Portraits littéraires, Tome I/Charles Nodier après les funérailles

Garnier frères, libraires-éditeurs (Ip. 483-492).

CHARLES NODIER
APRÈS LES FUNÉRAILLES[1]


La mort est à l’œuvre et frappe coup sur coup. Hier la tombe se fermait sur Casimir Delavigne, elle s’ouvre aujourd’hui pour Charles Nodier. La littérature contemporaine, qu’on dit si éparse et sans drapeau, ne se donne plus rendez-vous qu’à de funèbres convois. La mort de Charles Nodier n’a pas semblé moins prématurée que celle de Casimir Delavigne ; et quoiqu’il eût passé le terme de soixante ans, ce qui est toujours un long âge pour une vie si remplie de pensées et d’émotions, on ne peut, quand on l’a connu, c’est-à-dire aimé, s’ôter de l’idée qu’il est mort jeune. C’est que Nodier l’était en effet ; une certaine jeunesse d’imagination et de poésie a revêtu jusqu’au bout chacune de ses paroles, chaque ligne échappée de lui ; le souffle léger ne l’a pas quitté un instant. Quand il n’était point brisé par la fatigue et succombant à la défaillance, il se relevait aussitôt et redevenait le Nodier de vingt ans par la verve, par le jeu de la physionomie et le geste, même par l’attitude. Il y a de ces organisations élancées et gracieuses qui ressemblent à un peuplier : on a dit de cet arbre qu’il a toujours l’air jeune, même quand il est vieux. Dans des vers charmants que les lecteurs de cette Revue n’ont certes pas oubliés, Alfred de Musset, répondant à des vers non moins aimables du vieux maître[2], lui disait, à propos de cette fraîcheur et presque de cette renaissance du talent :

Si jamais ta tête qui penche
Devient blanche,
Ce sera comme l’amandier,
Cher Nodier.

Ce qui le blanchit n’est pas l’âge,
Ni l’orage ;
C’est la fraîche rosée en pleurs
Dans les fleurs.

Nous-même, nous n’avions pas attendu le jour fatal pour essayer de caractériser cette veine si abondante et si vive, cet esprit si souple et si coloré, ce merveilleux talent de nature et de fantaisie[3]. On ne trouvera pas que ce soit trop d’en rassembler encore une fois les traits si regrettables et plus que jamais présents à tous, en ce moment de mystère et de deuil où le moule se brise, où la forme visible s’évanouit.

Charles Nodier était né à Besançon, en avril 1780 ; il fit ses études dans sa ville natale, et, sauf quelques échappées à Paris, il passa sa première jeunesse dans sa province bien-aimée. Aussi peut-on dire qu’il resta Comtois toute sa vie ; au milieu de sa diction si pure et de sa limpide éloquence, il avait gardé de certains accents du pays qui marquaient par endroits, donnaient à l’originalité plus de saveur, et l’imprégnaient à la fois de bonhomie et de finesse. Sa jeunesse fut errante, poétique, et, on peut le dire, presque fabuleuse. Là-dessus les souvenirs des contemporains ne tarissent pas ; quand une fois le nom de Nodier est prononcé devant le bon Weiss (aujourd’hui inconsolable), devant quelqu’un de ces amis et de ces témoins d’autrefois, tout un passé s’ébranle et se réveille, les histoires, les aventures s’enchaînent et se multiplient, l’Odyssée commence. Combien elle abondait surtout aux lèvres de Nodier lui-même, dans ces soirées de dimanche où debout, appuyé à la cheminée, un peu penché, il renonçait à sa veine de whist, décidément trop contraire ce soir-là, et consentait à se ressouvenir ! Bien que dans ses Souvenirs de Jeunesse, et dans cette foule d’anecdotes et de nouvelles publiées, il n’ait cessé de puiser à la source secrète et d’y introduire le lecteur, on peut assurer que, si on ne l’a pas entendu causer, on ne le connaît, on ne l’apprécie comme conteur qu’à demi. Sa jeunesse donc essaya de tout, et risqua toutes les aventures, politique et sentimentale tour à tour, passant de la conspiration à l’idylle, de l’étude innocente et austère au délire romanesque, mais arrêtant, coupant le tout assez à temps pour n’en recueillir que l’émotion et n’en posséder que le rêve. Nul plus que lui n’évita ce que les autres prudents recherchent et recommandent si fort, la grande route, la route battue ; mais il connut, il découvrit tous les sentiers. Que de miel, que de rosée à travers les ronces ! En ne songeant qu’à pousser au hasard les heures et à tromper éperdument les ennuis, il amassait le butin pour les années apaisées, pour la saison tardive du sage. Nous en avons joui à le lire, à l’écouter ; lui-même en a joui à y revenir.

De toutes ses vicissitudes, de tous ses travaux, de tous ses essais, de toutes ses erreurs même, il était résulté à la longue, chez cette nature la mieux douée, un fonds unique, riche, fin, mobile, propre aux plus délicates fleurs, aux fruits les plus savoureux. De toutes ces aimables sœurs de notre jeunesse qui nous quittent une à une en chemin, et qu’il nous faut ensevelir, il lui en était resté deux, jusqu’au dernier jour fidèles, deux muses se jouant à ses côtés, et qui n’ont déserté qu’à l’heure toute suprême le chevet du mourant, la Fantaisie et la Grâce.

Aucun écrivain n’était plus fait que Nodier pour représenter et pour exprimer par une définition vivante ce que c’est qu’un homme littéraire, en donnant à ce mot son acception la plus précise et la plus exquise. Nos hommes distingués, nos personnages éminents dans les grandes carrières tracées, ne se rendent pas toujours bien compte de ce genre de mérite compliqué, fugitif, et sont tentés de le méconnaître. L’exemple de Nodier est là qui les réfute aujourd’hui et de la seule manière convenable en telle matière, c’est-à-dire qui les réfute avec charme. Être un esprit littéraire, ce n’est pas, comme on peut le croire, venir jeune à Paris avec toute sorte de facilité et d’aptitude, y observer, y deviner promptement le goût du jour, la vogue dominante, juger avec une sorte d’indifférence et s’appliquer vite à ce qui promet le succès, mettre sa plume et son talent au service de quelque beau sujet propre à intéresser les contemporains et à pousser haut l’auteur. Non, il peut y avoir dans le rôle que je viens de tracer beaucoup de talent littéraire sans doute, mais l’esprit même, l’inspiration qui caractérisent cette nature particulière n’y est pas. Tout homme né littéraire aime avant tout les lettres pour elles-mêmes ; il les aime pour lui, selon la veine de son caprice, selon l’attrait de sa chimère : Quem tu Melpomene semel. Il laisse la foule, si elle lui déplaît, et s’en va égarer ses belles années dans les sentiers. Les sujets qu’il choisit, et sur lesquels sa verve le plus souvent s’exerce, ne lui arrivent point par le bruit du dehors et comme un écho de l’opinion populaire ; ils tiennent plutôt à quelque fibre de son cœur, ou il ne les demande qu’à l’écho des bois. Ce sont parfois des poursuites, des entraînements singuliers dont les hommes positifs, les esprits judicieux et qui ne songent qu’à arriver ne se rendent pas bien compte, et auxquels ils sourient non sans quelque pitié. Patience ! tout cela un jour s’achève et se compose. Cet intérêt qui manquait d’abord au sujet, le talent le lui imprime, et il le crée pour ceux qui viennent après lui. Ce qui n’existait pas auparavant va dater de ce jour-là, et l’élite des générations humaines saura le goûter. Qui donc plus que Nodier a prodigué en littérature, même en critique, ces créations piquantes, imprévues, non point si passagères qu’on pourrait le croire ?  elles s’ajouteront au dépôt des pièces curieuses et délicates, dont les connaisseurs futurs, les Nodier de l’avenir s’occuperont.

Nous disons que Nodier fut toujours le même jusqu’à la fin, toujours le Nodier des jeunes années ; nous devons faire remarquer pourtant que sa vie littéraire se peut diviser en deux parts sensiblement différentes. Il ne vint s’établir à Paris qu’au commencement de la Restauration, et, pendant ces années politiques ardentes, il n’aurait point fallu demander à cette imagination si vive le calme souriant où nous l’avons vu depuis. En usant alors à la hâte ce surplus des passions dont le milieu de la vie se trouve souvent comme embarrassé, il se préparait à cette indifférence du sage, à cette bienveillance finale, inaltérable, à peine aiguisée d’une légère ironie. Fixé à l’Arsenal depuis 1824, il put, pour la première fois, y asseoir un peu son existence, si longtemps battue par l’orage ; sa maturité d’écrivain date de là. Il était de ces natures excellentes qui, comme les vins généreux, s’améliorent et se bonifient encore en avançant. Plus sa destinée continua depuis ce premier moment de s’établir et de se consolider, plus aussi son talent gagna en vigueur, en louable et libre emploi. Nommé il y a dix ans à l’Académie française, il y trouva une carrière toute préparée et enfin régulière pour ses facultés sérieuses, pour ses études les plus chéries. Ce qu’il avait entrepris et déjà exécuté de travaux et d’articles pour le nouveau Dictionnaire historique de la langue française ne saurait être apprécié en ce moment que de ceux qui en ont entendu la lecture ; ce qui est bien certain, c’est qu’il gardait, jusque dans des sujets en apparence voués au technique et à une sorte de sécheresse, toute la grâce et la fertilité de ses développements ; il n’avait pas seulement la science de la philologie, il en avait surtout la muse[4].

Pour nous qui ne le jugions que par le dehors, il ne nous a jamais paru plus fécond d’idées, plus inépuisable d’aperçus, plus sûr de sa plume toujours si flexible et si légère, qu’en ces dernières années et dans les morceaux mêmes dont il enrichissait nos recueils, fiers à bon droit de son nom. Il avait acquis avec l’âge assez d’autorité, ou, si ce mot est trop grave pour lui, assez de faveur universelle pour se permettre franchement l’attaque contre quelques-uns de nos travers, ou peut-être de nos progrès les plus vantés. Le docteur Nèophobus ne s’y épargnait pas, et ceux même qui se trouvaient atteints en passant ne lui gardaient pas rancune. Le propre de Nodier, son vrai don, était d’être inévitablement aimé. Il faut lui savoir gré pourtant, un gré sérieux, d’avoir, en plus d’une circonstance, opposé aux abus littéraires cette expression franche, cette contradiction indépendante qui, dans une nature de conciliation et d’indulgence comme la sienne, avait tout son prix.

Le dernier morceau qu’il ait donné à cette Revue, le dernier acte de présence de Nodier, ç’a été ses agréables stances à M. Alfred de Musset :

J’ai lu ta vive Odyssée
Cadencée,
J’ai lu tes sonnets aussi,
Dieu merci !…

On peut dire de cette jolie pièce mélodieuse, touchante, et dont le rhythme gracieux, mais exprès tombant et un peu affaibli, exprime à ravir un sourire déjà las, qu’elle a été le chant de cygne de Nodier :

Mais reviens à la vesprée
Peu parée,
Bercer encor ton ami
Endormi.

Nodier, depuis bien des années, et même sans qu’aucune maladie positive se déclarât, ressentait souvent des fatigues extrêmes qui le faisaient se mettre au lit avant le soir, chercher le sommeil avant l’heure. Il aimait le sommeil, comme La Fontaine, et il l’a chanté en des vers délicieux, peu connus et que nous demandons à citer, comme exemple du jeu facile et habituel de cette fantaisie sensible :

LE SOMMEIL.

Depuis que je vieillis, et qu’une femme, un ange,
Souffre sans s’émouvoir que je baise son front ;
Depuis que ces doux mots que l’amour seul échange
Ne sont qu’un jeu pour elle et pour moi qu’un affront ;

Depuis qu’avec langueur j’assiste à la veillée
Qu’enchantent son langage et son rire vermeil,
Et la rose de mai sur sa joue effeuillée,
Je n’aime plus la vie et j’aime le Sommeil ;

Le Sommeil, ce menteur au consolant mystère,
Qui déjoue à son gré les vains succès du Temps,
Et sur les cheveux blancs du vieillard solitaire
Épand l’or du jeune âge et les fleurs du printemps.

Il vient ; et, bondissant, la Jeunesse animée
Reprend ses jeux badins, son essor étourdi ;
Et je puise l’amour à sa coupe embaumée
Où roule en serpentant le myrte reverdi.

Comme un enchantement d’espérance et de joie,
Il vient avec sa cour et ses chœurs gracieux,
Où, sous des réseaux d’or et des voiles de soie,
S’enchaînent des Esprits inconnus dans les cieux ;

Soit que, dans un soleil où le jour n’a point d’ombre,
Il me promène errant sur un firmament bleu,
Soit qu’il marche, suivi de Sylphides sans nombre
Qui jettent dans la nuit leurs aigrettes de feu :

L’une tombe en riant et danse dans la plaine,
Et l’autre dans l’azur parcourt un blanc sillon ;
L’une au zéphyr du soir emprunte son haleine,
À l’astre du berger l’autre vole un rayon.

C’est pour moi qu’elles vont ; c’est moi seul qui les charme,
C’est moi qui les instruis à ne rien refuser.
Je n’ai jamais payé leurs rigueurs d’une larme,
Et leur lèvre jamais ne dénie un baiser.

Ah ! s’il versait longtemps, le prisme heureux des songes,
Sur mes yeux éblouis ses éclairs décevants !
S’il ne s’éteignait pas, ce bonheur des mensonges,
Dans le néant des jours où souffrent les vivants !

Ou si la mort était ce que mon cœur envie,
Quelque sommeil bien long, d’un long rêve charmé,
La nuit des jours passés, le songe de la vie !
Quel bonheur de mourir pour être encore aimé !…

Ainsi pensait-il depuis que s’étaient enfuies les belles années dans lesquelles le poète s’accoutume trop à enfermer tout son destin. Le souvenir, la réminiscence, le songe, venaient donc à son aide, et lui obéissaient au moindre signe, comme des esprits familiers et consolants. Plus d’une fois, nous l’avons vu, le matin, à quelque réunion d’amis à laquelle il était convié et dont il était l’âme : il arrivait au rendez-vous, fatigué, pâli, se traînant à peine ; aux bonjours affectueux, aux questions empressées, il ne répondait d’abord que par une plainte, par une pensée de mort qu’on avait hâte d’étouffer. La réunion était complète, on s’asseyait : c’est alors qu’il s’animait par degrés, que sa parole facile, élégante, retrouvait ses accents vibrants et doux, que le souvenir évoquait en lui les Ombres de ce passé charmant qu’il redemandait tout à l’heure au sommeil ; le conteur-poète était devant nous ; nous possédions Nodier encore une fois tout entier. Depuis des années, il avait si souvent parlé de la mort, et nous l’avions en toute rencontre retrouvé si vivant par l’esprit qu’on ne pouvait se figurer qu’il ne s’exagérât pas un peu ses maux, et à lui aussi on pourrait appliquer ce qu’on disait de M. Michaud, que la durée même de nos craintes refaisait à la longue nos espérances. On était tenté surtout de répéter avec M. Alfred de Musset :

Ami, toi qu’a piqué l’abeille,
Ton cœur veille,
Et tu n’en saurais ni guérir,
Ni mourir.

Mais non, il y avait plus que la piqûre de l’abeille ; l’aiguillon fatal était là. C’est trop longtemps insister et nous complaire à de gracieux retours que la gravité de la fin dernière vient couvrir et dominer. Nodier est mort en homme des espérances immortelles, en homme religieux et en chrétien. Ces idées, ces croyances du berceau et de la tombe, étaient de tout temps demeurées présentes à son imagination, à son cœur. Entouré de la famille la plus aimable et la plus aimée, d’une famille que l’adoption dès longtemps n’avait pas craint de faire plus nombreuse, de ses quatre petits-enfants qui jouaient la veille encore, ne pouvant rien comprendre à ces approches funèbres, de sa charmante fille, sa plus fidèle image, son œuvre gracieuse la plus accomplie, Nodier a traversé les heures solennelles au milieu de tout ce qui peut les soutenir et les relever ; si une pensée de prévoyance humaine est venue par moments tomber sur les siens, elle a été comprise, devinée et rassurée par la parole d’un ministre, son confrère, l’ami naturel des lettres[5]. Les témoignages d’intérêt et d’affection, durant toute sa maladie, ont été unanimes, universels ; il y était sensible ; il croyait trop à l’amitié qu’il inspirait pour s’en étonner. Il exprimait pourtant, parfois, et de son plus fin sourire, du ton d’un Sterne attendri, combien tout cela lui paraissait presque disproportionné avec une vie qui lui semblait, à lui, avoir toujours été si incomplète et si précaire. Ainsi l’auraient pensé d’eux-mêmes Le Sage ou l’abbé Prévost mourants[6].

Nodier allait être déjà un mort illustre. C’est un honneur de ce pays-ci et de cette France, on l’a remarqué, que l’esprit, à lui seul, y tienne tant de place, que, dès qu’il y a eu sur un talent ce rayon du ciel, la grâce et le charme, il soit finalement compris, apprécié, aimé, et qu’on sente si vite ce qu’on va perdre en le perdant. Comme le disait devant moi une femme de goût[7], ce serait un grand seigneur ou un simple écrivain, le duc de Nivernais ou Nodier, on ne ferait pas autrement : en France, à une certaine heure, il n’y a que l’esprit qui compte. Oui, l’esprit charmant, l’esprit aidé et servi du cœur. L’intérêt public, celui du monde proprement dit celui du peuple même ; on l’a vu aux funérailles de Nodier cet intérêt d’autant plus touchant ici qu’il est plus désintéressé, éclate de toutes parts ; le nom de celui qui n’a rien été, qui n’a rien pu, qui n’a exercé d’autre pouvoir que le don de plaire et de charmer, ce nom-là est en un moment dans toutes les bouches, et tous le pleurent.

1er Février 1844.

  1. Nodier est mort le 27 janvier 1844. Les pages suivantes parurent quelques jours après, dans la Revue des Deux Mondes.
  2. Revue des Deux Mondes du 1er juillet et du 15 août 1843.
  3. Revue du 1er mai 1840 ; il s’agit de l’article précédent.
  4. On a raconté une anecdote assez piquante : Nodier lisait dans une séance particulière de l’Académie l’article Abolition du Dictionnaire : « Abolition, substantif féminin, etc., etc… ; prononcez abolicion. — « Votre dernière remarque me paraît inutile, dit un académicien présent, car on sait bien que devant l’i le t a toujours le son du c. » — « Mon cher confrère, ayez picié de mon ignorance, répond Nodier en appuyant sur chaque mot, et faites-moi l’amicié de me répéter la moicié de ce que vous venez de me dire. » On juge de l’éclat de rire universel qui saisit la docte assemblée ; on ajoute que l’académicien réfuté (M. de Feletz) en prit gaiement sa part.
  5. M. Villemain, ministre de l’Instruction publique.
  6. Je glisse au bas de la page ce mot humble, ce mot touchant, que je préfère à d’autres mots plus glorieux, parce qu’il sent l’homme cette heure de vérité, ce mot toutefois qu’il faudrait être lui pour prononcer comme il convient, avec sensibilité et ironie, avec un sourire dans une larme ; il s’agissait de ces marques d’affection et d’honneur qui lui arrivaient en foule et ne cessèrent plus, dès qu’on le sut en danger : « Qui est-ce qui dirait, à voir tout cela, que je n’ai toujours été qu’un pauvre diable ?  » — Comme Cherubini dans le tableau d’Ingres il ne voyait pas la Muse immortelle qui debout était derrière.
  7. La comtesse de Castellane, celle qui fut l’amie de M. Molé.