Revue littéraire — 14 juin 1841 supp

REVUE LITTÉRAIRE

Nouveaux portraits, par M. Charles Nodier[1]. — Il faut le dire, on a beaucoup abusé des mélanges dans ce temps-ci, et presque chacun, sans se donner la patience d’attendre, de compléter, de coordonner, de rectifier, recueille au fur et à mesure les fragmens qu’il sème dans les journaux, comme pour régler de temps en temps avec le passé. Sans doute il ne faudrait pas trop se plaindre de cette méthode, car elle nous a valu des collections excellentes ; en philosophie, par exemple, les fragmens de M. Cousin et de M. Jouffroy ; en littérature, les charmans portraits de M. Sainte-Beuve ; il ne faudrait pas trop s’en plaindre, car c’est là une des conditions même de la littérature actuelle. À mesure, en effet, que la presse a tenu plus de place, les meilleures plumes s’y sont vouées, les unes un peu, les autres tout-à-fait. Il y a même, à l’heure qu’il est, plusieurs hommes distingués, plusieurs hommes éminens dans les lettres qui n’ont écrit que des articles de journaux. Ce serait donc une ingratitude maladroite de la presse de trop maltraiter ces sortes d’ouvrages et de dire du mal de ce qui a été sa vie propre, de blâmer en volumes ce qu’elle a loué en articles, en un mot, de médire d’elle-même, sous prétexte qu’elle a changé de format. Constatons seulement qu’on a singulièrement étendu le privilége, et qu’on a réuni bien des improvisations par trop incohérentes, par trop marquées d’actualité, comme on dit maintenant en mauvais français. Que de gens, jusqu’aux plus minces érudits, ont eu le fétichisme de leur pensée ! Que de gens inconnus ont donné leurs mélanges complets ! Il n’est pas, je crois, jusqu’à M. Berger (de Xivrey), qui n’ait fait imprimer le recueil de ses articles. Qu’est-il arrivé de là ? C’est que les bons recueils ont un peu souffert du voisinage des mauvais, et que ce qui n’avait paru que médiocre, grace à l’isolement successif des articles, a paru détestable, une fois rapproché.

Si quelqu’un a usé et aussi abusé de la littérature de fragmens, c’est bien M. Nodier. Mais à quel talent, je le demande, cette dispersion et cette allure brisée vont-elles mieux ? Qui y a mis plus de grace et de charme ? La plupart des morceaux qui composent le dernier ouvrage de M. Nodier, les Nouveaux Souvenirs[2], sont déjà connus ; il s’agit de Charlotte Corday, de Fouché, de Réal, d’une foule de personnages de la révolution, de Pichegru surtout, que M. Nodier veut absolument réhabiliter, et cela avec une persistance qui, devant l’inflexibilité de l’opinion, suppose une conviction vive. C’est la première fois que ces morceaux épars reparaissent ainsi coordonnés, et avec une unité que ma mémoire ne leur aurait pas supposée.

S’il est un livre au monde qui échappe à l’analyse, qui se dérobe au compte rendu, qui fuie devant la critique, quand la critique tâche d’abréger et d’extraire, ce sont bien les Souvenirs de M. Nodier. Ces riens de la jeunesse si habilement racontés, un certain tour d’imagination qui avive la réalité, ce laisser-aller, et, si j’osais dire, cette flanerie perpétuelle de la pensée, ce désordre savant du récit, un sentiment si réel et si désabusé des choses et des hommes, tant de malice fine et enjouée, tout cela se devine et ne se raconte pas. Peut-être l’art consommé du prosateur ne se déguise-t-il pas assez, et la simplicité est-elle parfois trop prévue, trop arrangée. Le flexible talent de M. Nodier brille bien plus à l’aise quand l’apprêt de la politique et de la couleur historique ne le préoccupe plus, et quand il mélange franchement la rêverie et le souvenir, comme dans ses nouvelles charmantes, Amélie ou Clémentine. Ici M. Nodier s’excuse souvent, beaucoup trop souvent, de ses redites qui n’en sont pas, de ses banalités qui sont au contraire la distinction même. À la longue, cela taquine, et, dans un moment de pique, on serait tenté de dire à l’auteur qu’il a raison, et qu’il rappelle très mal à propos au lecteur ce que le lecteur était si disposé à oublier.

Parmi les détails si curieux qu’il donne sur le procès de Babeuf, M. Nodier a parlé de Darthé, ce farouche beau-frère de Joseph Lebon, qui a laissé dans le nord de si terribles souvenirs, et qui fut seul condamné à mort avec Babeuf, comme apôtre de ces doctrines odieuses contre la propriété, dont le souvenir n’est pas encore éteint. M. Nodier assure que le silence absolu de Darthé contrasta à l’audience avec l’intarissable faconde de Babeuf. Darthé pourtant avait projeté une réponse qu’il devait lire au tribunal et qui est demeurée inédite ; elle a pour titre : Darthé patriote de 89 aux républicains ses frères et à ses juges. Le hasard a mis l’autographe entre nos mains ; il n’a pas moins de douze pages ; en voici un court fragment : « Je n’eus jamais pu penser que j’aurais été arrêté comme ennemi d’une révolution qui fut dans mes principes avant qu’elle ne fût même parvenue au point d’anéantir toute espèce de despotisme… J’ai maintenant vingt-huit ans ; j’étudiais en droit à Paris à l’époque de la révolution… Je forçai, avec les généreux habitans de cette ville, l’hôtel des Invalides que le tyran avait désigné comme l’arsenal des armes qui devaient immoler les ennemis de la révolution. Fier de l’arme que j’y avais enlevée, je marchai à la conquête de la Bastille… Je fus employé dans des détachemens envoyés pour protéger les convois de farine qui venaient approvisionner Paris… J’accompagnai les patriotes qui marchaient contre Versailles, repaire infâme de brigands contre-révolutionnaires… Ces occupations sans relâche altérèrent ma santé ; je tombai malade et je retournai dans ma famille… Arrivé à Saint-Pol, mon pays natal, mes premiers soins furent d’y propager la haine des tyrans et l’amour du peuple. En 1791, mes compatriotes me nommèrent membre de la municipalité régénérée… Secrétaire du district, membre du directoire du Pas-de-Calais, j’eus l’honneur d’être du nombre de ces patriotes qu’on appelait maratistes ; je signai une dénonciation contre le traître Roland, et toutes les adresses contre le tyran Capet… Quand j’eus été envoyé comme commissaire pour le recrutement des trois cent mille hommes dans le district de Montreuil, quand j’eus été envoyé aux troupes du Nord lors de la trahison de Dumouriez, la convention nationale déclara que j’avais bien mérité de la patrie… Après quelques autres missions, Potier, accusateur public, étant malade, le représentant du peuple Lebon me força, malgré mon refus et le peu d’usage, à remplir cette place. Mon patriotisme reconnu, plutôt que mes liaisons avec le représentant, me firent nommer à ce poste, que je remplis pendant deux mois avec la justice et la fermeté républicaines… Ma conduite s’est-elle un seul instant démentie ? J’ose dire que non… Je braverai donc les haines particulières des aristocrates qui ont toujours vu en moi un ennemi gênant il est vrai, mais qui devait l’être… » — Telle est l’autobiographie de Darthé ; je la recommande au perspicace auteur des Souvenirs.


Énésidème, par M. Émile Saisset[3]. — Pyrrhon, Énésidème et Sextus sont les trois plus grands noms de la philosophie sceptique ; mais Pyrrhon n’a rien écrit, les ouvrages d’Énésidème sont perdus, et Sextus Empiricus, qui nous a conservé les argumens de ses devanciers, a passé facilement pour le maître d’une philosophie dont il n’est en réalité que l’historien. Pyrrhon n’a que l’honneur d’être le héros de la secte, l’homme aux aventures, le modèle achevé de la vie sceptique. La tradition, fort contestable du reste, nous apprend qu’il dédaignait d’éviter un précipice, ou de fuir devant un chien enragé, indifférent et incertain sur toutes choses. Le scepticisme, poussé dans ces rudes conséquences, a quelque chose en soi de si étrange et de si farouche, qu’il n’est pas à craindre que la morale publique en soit altérée. Mais que de sceptiques, par le monde, qui doutent de tous les principes, de la philosophie par conséquent, et de la morale, et qui ne consentent à admettre les faits dans la vie pratique que pour sauver les apparences ! On raconte qu’étant avec ses amis sur un vaisseau en danger de périr, Pyrrhon demeura seul inaccessible à la crainte ; et montrant à ceux qui l’entouraient un pourceau qui se trouvait là et qui mangeait à son ordinaire : Voilà, dit-il, la véritable indifférence, et la véritable philosophie. Fasse qui voudra son profit de cet exemple et de cette maxime. Mais cherchez-vous la morale qui ressort de ces beaux principes : Anaxarque, le maître de Pyrrhon, étant tombé dans un puits, Pyrrhon passa outre sans daigner lui tendre la main ; et Anaxarque l’approuva de cette indifférence. L’approbation est étrange, mais par malheur le fait qui l’a provoquée ne l’était pas. Voilà qui fait bien voir, assurément, l’utilité de donner à la morale, à la science, une base solide ; or, étudier les fondemens de la science, n’est-ce pas étudier et combattre le scepticisme ? C’est une étude d’ailleurs pleine d’intérêt et de passion, quoiqu’elle semble au premier coup d’œil si abstraite et si subtile. Car n’est-ce pas elle qui nous fait voir « la superbe raison invinciblement froissée par ses propres armes, et l’homme en révolte sanglante contre l’homme ? »

Jamais cette révolte n’a été plus complète et plus dangereuse que dans Énésidème. En employant avec habileté les passages de Diogène, d’Eusèbe et de Photius, M. Émile Saisset est parvenu à tirer des livres de Sextus Empiricus une exposition complète du scepticisme d’Énésidème, et des moyens dont il usait pour l’établir. C’est une réhabilitation qui sera fatale à la gloire de Sextus ; et Énésidème ne peut que gagner d’ailleurs à se trouver traduit dans une langue élégante, claire, concise. La prolixité de Sextus est bien inutile quand il s’agit du scepticisme ; et quand on a une fois posé l’objection, on peut s’en rapporter à l’esprit humain qui saura la tourner et retourner de cent façons, et qui n’en découvrira que trop tôt la profondeur. Une seule phrase de Montaigne renferme Sextus presque tout entier : « Pour juger, dit-il, des apparences que nous recevons des sujets, il nous faudrait un instrument judicatoire ; pour vérifier cet instrument, il nous y fault de la démonstration ; pour vérifier la démonstration, un instrument ; nous voylà au rouet. Puisque les sens ne peuvent arrêter notre dispute, étant pleins euls-mêmes d’incertitude, il faut que ce soit la raison ; auculne raison ne s’établira sans une aultre raison : nous voilà à reculons jusqu’à l’infini. ».

Énésidème a du reste construit son scepticisme avec un grand appareil ; il a fait du doute une science régulière. La question logique, la plus radicale de toutes, puisqu’elle conteste la légitimité de nos facultés intellectuelles ; la question métaphysique, qui détruit entre les êtres tout autre lien que celui de juxtaposition, en ôtant jusqu’à l’idée de cause et d’effet ; la question morale qui traduit les mêmes doctrines sous une autre forme pour la pratique de la vie ; Énésidème a parcouru tout cet arsenal du doute, et la souveraineté de la raison humaine n’a été depuis attaquée que par les mêmes armes. Hume et Kant ne sont sur ce point que les continuateurs d’Énésidème. N’est-ce pas là une belle louange, pour un philosophe du premier siècle de notre ère ?

Tout homme qui a des lettres, et qui a touché même du bout des doigts les matières philosophiques, sait assez que le repos d’esprit ne se rencontre guère dans la science, et que la métaphysique est bien loin d’être inexpugnable comme la géométrie. C’est peut-être pour s’encourager eux-mêmes et pour chasser ces mauvaises pensées, que les grands fabricateurs de systèmes ont coutume de célébrer la sérénité de leur ame, et de se montrer à nous parfaitement rassurés sur l’excellence de leurs constructions fragiles. Qui ne sait les apologies de Malebranche pour les esprits animaux, la naïve admiration de Leibnitz pour son harmonie préétablie, et cette béatitude que Spinosa promet à quiconque admettra le panthéisme sur la foi de ses théorèmes ? Sextus Empiricus n’a pas une confiance moins robuste dans la grande vertu de son remède. « Il en est, dit-il, du philosophe sceptique à peu près comme du peintre Appelles qui voulant représenter l’écume d’un cheval, et désespérant de son entreprise, jeta contre son tableau l’éponge dont il nettoyait ses pinceaux. L’éponge atteignit le cheval et en imita parfaitement l’écume. C’est ainsi que les sceptiques essayèrent à l’origine d’obtenir la sérénité de l’ame, en résolvant les contradictions ; n’y pouvant parvenir, ils doutèrent, et aussitôt leur doute fut suivi de la sérénité comme un corps l’est de son ombre. Voilà bien le sceptique tranquille et satisfait, et faisant vanité d’être sceptique ; celui dont Pascal a dit, qu’il n’avait point de termes pour qualifier une si extravagante créature.

M. Émile Saisset ne s’est pas contenté de dépenser beaucoup de science et d’érudition pour retrouver toute la philosophie d’Énésidème ; il l’a combattue pied à pied, avec esprit, avec finesse ; et s’il n’a pas triomphé de ce rude adversaire, c’est qu’il n’est guère facile en vérité de triompher d’un sceptique. Dans ces discussions radicales, chacun combat pour établir nettement la position de son parti, sans aucune chance de faire des prosélytes. M. Émile Saisset est du parti du bon sens et de la saine philosophie, et ceux qui le liront ne seront guère tentés, assurément, de se mettre avec Énésidème contre lui. Un sceptique achevé n’en guérirait pas ; car c’est une maladie incurable. Toutes ces discussions sont pleines d’intérêt ; et le mémoire de M. Émile Saisset est une publication très importante, et qui lui fait le plus grand honneur. C’est un style ferme et clair, une dialectique serrée, une intelligence étendue des questions les plus difficiles.

M. Schwalbé, qui publie un gros volume sur le Parménide de Platon[4], MM. Pierron et Zévort, qui traduisent la Métaphysique d’Aristote[5], n’ont pu avoir, eux aussi, d’autre ambition que celle d’être utiles à l’érudition et à la science. Il leur a fallu compulser bien des manuscrits, remuer bien des in-folios, dévorer des commentaires bien extravagans ; et quand ils nous donnent le fruit de tant d’années de travaux, et d’une connaissance si approfondie de la langue et de la philosophie grecques, qui s’en inquiète en France ? Qui consent à y songer seulement ? Qui ira voir dans M. Schwalbé les cinquante quatre objections d’Aristote contre la théorie des idées de Platon, et les cinquante-quatre réponses de M. Schwalbé, partisan zélé de cette théorie ? Tout cela se passe entre gens du métier, et le public ne daigne pas s’en apercevoir. Ô scholastiques du XIXe siècle, si vous nous aviez fait quelque conte bleu, ou seulement un nouveau système du monde !

Nous n’avions jusqu’à présent dans notre langue que le XIIe livre de la Métaphysique, traduit par M. Cousin ; et ce morceau est assurément un des plus importans de l’ouvrage, car il contient les opinions d’Aristote sur la nature de Dieu et la production du monde. Mais ce livre même n’est que l’esquisse d’un ouvrage plus étendu qu’Aristote devait consacrer à la théodicée, et il est presque impossible de comprendre les doctrines qu’il renferme, si on le sépare des autres livres de la métaphysique qui lui servent à la fois d’introduction et de commentaire. M. Pierron nous a donné les quatorze livres, accompagnés de notes et de discussions scientifiques ; c’est une traduction conçue dans un excellent système, et qui fait honneur à la fois à l’érudition de l’auteur comme helléniste, et à sa connaissance particulière de la langue et des idées d’Aristote. Pour entreprendre et mener à bien une pareille entreprise, il a fallu non-seulement du mérite, mais un grand amour de la philosophie, et un véritable dévouement.

M. Secrétan, de Lausanne, est aussi un de ces esprits sincères ; mais il ne remonte pas si haut dans l’histoire. Il nous a donné une exposition fort claire du système de Leibnitz, à laquelle il a joint ce qu’il appelle l’esquisse d’une théodicée fondée par le principe de la liberté. Il y a quelque modestie de la part de M. Secrétan à exposer ainsi ses idées sur un point capital d’une manière nécessairement incomplète, et à placer l’exposition de ses propres doctrines aussitôt après celle qu’il nous a donnée de la théodicée de Leibnitz. M. Secrétan pense que le Dieu qui a produit le monde, aurait pu ne pas le produire ; qu’il l’a produit par amour pour la créature à venir, et que le bien est devenu le bien par cela seul que Dieu l’a choisi, dans sa liberté absolue. Si Dieu avait fait un choix contraire, ce que nous appelons aujourd’hui le mal, serait le bien par excellence. Cette doctrine que M. Secrétan ne donne pas pour sienne, lui inspire un enthousiasme sans bornes. « C’est grand, dit-il, c’est simple, c’est beau, c’est vrai ! » Il y a quelque exagération dans cet éloge, dans le dernier trait surtout. Nous n’aurions pas mis là cet éloge ; mais puisqu’il y est, à Dieu ne plaise que nous nous chargions de l’en ôter. M. Secrétan, qui ne craint pas les rapprochemens, rapporte en note un propos assez méchant de Leibnitz contre Puffendorf et Barbeyrac, qui soutenaient l’opinion même de notre professeur de Lausanne. Ce rapprochement-ci en effet n’est pas à redouter pour M. Secrétan, et personne ne dira de lui « que son opinion ne doit pas être comptée sur cette matière. » Il nous permettra de dire, cependant, malgré l’estime que nous inspire son talent, que sa réfutation de Leibnitz est peut-être un peu aventureuse. Quelque grands philosophes qu’ait produits l’Allemagne dans ces derniers temps, le système de Leibnitz peut encore se défendre, à côté des leurs, et la doctrine du progrès ne nous oblige pas à croire que les derniers venus ont nécessairement raison. M. Secrétan expose et discute toutes ces théories, en homme qui en possède la complète intelligence ; et cet opuscule nous promet dans peu un livre de mérite. Pourquoi M. Secrétan, qui se trouve placé à Lausanne, entre l’Allemagne et la France, ne nous donnerait-il pas une histoire de la philosophie allemande dans ces derniers temps ? Ceux qui, en très petit nombre, ont essayé jusqu’ici de remplir cette tâche, l’ont fait, il faut le dire, en véritables Allemands, et leurs études les ont fait passer à l’ennemi. Ce qu’il nous faut, c’est une histoire française de la philosophie allemande, une histoire qui n’ait aucune prétention à la profondeur, mais qui en ait beaucoup en revanche à la clarté, à la précision, au sens commun. M. Secrétan ne doit pas être étonné que nous le mettions si résolument de notre parti ; il est Français ; il est de l’université de Lausanne, et à Lausanne on enseigne dans notre langue et on pense dans notre langue. Nous devons être fiers de notre parenté avec cette université de Lausanne, qui compte des professeurs tels que MM. Monnard, Secrétan, Zundell ; n’est-ce pas là que M. Sainte-Beuve a esquissé pour la première fois cette histoire de Port-Royal dont il nous a fait depuis un si admirable livre, et l’année dernière encore, l’université de Lausanne n’avait-elle pas M. Mickievicz, cette gloire de la Pologne, que ce pauvre grand peuple partage aujourd’hui fraternellement avec nous ?

  1. Un vol. in-8o, chez Magen, quai des Augustins.
  2. Un vol. in-8o ; chez Magen, quai des Augustins.
  3. Joubert, éditeur, rue des Grés, 14.
  4. Brockaus et Avenarius, rue de Richelieu, 60.
  5. Ébrard, éditeur, rue des Mathurins-Saint-Jacques, 24.