Préfaces et Manifestes littéraires/Madame Saint-Huberty

G. Charpentier (p. 239-240).

MADAME SAINT-HUBERTY

PRÉFACE DE LA PREMIÈRE ÉDITION[1]


Avec l’ambition de mettre dans mes biographies — un peu des Mémoires des gens qui n’en ont pas laissé, — j’achetais, il y a une quinzaine d’années, chez le bouquiniste bien connu de l’arcade Colbert, les papiers de la Saint-Huberty. Peu à peu, avec le temps, à ces papiers se joignaient les lettres de la chanteuse, que les hasards des ventes amenaient en ma possession. Enfin, quand le paquet de matériaux autographes et de documents émanant de la femme me paraissait suffisant, je complétais mon étude par la lecture de tous les cartons de l’ancienne Académie royale de musique, conservés aux Archives nationales, de ces correspondances de directeurs, que je m’étonne de voir si peu consultées, de ces rapports vous initiant à tous les détails secrets des coulisses, au sens dessus dessous produit à Versailles par l’audition d’un nouvel opéra, — et qui vous montrent Louis XVI avançant le conseil des ministres, pour leur permettre d’assister à la représentation de DIDON jouée pour la première fois par la Saint-Huberty.

    EDMOND DE GONCOURT.
    Auteuil, février 1880. 
  1. DENTU, 1882, petit in-8° carré illustré.