Aux Vents de la viePayot & Cie, libraires-éditeurs (p. 141).


 
C’est un haut pâturage au flanc d’un mont boisé.
Là, tout d’un coup, un large horizon se déroule,
Tout un vague pays par la brume irisé,
Qu’enserre le Jura de sa lointaine houle.

Et le Léman, comme un saphir immense, luit,
Plus caressant entre ses rives indécises,
Plus divin que la voûte adorable des nuits ;
Et des villes au pied des coteaux sont assises.

Devant ce cher tableau je m’attarde, rêvant...
Mais bien vite un réseau de tristesse m’enlace,
A revoir de si loin ce monde des vivants,
Où comme un autre, hier encor, j’avais ma place.