Préface des éditeurs (Poésies de Chaulieu 1803)

Poésies de Chaulieu et du marquis de La Fare
(p. v-vi).

PRÉFACE DES ÉDITEURS.



La première édition des poésies de Chaulieu parut en 1724. On en a donné depuis plusieurs autres, dont chacune a ses avantages sur celle qui l’avait précédée.

La dernière de toutes et la meilleure est celle de 1774, en 2 vol. in-8o. Ce qui fait sa supériorité, c’est moins encore d’être plus complète qu’aucune autre, que de donner le texte des poésies de Chaulieu d’après des manuscrits que lui-même avait préparés pour l’impression. Aussi contient-elle beaucoup de corrections et de changements heureux.

Outre que cette édition est maintenant assez rare, elle a l’inconvénient d’être trop volumineuse, ce qui n’a pu arriver que par l’indiscrétion avec laquelle on a accumulé sur les poésies de Chaulieu des pièces qui en ont été l’occasion ou la suite, mais qui n’ont guère d’autre mérite que celui-là. Elle contient aussi des lettres et quelques autres morceaux de prose qui sont de Chaulieu, sans ajouter un prix réel à la collection de ses vers.

C’est cette collection complète, et dégagée de tout ce qui lui est étranger, que nous donnons au public. Nous aurions pu en retrancher un assez grand nombre de pièces, sans nuire à la gloire de leur auteur ; mais nous avons pensé que s’il y a un cas où l’on doive respecter la curiosité si générale et si naturelle pour les productions, même les moins parfaites, d’un écrivain célèbre, c’est surtout celui où l’on peut la satisfaire sans excéder les bornes d’un volume.

Nous avons suivi constamment le texte de l’édition de 1774, excepté dans un très petit nombre de passages, où nous avons cru devoir admettre des leçons de l’édition de Saint-Marc, comme évidemment préférables, et également connues pour être de Chaulieu.

L’ordre suivant lequel sont disposées les pièces de ce recueil n’est pas le plus régulier possible. Mais outre que, dans un recueil de ce genre et aussi peu volumineux, rien n’est moins nécessaire, ou même moins agréable, qu’un arrangement où les pièces sont classées par ordre de genres, nous avons cru qu’il convenait de conserver celui que Chaulieu avait établi dans ses manuscrits.

Enfin, nous avons pensé qu’une édition complète des poésies de Chaulieu, suivie d’un choix de celles de La Fare, en serait plus intéressante, sans être beaucoup plus volumineuse.