Revue de Paris/tome 1/Éditorial


REVUE
DE PARIS.
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Un Recueil littéraire à l’instar des Revues ou Magazine qui obtiennent un si grand succès en Angleterre, se publie en ce moment à Paris.

Par une nouveauté qui n’est pas seulement piquante pour les lecteurs, mais qui leur offre aussi la plus sûre garantie, tous les articles insérés dans la Revue de Paris sont signés en toutes lettres, et dans les livraisons qui ont paru, on chercherait en vain un nom que le public rencontrât pour la première fois.

TROIS GRANDES DIVISIONS ont été adoptées pour la composition de ce recueil.

Dans la PREMIÈRE, sous le titre de Littérature ancienne, tout l’ancien répertoire littéraire depuis Homère jusqu’à Laharpe, sera soumis à une nouvelle analyse, et apprécié avec les vues larges et consciencieuses adoptées par la critique de notre temps.

Dans la SECONDE DIVISION, des traductions, des extraits ou des résumés fidèles des publications les plus importantes faites à l’étranger, donneront une idée complète et exacte du mouvement des Littératures étrangères, et contribueront à resserrer encore les liens de cette espèce de fraternité intellectuelle, qui de nos jours s’est établie entre les idiomes et les pensées des différens peuples.

Littérature moderne : tel est le titre de la TROISIÈME DIVISION, dans laquelle se presseront une foule de compositions échappées aux plumes contemporaines les plus célèbres.

Dans ce cadre, la Revue de Paris admettra rarement les leçons de la critique. À une époque où l’instruction va chaque jour se répandant, n’a-t-elle pas perdu beaucoup de son importance ? Préférant les articles originaux, la Revue de Paris ne consentira à s’occuper d’un livre, d’un objet d’art ou d’une œuvre dramatique, qu’autant qu’ils auront ému à un haut degré l’attention publique, et obtenu un vrai succès.

En revanche, à côté des œuvres d’imagination, la Revue de Paris n’hésitera pas à admettre une foule de documens positifs bannis ordinairement des recueils consacrés à la littérature. Des articles de statistique, d’économie politique, de voyages, etc., viendront varier ses habitudes littéraires, et imprimer à sa publication un cachet d’utilité trop peu cherché jusqu’à ce jour.

Un Bulletin bibliographique de la littérature française, et un Bulletin des littératures anglaise, allemande, italienne, hollandaise suédoise, etc., où les ouvrages seront annoncés avec une analyse raisonnée, achèveront de compléter le vaste cadre que doit embrasser la Revue de Paris. Les noms les plus célèbres de notre époque, des hommes même que la nature de leurs travaux n’appelait pas à la collaboration d’un recueil périodique, ont voulu contribuer au succès de cette entreprise.

Des tableaux de mœurs, sous la forme de proverbes, par M. Scribe, des poésies inédites de MM. de Lamartine et Casimir Delavigne, mises en musique par M. Rossini, toutes les fois que le rythme de ces poésies le permettra, se succéderont à de courts intervalles dans les livraisons de la Revue de Paris.

Rien ne saurait mieux faire apprécier le mérite de cette publication-nouvelle que la liste des compositions qu’elle a réunies jusqu’à ce jour : nous en donnons ici un tableau exact.