Revue des Romans/Théophile Dinocourt

Revue des romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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DINOCOURT (T.), romancier.


LE CAMISARD, 4 vol. in-12, 1823. — L’auteur s’est proposé pour principal objet, dans ce roman, d’inspirer l’horreur du fanatisme et de l’intolérance. En retraçant la persécution aussi absurde qu’odieuse que l’histoire a flétrie sous le nom de guerre des Camisards, il a peint le fanatisme sous les traits du cruel Basville ; il a représenté la véritable piété sous les traits de Fléchier, et l’on ne peut qu’applaudir à cet hommage rendu à la mémoire d’un prélat, plus respectable encore par ses vertus douces et philosophiques que par ses talents. On sait que Fléchier, à l’exemple du sage Fénélon, s’opposa constamment aux conversions opérées par la violence, qu’il refusa d’avoir des dragons pour auxiliaires dans la prédication de l’Évangile. — Le comte Alfred de Castenaux, persécuté, banni comme protestant, a vu périr dans sa fuite une partie de sa famille massacrée sous ses yeux par des soldats catholiques. Sa fille Amélie, âgée de quelques mois, seule échappée à leur fureur, a été déposée par sa nourrice à la porte du château du marquis de Luxeuil. Gustave, fils de ce marquis, s’éprend des charmes de l’orpheline ; la fierté de sa mère s’en indigne ; conseillée par un infâme directeur, asservie par ce prêtre fanatique, elle emploie la ruse, la perfidie, les moyens les plus odieux pour livrer Amélie à un moine apostat, chef des Camisards noirs. Ceux-ci, qui ont donné asile au père d’Amélie, la réclament ; après une longue résistance, à la suite d’une foule d’événements, ils s’en emparent ; une guerre terrible s’allume ; le marquis de Luxeuil, trahi par la perfidie du directeur de sa femme, est pris, traîné de cachot en cachot, et sur le point de périr. Gustave, exaspéré, se fait lui-même Camisard. La fortune, tour à tour favorable et contraire à cette famille et au parti des protestants, les abandonne enfin ; saisis, jugés, condamnés par la haine et le fanatisme, ils marchent à la mort ; le bûcher s’allume, le peuple indigné frémit et pleure en silence… Nous laisserons le lecteur chercher lui-même dans l’ouvrage le dénoûment de cette intéressante et terrible catastrophe.

On a encore de cet auteur : Le Serf du XVe siècle, 4 vol. in-12, 1822. — L’Homme des ruines, 4 vol. in-12, 1823. — Le Corse, 4 vol. in-12, 1824. — Le Ligueur, 4 vol. in-12, 1824. — Mozanino, 4 vol. in-12, 1825. — Le Conspirateur, 6 vol. in-12, 1826. — Le Luth mystérieux, 4 vol. in-12, 1827. — Le Duelliste, 4 vol. in-12, 1827. — Le Parricide, 4 vol. in-12, 1827. — L’Agent provocateur, 4 vol. in-12, 1828. — Black-beard, 4 vol. in-12, 1828. — La Chambre rouge, 5 vol. in-12, 1829. — Raymond de Tripoli, 5 vol. in-12, 1829. — Le Prévenu, 4 vol. in-12, 1830. — Le Chasseur noir, 6 vol. in-12, 1831. — La Cour des Miracles, 2 vol. in-8, 1832. — Le Pape et l’Empereur, 2 vol. in-8, 1832. — Hugues d’Enfer, 2 vol. in-8, 1833. — La Nuit du treize septembre, 2 vol. in-8, 1834.

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