Revue des Romans/Comte de La Tour du Pin

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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LATOUR-DUPIN (le comte de).


LIONNEL, 2 vol. in-12, 1819. — L’avant-scène de ce roman est sombre, triste, et prépare le lecteur à des impressions douloureuses. Un promeneur solitaire rencontre un vieillard qu’il avait connu, priant sur un tombeau solitaire ; c’est par ce théâtre de deuil, au pied de la croix sépulcrale que se fait le récit qui compose tout le roman. À l’époque de la révolution, ce vieillard était resté dépositaire de la fortune et tuteur de la fille du comte D***, mort en émigration. Un château situé sur le bord de la Seine est l’asile où il a pu, dans le plus grand isolement, diriger l’éducation de la jeune Esther, sa pupille, qu’un prince étranger et très-âgé et immensément riche n’épouse que pour lui assurer toute sa fortune. Il meurt bientôt, et Esther revient près de son tuteur. Ne trouvant rien dans le monde qui réalisât les illusions qu’elle s’était créées dans sa solitude, elle était en proie à cette maladie de l’âme qu’agitent de vagues désirs, et sa beauté et sa santé ne tardèrent pas à s’en ressentir. « Ayant tout épuisé du côté du raisonnement, dit-il, j’essayai de parler à son imagination et de lui parler des choses du ciel, à l’aide du Génie du Christianisme. Esther en ressentit les effets bienfaisants, et bientôt elle fut régénérée. » Alors seulement l’auteur introduit le héros sur la scène ; c’est un jeune royaliste, partisan des opinions de Lescure et de Laroche-jaquelin, qui a fixé sa demeure dans les environs. Un sentiment délicat naît, se développe dans le cœur des deux jeunes gens ; après une scène pathétique bien vive, bien romanesque, au clair de la lune, dans une chapelle sépulcrale, le dernier aveu échappe enfin à Esther ; elle… mais nous ne voulons pas enlever au lecteur le plaisir d’asseoir son jugement sur le plan de l’ouvrage, sur les catastrophes, sur la conduite du vieillard, sur le sort réservé aux deux personnages.

LA FAMILLE ROYALISTE, 3 vol. in-12, 1823. — La Famille royaliste est un roman politique où l’on trouve des descriptions assez exactes de différentes parties de la Vendée, et, abstraction faite de l’esprit de parti, plusieurs chapitres intéressants, parmi lesquels nous citerons : le Passage de la Loire, la Catastrophe de Quiberon, la Description de l’ermitage de deux époux Vendéens, etc., etc.