Rapport de 1990 sur les rectifications orthographiques/8

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6 décembre 1990 Documents administratifs 8.

INTRODUCTION

INTRODUCTION
Dans son discours du 24 octobre 1989, le Premier ministre[1] a proposé à la réflexion du Conseil supérieur cinq points précis concernant l’orthographe :
– le trait d’union ;
– le pluriel des mots composés ;
– l’accent circonflexe ;
– diverses anomalies.
C’est sur ces cinq points que portent les présentes propositions. Elles ne visent pas seulement l’orthographe du vocabulaire existant, mais aussi et surtout celle du vocabulaire à naître, en particulier dans les sciences et les techniques.
Présentées par le Conseil supérieur de la langue française, ces rectifications ont reçu un avis favorable de l’Académie française à l’unanimité, ainsi que l’accord du Conseil de la langue française du Québec et celui du Conseil de la langue de la Communauté française de Belgique.
Ces rectifications sont modérées dans leur teneur et dans leur étendue.
En résumé :


– le trait d’union : un certain nombre de mots remplaceront le trait d’union par la soudure (exemple : portemonnaie comme portefeuille) ;
– le pluriel des mots composés : les mots composés du type pèse-lettre suivront au pluriel la règle des mots simples (des pèse-lettres) ;
– l’accent circonflexe : il ne sera plus obligatoire sur les lettres i et u, sauf dans les terminaisons verbales et dans quelques mots (exemples : qu’il fût, mûr) ;
– le participe passé des verbes pronominaux : il sera invariable dans le cas de laisser suivi d’un infinitif (exemple : elle s’est laissé mourir) ;
– les anomalies :
– mots empruntés : pour l’accentuation et le pluriel, les mots empruntés suivront les règles des mots français (exemple : un imprésario, des imprésarios) ;
– séries désaccordées : des graphies seront rendues conformes aux règles de l’écriture du français (exemple : douçâtre), ou à la cohérence d’une série précise (exemples : boursouffler comme souffler, charriot comme charrette).


Ces propositions sont présentées sous forme, d’une part, de règles d’application générales et de modifications de graphies particulières destinées aux usagers et aux enseignants, et, d’autre part, sous forme de recommandations à l’usage des lexicographes et des créateurs de néologismes.

Suppléments 

  1. Note du Wiki-éditeur : le Premier ministre du Gouvernement français en 1990 était Michel Rocard.