Revue Musicale de Lyon 1904-02-24/Nouvelles diverses

Nouvelles Diverses

Louise de Charpentier vient d’être représenté au Théâtre royal de la Haye. Le principal rôle a été créé par Mlle Lucia Muller qui, on se le rappelle, l’a chanté deux fois à Lyon en remplacement de Mme Tournié.

Du 1er juillet 1902 au 30 juin 1903, l’Anneau du Nibelung a été joué 5 fois à Berlin, 4 fois à Dresde et Hambourg ; 3 fois à Vienne ; 2 fois à Bruxelles, à Brème, à Dessau, à Dusseldorf, à Mannheim, à Riga, à Strasbourg et à Stuttgart ; une fois à Brunn, à Darmstadt, à Halle, à Hanovre, à Cassel, à Cologne, à Lubeck, à Munich, à Prague, à Weimar, à Wiesbaden et à Zurich.

Comme on le voit, la Tétralogie que toutes les scènes allemandes représentent, n’a été jouée en français qu’à Bruxelles.

M. Castelbon de Beauxhotes, directeur du Théâtre des Arènes de Béziers, a réuni mercredi dernier, tous ses collaborateurs, et leur a officiellement annoncé qu’il donnerait cette année l’Armide, de Gluck, le dimanche 28 et le mardi 30 août.

Les lettres de M. Massenet sont toujours bonnes à recueillir, dit notre confrère, l’Ouest Artiste. Leur lecture est savoureuse et nous nous en voudrions de ne pas offrir les deux que voici aux méditations de nos lecteurs.

La première est adressée à M. Boyer, directeur du théâtre du Capitole, à Toulouse :

« De passage à Dax, allant en Espagne,
le 5 février 1904

Mon cher directeur et ami,

Les souvenirs de Cendrillon au théâtre du Capitole, sont toujours présents à ma mémoire, et voilà que, de nouveau, je me retrouve, à propos de Sapho, en communion d’idées artistiques avec le cher public toulousain.

Au maître David et à mes confrères de l’orchestre, à notre excellent et chef collaborateur Laurent, toutes mes chaudes félicitations.

À Mme Adrienne Erard, à laquelle je dois tant de créations, mon admiration fervente.

À Mlle Lagard, ma plus vive sympathie, ainsi qu’à Mlle Péguillan

À notre Jean Gaussin, M. Vallès ; à M. Gaspard, à mon bon ami Balleroy et au joyeux Bareille, tous mes remerciements pleins de gratitude.

À vous, mon cher directeur, mes plus affectueux remerciements.

Au public de Toulouse, ma pensée très touchée et très émue.

J. Massenet. »

La seconde a été envoyée à M. Sartel, chef d’orchestre d’une Société musicale de Tours, qui a monté Marie-Magdeleine :

« Le 7 février

En voyage… venant d’Espagne.

Cher et éminent confrère,

Toutes les belle paroles de votre lettre vont à mon cœur très touché !

Je vous dois tant encore pour cette exécution et j’aurais eu tant de plaisir à vous en remercier déjà si j’avais eu des nouvelles de France…

Tous les souvenirs que vous évoquez si gracieusement et si chaleureusement aussi me causent une profonde satisfaction.

Je sais qu’à Tours il y a un maître : vous, et que, grâce à votre autorité, à votre talent et à votre sympathie j’y suis estimé ; ce qui m’est une chère consolation.

Très à vous.

J. Massenet. »

N’est-ce pas délicieux ?

Dans une réunion intime, au Palais d’Hiver de Saint-Pétersbourg, on a exécuté dernièrement et pour la première fois des morceaux dont l’Empereur de Russie a écrit paroles et musique. Ces compositions montrent que leur auteur possède du talent et du goût, avec beaucoup d’imagination. Toutes ces pages sont dédiées à son cousin, le Grand-Duc Constantinovich, qui est, lui aussi, poète et musicien.

À la suite de l’essai fait avec succès à Heidelberg, d’autres villes allemandes veulent avoir au concert l’orchestre invisible. On vient d’exécuter dans ces conditions, à Schwerin, le Chant des Sorcières de Schilling ; l’impression a été satisfaisante.

M. Conried, directeur du Metropolitan Opera House de New-York, entreprendra au mois de mars une tournée aux États-Unis. Il fera jouer Parsifal à Chicago, à Boston, à Cincinnati et à Pittsburg. Dès à présent, les salles sont entièrement louées.