Revue des Romans/Amédée Pichot

Revue des Romans.
Recueil d’analyses raisonnées des productions remarquables des plus célèbres romanciers français et étrangers.
Contenant 1100 analyses raisonnées, faisant connaître avec assez d’étendue pour en donner une idée exacte, le sujet, les personnages, l’intrigue et le dénoûment de chaque roman.
1839
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PICHOT (Amédée), né à Arles en 1796.


LE PERROQUET DE WALTER SCOTT, 2 vol. in-8, 1834. — M. Amédée Pichot possédait un perroquet nommé Lorito, qui, attaqué d’une maladie subite, en mourut en quelques jours. Dans le deuil de cet événement, M. Amédée Pichot écrivit une lettre de faire part à son illustre ami Walter Scott. L’auteur de Waverley avait eu jadis un lévrier dont la tombe s’élève sur le seuil d’Abotsford, et sur laquelle Walter Scott a inscrit une touchante épitaphe. L’illustre Écossais s’empressa de répondre par une lettre de condoléance, et, pour adoucir les regrets de M. Pichot, il fit accompagner ses compliments de l’envoi de Poll, son propre perroquet. D’abord l’oiseau se renferma dans un système de silence et de rêverie ; mais au bout de quelques jours la parole lui revint, et se manifesta par une explosion de caquetage qui réjouit beaucoup ceux qui avaient désespéré de l’entendre. M. Amédée Pichot prit la plume, et transcrivit les causeries de Poll, qu’il a réunies et publiées en deux volumes. Les deux volumes forment un recueil détaché, où l’on trouve le Trésor du plan de la cour, et Passeroun, chronique provençale ; Pocohontas, Milton, Pope, les deux Macpherson, le voyage aux Hébrides, et la légende de Saint-Oran, nouvelles dont les sujets appartiennent à l’histoire d’Angleterre ; l’Autopsie et le comte de Rantzau, nou velles qui n’appartiennent ni à l’Écosse ni à la Provence, mais qui n’en sont pas moins fort agréablement écrites.

MONSIEUR DE L’ÉTINCELLE, ou Arles et Paris, 2 vol. in-8, 1837. — En 1814, quelques jours après que la restauration venait d’être proclamée, un régiment de hussards, revenant d’Italie, se présenta devant la ville d’Arles ayant encore la cocarde tricolore. Un combat allait s’engager entre les hussards et les Arlésiens, lorsque de prudentes mesures apaisèrent les esprits et arrêtèrent les hostilités. Il y eut seulement quelques pierres lancées, dont l’une atteignit le capitaine Babaudy, originaire d’Arles ; secouru à temps par une jeune personne, le capitaine épousa, quelques semaines après, sa libératrice. Retiré dans la Camargue, où il ne rêvait qu’un bonheur paisible, le retour de l’empereur vint tout à coup arracher Babaudy aux douceurs de la vie champêtre et aux embrassements de sa jeune femme. Rappelé à Paris par l’empereur, il quitte la Camargue et vient prendre sa place sous le drapeau tricolore. Cent jours après il revenait tristement de Waterloo avec son ami le lieutenant Mazade, avec lequel il fut enveloppé dans une conspiration et obligé de s’expatrier. Ici commencent les aventures curieuses, romanesques, bizarres du capitaine et de son ami. Le capitaine devint chef de pirates, et Mazade général des sauvages. — Arles et Paris est un roman plein d’intérêt, un livre ingénieux et charmant, qui ajoute aux titres littéraires déjà si brillants de l’auteur.

Nous connaissons encore de cet auteur : Histoire de Charles-Édouard, 2 vol. in-8, 1830.