Procès verbaux des séances de la Société littéraire et scientifique de Castres/2/8
Séance du 5 mars 1858.
MM. le sous-préfet et le président du tribunal de première instance sont présents.
La commission chargée des mesures à prendre pour recueillir l’inscription signalée dans la dernière séance par M. V. Canet, annonce que la pierre va être enlevée.
Elle propose de la rendre à sa première destination, qu’il sera probablement plus facile de reconnaître, lorsque l’inscription sera complètement connue. Si elle appartient à l’église de St-Benoît, il n’est pas possible de déterminer exactement sa place. La commission croit que, restaurée et complétée, elle figurerait convenablement sur le dernier pilier à gauche, en entrant par la porte de l’évêché.
Dans ce cas, M. le curé de St-Benoît, membre de la commission, désire rester chargé de tous les frais de cette restauration.
M. V. CANET dépose au nom de M. Combeguille, qui les offre à la Société, quatre volumes publiés en 1801 et 1802, par Alexis Pujol, sous le titre de : Œuvres diverses de médecine pratique.
L’examen de ces ouvrages est confié à M. Bénazech, déjà chargé d’un travail spécial sur les manuscrits d’Alexis Pujol.
M. le Président de la Société météorologique de France, demande s’il est fait des séries d’observations à Castres ou sur un des points de l’arrondissement. Il désirerait entrer en relations avec la Société, afin de recueillir les renseignements qu’elle pourrait fournir. M. le docteur Clos de Sorèze, avait déjà donné une excellente notice sur la météorologie, déduite de 43 années d’observations. Des études nouvelles ou remontant à quelques années, pourraient être des points utiles, de comparaison, et offrir un véritable intérêt scientifique.
La Société charge MM. Parayre et Contié de réunir tous les travaux faits par plusieurs membres, afin que le résultat puisse être transmis à la Société météorologique de France.
M. A. COMBES offre à la Société un médaillon représentant, d’après un portrait authentique, le baron Cachin. Ce travail fort bien conçu et exécuté avec une fidélité et un goût remarquables par M. Pages, lithographe, est destiné à servir de frontispice à une biographie qui doit être lue dans une prochaine séance.
Il est donné lecture d’une pièce de vers français de M. Jean Huc.
M. V. CANET rend compte d’une brochure adressée par la Société impériale archéologique du midi de la France. Elle a pour titre : Monographie de l’abbaye de Grandselve, par M. Jouglar membre correspondant.
La Société a désiré que tous les ouvrages qui lui seront adressés soient l’objet d’un rapport. Les études faites sur différents objets, à des points de vue différents, peuvent être ainsi d’une grande utilité. Un des avantages les moins contestables des Sociétés savantes, c’est de rattacher entre eux les travaux, et d’en former un ensemble qui soit profitable aux diverses occupations sur lesquelles s’arrête l’activité humaine. Il importe donc que ces travaux soient connus, et qu’ils puissent être appréciés.
C’est pour répondre à ce désir, que M. V. Canet essaie de donner une idée de l’étude remarquable publiée par M. Jouglar.
L’abbaye de Grandselve, située dans une forêt de la Guienne, sur la rive gauche de la Garonne, fut fondée en 1114 par Gérard de Salles. Elle suivait la règle de St-Benoît. En 1152, elle fut placée sous la protection spéciale du Saint-Siége, et ses abbés eurent le droit, de porter la crosse, la mitre, et l’anneau. Dans le cours du XIIme siècle, ses religieux étaient au nombre de huit cents. Sa décadence date du moment où elle perd le droit de nommer ses abbés : la discipline se relâche, et les tentatives de réforme viennent échouer contre une volonté d’autant plus indomptable, qu’elle se présente sous les dehors d’une inertie que rien ne peut ébranler.
Les abbés de Grandselve ont joué un rôle important dont l’histoire du midi de la France a gardé de nombreux et profonds souvenirs. Ils prirent part à la croisade contre les Albigeois. Ils luttèrent avec énergie, et longtemps avec avantage, contre les empiètements du pouvoir séculier. Mais l’abbaye tomba en commende, sous Louis XI, en 1476. Dès lors, son autorité politique disparaît, les religieux diminuent ; et si sa juridiction spirituelle se maintient, si sa fortune territoriale n’est pas atteinte, l’abbaye n’en est pas moins réduite à un état d’infériorité qui ne tient pas seulement aux changements politiques survenus dans le royaume, mais encore, et surtout, aux modifications intérieures.
Les domaines de l’abbaye étaient considérables, ses charges nombreuses et importantes. Il en est une qui est spécifiée en tête de toutes les autres, et comme première obligation : c’est l’aumône journalière de 40 sacs de blé faite, omni petenti, à la porte du monastère.
Les bâtiments et l’église répondaient par leur étendue et leur magnificence aux richesses territoriales. Il n’en reste rien aujourd’hui et l’on est réduit à répéter avec douleur en présence de ce spectacle, l’énergique parole de Lucain : etiam perière ruinœ.
Le travail consciencieux et investigateur de M. Jouglar a restauré la partie matérielle du monastère, et résumé les souvenirs les plus importants de sa vie politique et religieuse. Tout y est traité sérieusement et appuyé de preuves. C’est ainsi que s’écrit l’histoire, et si tout ce qui a joué un rôle dans le passé, était étudié avec ce soin et rétabli avec cette intelligence, notre Midi si riche et si peu connu encore, ressusciterait dans tout son éclat, et avec les caractères d’une grandeur incontestable.
M. de LARAMBERGUE lit une note sur l’hybridation des plantes.
Il établit que l’hybridation dans le règne végétal est un fait aujourd’hui très-généralement admis par les botanistes ; mais il avoue que, tout en l’acceptant théoriquement, ils ne sont pas toujours d’accord dans la pratique ; les uns n’admettent le fait que d’une manière très-restreinte, tandis que d’autres, à l’exemple de quelques Allemands, seraient portés à expliquer par l’hybridation, la plus grande partie des irrégularités de formes, et toutes les déviations des types spécifiques. Il croit, à l’exemple de M. Godron, que ces opinions exagérées sont préjudiciables à l’avenir de la botanique. Il désirerait voir adopter les idées plus vraies et plus sages, que ce savant vient d’émettre dans la nouvelle édition de sa Flore de Lorraine.
Les anciens botanistes avaient observé quelques exemples de ces fécondations mixtes ; mais ils n’avaient pas cherché à les approfondir. Linnée et Villars en ont signalé un certain nombre ; et si le grand botaniste de Genève n’en cite qu’une quarantaine de cas, dans sa physiologie végétale, c’est que les études des botanistes de son époque ne s’étaient pas encore dirigées de ce côté.
Des observations particulières recueillies par M. de Larambergue, il résulterait, que tous les genres de plantes n’offrent pas des exemples de ce phénomène ; et que, s’il se reproduit souvent chez quelques-unes, on n’en a pas encore constaté dans un grand nombre d’autres.
La possibilité de ces fécondations mixtes ne s’explique que par l’intermédiaire d’agents étrangers à la fleur. En effet, le vent et les insectes transportent facilement d’une plante à l’autre le pollen fécondant, et mêlent ainsi, ce qui, par sa nature était distinct, et même différent.
M. de Larambergue a observé fréquemment des hybrides parmi les Bouillons-blancs, les Epilobes, les Menthes, les Orchidées, les Chardons et les Cirses, et aussi, quoique bien plus rarement, dans les Hélianthèmes. L’hybridation est d’autant plus facile à expliquer, dans la plupart de ces divers genres, que presque toutes ces espèces vivent en société, en grand nombre, et dans des espaces assez circonscrits.
Une question importante se rattache à ces premières observations. Elle a fait le sujet d’un mémoire lu par M. Charles Fermond dans une des séances de la société botanique de France. Auquel des deux types paternel ou maternel, reviennent les hybrides, après un certain temps de culture ? S’appuyant sur les expériences faites ou citées par M. Fermond, qui conclut que les produits des fécondations mixtes reviennent au type paternel, M. de Larembergue, tout en réservant son opinion, qu’il ne pourrait baser sur aucune expérience personnelle, croit que les conclusions de M. Fermond sont les plus rationnelles : elles sont en rapport avec ce qui se pratique journellement dans l’agriculture, où pour améliorer et changer les races, on se borne ordinairement à introduire dans les étables un beau taureau ou un bel étalon.
Il voit avec satisfaction, que des hommes éminents et dont l’opinion fait autorité dans la science, s’occupent de cette étude ; il se félicite des résultats déjà obtenus sur l’origine de quelques plantes anormales. Il pense que l’étude réfléchie de l’hybridation peut expliquer bien des obscurités végétales, et mettre le botaniste inexpérimenté en garde contre des physionomies de plantes douteuses, qui, ne répondant pas complètement aux descriptions des auteurs, arrêtent la marche de l’élève, et le portent à croire qu’il a fait une découverte, tandis qu’il n’a rencontré très-souvent qu’une plante suspecte.
Pour donner une idée de l’utilité et de la nécessité de l’étude des plantes hybrides, M. de Larambergue examine une des questions à l’ordre du jour de la botanique, et l’une des plus controversées : celle de la transformation de l’œgilops en froment, par le moyen de l’œgilops triticoïdes, qui serait une hybride née de l’œgilops et du froment, intermédiaire et participant de ces deux types.
Découverte en 1824 par Requien, dans les environs d’Avignon, et retrouvée plus tard à Agde par M. Fabre, qui la soumit à l’expérimentation, cette plante aurait, au bout de douze ans de culture, reproduit le froment, en subissant des transformations nouvelles, qui l’ont, chaque année, rapprochée de plus en plus de son origine paternelle le froment.
L’opinion s’est émue de cette découverte, car tous les efforts tentés jusqu’ici, soit en Sicile, soit en Perse, pour retrouver la souche sauvage du blé cultivé, ont été infructueux.
Des recherches nouvelles ont été faites à Avignon et à Agde ; la plante, curieuse, l’œgilops triticoïdes (ægilops-blé) a été retrouvée à l’état sauvage, et aussi reproduite artificiellement par la fécondation des épis d’œgilops-ovata avec la poussière des froments cultivés ; mais la question n’est pas résolue pour cela ; il s’agit maintenant de changer cet œgilops triticoïdes (ægilops-blé) en une forme plus rapprochée des froments. Tandis que plusieurs expérimentateurs sont pleins de foi dans la réussite, d’autres affirment que les graines de cette première métamorphose (ægilops-blé) sont toujours stériles, nient les résultats obtenus par M. Fabre, et ne veulent pas reconnaître dans l’œgilops speltiformis, résultat de la dernière transformation obtenue par M. Fabre, et celle qui se rapproche tout-à-fait des froments, un produit venant de l’œgilops ovata. Ils considèrent ce même œgilops speltiformis (œgilops-épeautre ou blé de Fabre) comme une bonne et légitime espèce.
La question est donc encore à l’étude. En faveur de qui sera-t-elle résolue ? M. de Larambergue tiendra la Société au courant des expériences qui se poursuivent à Paris, en Allemagne, en Sicile, et il espère que la science donnera enfin le dernier mot de cette énigme végétale.
M. SERVILLE, procureur impérial, lit une étude économique sur le prêt à intérêt.
L’argent, ce capital circulant, selon l’expression de quelques économistes, est devenu le plus puissant mobile du travail, de l’industrie, et même de la production agricole. Une active circulation multiple ses forces ; et le prêt à intérêt, sur la légitimité duquel la philosophie et la religion sont aujourd’hui d’accord, a naturellement favorisé son expansion.
Mais des causes diverses, une guerre civile, une crise industrielle, effraient le numéraire qui est craintif de sa nature. On préfère alors l’inaction sans gain à un emploi plein de périls. Voilà ce qui s’est produit dans la dernière crise financière. N’était-il pas possible de prévenir des secousses qui portent une si rude atteinte au crédit, et rendent stériles tous les efforts de la production industrielle et de l’activité commerciale ? Ne pourrait-on pas, du moins, en conjurer le retour ? Les économistes qui voient les causes du mal dans le système de la loi en vigueur, limitant le taux de l’intérêt, ont offert le principe de la liberté absolue comme un remède infaillible.
Il n’est donc pas sans intérêt de rechercher, dans les leçons du passé, ce que l’application du régime de l’argent-marchandise assurerait à l’avenir. Les deux systèmes ont été pratiqués ; et chacun a produit des résultats économiques, dont il est permis d’apprécier toute la portée.
Avant 1789, la loi n’autorisait pas en France les stipulations d’un intérêt pour les simples prêts d’argent. L’Assemblée Constituante inaugura un droit nouveau. La liberté absolue en matière de prêt fut décrétée, l’argent devint marchandise ; et, abandonné aux libres conventions du prêteur et de l’emprunteur, l’intérêt fut sans limite.
Le code civil, sous l’influence de plus sérieuses méditations, apporta une première atteinte à ce régime, en laissant au législateur le droit de limiter l’intérêt. C’est ce que fit la loi de 1807, qui fixa le taux de 5 et 6 p. %, et frappa de peines correctionnelles le délit d’habitude d’usure.
Quels avaient été les résultats du régime de liberté absolue ? Des fortunes considérables s’élevèrent ; et la tradition, populaire rapporte qu’elles furent le produit d’exigences scandaleuses autorisées, en quelque sorte, par la loi. De nombreuses faillites attristèrent le pays ; et le négociant intelligent qui avait assez de crédit pour oser discuter les intérêts avec le capitaliste ou les banquiers, ne pouvait alors lui-même obtenir de l’argent, à moins de 15 ou 18 p. %.
La loi de 1807 fut une œuvre éminemment morale et réparatrice. Loin de se resserrer, le capital n’hésita pas à se répandre ; et, devenu désormais l’instrument d’agriculteurs et de négociants habiles qui l’avaient auparavant délaissé, il fructifia, et contribua puissamment à accroître la richesse générale.
Les capitalistes qui avaient abusé jusques-là de la liberté, ne cherchèrent pas à faire indirectement ce qui n’avait pas l’assentiment de la loi. L’usure abandonna les hautes régions financières ; quelques agioteurs sans moralité osèrent seuls lui demander des bénéfices illicites, obtenus à l’aide de manœuvres qui dépouillaient, en quelque sorte, leurs opérations des caractères constitutifs du prêt, et les transformaient en véritables escroqueries.
La loi du 19 décembre 1850, en autorisant l’application de la peine d’emprisonnement, a cédé évidemment à la pression de l’opinion publique, qui demandait une répression efficace contre les usuriers de profession. Elle a produit au point de vue moral un effet salutaire ; elle ne pouvait avoir et n’a eu en réalité aucune portée économique. Depuis la loi de 1807, les établissements manufacturiers, fondés presque tous sur le crédit, trouvaient comme le sol à se procurer, au taux fixé par le législateur, l’argent nécessaire pour assurer leur prospérité, et réaliser de véritables progrès.
Dès lors, ne serait-il pas dangereux de revenir, en matière de prêt, au principe absolu de la science économique, qui veut la liberté illimitée dans les transactions, de manière à ce que le prix, des choses soit le résultat libre de l’offre et de la demande ?
Il est rare que l’emprunteur agisse en pleine liberté. Le besoin et l’espoir trop souvent mal fondé de réaliser de prodigieux bénéfices, le placent presque toujours à la merci du prêteur dont il devient en quelque sorte l’esclave. Debitor servus est feneratoris, disait la loi romaine ; et cette maxime est aujourd’hui, comme elle l’était autrefois, l’expression de la vérité.
Les tendances de notre temps, le désir immodéré de faire de rapides fortunes, pour se soustraire à la dure loi du travail, cet entraînement irrésistible dont les moralistes s’alarment avec tant de raison, et qui pousse les masses à rechercher avidement les jouissances que le luxe procure, seraient de nature à décupler l’influence du prêteur, et produiraient une inévitable élévation de l’intérêt, immédiatement après la restauration du régime de l’argent marchandise.
D’un autre côté, l’argent serait soumis à la loi de l’offre et de la demande ; et le peu de rapport qui existe entre le nombre des emprunteurs et celui des capitalistes, ne laisserait aucun moyen d’échapper à l’élévation subite et exagérée de l’intérêt. On comprend dès lors les conséquences de cette situation en matière civile, comme en matière commerciale.
En matière civile, les emprunts constituent presque toujours de véritables dettes de nécessité ; et il est rare que celui qui s’abandonne à cette périlleuse pente, ne soit pas irrésistiblement conduit à sa complète ruine, quoiqu’il ait obtenu des capitaux à 5 p. %, s’il ne possède que des immeubles, et s’il persiste à les conserver. Quelle perspective, si le taux de l’intérêt était supérieur à celui que détermine actuellement la loi !
Pour l’industrie, l’argent est l’instrument du travail ; et il n’est pas admissible que l’instrument ait une valeur supérieure aux profits du travail. Le jour où se produira cette anomalie, les commerçants prudents s’arrêteront et condamneront ainsi, la plus grande partie du capital à une préjudiciable inaction.
C’est à ce résultat qu’a dû aboutir la crise que la France vient de traverser. Cette crise ne peut pas être attribuée aux principes restrictifs de la loi de 1807, car elle a pris naissance en Angleterre et aux États-Unis, où la liberté des transactions en matière de prêt à intérêt, est respectée par les lois.
Ainsi, l’admission des principes de la science économique entraînerait l’élévation de l’intérêt ; et cette élévation jetterait dans les affaires industrielles et commerciales, une perturbation qui aurait pour résultat nécessaire de diminuer la production.
De plus, l’immutabilité de l’intérêt semble indispensable à la prospérité du commerce, dans un pays où il n’a d’autre base que le crédit, et où, contrairement à ce qui se passe en Angleterre, on se hâte d’abandonner les affaires, dès qu’on est arrivé à une certaine aisance. Il n’est pas, en effet, d’opération importante qui ne demande quelques mois pour se réaliser ; et les calculs du négociant le plus habile, seraient exposés à préparer de cruelles déceptions, si le taux de l’intérêt était soumis à de continuelles oscillations.
La loi de 1807 avait su éviter ce danger, et la France commerciale a considérablement grandi à l’abri de ses sages prescriptions.
Ce n’est donc pas dans le système de cette loi, et dans la position qu’elle a faite à l’agriculture, à l’industrie et au commerce, qu’il faut chercher la cause de la crise immense qui vient de peser si douloureusement sur l’Europe, et qui n’a éprouvé la France, qu’après avoir désolé l’Angleterre et les États-Unis. Ce n’est pas dans le système de la liberté absolue qu’on peut espérer de trouver le remède réclamé par tant d’intérêts, et sollicité par tant d’existences compromises.
L’étude des grands événements politiques qui, depuis quelque temps agitent si profondément le monde, ne ferait-elle pas découvrir au moins, le secret de ces perturbations financières que la prévoyance humaine ne saurait éviter, et que la science semble bien impuissante, jusqu’à présent, à restreindre dans d’étroites limites ?