Préfaces et Manifestes littéraires/Madame Saint-Huberty
MADAME SAINT-HUBERTY
PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION[1]
Avec l’ambition de mettre dans mes biographies — un peu des Mémoires des
gens qui n’en ont pas laissé, — j’achetais, il y a une quinzaine
d’années, chez le bouquiniste bien connu de l’arcade Colbert, les
papiers de la Saint-Huberty. Peu à peu, avec le temps, à ces papiers se
joignaient les lettres de la chanteuse, que les hasards des ventes
amenaient en ma possession. Enfin, quand le paquet de matériaux
autographes et de documents émanant de la femme me paraissait suffisant,
je complétais mon étude par la lecture de tous les cartons de l’ancienne
Académie royale de musique, conservés aux Archives nationales, de ces
correspondances de directeurs, que je m’étonne de voir si peu
consultées, de ces rapports vous initiant à tous les détails secrets des
coulisses, au sens dessus dessous produit à Versailles par l’audition
d’un nouvel opéra, — et qui vous montrent Louis XVI avançant le conseil
des ministres, pour leur permettre d’assister à la représentation de
DIDON jouée pour la première fois par la Saint-Huberty.
EDMOND DE GONCOURT.
Auteuil, février 1880.
- ↑ DENTU, 1882, petit in-8° carré illustré.