Revue des Romans/Catherine-Joseph-Ferdinand Girard de Propiac

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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GIRARD DE PROPIAC (C. J. Ferd.), né vers 1760, mort en 1823.


LA SŒUR DE SAINTE-CAMILLE, ou la Peste de Barcelone, roman historique, 2 vol. in-12, 1822. — Le comte de Rochemaure, désertant la France au commencement de la révolution, a suivi les princes dans l’émigration, et abandonné au séquestre l’antique manoir de ses pères. Après la restauration, il rentre en France avec son fils Adrien, et ils viennent se fixer aux environs de ses anciennes propriétés. Adrien, en se rendant à une maison de campagne, est assez heureux pour sauver la vie à une jeune personne que des coursiers fougueux allaient entraîner dans un précipice. Quelque temps après, le hasard le conduit au château habité par cette jeune personne et son père, M. Beauchamp. Ernestine, c’est le nom de la jeune personne, n’a pu revoir sans émotion son libérateur. La reconnaissance devient de l’amour. Adrien se fait connaître. M. Beauchamp, acquéreur du château de Rochemaure, offre de donner ce domaine en dot à sa fille. Le comte de Rochemaure refuse, et s’oppose également à l’hymen de son fils avec Ernestine. Adrien, désolé, prend le parti de voyager, et son amie obtient la permission d’entrer dans la communauté religieuse des sœurs de Sainte-Camille, où elle est résolue à passer ses jours, si jamais son sort ne doit être uni à celui de son amant. Elle habitait depuis peu cette pieuse retraite, lorsque la renommée apporte en France la triste nouvelle du fléau qui désole la capitale de la Catalogne. Les médecins français s’empressent à l’envi de solliciter la mission d’aller porter des secours aux pestiférés ; les sœurs de Sainte-Camille prennent la résolution de partager leurs périls ; deux sont désignées pour se rendre à Barcelone, et le choix tombe sur Ernestine et sa cousine. Adrien, qui n’a cessé de voyager depuis le jour où l’ordre de son père l’a séparé de ce qu’il aime, se retrouve à Barcelone. Frappé de la contagion, il est au nombre des malheureux confiés aux soins et à la garde des deux sœurs de Sainte-Camille. Ernestine soulève sa tête mourante, le reconnaît, et prie auprès d’un être qui lui est si cher ; ses prières sont exaucées ; Adrien est rendu à la vie ; il rentre en France avec sa libératrice, et le comte de Rochemaure consent à les unir. — Rien de plus simple que l’action de ce roman ; sagement conçue, elle naît, se développe et se termine naturellement.

Nous connaissons encore de cet auteur : Dictionnaire d’amour, in-12, 1827, et plusieurs romans traduits de l’allemand de divers auteurs.