Programme de Belleville

Programme de Belleville
impr. de M. Décembre (p. 159-161).

« Citoyens,

« Au nom du suffrage universel, base de toute organisation politique et sociale, donnons mandat à notre député d’affirmer les principes de la démocratie radicale et de revendiquer énergiquement :

« L’application la plus radicale du suffrage universel tant pour l’élection des maires et conseillers municipaux, sans distinction de localité, que pour l’élection des députés ;

« La répartition des circonscriptions effectuée sur le nombre réel des électeurs de droit, et non sur le nombre des électeurs inscrits ;

« La liberté individuelle désormais placée sous l’égide des lois, et non soumise au bon plaisir et à l’arbitraire administratifs :

« L’abrogation de la loi de sûreté générale ;

« La suppression de l’art. 75 de la constitution de l’an VIII et la responsabilité directe de tous les fonctionnaires ;

« Les délits politiques de tout ordre déférés au jury ;

« La liberté de la presse dans toute sa plénitude, débarrassée du timbre et du cautionnement ;

« La suppression des brevets d’imprimerie et de librairie ;

« La liberté de réunion sans entraves et sans pièges, avec la faculté de discuter toute matière religieuse, philosophique, politique et sociale ;

« L’abrogation de l’art. 291 du Code pénal ;

« La liberté d’association pleine et entière ;

« La suppression du budget des cultes et la séparation de l’Église et de l’État ;

« L’instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire, avec concours entre les intelligences d’élite pour l’admission aux cours supérieurs, également gratuits ;

« La suppression des octrois, la suppression des gros traitements et des cumuls et la modification de notre système d’impôts ;

« La nomination de tous les fonctionnaires publics par l’élection ;

« La suppression des armées permanentes, cause de ruine pour les finances et les affaires de la nation, source de haines entre les peuples et de défiance à l’intérieur ;

« L’abolition des privilèges et monopoles que nous définissons par ces mots prime à l’oisiveté’’;

« Les réformes économiques qui touchent au problème social dont la solution, quoique subordonnée à la transformation politique, doit être constamment étudiée et recherchée au nom du principe de la justice et de l’égalité sociale. Ce principe, généralisé et appliqué, peut seul, en effet, faire disparaître l’antagonisme social et réaliser complètement notre formule :


liberté, égalité, fraternité.