Les Ailes d’or : poésies nouvelles, 1878-1880Bibliothèque-Charpentier (p. 81-82).

QUI SAURAIT ?

Qui saurait dire la caresse
Où gît la plus grande douceur,
Dont nous enivre une maîtresse,
Ou dont nous console une sœur ?

Laquelle calme mieux nos fièvres
Et rend notre cœur plus joyeux,
Ou celle qui brûle nos lèvres,
Ou celle qui sèche nos yeux ?

Toutes deux ont de pareils charmes
Contre les cœurs inapaisés :
Souvent on aime avec des larmes
Mieux encor qu’avec des baisers !