Recueil de contes populaires slaves (traduction Léger)/XXVI

Traduction par Louis Léger.
Ernest Leroux (p. 211-212).

XXVI

LA PARESSE PUNIE

(CONTE BULGARE)



Du temps où les hommes étaient bons, ils commandaient à toutes les choses vivantes et même inanimées. Tout a changé, dit-on, depuis que les hommes sont devenus méchants.

Par exemple, l’homme qui coupait du bois et qui l’avait mis en tas n’avait qu’à le toucher avec une baguette, et ce bois se mettait en marche dans la direction qu’on lui indiquait.

Mais il arriva un jour qu’une femme, ayant coupé du bois et le chassant ainsi devant elle, s’ennuya de marcher à pied à côté du fagot, et elle s’assit dessus : alors le fagot refusa de marcher. La femme s’irrita et se mit à frapper à droite, à gauche, mais vainement ; le bois persista à refuser de marcher. En ce moment, une voix s’éleva et dit :

« Femme, puisque tu as été paresseuse et méchante, au lieu d’être portée par ce fagot, c’est toi qui le porteras. »

Et la femme fut obligée de détacher sa ceinture et de s’attacher le bois sur le dos.