Quand chantait la cigale/En lisant Omar Khayyam

Édition Privée (p. 87).


EN LISANT OMAR KHAYYAM


Notre premier été à Chateauguay m’a laissé l’impression d’un beau rêve. J’ai passé ces quelques mois à lire et à relire chaque soir le Rubaiyat d’Omar Khayyam dans l’édition illustrée par Edmund Sullivan. J’appliquais à l’heure présente et à la nature environnante chaque quatrain, chaque vers du vieux poète persan. Et ainsi, chaque instant, m’a donné le maximum de sensations et d’émotions que procure la vie calme et réfléchie. Les roses du jardin, la berge au gazon frais et moelleux, la lune qui se levait le soir au-dessus du coteau, me représentaient le décor dans lequel vécut et médita le vieil Omar.

Et bien qu’il soit retourné à la terre depuis plus de cinq cents ans, sa pensée vit en moi plus forte que si j’étais son fils selon la chair et ses strophes montent à mes lèvres comme une prière.