Revue des Romans/Edwige de Milvar

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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GRANDMAISON VAN-ESBECQ (Mme ).


ADOLPHE, ou la Prédiction accomplie, roman devenu historique (sic), 2 vol. in-12, 1814. — La première édition de ce roman parut en 1797, sous le titre d’Adolphe, ou la Famille malheureuse. Dans un cadre fabuleux et sous des noms supposés, l’auteur retraçait une partie des revers de la famille des Bourbons. Mme la duchesse d’Angoulême voulut bien accepter la dédicace de la nouvelle édition, où elle est représentée sous le nom de Mathilde, princesse de Lombardie. Mathilde éprouve de grands malheurs ; elle est en proie à une foule de vicissitudes, et son existence, un peu aventureuse, n’a pas un rapport très-marqué avec les infortunes de la fille de Louis XVI ; mais en dépouillant cette princesse du rang suprême, ou la plaçant dans l’obscurité, l’auteur a soigneusement retracé les vertus, la pieuse résignation, le dévouement de la princesse à laquelle elle fait allusion.

LES LÉGATAIRES D’AYRSHIRE, ou la Famille Pringle, roman attribué à Mme Grandmaison, in-12, 1822. — Ce roman est remarquable par la vérité des caractères et par la naïveté des peintures. Le docteur Pringle, ministre du petit village de Gornock, reçoit une lettre de l’Inde, par laquelle on lui apprend que son cousin l’a laissé en mourant son légataire universel, et le même courrier lui apporter une lettre des agents du défunt qui réclament sa présence à Londres. La famille Pringle, composée du docteur et de sa femme, de leur fille Rachel et de leur fils André, se décide à partir pour la capitale. C’est à ce léger incident que se rattachent tous les événements du roman. Les membres de la famille du ministre entretiennent une correspondance suivie avec quelques-uns des habitants de Gornock, qui leur envoient en échange des nouvelles du village ; le récit du voyage et de l’arrivée à Londres offre une foule de détails très-amusants.

*LES ÉPOUX PHILOSOPHES AU DIX-HUITIÈME SIÈCLE, 3 vol. in-12, 1808. — L’intrigue principale de ce roman roule sur l’aversion invincible du héros pour les pommes. Après l’avoir lu, on se demande quel rapport il y a entre le livre et le titre qu’il porte ; à cela nous répondrons que nous n’en savons rien, à moins qu’on ne soit philosophe au dix-huitième siècle quand on possède une manufacture, quand on se laisse tromper et jouer innocemment par une femme, quand on a une aversion décidée pour les pommes de reinette, quand, d’un autre côté, on fait toutes les horreurs, toutes les extravagances imaginables pour séduire un homme, pour désoler un mari, et quand on se casse le cou en cabriolet ; toutes choses qui se trouvent longuement expliquées dans l’ingénieuse conception de Mme  Van-Esbecq.

On doit encore à cet auteur : Adolphe, ou la Famille malheureuse, 3 vol. in-12, 1797. — *Synaïb et Zora, 2 vol. in-12, 1800. — Edwige et Milvar, 3 vol. in-12, 1807. — Antoina et Camille, 2 vol. in-12, 1810. — Ernest de Saint-Omar, 2 vol. in-12, 1813.