Revue des Romans/Ugo Foscolo

Revue des romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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FOSCOLO (Ugo), poëte italien du XIXe siècle.


DERNIÈRES LETTRES DE JACOPO ORTIS, traduit de l’italien par Trachon, in-8, 1819. — La première édition, traduite par M. de Senones, a paru envol. in-12, 1814. Cette traduction a été reproduite la même année sous le titre du Proscrit, ou Lettres de Jacopo Ortis, et sous celui d’Amour et Suicide, ou le Werther de Venise. — Cet ouvrage a une grande analogie avec le Werther de Gœthe ; c’est à peu près la même action, la même marche et le même dénoûment. La situation des deux héros est néanmoins très-différente ; l’un vit au milieu du monde et n’a à se plaindre que des distinctions de rang qui sont un obstacle à son bonheur et froissent sa vanité, tandis que l’autre est témoin des catastrophes politiques qui amènent le renversement des institutions de sa patrie. Il faut dire aussi que le fougueux Foscolo est autrement véhément que le sentimental Gœthe. L’amour de Jacopo pour sa Thérèse est une espèce de frénésie ; toute l’ardeur du sang italien se montre dans l’exaltation de son langage ; ses lettres sont moins d’un amant passionné que d’un homme en délire ; ses plaintes sont des imprécations. — Les Lettres de Jacopo Ortis, publiées à Milan en 1802, furent écrites à peu près à l’époque où le traité de Campo-Formio livrait l’État vénitien à l’Autriche. L’auteur, qui avait adopté avec enthousiasme le plan d’une république démocratique, fut pénétré de la plus profonde indignation à la nouvelle de cette convention diplomatique ; il fit passer les sentiments qui l’animaient dans son ouvrage, qui a eu à Milan le plus grand succès, mais qui fut sévèrement mis à l’index lors du rétablissement du royaume d’Italie.