Répertoire national/Vol 1/Le dernier Jour de l’Année
1832.
LE DERNIER JOUR DE L’ANNÉE.
Tu fuis enfin fatale année, |
L’inévitable maladie
Sur nous répand son venin ;
L’art le combat par son génie,
Elle résiste, et cède enfin.
Mais qu’opposer au plus affreux des crimes ?[2]
De coups de feu l’air vient de retentir !…
On a frappé d’innocentes victimes !…
Ne croyons plus à l’avenir.
L’an expire ; un autre succède :
Aux maux qui nous ont accablés,
Vient-il apporter le remède
Nos vœux seraient-ils donc comblés ?
De Dieu sur nous l’œil bienveillant s’abaisse.
Et sa bonté se lasse de punir ;
Faibles humains, que votre haine cesse,
Et nous croirons à l’avenir.
Puisse aux rigueurs de la fortune
Le nouvel an mettre une fin,
Et que d’une mère commune
Les enfants se donnent la main.
Il est bien temps, dans la même carrière,
Que les partis aillent se ré unir :
Fils égarés, rentrez sous la bannière,
Et nous croirons à l’avenir.