Procès verbal de visite pastorale de la paroisse de Vence

Michel François Coüet du Viviers de Lorry, évêque de Vence
(p. 2-14).

Verbal de visite de notre eglise cathedrale de Vence, le deux mars mil sept cent soixante huit.

Nous Michel François Coüet du Viviers de Lorry, éveque et seigneur de Vence, conformément à nótre ordonnance rendue le vingt un du mois de fevrier precedent avons commencé notre visite dans nótre eglise cathedrale avec les ceremonies ordinaires, accompagné de nótre venerable chapitre, ainsi que du juge, des maires et consuls de cette ville, et aprez avoir fait une instruction au peuple, consacré le Maitre autel du sanctuaire et entendu la sainte messe, avons visité dabord le cimetiere que nous avons trouvé et trop etroit pour le nombre des habitans de cette ville, et trop incommode, même dangereux pour ceux d’entre eux qui occupent des maisons à sa proximité, tel enfin qu’il nous avoit eté représenté la veille, par le comparent de la communauté de la dite ville. De là continuant nótre visite épiscopale nous sommes rentrez dans l’église et avons visité le sanctuaire que nous avons trouvé entierement reparé et dans le meilleur etat. Nous nous sommes ensuite transportez aux fonts baptismaux, nous avons visité le dedans et le dehors, et n’avons rien vû qui ne fut en ordre, aprez quoi nous avons passé à la chapelle de l’ange gardien et nous avons remarqué que les murs du bas de chaque cotté avoient besoin d’être recrepis, ainsi que les vitres raccommodées, nous avons été ensuite à la chapelle des ames du purgatoire, et passé successivement dans celle de st antoine de st joseph, et du st Rosaire, nous avons egalement visité les chapelles du saint Sacrement, de st Veran, et des stes reliques nous avons trouvé le tout en ordre, excepté les vitres de toutes les susdites chapelles, qui ont besoin d’etre reparées, aprez quoi nous nous sommes transportez à la sacristie et sur l’exibition qui nous a eté faitte des vases sacrez, de l’argenterie, des ornements et du linge, nous avons trouvé qu’il manquoit un second encensoir d’argent que nous avons jugé être plus convenable et plus decent dans certaines circonstances, ainsi que de deux chappes de damas rouge ; nous avons en outre observé parmi les ornements une chasuble de velour vert avec un galon d’or feaux ensemble la tunique et la dalmatique, les avons trouvées hors d’etat de servir et avons neammoins decidé qu’il seroit conservé par egard pour leur ancienetté.

Nous avons ensuite visité la nef dont nous avons trouvé la voute et les murs en tres mauvais etat ainsi que les bas cotez, le pavé et les deux portes d’entrée ayant un besoin tres urgent d’etre raccommodées, le dessus de la chaire prêt a tomber, la chaire elle même manquant de parement et de rideau honnete et decent. Nous avons observé que le banc de la confrairie de st Joseph etoit trop avancé et devoit être reculé.

Nous avons ensuite monté aux tribunes dont nous avons egalement trouvé la voute et les murs ayant besoin d’etre reparez. Nous avons visité le choeur, et avons remarqué plusieurs stales hautes et basses en mauvais etat. De la nous avons passé à l’orgue que nous avons trouvé en tres mauvais état et ayant un besoin pressant d’etre reparé.

Nous avions visité quelques jours auparavent l’hopital et le seminaire ou tout nous a paru en fort bon etat, nous avons reglé avec le plus d’attention qu’il nous a été possible ce qui regarde les revenus du bureau des pauvres et l’administration des aumones. Dans le cours de nótre visite épiscopale il nous a été représenté par les confreres de St Lambert et de St Veran reunis à la confrairie du Saint Sacrement ditte de Corpus Domini, qu’ayant de tout temps eu le pas dans les processions sur les confraires de st Joseph et du st Rosaire, cette prerogative leur etoit, quoique sans aucun droit, contestée par ces derniers, a quoi nous avons promis de pourvoir.

On nous a fait aussy observer que pour la procession de la Fette Dieu les flambeaux appartenant à la susdite confrairie du St Sacrement, etoient portez dans les maisons des differents particuliers qui, ensuite, les portoient chez eux ou ils demeuroient egarez pendant longtemps, et quelquefois même se trouvoient perdus à quoi nous avons egalement promis de remedier.

Nous nous sommes aussi engagez a veiller a ce que differents legs qu’on nous a representé avoir été faits depuis plusieurs années en faveur de la sus ditte confrairie du St Sacrement par differents particuliers de cette ville soient incessemment acquittez conformement à la teneur des testamens ou les dits legs sont constatez.

Quelquetems aprez nous nous sommes fait rendre les comptes des confrairies cy dessus mantionées, sçavoir du St Sacrement, de St Lambert, de st Veran, de l’ange gardien, du purgatoire, de st Antoine de St Joseph, et du st Rosaire, et aprez les avoir suffisemment examinez, les avons trouvez en bon ordre et bien reglez. Donné a Vence le deux mars mil sept cent soixante huit sous nótre seing, le contreseing de notre secretaire

Michel Fr., ev. et sgr de Vence

Le sieur Suche, consul, requis de signer, a dit ne sçavoir ecrire

Guerin, juge

Berenger, greff.

B. Fouques, trésorier

Par mandement,

Rostan, secrétaire Michél François Couêt du Viviers de Lorry

par la Misericorde divine et la grace du Saint Siege apostolique eveque et seigneur de Vence conseillier du Roy en tous ses conseils

Vu le procés verbal de visite de nôtre eglise cathedrale du deux mars mil sept cents soixante huit, nous renouvellons les ordonnances de nos predecesseurs, et ordonnons que les dernieres qui n’auroient pas eté executées le soient incessamment.

Sur le comparant à nous presenté par les Maire et consuls de cette ville, nous ordonnons que le cimetiere actuel sera transferé dans un autre endroit, et demeurera interdit dans l’espace de quatre mois à comptér du jour de notre presente ordonnance. Faisons expresse inibition aux sieurs curés d’y enterrer pour lors qui que ce soit.

Nous ordonnons que les murs des bas côtés des chapelles des ames du Purgatoire de St Antoine, de St Joseph, du St Rosaire, de St Lambert, et de St Veran seront recrepis, les vitres racommodées, sur les fonds des confreries.


Nous ordonnons pareillement qu’il sera fait et ajouté aux ornemens deux chapes de Damas rouge ; en outre qu’il sera vendu quelques pieces de vielle argenterie pour, sur le produit de lad. vente, etre acheté un second encensoir d’argent, si mieux n’aiment Messieurs de nôtre venerable chapitre le faire de leur propre fonds

Nous ordonnons que le banc de la confrerie de St Joseph sera reculé, les deux grandes portes d’entrée etant dans un etat de deperissement et de degration indescent et qui expose l’Eglise à etre volée, et profanée ; nous ordonnons qu’elles seront faites à neuf, et solidement, dici à la toussains.

Nous ordonnons egalement que le pavé de la néf sera retabli, les murs et la voute tant de lad. nef que des bas côtés, et des tribunes qui sont trés mauvais, remis en bon etat par qui de droit, sur le devis des experts només et convenus.

Que les stales hautes et basses du chœur que nous avons trouvées defectueuses, seront racommodées et lorgue qui nous à paru en tres mauvais état incessemment reparé.

Nous ordonnons que les confreres de saint Lambert, et de St Veran, reunis à la confrerie du St Sacrement, prendront le pas dans les processions et autres ceremonies sur les confreres de St Joseph et du Rosaire. Que les flambeaux de lad. confrerie du St Sacrement qu’on avoit coutume de portér dans les maisons pour servir ensuite à la procession de la fête Dieu seront distribués dans l’Eglise et raportés aprés la procession à moins qu’ils ne soient achetés par les particuliers au prix convenu.

Ordonnons aux tresoriérs des confreries de se faire payer par toutes les voyes du droit les legs qui ont eté faits aux susd. confreries par divers particuliers.

Nous ordonnons enfin sur les representations qui nous ont eté faites par les Recteurs des Penitens blancs, et des Penitens noirs qu’ils suivront exatement le Reglement que leur auoit donne M. Godeau notre predecesseur soit pour leurs habillement, soit pour leurs offices et la solennité de leur Patron.

Nous ordonnons aussi d’aprés les les contestations souvent scandaleuses qui se sont elevées entre les penitens, et les filles pour portér les corps des filles decedées qui etoient agregées à l’une des deux confreries, qu’à l’avenir on suivra l’usage ancien qui donne cette charitable fonction aux filles à moins que les parens ne le veuillent autrement.

Nous deffendons de faire dans aucune eglise de cette Ville aucune abjuration ni aucun salut qui ne soient fondés et authorisés par nos predecesseurs sans une permission par eccrit de nous, oú de notre Vicaire General.

Nous ordonnons que conformement aux ordonnances de nos Predecesseurs on se conformera au ceremonial romain expliqué par de Moulin dans toutes les cérémonies, offices et fonctions du Ministere qui seront remplis dans notre eglise cathedrale, et aux autres de notre Diocese.

Deffendons sous les peines de droit aux laïcs de demeurér dans le sanctuaire où dans la sacristie pendant la celebration du service divin.

Et sera notre presente ordonnance signifiée à qui il appartiendra.

Enjoignons à nôtre promoteur de tenir la main à son Execution.

Donné à Vence sous nôtre seing, le sceau de nos armes, et le contreseing du greffiér de nôtre officialité, le dix huit[iem]e may mil sept cents soixante huit signé

+ Michel fr. Eve. de Vence.

Par mandement signé Mars no[tai]re et greffier de l’officialité. Du vingt cinq may mille sept cents soixante huit publié l’ord[inai]re de visite cy dessus par copie à m[aîtr]re Alziary archidiacre, en qualité d’econome du chapitre de Vence ce que juestifie être rendues par Monseigneur l’eveque de Vence.

Maliver apariteur

Messieurs du chapitre

M[aît]re Alziary archidiacre econome du chapitre Michel François Couet du Viviers de Lorry par la miséricorde divine et la grace du saint-siege apostolique Evêque et seigneur de Vence, conseiller du Roi en tous ses conseils etc.

Vu le procès verbal de visite de notre Eglise cathedrale du deux mars mil sept cent soixante huit, nous renouvellons les ordonnances de nos predecesseurs et ordonnons que les dernieres qui n’auroient pas été executées le soient incessament.

Sur le comparant à nous presenté par les Maire et consuls de cette ville, nous ordonnons que le cimetiere actuel sera transferé dans un autre endroit et demeurera interdit dans l’espace de quatre mois, à compter du jour de notre presente ordonnance. Faisons expresse inhibition aux sieurs curés d’y enterrer pour lors qui que ce soit.

Nous ordonnons que les murs des bas côtés des chapelles des ames du purgatoire, de st Antoine, de st Joseph, du st Rosaire, de st Lambert et de st Veran seront recrepis ; les vitres racommodées sur les fonds des Confreries.

Nous ordonnons pareillement qu’il sera fait et ajouté aux ornemens deux chapes de Damas rouge, en outre qu’il sera vendu quelques pieces de vielle argenterie, pour sur le produit de la d. vente etre achetté un second encensoir d’argent, si mieux n’aiment Messieurs de notre venerable chapitre le faire de leur propre fond.

Nous ordonnons que le banc de la confrerie de st Joseph sera reculé. Les deux grandes portes d’entrée etant dans un etat de deperissement et de degradation indecente et qui expose l’Eglise a être volée ou profanée, nous ordonnons qu’elles seront faites à neuf et solidement d’ici à la Toussaints. Nous ordonnons egalement que le pavé de la nef sera retabli, les murs et la voute tant de la ditte nef que des bas cotés et des tribunes qui sont très mauvais remis en bon etat par qui de droit, sur le devis des Experts només et convenus. Que les stales hautes et basses du choeur que nous avons trouvées defectueuses seront racommodées et l’orgue qui nous a paru en très mauvais etat incessamment reparé.

Nous ordonnons que les confreres de st Lambert et de st Veran reunis à la confrerie du st Sacrement prendront le pas dans les processions et autres ceremonies sur les confreries de st Joseph et du st Rosaire. Que les flambeaux de la d. confrerie du st Sacrement qu’on avoit coutume de porter dans les maisons pour servir ensuite à la procession de la fête Dieu seront distribués dans l’Eglise et raportés après la procession, à moins qu’ils ne soient achettés par les particuliers au prix convenu.

Ordonnons aux tresoriers des confreries de se faire payer par toutes les voyes de droit, les legs qui ont été faits aux susd. confreries par differens particuliers.

Nous ordonnons enfin sur les representations qui nous ont été faites par les recteurs des Penitens blancs et des Penitens noirs, qu’ils suivront exactement le reglement que leur avoit donné M. Godeau[1], notre Predecesseur soit pour leurs habillements, soit pour leurs offices et solemnité de leur Patron.

Nous ordonnons aussi d’après les contestations souvent scandaleuses qui se sont élevées entre les Penitens et les filles pour porter les corps des filles decedées qui etoient agregées à l’une des d. Confreries, qu’à l’avenir on suivra l’usage ancien qui donne cette charitable fonction aux filles à moins que les parens ne le veuillent autrement ; Nous defendons de faire dans aucune Eglise de cette ville aucune abjuration ni aucuns saluts qui ne soient fondés et autorisés par nos predecesseurs, sans une permission par ecrit de nous ou de notre vicaire general Nous ordonnons que conformement aux ordonnances de nos predecesseurs, on se conformera au ceremonial romain, expliqué par du Molin, dans toutes les ceremonies, offices et fonctions du ministere qui seront remplis dans notre eglise cathedrale et autres de notre Diocèse.

Defendons sous les peines de droit aux laics de demeurer dans le sanctuaire ou dans la sacristie pendant la celebration du service divin.

Et sera notre presente ordonnance lue et signifiée à qui il appartiendra. Enjoignons à notre promoteur de tenir la main à son éxecution.

Donné à Vence sous notre seing, le sceau de nos armes et le contre seing du greffier de notre officialité le dix huit mai mil sept cent soixante huit signé + Michel Sr. ev. de Vence. Par mandement signé Mars, not. et greffier de l’officialité

L’an mil sept cent soixante huit et le vingt cinq mai, nous Jean Baptiste Maliver apariteur du siège de l’officialité de cette ville de Vence certiffions avoir intimé et signifié l’ordonnance de visite ci dessus, rendüe par Monseigneur l’Illustrissime et Reverendissime evêque de Vence et publié icelle à Mre Alziari, archidiacre, econome du chapitre aux sieurs maire et consuls de la communauté de Vence à Mrs les curés du dt Vence et aux sieurs Recteurs des confreries des penitens blancs et noirs, pour qu’on n’en puisse ignorer, leur ayant laissé a chacun d’eux une copie de la ditte ordonnance, ce que je certiffie signé Maliver apariteur. Sur ce qui nous a été représenté par notre Promoteur general chargé de tenir la main à l’execution de l’ordonnance ci dessus, qu’il etoit impossible de faire decider et juger dans l’espace d’une année à qui de notre venerable chapitre ou de la communauté de Vence appartenoit la charge de faire les reparations de la nef de nôtre eglise cathédrale, que cependant les deux grandes portes de la d. eglise étoient dans un etat si indecent et si mauvais que la d. eglise etoit exposée a être profanée et volée, que meme dans le dernier oragan la porte qui donne du coté du cimetiere quoique fermée à double tour de clé, avoit été ouverte par un coup de vent. Nous en notre qualité d’eveque obligé de veiller à la decense et sureté des lieux saints, ayant de nouveau examiné les dittes grandes portes, ayant examiné de plus, les pretentions respectives soit de notre venerable chapitre, soit de la communauté sur les reparations de l’eglise cathedrale que nous avons reconnu ne pouvoir etre decidées que par un arrêt de la Cour du Parlement, qui ne pourroit étre rendu au plutot que l’année prochaine ; nous ordonnons que les d. grandes portes seront très incessamment refaites à neuf d’ici au quinze août jour de l’assomption, et que la depense soit du menuisier, soit du serrurier sera payée par le tresorier de la confrerie dit Corpus Domini de la d. eglise sur les mandats qui lui seront adressés, signés par nous ou notre vicaire general et quittance par les ouvriers. Voulons aussi que lad. confrerie ne fournisse cet argent que par maniere de prêt. qu’elle pourra recourir à s’en faire payer par celui qui sera tenu desd. reparations.

Ordonnons à notre promoteur de veiller à l’execution de cette addition à notre ordonnance laquelle sera signifiée à qui il appartient si besoin est. Donné a Vence le dix neuf juillet mil sept cent soixante huit, dans notre palais episcopal, sous notre seing, et le contre seing du greffier de l’officialité signé +

Michel F. ev. de Vence, par mandement de Monseigneur l’eveque de Vence, Mars not. & greffier

  1. Antoine Godeau