célèbre tes prouesses nouvelles. Tu déploies ta puissance quand, séparant le ciel et la terre, tu viens en faveur de Manou conquérir les Ondes, riches en bienfaits variés.

7. Ô (dieu) sage et glorieux, ce fut un grand exploit que celui par lequel tu as montré ta force en sacrifiant Ahi. Tu as aussi déjoué la magie de Souchna, et dans le combat frappé les Dasyous.

8. En faveur d’Yadou et de Tourvasa[35], ô Indra, tu as rendu les Ondes guéables et fécondes en bienfaits. Tu as pris Coutsa[36] sur ton char pour aller avec lui combattre le terrible (Souchna) ; cependant les Dévas s’assemblaient pour vous honorer tous deux.

9. Ô Indra et Coutsa, que vos coursiers vous amènent sur ce char à la voix de nos chantres. Vous avez du sein des eaux arraché (Souchna). Vous avez repoussé la ténébreuse ignorance du cœur d’un riche sacrificateur.

10. Vers ces beaux coursiers, aussi rapides que le vent, le prudent Avasyou s’est avancé. Ô Indra, tous ces Marouts sont tes amis. Les rites sacrés ont augmenté ta force.

11. (Indra) sut, au lever de l’Aurore, arrêter la course impétueuse du char de Soûrya. Étasa[37] reçut de lui une de ses roues ; il vainquit les (Dasyous) et prit leurs villes. Qu’(Indra) nous donne une pareille force.

12. Indra a voulu visiter notre peuple : il aime celui qui lui verse le soma. Que le mortier (sacré), dont les prêtres surveillent les mouvements, vienne retentir dans le sanctuaire.

13. Ô (Dieu) immortel, que les mortels qui t’ont désiré (une fois) puissent te désirer encore ! Que le mal ne les touche jamais ! fais le bonheur de ceux qui te servent. Donne la force au peuple qui t’est dévoué.


HYMNE XXIV.
À Indra, par Gatou, fille d’Atri.
(Mètre : Trichtoubh.)

1. Tu as déchiré la nue, et délivré les Ondes. Tu as lancé les torrents prisonniers. Ô Indra, quand tu as eu ouvert la grande caverne, tu as tué le fils de Dânou, et donné la liberté aux eaux.

2. Avec les Ritous, ô Indra, (dieu) terrible et armé de la foudre, tu as ouvert la mamelle de la montagne (céleste), source abondante et fermée. Tu as frappé Ahi, qui dormait au sein (de la nue), et tu as confirmé ta force.

3. La vigueur d’Indra a brisé le trait du grand monstre sauvage. Un autre que (Vritra) vient aussitôt, plus robuste que lui, et qui a l’audace de se croire unique et incomparable.

4. C’est Souchna, enfant de l’Onde, né de la colère du fils de Dânou ; il grossit, il marche dans les ténèbres, il s’enivre de la Swadhâ[38] destinée aux mortels. Indra d’un coup de sa foudre a tué Souchna, et lui a ravi le nuage.

5. Le cœur du lâche (Vritra) sentait bien que ce (Souchna) ne pouvait résister à la puissance d’Indra, quand lui-même, au lieu de combattre pour la possession d’un soma enivrant, se voyait forcé par toi, ô (dieu) puissant, de se renfermer dans son palais ténébreux.

6. Ainsi le brigand prenait des forces, s’endormant au sein de cette obscurité sans soleil. Le généreux Indra, joyeux de notre soma, l’a chassé de la région supérieure, et lui a donné la mort.

7. Quand Indra eut fait sentir au grand fils de Dânou sa force incomparable, quand il l’eut blessé d’un coup de sa foudre, il le précipita au-dessous de tout ce qui existe.

8. Le (dieu) terrible délie ce (corps) endormi, rempli d’une onde savoureuse et couvrant (le ciel) de sa large surface ; il s’en empare. De son grand trait il frappe dans sa demeure même (le monstre), privé de pieds et poussant de vaines clameurs.

9. Qui peut résister à la force éclatante (d’Indra) ? Unique et incomparable, il s’empare de tous les biens. (Le Ciel et la Terre) eux-mêmes, tout dieux qu’ils sont, ne marchent que par la crainte que leur inspire sa puissance victorieuse.

10. Pieuse Dévî[39], Gâtou, telle qu’une (épouse) remplie d’amour, vient humblement devant Indra, quand il communique sa force à ce (peuple). Que les mortels honorent le magnifique (Indra) !

11. Je t’entends célébrer, au milieu des nations, comme (dieu) unique, seigneur des (hommes) pieux, plein de gloire et né pour le bonheur des cinq espèces d’êtres[40]. Mes chants bénissent nuit et jour l’adorable Indra ; c’est lui qu’ils ont choisi pour sujet (de leurs louanges).

12. J’entends dire que tu agis avec justice, et accordes tes bienfaits aux sages. Ces prêtres tes amis, qu’ont-ils reçu de toi, ô Indra, eux qui t’ont donné les présents que tu pouvais désirer ?

  1. Asouryam.
  2. La même pensée est exprimée section III, lecture vii, hymne v, stance 7.
  3. Les deux pièces de l’Aranî.
  4. Nom d’Agni.
  5. Asoura.
  6. Rita est le sacrifice personnifié.
  7. Ritoupah. Un ritou est la saison, le moment convenable pour les sacrifices.
  8. Nom d’un ancien roi, employé, comme Ayou, comme Pouroû, pour désigner la race humaine. Cependant voy. page 300, col. 1, note 1. Ma traduction, à dessein, est ambiguë.
  9. Il me semble que l’auteur a voulu parler des images qui fertilisent la terre, et qu’Agni, en sa qualité de feu céleste, a brisés pour arroser les champs.
  10. C’est le nom de famille des chantres de ces hymnes. Voy. sur Dharouna la note suivante, page 272, col 1, note 1.
  11. Le mot Vavri a ordinairement le sens de forme (roûpa). C’est ce qui couvre, ce qui entoure. Il semble donc que Vavri est moins Agni que la splendeur qui l’enveloppe. Et à ce sujet je ferai la remarque que la plupart des noms donnés aux poëtes de cette série d’hymnes sont des épithètes d’Agni, tels que Dharouna, Icha, Soutambhara, Pouricha, Dwita, Vavri, etc. J’avoue même que quelquefois le sens des phrases a pu être forcé pour qu’il se rapportât à un Richi humain plutôt qu’à un Déva, à une forme d’Agni, à un Rite personnifié. En effet, il serait possible que tous ces enfants d’Atri ne fussent que des êtres imaginaires, devenus Richis, c’est-à-dire les Voyants de l’hymne, par la création du poëte, personnifiant ainsi les divers actes du sacrifice qui concourent à fêter Agni, et qui sont représentés comme autant de formes du dieu sacrificateur.
  12. C’est la terre du foyer, sur lequel il a été transporté en sortant de l’Aranî.
  13. Le mot qui exprime cette idée est swêtréya. Le commentaire le fait dériver de switra, auquel il donne le sens d’antarikcha.
  14. Ce mot signifie pourvu d’offrandes. Est-ce bien un nom propre ? Voy. ci-contre, col. 1, note 1.
  15. Agni est enfanté dans le sacrifice par les saints Richis.
  16. La teneur de cet hymne m’a engagé à modifier l’indication du commentateur, qui lui donne pour Richis trois personnages, Tryarouna, fils de Trivichna, Trasadasyou, fils de Pouroucoutsa, et Aswamédha, fils de Bharata. Je crois que le lecteur doit se trouver confirmé dans l’idée que j’émettais page 272, col. 1, note 1 ; car Trouvidjâta est un surnom d’Agni, et Aswamédha est un sacrifice connu. Tryarouna me paraît être aussi un personnage allégorique : c’est, sous un autre nom, le Trichavana qu’Agni Touvidjata comble de ses bienfaits. Pour le personnage de Trasadasyou, voy. page 256, col. 1, note 1.
  17. Voy. page 78, col. 1, note 4.
  18. Cette triple offrande, dit le commentaire, se compose du caillé (dadhi), de l’orge (saktou), et du lait (payas).
  19. Viswavârâ est un nom de l’Aurore (omni re instructa). Le commentateur en fait une femme Richi, à laquelle il attribue cet hymne. Je regarde cette mention de Viswavârâ comme une preuve nouvelle à l’appui de l’explication que je donne ci-dessus de l’introduction de tous ces Richis imaginaires. Je m’étonne qu’au lieu de l’épithète Viswavârâ, le commentateur n’ait pas aussi bien pris Ghritâtchî, que nous avons déjà vue personnifiée.
  20. Je suppose que le poëte fait allusion aux trois foyers du sacrifice, ou bien aux trois sacrifices de la journée. Le commentaire semble faire une distinction ; si d’un côté il reconnaît les feux des trois foyers, de l’autre il voit trois divinités qu’il appelle Rocthanâni, savoir : Vâyou, Agni et Aditya.
  21. Il y a bien une classe de prêtres que l’on appelle Marouts ; mais je crois que le poëte ne veut ici considérer les Marouts que comme les vents, compagnons d’Indra, qui l’animent par leur souffle, et semblent le chanter de leur voix de tempêtes.
  22. Voy. page 241, col. 1, note 1.
  23. Voy. Section I, lecture II, hymne XIII.
  24. Voy. page 239, col. 2, note 1.
  25. Vidathin ou Vidatha, est un Richi, père du prince Ridjiswan.
  26. Voy. page 73, col. 1, note 8.
  27. Voy. page 80, col. 1, note 6.
  28. Ce mot est, comme nous l’avons dit tout à l’heure, ou un nom particulier de prêtres, ou le nom des vents spécialement attachés à Indra, et imitant par leurs murmures les chants du sacrifice. Le commentateur traduit ce mot par celui de Stotri, comme dans l’hymne précédent il était accompagné du mot Brahman. Ce sont peut-être aussi les Rites des Chants personnifiés sous ce nom général.
  29. Le poëte donne aux nuages le sexe féminin.
  30. Les vaches de Namoutchi, ce sont les nuages, et tout à l’heure, quand il était question de ses deux épouses, il faut supposer la nue supérieure et la nue inférieure, formant ainsi une montagne céleste, au sein de laquelle est renfermé l’Asoura.
  31. Les Rousamas, dit le commentateur, sont les gens du roi Rinantchaya : point d’autres renseignements.
  32. Pour l’explication de ce passage il faut recourir à la note 1, page 119, col. 2.
  33. Le commentaire explique cette idée par cette expression : le soleil qui suit l’aurore. Ne serait-ce pas plutôt : la force la plus grande, autrement dit le Soleil ?
  34. Le commentateur fait rapporter toute cette strophe aux Marouts, et me semble détourner plusieurs mots de leur sens.
  35. Voir page 249, col. 2, note 3.
  36. Voir page 247, col. 2, note 1.
  37. Voir page 247, col. 2, note 5.
  38. C’est-à-dire de l’eau des nuages.
  39. Féminin du mot Déva.
  40. Voy. page 45, col. 1, note 1.