Recueil des lettres missives de Henri IV/1576/25 mai ― À monsieur de Vivans



1576. — 25 mai.

Cop. – B. R. Fonds Leydet. Mém. mss. sur Geoffroy de Vivans, p. 75.


[À MONSR DE VIVANS[1].]

Monsr de Vivans, Le Roy mon seigneur m’a envoyé par le sr de Saincte Colombe son edict de pacification[2], publié en sa court de Parlement de Paris, afin qu’il le soit aussy tant à Bordeaux que par toutes les seneschaussées de mon gouvernement de Guyenne, et que, suivant iceluy, chacun se dispose d’obeïr à son intention de vivre doresnavant en repos et tranquillité. Et pour ce qu’il a charge de Sa Majesté de passer par toutes les villes qui sont soubs son obeïssance pour en poursuivre la publication, j’ay aussy, suivant le commandement de Sadicte Majesté, depesché le sieur de St-Torse, l’un de mes gentilshommes, par devers les gouverneurs et cappitaines des villes qui tiennent nostre party et particulierement à vous pour vous prier, Monsr de Vivans, faire publier incontinent, garder et observer ledict edict de poinct en poinct, selon sa forme et teneur, au repos et soulagement du pauvre peuple. A quoy m’asseurant que vous obeïrez, etc.

De Thouars, ce xxvejour de may.

Vostre bon amy,


HENRY.


  1. Geoffroy de Vivans ou Vivant, seigneur de Doyssac en Sarladois, fils de Charles de Vivans et de Louise Cazenac de la Beauze, né le 18 novembre 1543, était capitaine de cinquante hommes d’armes des ordonnances, conseiller d’état, gouverneur du Périgord et du Limousin, et en particulier de Domme et de Caumont. Toute sa vie se passa à guerroyer dans sa province, et il fut tué d’un coup de mousquet, le 21 août 1592, en défendant le château de Villandreau contre le maréchal de Matignon.
  2. Cet édit de pacification, compté ordinairement comme le cinquième, fut rendu le 15 mai 1576. Il est en soixante-trois articles et accorde une grande extension à la liberté du culte protestant. L’article 4 y donne pour la première fois à ce culte le nom de religion prétendue réformée.