Quelque six mille proverbes/Proverbes arabes
Julien, Lanier et Cie, (p. 133-150).
PROVERBES ARABES
- La vengeance (la punition, si l’on veut) ne répare pas un tort, mais elle en prévient cent autres.
- Vinaigre donné vaut mieux que miel acheté.
- Si tu passes dans le pays des borgnes, fais-toi borgne.
- Si tu ne peux venir à bout de tout, ce n’est pas une raison pour abandonner tout.
- Quand les affaires t’embarrassent par la tête, prends-les par la queue.
- Faire l’éloge d’une méchante action, c’est la prendre à son compte.
- Dès que tu as prononcé un mot, ce mot règne sur toi ; jusque-là, c’est toi qui règne sur lui.
- L’homme qui est au pouvoir, doit imiter le médecin, et ne pas appliquer les mêmes remèdes à tous.
- Quand tu seras enclume, prends patience ; mais si tu es marteau, frappe droit et ferme.
- Qui ne comprend pas un regard, ne comprendra pas mieux une explication.
- Il vend sa vigne pour acheter un pressoir.
- Trois choses éprouvent la force de l’esprit : les livres, les présents, les messages.
- Habit d’emprunt ne tient pas chaud.
- Tel n’a de chaleur pour ses amis, que pour les brûler.
- La mère d’un homme assassiné, dort ; mais non pas la mère d’un assassin.
- Les meilleures visites, ce sont les plus courtes.
- Les charpentiers font le mal, et l’on pend les maçons.
- Il arrache la dent du chien, et aboie lui-même.
- Baise le chien sur la gueule, jusqu’à ce que tu puisses le museler.
- Prends conseil d’un plus grand et d’un plus petit que toi, et puis forme ton opinion.
- Les sciences sont des serrures dont la clé est l’étude.
- Si tu dis que le lion est un âne, va lui mettre un licou. (Se dit pour les fanfarons.)
- Les mules ont été demander des cornes, et sont revenues sans oreilles.
- Le sage, dans son pays natal, est comme l’or dans la mine. (Nul n’est prophète en son pays.)
- La Providence ne permet guère qu’un méchant homme sorte de la vie sans avoir ajouté à ses crimes celui de l’ingratitude.
- Courageux comme les lions d’Agla, auxquels les veaux mangent la queue.
- Une nuit d’anarchie
Est pire que des années de tyrannie. - Qui tue le lion, en mange ;
Qui ne le tue pas, en est mangé.
- Menacer le brave de la mort,
C’est menacer le canard de la rivière. - Si tu rencontres un personnage puissant monté sur un âne, dis-lui : Oh ! Monseigneur, sur quel beau cheval vous voilà !
- Ne laisse pas ta langue te couper la gorge.
- L’étang se forme goutte à goutte.
- Celui qui désire exceller dans la sagesse, ne doit pas se laisser gouverner par les femmes.
- Il est plus facile de détourner le méchant de son amour pour le mal, que de distraire de son chagrin l’homme triste.
- Les grandes choses dérivent souvent des petites.
- Méfie-toi de celui que tu ne connais point.
- Tout chien aboie sur sa porte,
Tout lion se carre dans sa forêt. - Celui qui monte le char de l’espérance,
Y a souvent pour compagnon la pauvreté. - Qui cache son secret, obtient ce qu’il désire.
- L’esprit se trompe une fois, et réussit une autre fois.
- Le chirurgien s’instruit aux dépens de l’orphelin.
- Celui qui te dit du mal des autres,
Médit de toi devant les autres. - Le savant conçoit l’ignorance, parce qu’il en a tâté ; mais l’ignorant n’a pas été savant.
- Dans le Bilédulgérid (pays des dattiers) on nourrit les ânes avec des dattes.
- Si le jour sert à voir, il sert aussi à être vu.
- Tel éclaire les autres, qui se brûle.
- Le temps sera le maître de celui qui n’a pas de maître.
- Quand le chat et la souris vivent en bonne intelligence, les provisions en souffrent.
- Rase ton menton quand la barbe de ton fils est poussée.
- Tel construit un minaret, qui détruit une ville.
- Tout homme peut sauter un petit fossé.
- Le besoin développe l’esprit.
- Les meilleurs amis sont ceux qui excitent à bien faire.
- Ne chevauche pas sur la selle de ton voisin.
- Mieux vaut la tête d’un chien que la queue d’un lion.
- L’ivresse de la jeunesse est plus forte que l’ivraie du vin.
- L’homme de la pire espèce est celui qui ne prend pas garde au mal qu’on lui fait.
- Informe-toi du voisin avant de prendre logis, et du compagnon avant de te mettre en route.
- Condamne tes défauts comme tu condamnes ceux des autres.
- La mort de l’âne est la noce des chiens.
- Effraie les bêtes avant qu’elles ne t’effraient.
- Prépare-toi au malheur avant qu’il n’arrive.
- Le fer ne se coupe qu’avec le fer.
- De rien ne sert le témoignage à qui ne veut croire.
- Le pire de tous les pays est celui où l’on ne trouve point d’ami.
- Ce que tu plantes dans ton jardin, te rapportera profit ;
Mais si tu y plantes un homme, il t’en chassera. - Tout matin devient soir.
- Celui qui se chauffe au feu, doit savoir qu’il brûle.
- Parfois la santé est revenue à force de maladies.
- Ne lance pas une flèche que tu ne puisses retrouver.
- Qui habite un promontoire, est nageur.
- Qui a été mordu par le serpent, se méfie des cordes.
- Bon cheval juge son cavalier.
- Chien qui court, vaut mieux que lion couché.
- La visite d’un ennemi chez un malade est pire que la maladie.
- Les maisons s’épaulent l’une l’autre.
- Qui verse à boire aux autres, boit le dernier.
- Ce n’est pas l’eau déjà écoulée qui fera tourner la meule.
- Le meilleur compagnon pour passer le temps, est un livre.
- Agis envers autrui comme Dieu agit envers toi.
- Rire sans raison, éducation à refaire.
- Reconnaissance fait durer le bienfait.
- Selon l’habit, l’hospitalité.
- Qui est content de son état, est riche.
- Qui veut paraître grand, est petit.
- Pour un jour de joie, un an de larmes.
- Comme le feu, la vie débute par la fumée et finit par la cendre.
- Amitié d’un jour, souvenir d’une minute.
- La patience tue l’envie ; car quand le feu ne trouve plus rien à dévorer, il se dévore lui-même.
- L’or n’appartient pas à l’avare, mais l’avare à l’or.
- Ne méprise pas ton ennemi, pour petit qu’il te semble.
- Ennemi sot ne vaut pas mieux qu’ennemi sage ; l’épaisseur de l’un peut être aussi fâcheuse que la finesse de l’autre.
- À la différence de la richesse, la science te garde là où il te faudrait garder l’autre ; et l’usage augmente le savoir, tandis qu’il diminue l’or.
- On aime toujours celui qu’on a aimé le premier.
- Si le prince a l’épée et la lance,
Le sage a sa science et sa langue. - Avoir des griffes n’est pas être lion.
- Les rois n’ont point de frères.
- Le légume ne vient qu’en terre cultivée.
- Mort du prince, sujet d’accusations ;
Mort du riche, sujet de désirs ;
Mort du savant, source de regrets ;
Mort du pauvre, heure du repos. - Peu de richesses vont plus loin avec de la conduite, que des trésors mal gouvernés.
- Savant sans ouvrage, nuage sans pluie.
- Pauvre sans patience, lampe sans huile.
- Jeunesse sans discipline, maison sans toit.
- Femme sans pudeur, ragoût sans sel.
- Beau visage, bonne étoile.
- Homme sans éducation, corps sans âme.
- L’ami ne se connaît que quand on recourt à lui.
- L’humanité se divise en deux classes :
Gens qui ont trouvé sans être satisfaits,
Gens qui cherchent sans trouver. - S’il n’y avait de bonheur qu’éternel, les hommes n’en goûteraient pas.
- Sois content, tu seras riche ;
Aie du cœur, tu seras fort. - Il n’est pas d’un brave homme de tarder à rendre service, ni de se presser à la vengeance.
- Qui se plaît, déplaît à bien d’autres.
- Trois choses donnent la mesure de l’homme : richesse, commandement et malheur.
- Fréquente les sages : sot, ils te redresseront ; sage, ils te perfectionneront.
- Ahhnaf-Ben-Kaïsi, loué de sa douceur, répondit : Pardieu ! si je ne riposte pas à un mot piquant, ce n’est que dans la crainte d’attraper quelque
chose de pis.
- Paroles du cœur, vont au cœur ; paroles de la langue, aux oreilles tout au plus.
- Quand est-ce que la vérité ne vaut rien ?
Quand elle fait tort à un absent.
Quand est-ce que le silence vaut le mieux ?
Dans une dispute.
- Les hommes du monde sont comme des passagers que le vaisseau emporte durant leur sommeil.
- S’embarquer est courir un grand risque, mais bien pis est de hanter les princes.
- Si ton ami est de miel, ne le mange pas tout entier.
- Interroger le sage, c’est être déjà sage à demi.
- Tais-toi, et tu éviteras le danger ;
Écoute, et tu apprendras. - Les rois jugent la terre,
Et les sages jugent les rois. - Sois sage en paroles,
Mais bien plus en actions. - L’homme est sage, tant qu’il cherche la sagesse ;
Mais dès qu’il croit l’avoir trouvée, il perd la tête. - Tu ne peux être sage, si tu méprises plus petit que toi,
Ou si tu jalouses plus grand que toi,
Ou si tu te fais payer ta sagesse. - Il y a cinq degrés pour arriver à être sage,
Se taire, écouter, se rappeler, agir, étudier. - La crainte fait perdre l’espoir,
Et la timidité fait manquer la sagesse (la science). - Fuis le sot qui fait mine d’être habile,
Et l’habile qui est méchant. - La vieillesse qui étudie, écrit sur le sable ;
Et la jeunesse grave dans la pierre. - Enseigne l’ignorant, et écoute le savant :
Tu apprendras ce que tu ignorais,
Et tu te rappelleras ce que tu savais.
- La douceur est la force de l’homme avisé,
La colère est la force de l’insensé. - Le silence est la meilleure réponse que l’on puisse faire à un sot.
- Rien ne réussira à qui n’a ces trois choses :
La patience pour supporter les sots ;
La crainte de Dieu, pour éviter les vices ;
Le calme d’esprit, pour persuader les hommes. - Le résultat le plus clair de toute contestation, c’est le repentir.
- La vraie force est à maîtriser sa colère.
- Qui sait endurer, aura la paix.
- Qui peut entendre en silence ce qui lui déplaît, aura ce qui lui plaît.
- La douceur est plus forte que tous les secours d’autrui.
- Nier une faute, double faute.
- Si tu te venges, tu t’en repentiras ;
Pardonne, tu t’en réjouiras. - Attends, et tu te tireras d’affaire ;
Si tu te hâtes, tu en auras du regret. - La lenteur arrive souvent au but,
Tandis que la précipitation s’empêtre en chemin. - Si tu veux éviter la tristesse,
Ne possède rien dont la perte te puisse affliger. - Quelque mal que le médisant puisse dire de moi,
Dieu en sait bien d’autres sur mon compte. - Ni l’inquiétude n’enrichit,
Ni la générosité n’appauvrit.
- Qui ne sait recevoir en paix les châtiments divins, est un fou incurable.
- Le bien et le mal d’ici-bas,
S’en vont comme ils sont venus :
Au plus tard, avec la vie. - Supporte la vertu, pour amère qu’elle soit.
- Celui-là ne sait pas prendre les événements,
Qui n’accueille pas les maux avec patience,
Et les biens avec reconnaissance. - S’attrister de l’avenir, c’est avoir l’esprit malade.
- Autant vaut boire le poison,
Que de s’abandonner à la tristesse. - Le chagrin est en proportion de la faiblesse de l’âme.
- La mesure de la hauteur, est celle de la chute.
- La patience d’un cœur
Est en proportion de sa grandeur. - Tel gémit, qui s’estimera bien heureux s’il se compare à d’autres.
- Ne t’afflige pas avant le malheur.
L’instant où il te frappera viendra bien assez vite. - Qui sait patienter, arrive à ce qu’il désire.
- Désir et contentement ne vont jamais de compagnie.
- Quand tu auras à te conseiller toi-même, défie-toi du parti où te poussent tes désirs ; car raison et désir sont deux.
- On ne trouve point le conseil où est la légèreté ;
Ni la sagesse, où est la discorde ;
Ni le repos, où est le désir du gain.
- Le désir et l’aveuglement vont de pair.
- Trois choses font aller le monde de travers :
Ne pas écouter les vieillards,
Écouter ses désirs,
Avoir bonne opinion de soi-même. - Le sage réfléchit avant d’agir ;
Après, c’est un peu tard. - Si tu veux être sage, prévois les choses avant qu’elles n’arrivent, abstiens-toi des mauvaises actions, et sache te consoler de ce que tu ne peux empêcher.
- Comme le jour éclaire les hommes et aveugle la chauve-souris, la réprimande améliore le cœur sage et fait empirer la sottise.
- Ne loue pas trop l’homme de bien avant de connaître ce que vaut sa tête, car il y a des gens de bien qui sont un peu sots.
- Sottise complète est plus tolérable que demi-sottise.
- Si tu rencontres un ami fidèle, garde-le ;
Tu n’en trouveras pas aisément un autre. - Celui qui pousse à la vengeance, est le frère de l’homicide.
- Ce n’est pas peu de chose qu’un ami,
Et ce n’est pas trop de mille. - Un homme sans ami,
C’est la main gauche sans la droite. - Il y a trois marques certaines de folie :
Adresser à autrui la réprimande que tu mérites ;
Demander à ton prochain ce qui ne doit point te servir ;
Froisser ton voisin sans utilité pour toi-même.
- La bonne amitié se reconnaît à trois signes :
Saluer le premier son ami quand on le rencontre,
Le faire asseoir à son aise quand il nous visite,
Le louer quand il est absent. - Quand tu veux choisir un ami, adresse-toi à celui dont l’amitié t’honorera, qui te traite avec égards si tu lui témoignes de la considération, qui t’aide dans le besoin, te soutienne quand tu parles, et sache supporter tes impatiences ; quand tu l’auras trouvé, passe-lui ses défauts.
- Il y a trois espèces de compagnons :
Ceux dont nous ne pouvons nous passer, pas plus que de boire et de manger ;
Ceux dont nous n’éprouvons le besoin qu’en certains cas, comme de la médecine en temps de maladie ;
Et ceux dont nous nous passerions volontiers toujours, comme des infirmités et de la souffrance. - Fuis la compagnie où tu n’auras rien à apprendre de bon.
- On ne se repent guère du silence, et l’on se repent mainte fois d’avoir parlé.
- Si j’écoute, c’est moi qui profite ;
Si je parle, ce sera tout au plus les autres. - Ne te fixe pas en un pays où le roi n’est point respecté.
- Les grands sont comme le feu :
Il n’en faut être ni trop loin, ni trop près, sous peine de brûler ou de grelotter. - La justice du prince importe plus au peuple que la bonne récolte.
- L’enfant naît pour mourir ;
La maison s’élève pour tomber. - Quatre espèces de querelles doivent être évitées par-dessus tout :
Avec Dieu, avec le roi, avec tes parents, avec tes maîtres. - Visite ton ami, mais de loin en loin ; trop de visites te le feront perdre.
- Marche un mille, pour visiter un malade ;
Deux, pour réconcilier deux hommes ;
Trois, quand il s’agit d’honorer Dieu. - Un visiteur fâcheux est plus importun au malade, que sa propre maladie.
- Voici les caractères d’un fâcheux :
Arriver dans une réunion sans avoir été invité,
S’asseoir à la table d’autrui sans en être prié,
Rire quand les autres pleurent,
Se mêler à une dispute qui ne le regarde point,
Prendre une place qui n’est pas la sienne,
Donner un conseil sans qu’on le lui demande,
Accoster des gens qui ne se soucient point de sa compagnie,
Demander avec importunité,
Ne savoir pas finir ses discours,
Et dévoiler le secret d’autrui. - Entre un fâcheux et la fièvre quarte, la différence n’est pas grande ; mais nul remède au premier de ces maux, sauf d’être sourd et aveugle.
- Un fâcheux qui se connaît pour tel, ne l’est déjà plus.
- Ami fidèle et richesses bien acquises, deux choses fort rares.
- Les yeux ne servent de rien à une cervelle aveugle.
- Veux-tu savoir ce qu’est un homme ?
Informe-toi de ses amis. - Ce que tu ne veux pas laisser savoir à ton ennemi,
Ne le dis pas à ton ami. - Rire fréquent et bruyant, signe de sottise.
- Ne tiens pas tête à la colère d’un roi ni au débordement d’un fleuve.
- Crains les méchants, et ne blesse pas les bons.
- Un des pires effets qu’ait la société des méchants, c’est qu’elle fait soupçonner d’hypocrisie les gens de bien.
- Celui à qui son âme est chère, fait peu de cas de ce monde.
- L’amertume de la mort est en raison de la crainte qu’elle inspire.
- Richesse et pauvreté sont affaire d’opinion : qui ne croit pas les avoir, ne les a pas.
- On n’emporte pas de la vie les richesses acquises, mais on emporte les crimes qui les ont fait acquérir.
- Si l’on se donne parfois en ce monde bien de la peine pour n’arriver à rien,
Où veut-on arriver dans l’autre, sans en avoir pris nul souci ? - J’ai goûté bien des substances amères, et nulle ne l’est plus que de demander.
- Mieux vaut vivre dans la gêne, que demander à celui qui ne mérite pas qu’on lui demande.
- Les hommes ont besoin les uns des autres, mais heureux qui n’a pas besoin des esprits mal faits.
- La haine n’est pas sans remède, sauf quand elle naît de la jalousie.
- Qui croit le délateur, n’aura guère d’amis.
- Un mauvais voisin tait vos bonnes qualités et divulgue vos défauts.
- Qui sème la mésintelligence, récoltera le repentir.
- Veux-tu te venger de tes ennemis ? sois sans tache.
- Il ne faut point se jouer de la haine des petites gens,
De fort grands personnages ont été suffoqués par une mouche. - Celui pour qui nulle différence n’existe entre un homme et un autre, est atteint d’une folie sans remède.
- L’emporter en colère ou en vengeance, c’est se faire battre par celui qu’on prétend surpasser.
- Il y a huit façons de s’attirer le mépris sans avoir droit de s’en plaindre :
Venir à un repas où l’on n’a pas été prié,
Commander chez autrui,
Vouloir être honoré par ses ennemis,
Demander à un avare,
Se mêler à un tête-à-tête,
Traiter le prince sans respect,
Prendre une place qu’on ne mérite pas,
Faire un récit à des gens qui n’écoutent pas. - La précipitation a pour suivante le repentir.
- La sagesse n’habite pas là où séjournent la bonne chère et le rire.
- Sage qui éclate de rire, sera pris pour un sot.
- Quand deux hommes disputent sur la religion, il y en a au moins un qui est fou.
- La cruauté est la force des lâches.
- Si tu repousses les avis sincères,
Comment permets-tu que ton serviteur nettoie tes habits ? - Les affaires ne cheminent bien que par les hommes de cœur,
Comme la meule ne tourne bien que sur un pivot de fer. - Manger peu, chasse beaucoup de maladies.
- Sois sans désirs, tu seras riche ;
Sois sans crainte, tu seras fort. - Trois pierres de touche font juger l’homme :
Les richesses, l’autorité, l’adversité. - Il n’est pas d’un grand cœur de différer un bienfait,
Ni de hâter une vengeance. - L’homme qui a de la consistance ne change pas plus pour être élevé en dignité, que la montagne pour être exposée aux vents ;
Mais le cœur léger s’y agite, comme le roseau sous l’impulsion du moindre souffle. - Informe-toi du compagnon avant d’entreprendre un voyage ; et du voisin, avant d’acheter une maison.
- Peste soit du bienfait que les délais précèdent, et que suit le reproche !
- Il n’y a qu’un vilain homme qui puisse prêter la main à l’oppresseur contre l’opprimé.
- Deux choses ne s’apprécient bien que quand on ne les a plus : la jeunesse et la santé.
- Le doute gâte la foi, comme le sel gâte le miel.
- Ne charge pas un seul jour des soucis de toute une année ;
Tu n’es pas sûr du jour entier, et tu t’inquiètes de l’année entière ! - Quand une besogne est faite, on ne demande pas précisément combien elle a duré ; mais on demande qu’elle soit bien faite.
- L’amour et la haine sont un voile devant les yeux : l’un ne laisse voir que le bien ; et l’autre, que le mal.
- Qui t’accuse ou te loue sans sujet, n’importe, il ne t’aime pas.
- Parmi les hommes, le plus faible est celui qui ne sait pas garder un secret ;
Le plus fort, celui qui maîtrise sa colère ;
Le plus patient, celui qui cache sa pauvreté ;
Le plus riche, celui qui se contente de la part que Dieu lui a faite. - Celui qui enseigne le bien aux autres, sans le faire, est semblable à l’aveugle qui porterait une lanterne.
- Le riche avare est semblable à un âne chargé d’or, qui mange de la paille.
- La vérité n’est bonne à rien quand elle découvre les fautes d’autrui.
- Il est malséant à un homme dans son bon sens, de causer avec celui qui est ivre ; et à un homme de bien, de s’entretenir avec le méchant.
- Le Messie a guéri des aveugles et des lépreux, mais jamais des sots.
- Dans une contestation, ne te laisse pas gagner par la colère : elle t’enlève une partie de ta force, et te livre désarmé à ton ennemi.