Premières poésies (Évanturel)/Le Rendez-vous

Augustin Côté et Cie (p. 175-176).



LE RENDEZ-VOUS



J’ÉTAIS sorti, croyant la voir après la messe,

Comme elle m’en avait d’ailleurs fait la promesse,
En me quittant, la veille au bas de l’escalier.
Et j’allais respirant un parfum printanier,
Qui me versait l’odeur du paradis dans l’âme,
En songeant que j’allais rencontrer cette femme,
— Qui me faisait souffrir encor plus que jamais —
Pour ne plus lui cacher enfin que je l’aimais.


Je ne l’entrevis point au sortir de l’église.

Pas un chapeau pareil au sien, ni robe grise.

J’attendis vainement jusqu’au soleil couché.

Je revins, cependant, sans paraître fâché,
Très-lentement, les yeux levés, la tête haute.

Mais j’ai battu mon chien en entrant.
Mais j’ai battu mon chien en entrantC’est sa faute.